I'm painting all the scenes in which I still believe (Lyna)

I'm painting all the scenes in which I still believe

Feat Lyna & Lilly

Depuis quelques jours, Lilly et Ael sont revenus dans leur nouveau « chez eux ». Un endroit que Lilly doit encore apprivoiser, alors que lui a grandi dans cette ville. Il la connait par cœur, mais elle doit encore la découvrir. Globalement, elle n’éprouve pas trop de mal pour cela. Est-elle restée longtemps dans une même ville ? Oui, en Espagne lorsqu’elle était petite, encore que les aller-retours entre Malaga et Melbourne étaient bien plus fréquents qu’on ne pourrait le croire. Les vacances, elle les passait là-bas, au pays des kangourous, chez son père. Un père qu’elle avait perdu de vue, un père à qui elle en veut encore et pourtant, elle a accepté. Elle veut profiter du temps perdu, mais la rancœur qu’elle éprouve envers son géniteur a du mal à s’évaporer, alors elle laisse le temps au temps. En se disant qu’un jour elle se réveillera avec l’idée de mettre de côté leurs différends. Ces quelques jours chez sa maman lui a fait du bien, même si elle ne les avait pas vraiment imaginés de la sorte. Non, elle ne s’était jamais dit qu’Ael ferait la route pour savoir où elle est, pourquoi était-elle partie, et finalement la grande nouvelle fut dévoilée, au moins à lui. Juste à lui. Ses parents ne le savent pas encore, ceux de Lilly non plus. Ils veulent garder ça pour eux pour le moment ; et Lilly veut arriver à accepter cette situation, mais c’est encore trop récent, trop prématuré. La peur est toujours présente, les interrogations aussi.

Ce matin-là, Lilly s’est réveillée assez tôt, la douche pour tenter d’atténuer les nausées, elle finit par se caler dans un fauteuil sur le balcon de leur appartement. Manger et travailler sur ses planches de BD en même temps en attendant que les heures passent. Elle avance pas trop mal sur son album, elle est plutôt contente et pourtant, dans les débuts elle n’a pas d’autres choix que de travailler comme serveuse à côté. Aujourd’hui, heureusement, elle ne travaille que de soirée : de quoi prendre un peu de temps pour elle, et surtout pour ce rendez-vous qui lui inflige la boule au ventre. Le stress, la paranoïa un peu peut-être aussi, les doutes et savoir à quelle sauce elle allait être mangée, tout en même temps, peut-être. Elle aurait aimé qu’Ael l’accompagne, même pour juste du « blabla » et l’établissement d’un genre de « planning de grossesse ». Rien que cette appellation lui fait lever les yeux au ciel : non, décidément elle ne s’y fait pas. Elle se vide un peu la tête, se concentre sur ses dessins et se voit avancer. Ca lui met du baume au cœur, ça la réconforte, même si elle a conscience qu’elle devra bosser deux fois plus. Un enfant, c’est un investissement…

Arrivée dans les couloirs de l’hopital, la brunette aux longs cheveux attachés d’une queue de cheval cherche son chemin. Elle se renseigne et suit les indications qu’on lui donne. Finalement, elle trouve l’endroit, la salle d’attente. Une porte, des chaises, des affiches partout. Elle s’installe sur un siège en saluant les personnes présentes et ne peut s’empêcher de jeter un œil à toutes ces affiches préventives. C’est beaucoup plus rassurant que ce qu’on peut trouver sur internet souvent bourré d’intox, de forum qui n’aident pas à vivre une grossesse sereinement. Non. Finalement, elle dégaine son portable et laisse ses doigts pianoter sur l’écran de celui-ci. Elle ne fait attention qu’à ce qui l’entoure quand la lampe commence à clignoter, pour finalement s’éteindre d’un coup. Lilly adresse un regard à l’autre demoiselle présente dans la salle quand finalement le médecin fait irruption dans la salle « Je suis désolée, coupure de courant. Il va falloir patienter un petit peu » Lilly grimace, regarde le médecin s’éloigner « Je crois qu’il a d’abord dû chercher les mots avant d’annoncer ça à de potentielles femmes enceintes. On ne sait jamais comment elles réagissent » dit-elle avec le sourire, pour détendre un peu l’atmosphère. « Vous venez aussi pour les consultations prénatales ? »