hollow heart is all I have today // horaiah

Il n'y a rien de plus humiliant que d'être redevenu cet ado, dépendant de ses parents, de l'argent de quelqu'un d'autre. Ce qui lui fait le plus mal dans cette histoire, ce n'est pas tant l'échec, même s'il est encore amer. C'est le manque d'indépendance, c'est d'être condamné à devoir rembourser pour le restant de ses jours une somme colossale empruntée à une banque, parce qu'ils ont merdés.  Horacio pense souvent à ses problèmes, un verre à la main. Ce soir, son bar habituel est fermé, alors il est venu ici pour boire une bière et passer le temps. Venir en ville lui demande déjà un énorme effort, il aurait pu rentrer bredouille, mais puisqu'il avait fait le déplacement, autant rester sur place. Il avait fait le plus dur. Il a besoin de prendre l'air et s'éloigner de sa mère qui le regard trop avec ses yeux tristes. Il aimerait leur dire que les choses vont mieux, mais il préfère ne pas mentir. Alors il ne dit rien. Horacio évite de parler de ce qu'il ressent, on lui paye un spécialiste pour le faire, ce n'est pas pour qu'il répète comme un disque rayé les mêmes choses à longueur de journée. Avec le temps, on commence à réaliser que lui poser la question n'est juste pas une bonne idée. Le bar qu'il a choisi lui est vraiment inconnu. Il ne connait pas les gens qui le fréquentent, alors que pour l'autre la moitié des visages lui sont familiers. C'est agréable de se savoir considéré, il n'a jamais aimé l'anonymat, il lui fallait être le centre de l'attention, ado fougueux qu'il était. C'est son seul contact avec le monde extérieur et le seul moyen de sociabilisation sérieux qu'il possède. Puisque, honnêtement, ce ne sont pas les vielles qui viennent faire leurs courses qui arrivent à lui donner l'impression d'exister encore socialement. Ses amis d'enfances sont grands maintenant, la plupart ont une famille, des enfants et un bon métier, lui n'a plus rien de tout ça. Il n'a pas la force de leur parler, de maintenir les apparences alors que tout le monde sait qu'il est de retour chez sas parents à plus de trente ans. Il préfère les gens qui veulent s'amuser, ceux qui viennent juste pour danser et ceux qui ne veulent que boire. Avec ces gens là, il y a rarement des questions fâcheuses. Le regard des gens l'effraie, même si il sait que cette situation n'est pas entièrement de sa faute. Son ego s'est habitué à autre chose, il est fragile encore.
Il observe les gens depuis un moment, assis au comptoir avec son verre à moitié vide. Il y a un type au fond du bar qui est seul. Cela fait une dizaine de minutes que Horacio attend qu'une belle fille vienne le rejoindre. Il lui semble irréaliste qu'un beau garçon comme lui soit seul, à broyer du noir et l'envie de le rejoindre est forte. Ce n'est pas raisonnable. Il est persuadé que si il fait un pas en avant, quelqu'un va sortir de l'ombre et briser ses rêves. Il attend encore avant de se lever et le rejoindre, parce qu'il a envie de quelque chose et c'est une chose encore trop rare pour la laisser filer. Quand il s'assoit en face de lui, il s'assure de ne pas faire trop de bruit avec les chaises et s'éclaircit la gorge, ne voulant pas le brusquer. « Salut, ça va ? » C'est exactement la question qu'il n'a pas envie qu'on lui pose et pourtant il se dit que parfois, ça fait du bien. Quand quelqu'un qui ne vous connait pas s'inquiète de vous voir morose, parce que parfois, on en veut à la terre entière sans raison précise et on a juste envie de le dire. De vider son sac. Il veut juste lui partager un peu de son empathie et lui faire comprendre qu'il a bien vu que quelque chose n'allait pas et c'est ok. C'est ok de ne pas toujours aller bien. Ils ne se connaissent pas, mais il pourrait l'aider. « Rude journée ? » Ah. Il fait cette tête là quand un client a encore foutu le bordel dans un de ses rayons, qu'une vielle a tout renversé sans renverser. Il faisait cette tête là après une dispute avec Stessy, aussi.  

tu te pinces les lèvres un instant, à moitié avachis sur la petite table, au fond du bar. tu sors de garde, avec trop peu d'heures de sommeil au compteur. tu te mords l'intérieur de la joue, glisses tes doigts contre ton visage. qu'est-ce que tu fais là ? pourquoi t'es ici ? tu devrais être rentré, tu devrais avoir envoyé un message à ton cher et tendre, lui proposer de passer. dix mois que vous êtes ensemble. ça devrait être simple, non ? logique, même. mais non. pas pour toi. tu n'en as pas envie, tu n'as pas envie de ce couple ennuyeux, de cette routine sans sens. tu observes le liquide ambré dans ton verre, soupir sur les lippes. tu fermes les yeux et tu glisses tes doigts contre ton visage. qu'est-ce qu'il en est, de ce couple, de cette histoire qui ne mène nulle part à tes yeux ? tu n'en sais rien. tu fermes les yeux un instant et te redresses un peu, glisses tes doigts dans tes mèches brunes, soupires lentement. tu portes une nouvelle fois ton verre à tes lèvres et tu observes autour de toi. tu te grattes la joue du bout des doigts. peau parfaitement rasée, comme à ton habitude. tes doigts glissent jusqu'à tes lèvres que tu effleures un bref instant. tu bois une nouvelle gorgée dans ton verre.

salut, ça va ? tu redresses un peu la tête, observes l'homme face à toi. tu n'as pas fais attention à sa taille. brune, une barbe de quelques jours sur les lèvres. ses yeux te semblent foncés, eux aussi. tu te pinces les lèvres un instant, tu n'as pas l'impression de le connaître. salut. tu réponds après quelques instants, avant de remonter ton regard vers le brun. tu bois une gorgée dans ton verre, tu soupires un peu et tu te mords l'intérieur de la joue quelques secondes. est-ce que ça va ? toi-même tu ne sais pas. tu restes silencieux un instant sans t'en rendre compte. est-ce que ça va ? en soit, oui. il y a eu bien pire dans ta vie, bien pire comme journées. et, en même temps ... en même temps il y a eu bien mieux aussi. tu te grattes la joue un instant. rude journée ? tu te rends seulement compte que tu n'as toujours pas répondu à la question du ténébreux. tu l'observes de longues secondes et tu te racles un peu la gorgée. pas tant. elle était assez imprévisible, mais ... ça va. ton métier est imprévisible. en arrivant, tu ne sais jamais ce qu'il va se passer dans la journée. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant et un soupir t'échappe. tu penses un instant à tes patientes de la journée, à ce papa qui a failli tourner de l’œil. un souffle t'échappe.
disons que ... parfois, je me pose des questions. tu avoues en secouant un peu la tête de gauche à droite. mais ce n'est pas important. tu ajoutes plus pour toi-même qu'autre chose. tu termines ton verre d'une gorgée et tu soupires un peu. je m'appelle isaiah. tu souffles finalement, esquissant un sourire face au brun. il est pas mal, tu dois bien l'avouer. plutôt à ton goût. tu te mords la lèvre inférieure un bref instant. tu ne devrais pas penser ça, n'est-ce pas ? tu ne devrais pas y penser. tu es en couple. oui, mais .... bien trop ennuyé, par ce couple.

Horacio ne sait pas ce qu'il préférait ; une journée imprévisible, où il pourrait être surpris, qui lui donnerait impression de ne pas faire les mêmes choses en boucle sans que ses actions n'aient de conséquence ; ou une journée comme il les connait déjà. Se lever, se coucher et entre temps, maintenir les apparences en travaillant, pour se rendre utile à la société et rembourser ses dettes. Il se souvient d'une époque où il ne savait pas où il en serait le lendemain, où sa vie était une aventure, un pari fou et osé. Maintenant, sa vie ressemble plutôt à celles des personnages secondaires dans les séries. Une vie en stand-by, bousculée de temps à autre par des personnes qui entrent et ressortent aussi vite. Il a fini par accepter cette fatalité et prendre ce qu'il y a prendre, car chaque rencontre est riche d'expérience. Il ne peut pas demander à tout le temps de s'accrocher, il ne saurait pas leur laisser la place de toute façon. A quoi bon pleurer sur l'absence d'amitiés solides, alors qu'il ferait tout pour les saboter ? Il se réjouit d'être un sourire qui égaye une journée, ou un soupir de plaisir qui redonne un peu d'oxygène dans une période sombre. Peut-être qu'il sera ce rayon de soleil nocturne pour cette personne qui a l'air fatiguée.
Ca se lit sur son visage que Isaiah se pose des questions. De toute façon, quand on vient s’asseoir dans le coin sombre d'un bar, si ce n'est pas pour attendre un amoureux, alors c'est pour réfléchir au sens de sa vie. Il n'est pas écrit au fond d'un verre de whisky, malheureusement. Si c'était le cas, les alcooliques seraient les plus heureux de la terre et ils n'auraient pas besoin de boire pour oublier. « Enchanté, Horacio. » Horacio fait trinquer son verre avec celui d'Isaiah bien qu'il ait déjà avalé la moitié de son contenu puis le porte à ses lèvres pour en prendre une gorgée de plus et répond à son sourire - il est plutôt communicatif, ce sourire. Ce n'est pas important, dit-il. Il n'a sans doute pas envie d'en parler, Horacio le respecte. Si il a besoin qu'on lui change les idées, ce n'est pas en lui faisant ressasser sa journée qu'il va l'idée. Il y a des jours où on aimerait juste qu'elle se termine. « Tant mieux si ça va, tu portes mieux le sourire. » Il n'a pas encore décidé si c'est du rentre-dedans. Il tâte le terrain. Horatio a tendance à arriver avec ses gros sabots alors qu'en réalité il ne sait rien de se type, il est même possible qu'il ne soit pas intéressé. Ce serait dommage qu'il commence à faire une scène. Alors Horatio garde ses mains loin des siennes et les pose à plat sur la table, le regard perdu dans le vide, l'arrière de sa nuque qui démange. « Tu viens souvens ici le soir Isaiah ? »

tu te pinces les lèvres un bref instant, penches un peu la tête sur le côté face au brun. tu l'observes un instant, ne sait même pas comment réagir face à l'adulte installé juste en face de ton siège. tu te mords l'intérieur de la joue, un soupir sur les lèvres. tu ne te rends même pas compte, que tu es totalement perdu dans tes pensées, que tu ne réponds qu'à moitié à ses questions. est-ce que ça va ? tu n'en sais rien. sans doute oui, après tout, il y a bien pire dans la vie, que d'être un peu déprimé pour une histoire idiote de couple. enchanté, horacio. tu esquisses un sourire. horacio, c'est pas banal, ça, comme prénom. enfin bon ... le tiens ne l'est pas beaucoup non plus. tu te grattes la joue du bout des doigts et tu esquisses un sourire en trinquant avec le brun. enchanté. tu souffles, sourire sur les lippes. timide, mais bel et bien présent. tu viens boire une gorgée dans ton verre. whisky abrasif, brûlant dans ta gorge, attaquant les muqueuses. tant mieux si ça va, tu portes mieux le sourire. tu ne peux t'empêcher de rire un peu face aux mots du brun. tu te mords l'intérieur de la joue un instant, sentant tes joues chauffer un peu. l'alcool, sans doute. tu essayes de t'en convaincre.
tu essayes souvent de charmer les inconnus ? tu demandes, amusé, sourire sur le coin des lèvres, tandis que tu portes ton verre jusqu'à ces dernières. tu fermes les yeux un instant, soupires doucement à la brûlure de l'alcool. tu reposes ce dernier sur la table et tu secoues un peu la tête. tu glisses tes doigts dans tes cheveux, les éloignes de ton front et tu observes horacio de longues secondes, te perdant un instant seulement. sourire serein sur le coin des lèvres. tu viens souvent ici le soir isaiah ? installé sur ta chaise. tu restes silencieux de longues secondes. tu viens humidifier tes lèvres un instant, ta langue glissant contre ces dernières un bref instant. honnêtement ? non, pas trop. tu hausses les épaules. j'ai pas un métier qui laisse beaucoup de temps libre, le soir. un rire t'échappe et tu penches un peu la tête sur le côté, appuyant ton coude sur la table, et ton menton dans ta paume. tu prends une légère inspiration, et tu observes le fond de ton verre. et toi, alors ? tu viens souvent ici ? tu demandes en esquissant un petit sourire. tu te mords l'intérieur de la joue quelques instants, avant de planter un bref instant tes dents dans ta lèvre inférieure.

Il ne nie pas que le voir avachi de la sorte sur la table et autant en confiance lui fait quelque chose dans son ventre. Horacio essaye de détacher son regard de ses lèvres, mais il doit se rendre à l'évidence. C'est lui qui commencé en venant lui parler et son compagnon semble plutôt partant pour rentrer dans ce petit jeu. Ce n'est pas quelque chose qui le surprend plus que ça, il est plutôt satisfait. « Quelle séduction, je ne t'ai même pas invité à boire un autre verre. » L'alcool est toujours un sujet sensible, surtout dans sa famille. Il a prit l'habitude de se brider , un verre c'est suffisant, surtout qu'il a de la route. Mais, une prochaine fois peut-être. Les doigts d'Horacio se crispent sur son verre alors qu'il réfléchit à la possibilité de lui laisser son numéro, ou disparaître comme il est apparu et ne jamais le revoir. Il ne peut pas dire qu'il le regretterait, il ne sait pas ce qu'il gagne ou perd. Il n'a pas envie de s’encombrer avec des personnes qui sont à la recherche de plus. Si il décide de s'amuser ce soir, ça n'ira pas plus loin ; c'est toujours une mauvaise idée de leur filer son portable. Ils essayent tous de le recontacter avec des excuses bidons. Peut-être qu'Isaiah est différent, ou peut-être pas. Il est habitué à ce que les gens se ressemblent, il est toujours attiré par le même profils de personnes, mais il n'a pas d'amour à leur donner. Seulement l'illusion de ne pas être seul pendant un moment.
C'est donc une chance - ou un malheur - pour lui aussi, si Isaiah n'a pas l'habitude de venir. Il essaye de deviner quel métier il pourrait bien faire, mais la tâche est ardue. Ses mains paraissent encore douces et il n'a pas le visage de quelqu'un qui travaille sur des chantiers. Il devine cependant qu'elles sont tout de même abîmées, sans doute par des produits ; un artiste peut-être ? C'est quelque chose qui lui irait bien, il ressemble à quelqu'un qui aime s'exprimer, il n'a pas l'air timide, en revanche il porte la fatigue sur lui. Il n'a pas de carnets avec lui, donc ce n'est pas quelqu'un qui aime dessiner, il voit rarement ces gens là sans leurs affaires, surtout dans les bars ; ils aiment bien le vacarme et pouvoir se vider la tête en laissant les autres parler à leur place. Il n'en a aucune idée. « Ce n'est pas indiscret si je te demande quel travail tu fais ? » Il n'y a plus de bière pour qu'il la porte à ses lèvres et cache son sourire, alors il se contente de pincer ses lèvres fortement pour cacher la malice de ses lèvres. « Non, je ne viens pas ici? Le bar où je vais est fermé ce soir. » Il ne préfère pas l'embêter de suite avec les détails. Ce n'est pas toujours une anecdote qui fait sourire, il a vu de nombreuses personnes se moquer de ses passions et c'est quelque chose qui lui fait encore mal. En dehors de ses passions, il n'a plus grand chose, si il n'avait pas ce passe temps, il resterait dans sa chambre à broyer du noir comme un adolescent. Sauf qu'il a passé la trentaine maintenant et qu'on est pas sensé régresser. C'est l'âge où il devrait être posé, avoir une famille et un statut. Son Seigneur à d'autres plans pour lui, lui ne sait pas ce qu'il a raté, quel est le petit détail qui lui manque et qui lui permettra de comprendre quel est le but de cette épreuve. Quelle leçon il doit en tirer.  

quelle séduction, je ne t'ai même pas invité à boire un autre verre. tu hausses vaguement les épaules face au brun, tu penches un peu la tête sur le côté, sourire amusé sur les lèvres. je ne savais pas qu'elle passait uniquement par le fait d'offrir ou non un verre à la personne en face. tu souffles, un petit sourire sur les lèvres. tu te redresses un peu, avançant sur ta chaise pour être un peu plus droit, soulageant ton dos déjà douloureux de ta longue journée. tu observes horacio de longues secondes. il t'intrigue. il a cet aura mystérieuse, qui l'entoure. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant, aimerait en apprendre plus sur l'homme face à toi. pourquoi ? pourquoi tu veux en apprendre tellement ? ce n'est qu'une rencontre, qui sera sans doute éphémère. tu n'es pas voué à le revoir, même pas voué à passer la soirée à ses côtés. après tout, t'es en couple, non ? t'es même pas censé penser à tout ce que tu penses. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant. ce n'est pas indiscret si je te demande quel travail tu fais ? tu esquisses un sourire, termines de siroter ton verre avant de le reposer sur la table. si parler boulot devient indiscret alors plus grand chose ne le sera pas. tu souffles, taquin, un petit rire sur les lèvres. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant et tu éloignes tes mèches de ton front. le terme approprié quand c'est un homme qui exerce le métier est maïeuticien. tu réponds ensuite, haussant un peu les épaules, l'air de rien. terme que peu de monde connaît réellement. mais les gens ne connaissent que le terme sage-femme. tu esquisses un petit sourire, termines ton verre d'une gorgée.
non, je ne viens pas ici ? le bar où je vais est fermé ce soir. tu hoches la tête face au brun. tu l'observes de longues secondes. tu aimerais bien savoir ce qu'il fait dans la vie, lui aussi. en savoir un peu plus. c'est une belle coïncidence alors. tu souffles avec un sourire. tu te grattes la joue du bout des doigts, un peu distraitement. tu devrais rentrer, aller te coucher. tu ne devrais pas entrer dans ce jeu, celui de la séduction. mais ... mais tu ne peux pas t'en empêcher, un semblant d'adrénaline dans le fond des veines, l'envie de plaire, de séduire. tu te pinces les lèvres un instant. et toi alors, qu'est-ce que tu fais dans la vie ? tu demandes. si ce n'est pas indiscret. tu ajoutes, sourire sur les lèvres, t'appuyant contre la table, ton regard voyageant un instant sur le visage du brun.

Horacio écarquille les yeux. Quand Isaiah lui apprend le métier qu'il fait, il ne peut cacher la surprise sur son visage. Ce n'est pas un métier très masculin, non pas que ça le dérange. Il ne trouve pas que genrer les métiers soit très intelligent, chacun fait ce qu'il veut tant que ça lui plaît, le plus important c'est d'être à sa place et de s'épanouir dans la vie. Le reste c'est du détail, il ne faut pas vivre à travers les autres et leur avis. Ce n'est pas quelque chose de facile à assimiler quand on est jeune, mais elle le temps il a commencé à se le rentrer dans le crâne. Il n'a rien à prouver, à personne d'autre que lui même et si il doit être fier, il veut d'abord se rendre fier avant que sa famille ne l'approuve. Reste tout de même une volonté d'être accepté par les autres, mais c'est quelque chose qui vient avec l'assurance. Puisque ses rêves ont toujours été plutôt communs, il n'a pas eu à se battre pour son orientation, il imagine qu'une famille moins ouverte d'esprit pourrait trouver ça bizarre. Sauf si l'aspect médecine leur fait changer d'avis, ils associent toujours le fait de prendre soin de autres à des salaires mirobolants et l'argent met tout le monde d'accord. Comme quoi, il ne faut vraiment pas se fier aux apparences pour se faire une idée d'une personne, c'est la meilleure façon de se tromper. Horacio est sincèrement admiratif de ce genre de métiers. Il ne saurait pas capable de le faire, déjà parce qu'il a assez donné pour les études et qu'il n'était pas non plus une tête dans sa classe, mais aussi parce qu'il n'est pas délicat avec les gens. Il imagine que dans ce genre de professions, il faut être rigoureux. Alors, c'est comme ça qu'est cet homme, sérieux et droit ? Il a l'air de savoir s'amuser tout de même et apprécier d'être charmé. Ça ressemble un peu trop au type parfait à marier, Horacio se demande où est la caméra cachée, ce qu'il doit bien rater, parce qu'il y a forcément une tâche sur la tableau. De toute façon, il n'est pas à le recherche du grand amour, ça n'existe que dans les films et les séries, il n'a pas l'énergie de construire quelque chose avec quelqu'un d'autre. Il doit déjà refaire le sien. Il se sent ridicule à coté de lui, à vendre des fruits et légumes. « Moi ? Moi je range les rayons de la supérette de Donwell, tu sais le village d'à coté. » Qu'il avoue dans un rire nerveux. Horacio essaye d'ignorer le regard d'Isaiah sur son visage. Il est là, pourtant, il peut sentir ses yeux le dévisager. Il se mord la lèvre inférieure par réflexe. « C'est pas grand chose à coté. Je comprend mieux que tu sois fatigué alors. C'est pas commun ça... maïeuticien. » A son tour, il pose son coude sur la table et repose son visage dans le creux de sa paume. « Je vais me coucher moins bête ce soir. » Moins bête et sans doute avec un sourire aux lèvres. Ce faisait longtemps qu'il n'avait pas prit la peine de parler comme ça, de tout et de rien, sauf qu'on ne le force à s'exprimer;

tu tentes un bref instant de jauger la réaction du brun face à toi. tu fais pas un métier très banal pour un homme et tu en es bien conscient. tu te pinces les lèvres un instant. tu l'aimes toi, ton métier, tu l'aimes plus que tout au monde. si adolescent tu te demandais ce que tu allais bien pouvoir faire. si ça ne tenait qu'à toi, tu aurais fait carrière dans la musique, tu te serais donné corps et âme dans le piano. tu croyais en tes propres talents il y a quelques années encore. aujourd'hui tu joues pour ton plaisir plus que pour autre chose, parce que c'est sans doute plus simple comme ça, que de te prendre la tête. un petit soupir s'échappe et de tes lèvres et tu glisses une main dans tes mèches sombres à ces pensées. ton père n'a pas voulu que tu te diriges vers la musique. il fallait faire des sciences, il fallait faire quelque chose de responsable. première année de médecine bien rapidement abandonnée au profit de ton métier actuel. ça l'a bien fait enrager, ton père. et en même temps il ne pouvait trop rien dire. ça reste des sciences. cours d'anatomie, et tout ce qui va avec. bien rapidement fasciné par la capacité des femmes à donner la vie. elles sont bien plus courageuses que n'importe quel homme sur cette pauvre terre.
moi ? moi je range les rayons de la supérette de donwell, tu sais le village d'à coté. la voix d'horacio te sort de tes pensées, et tu tournes un peu la tête, étonné. brighton est une grande ville, tu aurais pu tomber sur n'importe qui, habitant n'importe ou. (parce que s'il travaille à donwell, tu supposes qu'il y habite aussi, ou tout du moins dans les alentours. ouais, ouais je vois. j'y suis né. tu souffles avec un sourire. et j'habite toujours là-bas, dans le centre. c'est largement plus abordable que brighton même. et pas si désagréable d'y vivre. tu expliques avec un sourire sur les lèvres. la nature fait bien les choses, parfois. ou bien le destin ? parce qu'après tout, aimer les hommes, c'est contre-nature. c'est pas grand chose à coté. je comprend mieux que tu sois fatigué alors. c'est pas commun ça... maïeuticien. je vais me coucher moins bête ce soir. tu hoches la tête, ton regard ne quitte pas le brun. c'est le plus beau métier du monde. tu en es persuadé. quoi de plus beau, que d'aider à donner la vie ? rien. pas à tes yeux en tout cas. c'est fatiguant, mais je pense que je ne changerais de métier pour rien au monde. tu souffles avec un sourire sur les lèvres. tu penches un peu la tête sur le côté, appuies ta joue dans ta paume. tu te mordilles la lèvre inférieure. tu balances un peu tes jambes sous la table, avant de te réajuster sur ta chaise. alors horacio ... est-ce que tu abordes souvent les gens dans les bars ? tu demandes, un sourire taquin sur les lèvres, ta main libre se posant sur la table en bois. tu devrais rentrer, tu devrais partir avant qu'il ne soit trop tard. mais tu n'en as pas envie.

Il envie ces gens et leurs vies passionnantes, car la vie d'Isaiah à l'air attrayante. Il aime son travail, il est heureux, assez épanoui pour lui accorder ce sourire sincère. Il parle avec passion de ce qu'il fait et le coeur d'Horacio se serre d'admiration. La sienne est devenue ridiculement banale, c'est rare qu'il se sent ainsi, mais il a presque honte. Ils ne jouent pas dans la même catégorie. Il fait l'effort pour Andie, au fond de lui, il y a longtemps qu'il veut abandonner et se laisser porter, pour voir où le vent le mène, ne plus prendre de décisions et s'en remettre pleinement au destin. Il a décidé qu'il avait de meilleurs plans pour lui, bien qu'il doute encore pour la partie où l'avenir lui réserve une surprise. Le meilleur est à venir, hein ? Peut-être que son meilleur à lui est déjà arrivé, qu'il a filé devant ses yeux comme une comète et maintenant, tout s'écroule et il n'est pas assez fort pour retenir les murs qui s'écroulent. Ils ont toujours été fragiles, sans sa famille ne serait rien. Horacio se bat pour ne pas laisser ses idées noires l'empêcher de se concentrer sur sa soirée, ce n'est pas le moment de ruminer. Il y a un bel homme en face de lui, qui n'est pas contre son approche indélicate, qui a la conversation facile. Il n'arrive pas à se contenter du peu qu'on peut lui donner, il a toujours envie de gloire, d'être gâté comme l'enfant choyé qu'il a été. Cet enfant à l'intérieur lui ne demande qu'une chose, sortir à nouveau et s'amuser. On a qu'une vie. Trop de gens attendent sagement qu'elle passe, de peur de la brusquer. Il ne lui en faut pas beaucoup, c'est bien vrai, parfois, toute seule, elle s'emballe. Il n'y a rien d'efficace pour éviter les problèmes. « J'aime rencontrer de nouvelles personnes. » Lâche t-il simplement, car c'est la vérité. Il n'y a pas de raison franche pour la question que l'autre lui a posé, ni un "oui" franc, ni un "non". Il ne peut pas se positionner sur la question, son retour à la civilisation est encore récent. Ce qui est vrai, c'est qu'il aime approcher de nouvelles personnes. Il écoute les autres et vit pas procuration. Il s’immisce dans leur quotidien pendant un temps défini et découvre des choses, des blessures, des envies. Il n'est qu'un regard extérieur, condamné au silence ; il n'est pas là pour les aider à faire le bilan sur leur vie, souvent, il ne fait pas exprès de faire attention à tous ces détails. Ils sont là, il le voit. Comme il voit l'hésitation chez Isaiah, le conflit. Il imagine que cela cache quelque chose, peut-être une envie qu'il ne veut pas exprimer ou assumer. Il ne peut pas faire le premier pas pour lui, il refuse de le forcer. Horacio balance ses jambes sous la table à la rencontre de celles d'Isaiah. A la recherche d'un signal, peut-être. Il ne sait pas comment relancer la conversation. Donwell qu'il disait ? « C'est marrant, j'ai grandi aussi à Donwell, mais j'ai vécu quelques années aux Etats-Unis. » Cela explique sans doute pourquoi ils ne se connaissent pas et que son visage n'est pas familier, tout le monde se connait là bas. Lui, il connait certains ragots parce qu'on lui a raconté au téléphone. « Tu dois habiter juste à coté de l'épicerie où je travaille alors. Elle appartient à mes parents. » Il partage avec le sourire cette anecdote, en toute innocence. Il ne recherche pas le gloire, simplement le partage de souvenirs. Tous les gosses vont dans cette épicerie. Lui même y a déjà volé des trucs. « Le monde est petit. » Termine t'il. Il se redresse sur sa chaise et ses doigts se mettent à pianoter sur la table, manifeste de sa perte de patience. il ne sait pas sur quel pied danser, ni où tout cela le mène.

j'aime rencontrer de nouvelles personnes. tu hoches doucement la tête face au brun. tu te mords l'intérieur de la joue. rencontre de nouvelles personnes. ça te semble tellement plat et ... et en même temps, c'est l'essence même d'une vie humaine : faire des rencontres, sociabiliser, se rapprocher puis s'éloigner des gens. aimer, haïr, aimer encore et encore, sans jamais se lasser. et toi alors, est-ce que tu arrives à aimer sans te lasser ? tu te pinces les lèvres de longues secondes, ne sais pas répondre à cette propre question, que tu te poses un peu trop ces derniers temps, mais jamais réellement de la même façon. tant de questions qui reviennent toujours au même, à la même chose. les jambes du brun viennent contre les tiennes et tu relèves un peu la tête, sourire sur le coin des lèvres, bougeant un peu tes pieds, à la rencontre du corps face au tient. c'est marrant, j'ai grandi aussi à donwell, mais j'ai vécu quelques années aux états-unis. tu penches un peu la tête sur le côté, intrigué par les mots d'horacio. c'est drôle parfois la vie, et ses coïncidences. tu souffles avec un sourire face au brun. tu glisses une main dans tes mèches de jais. je n'ai malheureusement jamais eu l'occasion de voyager plus loin de londres. tu ajoutes avec un rire. pas pour de longues périodes, en tout cas. tu rectifies après quelques instants. tu adores voyager, préparer ton sac pour un long week-end improvisé avec quelques jours de congé et de repos. mais ... mais tu es bien le seul dans ton couple à aimer cette vie. tu te mords l'intérieur de la joue, secoues la tête, chasse les pensées de ton esprit.
tu dois habiter juste à côté de l'épicerie où je travaille alors. elle appartient à mes parents. tu hoches doucement la tête, visualises sans mal la petite épicerie de donwell. tu te grattes la joue du bout des doigts. ouais, je vois. tu souffles. c'est étrange, vraiment étrange comme coïncidence. tu glisses une main dans tes mèches, joue un peu avec, ne sait pas réellement comment te comporter avec le brun. draguer, ne pas draguer ... tu en as envie, oui. mais est-ce que c'est bien ? non. clairement, non. le monde est petit. oh oui ... tu murmures à voix basse. tu observes horacio quelques instants, sa silhouette qui se redresse sur sa chaise, et ses doigts qui tapotent la table. ça ne va pas assez vite à ton goût ? tu demandes, amusé. tu étends à ton tour tes jambes sous la petite table du bar, ton pied venant rencontre son mollet. tes prunelles glissent dans celles du ténébreux, ton regard soutient le sien sans trop de mal.

Horacio n'est pas certains de croire aux coïncidences. Il croit en Dieu, en quelque chose au dessus de sa tête qui se base sur ses bonnes et ses mauvaises actions, une justice divine. Il doit bien y avoir une raison pour toutes ces douleurs, pour qu'il rame autant, c'est forcément une terre promise qui l'attend. C'est une pensée rassurante, parce que l'on est toujours à la recherche d'une justice, même quand le monde ne l'est pas. Alors il se dit que si il prend son mal en patience, viendra un jour où les nuages amoncelés au dessus de sa tête laisseront passer les rayons d'un soleil radieux, d'un avenir tant espéré. Parfois, ce rayon de soleil qui cherche dans le ciel est sous ses yeux, quand Andie arbore un sourire. Il réalise qu'il l'aime plus que tout au monde, plus qu'il ne s'aime lui même ; cette force est bestiale, il se sent comme un fauve. Alors, sans doute que sa rencontre avec Isaiah était écrite quelque part, il ne sait pas encore pourquoi, pour quelles raisons ils sont entrés en collision. Il est curieux de voir où tout ça va le mener, où les gestes vont aller, s'ils vont continuer à faire abstraction d'une attirance évidence, à exprimer ce qu'ils ne disent pas au travers de ces gestes inconscients. Il observe, il le voit, le mouvement de ses lèvres, ses jambes sous la table et la manière dont il se tient. Il a l'expérience en la matière, parce qu'il est important d'identifier les désirs. La communication verbales entre deux êtres qui se cherchent et qui ont peut-être peur de se manger. Lui a l'esprit trop embrumé pour savoir si le jeu en vaut la peine.
Il apprécierait de pouvoir faire monter la tension. Il prend son temps, avance légèrement sa jambe sous la table pour faire comprendre à son interlocuteur qu'il a remarqué ses gestes, qu'il ne les ignore pas. « Les gens sont très différents là-bas. » Différents d'ici et pourtant similaires. Ce sont les mêmes rumeurs qui soulèvent les villages entiers, des secrets cachés sous le paillasson quand les maris rentrent dans leurs belles maisons. Partout où les hommes ont bâtis leur civilisation, ils entraîné avec eux la misère, le mensonge, et l'amour. Cette époque où son accent dénotait dans le paysage est lointaine. Cinq ans qui sont passés comme cinq décennies pour lui. Une lente agonie qui commence tout juste à prendre fin . Ce n'est pas l'histoire que l'autre veut entendre, sans doute voudrait-il l'entendre parler des merveilles que ses yeux ont vu. De la première fois qu'il est monté en haut de la statue de liberté et qu'il a senti son estomac se crisper face au vide. Mais tout ça s'est perdu dans ses souvenirs, enveloppé dans une brume opaque, ne reste que l'angoisse, les coups de fils incessants de la banque et cette chute fatale. Le dernier souvenir qu'il a des USA, c'est ce siège seconde classe dans l'avion et des larmes qu'il était trop fier pour laisser couler. Il a laissé derrière lui une part de son âme et une partie de son coeur. Il ne cherche pas à le réparer auprès d'Isaiah. Horacio ne demande pas aux autres de le soigner. Ils ne sont pas là pour ça. Mais ils peuvent l'embrasser, faire grimper en lui le désir et lui permettre de perdre pieds pour quelque secondes d'extase durant lesquelles il oublie le poids de la vie sur ses épaules. « Ce n'est pas tant une question de vitesse. » Mais de volonté. « Tu as une idée derrière la tête ? » Demande t-il ? Il ne devrait pas ressentir de trac et pourtant, même après tout ce temps, il y a toujours une certaine pudeur quand le sujet du désir est abordé. Ce serait mentir de dire qu'il se fiche de tout cela, qu'il est habitué à se glisser dans des draps qui ne sont pas les siens, parfois des draps qui appartiennent à d'autres couples cherchant un autre type de frisson. C'est ce qui le rend humain, ce moment d'hésitation, de vulnérabilité où il se mord la lèvre et ses yeux perdent le contact avec ceux de l'homme en face de lui. Il n'emploie jamais les mots tels qu'ils sont, quand bien même le sujet sous entendu n'est un secret pour aucun des deux.

tu te pinces les lèvres un bref instant, observes le brun face à toi, tandis que sa jambe vient rencontrer la tienne sous la table. tu penches un peu la tête sur le côté, tu laisses un sourire se dessiner sur le coin de tes lèvres. les gens sont très différents là-bas. tu hoches doucement la tête. le sont-ils réellement ? tu n'en sais trop rien. tu aimerais parfois pour t'envoler toi aussi, partir à l'autre bout du monde sans trop réfléchir aux conséquences. avoir assez d'économies pour pouvoir vagabonder pendant plusieurs semaines. mais tu ne peux pas. tu ne sais pas pourquoi, mais tu ne peux pas. tu as myra, ici. tes nièces et ton neveu. ton petit ami, aussi. tu ne peux pas le laisser, si ? non, bien sur que non. tu l'aimes, au fond, n'est-ce pas ? tu ne sais pas.
tu ne sais plus.
tu relèves la tête vers horacio et tu esquisses un petit sourire du bout des lèvres. tu apprécies bien la compagnie du brun. et ça non plus, tu ne sais pas pourquoi. ce n'est pas tant une question de vitesse. tu l'observes un instant, amusé, te contentant d'un haussement d'épaules. tu as une idée derrière la tête ? tu te pinces les lèvres un bref instant et tu glisses lentement une main dans tes cheveux, jouant un instant avec tes mèches, que tu décoiffes volontairement. tu t'accoudes ensuite contre la table pour observer horacio. disons que ... je peux avoir beaucoup d'idées en tête. tu souffles simplement. tout dépend du tournant de la soirée. tu ajoutes après un léger temps de silence. tu te lèves finalement, esquissant un sourire face au brun. si lui pense que ce n'est pas une question de vitesse, toi, tu commences à t'ennuyer. tu viens ? tu demandes avec un petit sourire sur le coin des lèvres. tu te grattes la joue du bout des doigts, sourire sur le visage. tu t'éloignes lentement, de quoi lui laisser le temps de te rejoindre - s'il le souhaite réellement. tu t'avances jusqu'à pousser la porte du bar, te retrouvant à l'extérieur, l'air frais frappant ton visage et te faisant du bien. tu prends le temps d'observer horacio : sa silhouette et sa démarche. tu glisses tes mains dans tes cheveux. et tu remontes ton regard jusqu'à son visage. il est plus grand que toi. évidemment, qu'il l'est. ce n'est pas ce qu'il y a de plus compliqué. je te proposerais bien de me raccompagner pour la jouer aguicheur, mais ... je tiens à pouvoir revenir bosser et j'ai besoin de ma caisse pour ça. tu laisses un rire glisse sur tes lèvres, et tu hausses un peu les épaules face au brun. qu'en dis-tu ? tu demandes avec un sourire. tu m'accompagnes malgré tout ? tu laisses une petite moue se dessiner sur le bord de tes lèvres.

Il n'a pas besoin de grand chose pour sentir la tension monter dans son corps et le désir se réveiller. Simplement la perspective de finir la soirée sur une petite note sensuelle. Il ne s'attend pas à la chambre d'hôtel, ni à la partie de jambes en l'air de sa vie, mais il pourrait jouer un moment avec les lèvres d'Isaiah et ses mains. Ce désir, Horacio le chérit plus que tout ; il est la preuve qu'il est encore vivant. Il se souvient des premiers mois lorsqu'il est revenu sur ses terres natales et l'absence d'émotion. Il n'avait même plus envie de se toucher, il n'avait pas envie d'interagir avec ce corps qui était le sien, il aurait voulu en sortir. Il aurait voulu le laisser dépérir et se laisser mourir pour se maintenir éloigné de ses responsabilités. Il a perdu beaucoup de poids, qu'il a réussi à regagner, qui persiste à faire le yoyo quand le stress prend le dessus ; il lui a fallu du temps avant de prendre le contrôle de son apparence, dompter ses cheveux et sa barbe ; finalement il s'en est sorti. Chaque fois qu'il en a envie, il a l'impression de redevenir l'homme qui était avant de partir aux Etats-Unis, amoureux de la vie et plein d'espoirs. C'est cette élan qui le puisse à suivre Isaiah sans réfléchir. Il est celui qui a fait le premier pas en venant lui parler, il y a cette danse dont il suit ses pas, différentes de celles qui s'apprennent sur le dancefloor.
Il respire l'air frais de Brighton qui manque de cette pincée saline que l'on ressent à Donwell, où la mer se fracasse contre les rochers. Horacio ferme les yeux un instant, la tête en l'air, il laisse le vent frais caresser son visage et remettre ses idées en place. Il s'accorde quelques secondes de réflexion. Quand il ouvre de nouveaux les yeux, ils sont noirs d'envie. Cela ne l'engage en rien, le suivre jusqu'à sa voiture et aviser à ce moment là. Les mains dans les poches, Horacio acquiesce. Allons-y, je te suis Il apprécie de pouvoir se dégourdir les jambes et relancer la circulation, il n'aime pas rester assis trop longtemps. Quitte à ne rien faire, il préfère encore se coucher. Il regarde les voitures garées et essaye de deviner celle d'Isaiah. Est-ce qu'il conduit une belle caisse flambant neuve ? Ou il est plutôt pick up ? Une vielle voiture qu'il aurait hérité de ses parents, de la collection ? C'est finalement un modèle plutôt classique mais qu'il devine sportif. Il sourit en coin, approuvant ce choix. Il ne juge pas ses conqupetes nocturnes sur leurs voitures, mais il a toujours trouvé quu'n véicule en dit long sur une personne et son attrait pour la vitesse et les sensations. Mignonne Commente t-il, le plaquant contre la carrosserie. Lui aussi, passant une nouvelle vitesse. Mais pas autant que toi. Horacio l'attrape par les haches pour le coller contre lui et se baisse pour venir capturer ses lèvres, calmement, fatigué de devoir supporter plus longtemps de les imaginer. Il voit connaître leur texture, si elles sont douces ou charnues. Il effleure en premier temps, lent, le fantôme de ses lèvres contre les siennes avant de déposer un baiser bref sur celles d'Isaiah.

au fond, tu n'es pas très étonné de voir horacio te suivre. tu en étais presque certain, après tout. tu te pinces les lèvres un instant, le laisses te rejoindre à l'extérieur, et tu esquisses un petit sourire face au brun. tu ne sais pas trop ce qui vous attends pour le reste de la soirée. tu ne sais même pas si c'est une bonne idée ou non. ce que tu sais, c'est que c'est une idée. allons-y, je te suis. tu esquisses un sourire. au fond, tu ne sais pas du tout si le brun est venu en voiture ou non. après tout ... il y a plein d'autres possibilités. tu te grattes la joue du bout des doigts et tu esquisses un petit sourire. tu te diriges lentement vers le parking. voiture que tu traînes depuis plusieurs années, mais avec une accélération qui te fait bien t'amuser, par moments. tu n'es pas un fou du volant, mais tu aimes savoir que tu peux t'amuser avec ta voiture. t'es un mec, après tout. ton père serait sans doute heureux de savoir qu'au moins, tu t'intéresses un peu à la mécanique.
mignonne. tu ris un peu à la remarque d'horacio. et un léger gémissement t'échappe quand il te plaque contre la voiture en question. mais pas autant que toi. tu fermes les yeux, laisses ta tête basculer en arrière un instant alors que tes hanches se retrouvent plaquées contre celles du grand brun. un souffle t'échappe, ton cœur bat la chamade et l'adrénaline glisse dans tes veines. tu te mords l'intérieur de la joue un instant, soupires lentement, bougeant déjà ton bassin contre celui d'horacio. tu remontes tes mains dans sa nuque, puis dans ses mèches brunes, agrippant ses cheveux et grondant doucement de plaisir. tu viens croiser le regard du brun, caresses ses mèches quand ses lèvres effleurent les tiennes. tu plantes un instant tes dents dans ta lèvre, avant de te laisser aller à la bouche du brun contre la tienne. tu resserres tes doigts dans les cheveux d'horacio à son baiser.bien trop bref à ton goût. tu te redresses un peu, viens prendre ses lèvres des tiennes, pressant ton corps au sien, enroulant tes bras autour de sa nuque. tu es en train de franchir la ligne de non-retour. toi aussi, t'es mignonne. tu murmures contre sa bouche, un rire taquin sur les lèvres, tes doigts caressant les mèches sur le haut de son crâne. tu viens taquiner ses lippes de tes dents, avant de glisser jusqu'au lobe de son oreiller que tu viens mordiller un instant. j'te ramène ? tu demandes à voix basse, le souffle rauque, impatient. vous habitez au même endroit, après tout. c'est une mauvaise idée, d'ailleurs. tu vas sans doute le croiser à donwell. tu vas sans doute le croiser à la supérette. peut-être même tous les jours. et il ne tardera pas à remarquer que tu n'es pas seul dans la vie. c'est une très mauvaise idée.

Horacio est un meneur. Il ne sait pas si il recherche le contrôle où si il aime simplement cette sensation de donner du plaisir aux autres. Il veut qu'ils profitent, qu'ils se laissent faire, le laisse faire alors qu'il les délivre de leurs tensions, le plaisir n'est pas égoïste, il recherche la passion. Il est le premier à en être surpris, parce qu'il aime la chose et il pensait qu'il serait plus simple pour lui de faire comme tout le monde et enchaîner des coups d'un soir brutaux. Mais il n'est pas le seul à la recherche d'un peu de délicatesse dans un monde qui brutalise déjà le moindre sentiment, où même un bonheur peut être coupable quand on réalise qu'il y a encore des guerres et de la famine. Toutes ces choses le touchent, car il a toujours eu un coeur trop grand. Pour le préserver, il doit aussi se mettre des barrières et ne pas chercher à espérer plus, prendre simplement ce que l'autre lui donne et disparaître dans la nuit. Sa manière de se rendre utile à la société, outre ses boites de conserves, c'est d'être cette troisième roue du carrosse dont certains ont besoin, pour se détruire une bonne fois pour toute, pour se découvrir des plaisirs tabous. Ce qui ne tue pas n'est pas crime.
Il n'est pas certain de réellement toucher la personne quand ses mains se posent sur le torse d'Isaiah, il n'est qu'un corps parmi tant d'autres qui lui plait et qu'il a envie de découvrir. Lui mettre un nom, c'est déjà faire un pas en avant. Il ne considère pas les baisers comme intime, c'est une manière comme une autre de faire monter l'envie chez Isaiah et lui dévoiler les promesses que peuvent lui offrir ces lèvres qui le dévorent, affamées. L'idée d'être conduit jusque chez lui en si bonne compagnie et la perspective de passer la soirée en sa compagnie est charmante, mais elle le confronte à une autre peur. Une réalité sournoise. Il ne veut pas que Isaiah sache où il habite, vienne chez lui, dans cette maison qui n'est pas la sienne. Si il sait, alors, il finira par comprendre qu'il vit encore chez ses parents, les rumeurs vont bon train. Il ne veut pas que l'n ait cette image de lui assez dégradante. Il veut maintenir le mystère et n'être que cet étranger du bar. Cette personne là, Horacio la préfère. « ça va aller, je suis encore assez sobre pour conduire. » Il hésite un instant avant de continuer. « Mais tu n'es pas obligé de rentrer maintenant. C'est comme tu veux. On peut s'arrêter là. » Il lui laisse une porte de sortie, refuse de le pousser dans quelque chose qu'il pourrait regretter.