'Cause it's You and Me against the World - Sun

Les journées semblent être pareilles, c’est toujours aussi effrayant et vide. Ne pas sortir, ne pas pouvoir profiter de l’extérieur parce que le soleil lui fait mal aux yeux et au crâne… Ne pas pouvoir vivre la vie comme avant. Voilà pourquoi il était dans le déni, parce qu’il savait qu’il risquait de terminer comme ça, dans un lit d’hôpital, éloigné de tout. Il soupire dans son lit, il essaye de s’endormir la tête en vrac. C’est difficile. Seulement, il entend quelqu’un entrer dans la chambre et c’est étrange comme bruit, c’est pas ce que ferait son médecin, ni une infirmière… En vrai, personne n’est censé entrer dans la chambre. À la limite ouvrir et fermer la porte après avoir vérifié que tout va bien… Mais non.

Il comprendra vite quand on le secoue comme ça. Il fronce les sourcils et reconnaît la voix d’Al, est-ce que c’est encore une de ces hallucinations ou ..? Non, les hallucinations ne le font pas secouer comme ça quand même. Il finit par ouvrir les yeux et croise le regard d’Al dans la pénombre. « Al ?! Stop de me sec… » Mais il lui tire sur le bras. Il finit par lui frapper le bras. « Ne me secoue pas comme ça ! Tu veux que je vomisse à nouveau ou quoi ?! » murmure-t-il énervé d’un coup. « Je rêve ou ma parole ??? Tu es vraiment là ou … Mais attends, tu me dis qu’on va sortir de là ? Mais tu as perdu la tête ?!" C’est très drôle venant de lui…

Il le secoue parce qu’il ne bougeait pas ? Mais depuis quand Al est-il devenu un rappeur pour parler aussi vite dans un murmure ? Il le frappe, il est déjà soulé par Al là maintenant. Pourtant c’est pas du soju ce gars, c’est Al. Bien en chair et en os. Avec ces mêmes mimiques quand il le frappe. « langage bon sang Al… Les gros mots… » il soupire et ferme les yeux alors qu’il s’est redressé pour essayer de vérifier s’il n’a pas cette envie de vomir, mais ça a l’air d’aller. Il a juste la nausée.  « Oui j’ai déjà vomi, les effets secondaires des médicaments, ça me fait ça et surtout quand ma tête est secouée… » Il soupire avant de finir sur le fauteuil sans avoir le choix. « Al… Je suis touché par ce que t… » mais non, il ne l’écoute pas ce con. Mais il est chiant en vrai, plus que dans ses souvenirs. Ça fait depuis combien de temps qu’ils ne se sont pas vus..? « Tu as vraiment perdu la tête. » Il récupère les lunettes pour essayer de les mettre, mais il s’interrompt dans ses gestes en comprenant vraiment cela. « Ma… » Mais il n’a pas le temps de parler qu’il se retrouve à baisser la tête malgré lui et il grimace, grogne et murmure un mot en coréen.   « Aigoo… » Et il n’a pas le temps de relever la tête qu’ils sont déjà en dehors de sa chambre, à marcher dans les couloir. Il ferme les yeux n’ayant pas trop le choix pour éviter que les lumières agressent trop les yeux. Il sent son coeur battre la chamade, si fort. Il n’a pas eu cette sensation depuis si longtemps, cette sensation qui lui fait du bien, tellement du bien jusqu’à qu’il entende une infirmière interpeller le duo. Il se tend tout de suite. « Excusez moi monsieur, où est-ce que vous allez avec le patient ? » Sun ferme encore plus les yeux en se disant que c’était la pire des idées de l’univers de l’histoire entière.

Pire idée au monde. 
Pourquoi il a suivi sans râler ? Ah oui, il n’en avait pas l’occasion. Il se retient de soupirer, il fait de son mieux pour ne pas cramer la couverture, ce n’est pas compliqué de jouer un malade quand on en est réellement un… Il se pince les lèvres et garde les yeux fermé, il fait le vide dans son esprit pour ne pas réagir, ne pas intervenir et surtout la lumière est trop pénétrante pour lui. La discussion entre Al et Daisy se fait, ça semble bien se passer… Il gère Al. Jusqu’à leur sortie devenue trop louche pour l’agent de sécurité qui n’arrête pas de les héler et à sentir le vent frôler ses joues. Il court avec le fauteuil. Il redresse la tête et essaye d’ouvrir les yeux. Ils sont devant la voiture d’Al. Allez, hop. Pas le choix ! Il doit monter dans cette voiture au lieu de faire l’idiot, même s’il a envie d’être responsable et consciencieux, il ne peut pas. Pour une fois qu’il sort la nuit où le soleil n’est pas pénible pour lui. Il monte dans la voiture et ferme la portière. Il la verrouille même alors que le gardien arrive à la poignée. « Mais grouille toi surtout !!!! » s’énerve Sun alors que la voiture démarre pour quitter l’hôpital. « Et langage bon sang, c’est pas compliqué même si je n’ai pas été là pour corriger ! Des années à être avec toi et tu n’as pas été fichu de passer une journée sans dire de gros mots !! C’est pour ça que tu as décidé de me kidnapper de l’hôpital pour faire quoi ensuite ? On va se faire rattraper et être recherché par les autorités avec cette bêtise ! » Il soupire et croise les bras contre lui, il s’affale contre le siège de la voiture après avoir attaché la ceinture. Il déglutit difficilement et referme les yeux. Il doit se calmer. « Vraiment, tu as perdu la tête… » Il lâche un rictus. Malgré tout, Sun est content de quitter de là. De prendre l’air enfin…

Merci ? Ha-Sun lève les yeux au ciel assez agacé, il ne peut pas cacher son sourire. Il l’a vraiment kidnappé. « Non mais tu ne m’as même pas laissé dire mon dernier mot… » Il ricane, complètement dépassé par la situation, mais à la fois content d’être sorti de là. Il n’en pouvait plus d’être enfermé dans l’hôpital… Il remet les lunettes. Mais en tout cas Al a clairement perdu la tête, il a du mal à passer un moment sans lui, ça fait assez longtemps maintenant et s’il est venu le prendre de l’hôpital pour rentrer à la maison, c’est que dans le fond, il a besoin de lui. Que son absence est devenue insupportable. « Play, c’est bon, j’ai pas oublié son no… » Il allait terminer la phrase, mais il ne le fait pas qu’il se retourne à demi pour voir Play. Et là. « PLAY !!!! » explosion de joie. Il se retourne presque pour le caresser et le laisser lui lécher les mains « Oui oui oui, je suis là je suis là ! » Il est tellement content le chien de le voir. « À ce qu’il paraît tu reprends Al’ sur ses gros mots ? C’est bien ça mon pépère !!! » Il rigole même, tellement il est content de revoir Play. « Omo… » Il se réinstalle quand même, en continuant à caresser le chien. « Au moins ma tumeur est un peu sous contrôle avec ces médicaments, il faut laisser le temps à mon corps de s’adapter un peu aux effets secondaires… Mais à priori ma tête ça devrait aller. » Il soupire longuement, parce qu’il y a un mais. Il regarde la route et vérifie quand même de tous les côtés s’il y a pas une voiture de police qui doit les suivre ou quoi. Il ne veut pas se retrouver dans la merde ou quoi. « Vraiment Al’, mon absence est devenue si insupportable que ça… » Ce n’était pas une question, mais une affirmation.