/tw\ velvet embracer (emma)

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Emma ressentit une vague de plaisir qui n’avait plus rien à voir avec la précédente en entendant Olivia expliquer qu’elle en avait eu envie, et elle se contenta de camoufler son sourire dans le cou de la jeune femme, faute de savoir quoi répondre à ça. Elle se sentait bête, bête et heureuse, et elle se laissa retomber sur le matelas avec Olivia, restant à proximité d’elle et venant glisser une main dans ses cheveux en la sentant venir se lover contre elle. Elle espérait que la jeune femme ne pouvait pas entendre son rythme cardiaque qui s’était emballé à nouveau, sans qu’elle puisse vraiment comprendre pourquoi. Ce n’était plus du désir, non, elle se sentait juste bien avec Olivia dans ses bras, elle se sentait… à l’abri. « Bien sûr, je reste avec toi jusqu’à ce que tu sois obligée de rentrer. » Souffla-t-elle avant de venir déposer un nouveau baiser contre ses cheveux. Elle ne risquait pas de l’abandonner ici ni de couper court à leur soirée, non, c’était Olivia qui devrait décider de quand elles devraient se séparer et Emma serait simplement obligée de subir sa décision. Elle bailla à son tour et continua à caresser doucement les cheveux d’Olivia, souriant malgré elle en entendant le son de sa voix qui déjà n’était plus qu’un murmure. « Promis. » Chuchota-t-elle sans savoir si Olivia avait pu l’entendre ou pas, sans savoir si elle s’était déjà endormie ou pas. Emma tendit le bras pour attraper son téléphone et régla une alarme pour dans une heure, juste au cas où elle aussi s’assoupisse. Elle savait que la jeune brune n’apprécierait pas qu’elle la laisse dormir, son mari risquait de se poser des questions si elle ne rentrait pas de la nuit. Elle ferma les yeux, profitant de la sensation de la peau d’Olivia contre la sienne, de son odeur qui remplissait ses narines et qui l’envoûtait. Elle ferma les yeux à son tour, déterminée à ne pas s’endormir à son tour, sombrant pourtant dans le sommeil quelques minutes plus tard, réchauffée par le corps de la jeune femme.

Quand elle rouvrit les yeux elle aurait été incapable de dire exactement combien de temps elle était restée endormie, mais elle avait la sensation que ce n’était pas seulement une heure. Il faisait encore nuit dehors mais elle sentit son estomac se nouer, elle avait un mauvais pressentiment. Elle tendit la main pour récupérer son téléphone et sentit son cœur se retourner dans sa poitrine et voyant qu’elle ne réussissait pas à l’allumer. La batterie était complètement à plat. Elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il était mais au vu du silence qui régnait dehors on devait être en plein milieu de la nuit. Elle secoua doucement Olivia pour la forcer à se réveiller. « Olivia ? » Elle attendit qu’elle commence à rouvrir les yeux pour se détacher d’elle et partir à la recherche du téléphone de la jeune femme. Elle alluma l’écran pour pouvoir regarder l’heure. 4H13. Emma sentit ses épaules s’affaisser et elle releva les yeux vers Olivia qui était encore dans le lit. « Il est 4h du matin. » Souffla-t-elle, choquée. Elle se sentit aussitôt coupable, la jeune brune lui avait bien demandé de ne pas la laisser dormir trop longtemps et elle n’avait même pas été capable de respecter ça. Elle allait la détester. « Je suis désolée, mon téléphone est tombé en rade. » Ajouta-t-elle juste après pour tenter de se justifier. Elle savait que ça n’avait plus la moindre importance et qu’Olivia allait criser. Elle l’avait mise dans une situation délicate, tout ce qu’elle s’était promis de ne pas faire pourtant.

C'est la bouche pâteuse et l'esprit encore embrumé qu'Olivia se réveille. La voix d'Emma aurait été agréable si elle ne paraissait pas si choquée. Mécaniquement, ses pires réflexes se mettent en berne et la tirent de sa semi-conscience. Il se passe quelque chose. Elle a à peine le temps de se relever que la sentence tombe. Quatre heures du matin. Son cœur s'arrête de battre. Olivia est mortifiée. Quatre. Heures. Du. Matin. Comment est-ce qu'elle a pu être si stupide ? Ses doigts se crispent contre ses tempes. Elle a vaguement envie de hurler. De panique. De colère. Contre elle-même. Contre Emma aussi. Oh, elle est définitivement en colère contre Emma.

La vérité, dure et froide, la frappe comme un pavé en pleine figure : ce soir était une erreur. Olivia le savait. Et pourtant, elle a quand même tenu à venir. Elle est quand même là. Une minute de silence s'égraine. Elle est tellement pesante qu'on pourrait avoir l'impression que c'est une journée entière. Une grande inspiration lui écharpe les poumons. Comme si elle s'apprêtait à relâcher les sept portes des enfers sur cette chambre. Ou comme si elle voulait éviter de dire quelque chose qu'elle regretterait par la suite. Malgré toute sa bonne volonté, son esprit n'arrive pas à dissocier les faits et à rationaliser.

La première chose qu'elle entame, c'est de récupérer son téléphone entre les mains d'Emma. Sans lâcher un seul mot. Dans un calme tellement froid qu'il en devient effrayant. Quand l'écran s'allume son cœur manque quelques battements à nouveau. Sept appels manqués et cinq sms. Son cerveau est entrain de tourner à plein régime pour se construire des excuses préfabriquées à régurgiter à son mari. « Ne t'excuse pas. C'est de ma faute. Répond-t-elle à rebours. » Son ton est glacé, très détaché aussi. Elle fait tout son possible pour ne pas exploser sur le champ. « Je savais que je n'aurais pas dû venir ce soir. » Son visage se crispe et les paumes viennent frapper plusieurs fois son front, comme pour se réveiller d'un mauvais rêve. Comme pour se réveiller tout court.

Ok. Se doucher, s'habiller, ramasser ses affaires, rentrer. S'habiller, ramasser ses affaires, rentrer. S'habiller et putain de déguerpir, surtout. Aucune des listes qu'elle dresse mentalement ne semble contenir Emma. Et ça fait tilte. Payer. Payer Emma. C'est tout ce qu'Olivia arrive à lui associer pour le moment. Plus tard, quand elle sera seule face à sa conscience, peut-être que ça lui fera avoir des remords. Mais là, tout de suite, elle s'en fiche. D'ailleurs, la voila entrain de se rhabiller. Alors qu'elle termine d'enfiler sa veste, elle sort son porte-monnaie de la poche intérieure et tire trois billets. « C'est la même somme que la dernière fois. Si je te dois quelque chose pour l'hôtel ou que tes prix ont changé, envoie-moi un sms, je te payerai ce que je te dois. Dit-elle en agrippant déjà la poignée de porte. » On ne peut pas faire plus protocolaire et robotique que ça. Depuis qu'Olivia s'est réveillée, elle a à peine adressé un regard à Emma. Ça tuerait ses résolutions. Ça tuerait probablement sa colère, ou une partie. Et quand la colère aura disparu, que lui restera-t-il ? Ses peurs. Elle ne veut pas se retrouver seule avec ses peurs.  

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Cela faisait bien longtemps qu’Emma ne s’était pas sentie aussi mal, elle avait l’impression d’être à nouveau une gamine prise en pleine faute et elle détestait ça. Elle haïssait ce sentiment d’impuissance qui commençait à la submerger mais elle savait que c’était trop tard, que le mal était fait, qu’elle ne pourrait rien dire ou faire pour rattraper le coup maintenant. La froideur d’Olivia était dure à avaler quand Emma la comparait à la douceur dont elle avait fait preuve tout à l’heure, elle pouvait encore sentir une partie de la chaleur de son corps sur elle mais elle avait l’impression d’être glacée en entendant la voix de la jolie brune. Elle n’aurait pas du venir, la remarque cinglante fit l’effet d’une gifle à Emma mais elle se mordit l’intérieur de la joue pour s’efforcer de ne rien répondre à ça. Ça n’aurait servi à rien, elle pouvait voir que c’était trop tard, qu’elle avait tout gâché et qu’elle devait juste essayer de ne pas en rajouter et de la laisser se calmer. Emma détourna les yeux en la voyant se rhabiller, comme si elle était soudainement désireuse de lui laisser un moment d’intimité, alors elle en profita pour récupérer sa culotte et l’enfiler. Elle avait payé la chambre pour la nuit et elle était franchement un peu plus classe que celle qu’elle avait à Donwell. Elle ne comptait pas rentrer maintenant, elle allait finir sa nuit ici et retourner au village le lendemain matin, ça lui coûterait sans doute moins cher. Elle attrapa les billets tendus par Olivia presque par réflexe, ne prenant même pas la peine de vérifier ce qu’elle récupérait. « Non, t’inquiète pas. » Expliqua-t-elle la gorge serrée, les mots ayant du mal à sortir. Ce n’était pas un état dans lequel elle avait l’habitude qu’on la voit. « Ça ira très bien. » Elle aurait même voulu ne pas la faire payer mais elle n’avait pas envie de se lancer dans un débat avec Olivia maintenant, ce n’était pas le moment. La jeune femme semblait plus que pressée de partir, sa main était d’ailleurs déjà sur la poignée de la porte de la chambre et Emma s’avança légèrement en la voyant l’ouvrir. « Je suis… désolée. » Lança-t-elle, plus gênée qu’elle ne l’avait sans doute jamais été, avant de regarder la porte se refermer, Olivia de l’autre côté. Elle croisa les bras sur sa poitrine pour se réchauffer, mais les frissons qui parcouraient son échine n’étaient pas du à la température de la chambre et elle le savait parfaitement. Elle brancha son téléphone au secteur, se retenant à la dernière seconde de l’envoyer valser contre l’un des murs de la chambre, et se glissa sous les draps. Les mots d’Olivia, bien que neutres, restaient gravés dans sa mémoire. C’était la façon dont elle les avait prononcés qui l’avait marquée et elle savait d’ors et déjà qu’elle allait avoir du mal à retrouver le sommeil. Elle imaginait Olivia en train de rentrer chez elle, de la maudire et de devoir inventer une excuse bidon pour expliquer son retard aussi tardif chez elle. Emma se retourna dans le lit, essayant vainement de retrouver le sommeil, un sentiment de nausée l’envahissant peu à peu.