joanne - this is the story of how i died

joanne a grandi à londres, elle n'a jamais connu son père et vivait seule avec sa mère dans un petit appartement + joanne travaillait à mi-temps pour suivre des cours de peinture, mais sa mère est morte quand elle avait 22 ans, alors joanne a dû abandonner l'école et trouver un poste à temps plein comme serveuse dans un pub + elle a rencontré george quand elle avait 27 ans, ça a été le coup de foudre. ils se sont mariés à peine un an plus tard, et elle a déménagé à donwell avec lui + elle a toujours été un peu maniaque sur les bords, mais ce trait de personnalité s'est accentué ces dernières années + elle déteste cuisiner, d'ailleurs tout ceux qui ont essayé sa cuisine l'ont regretté + elle rêvait d'avoir une fille, mais elle a appris il y a un peu plus de deux ans qu'elle ne pourrait jamais avoir d'enfants + la vie en métropole lui manque, alors des fois elle profite du fait que george soit au travail pour aller jusqu'à brighton

- Mlle Betram ? Il y a eu un accident de voiture. Je suis désolée, votre mère est décédée dans l'accident.

Les mots avaient résonné au creux de l'oreille de Joanne, et elle avait été incapable de réagir. Incapable de répondre, de dire ou de faire quoi que ce soit. Elle s'en souvenait maintenant, l'infirmière avait dû raccrocher, et avait essayé de rappeler en pensant que la ligne avait été coupée. Mais Joanne avait bien entendu. Elle n'avait pas décroché la seconde fois, comme si ça pouvait annuler ce qu'elle venait d'entendre, comme si ça pouvait changer quoi que ce soit.

Si vous deviez demander à Joanne où tout avait commencé, quel était le point de départ, elle vous parlerait sans doute de cette journée d'été où une infirmière l'avait appelée.


Ça avait commencé doucement, si doucement qu'elle ne s'était rendue compte de rien.

Il n'aimait pas qu'elle sorte trop souvent, il avait peur qu'elle se fasse draguer. Elle ne pouvait pas le blamer, c'est vrai que ça lui arrivait régulièrement à Londres. Il n'aimait pas qu'elle continue à travailler au pub, pour la même raison. Il avait raison dans le fond, ça n'avait pas de sens de continuer à travailler alors qu'il pouvait très bien se permettre de travailler pour eux deux. Et puis elle allait le rejoindre dans le sud de l'Angleterre bientôt, alors autant démissionner maintenant. Il n'aimait pas qu'elle passe trop de temps avec ses amies, il avait peur qu'elles ne le détestent, qu'elles essaient de convaincre Joanne de le quitter. Là non plus, il n'avait pas tort, les copines de Joanne n'avaient jamais beaucoup aimé George. Que ce soit à Londres ou à Donwell. Et puis après tout, c'était lui qu'elle avait épousé, non ? Pas ses amies. C'était normal de passer plus de temps avec son mari qu'avec ses copines. Il avait raison.

Il n'était pas violent. Pas au début. Non, tout ça n'avait commencé qu'après ses examens. Qu'après lui avoir annoncé qu'elle ne pourrait jamais lui donner d'enfants. Quelque chose avait changé ce jour là. Il était devenu plus distant, plus dur parfois dans ces mots. Elle l'avait remarqué en train de la regarder parfois, du coin de l'oeil, et elle avait cru lire une sorte de haine derrière l'air calme qu'il voulait se donner.

Non pas qu'elle le blâmait. Elle se détestait au moins autant que lui.


Le premier coup n'était venu que plus tard. Des mois plus tard. Elle était rentrée de faire quelques courses, et il était soul. Il avait choisi de prendre l'après-midi pour la voir, et elle... elle n'avait pas été là. Il l'avait attrapé par le bras, si fort qu'elle pouvait sentir les bleus se former, si fort qu'elle avait envie de crier. Il avait attrapé ses sacs et les avait jetés au fond de la pièce. Quand elle avait essayé de protester, il avait simplement serré plus fort.

- Je pose une après-midi pour venir te voir et voilà ce que j'ai en retour.

- Je ne savais pas que tu allais poser ton après-midi.

- J'ai besoin de prendre rendez-vous pour parler à ma femme ?

- Non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.

Il l'avait attrapé par la gorge avant de la pousser contre le mur. Puis il avait fait demi tour, comme si de rien n'était.

Le lendemain, une fois sobre, il s'était excusé. Il lui avait ramené des cadeaux, des fleurs, des bijoux pendant plusieurs jours après cet "incident". C'était comme ça qu'il aimait appeler ces moments. Comme si ce n'était pas voulu, comme si c'était hors de son contrôle.

Après chaque incident, il lui offrait quelque chose. Et à chaque fois, elle le portait quelques jours pour le lui montrer avant de le ranger au fond de son dressing, pour ne plus avoir à poser le regard dessus.