le jour d'alexandre (joanne)

le coeur tout emballé par les cours qu’elle donnait,
la jeune femme de chez alan sortit,
respirant un bon coup, apaisée par l’air frais,
une lueur au fond d’elle, sensation d’être en vie.

en relevant les yeux, la jeune femme aperçut,
marcher à quelques pas, le cousin de George,
les mains désormais moites, dans sa ligne de vue,
elle tenta d’inspirer, sans air dans la gorge.

elle dit “bonjour charlie, comment te portes-tu ?
depuis ta visite, je me sens un peu mieux.”
affronter son regard, elle ne le pouvait plus,
la tête vers le sol, pour éviter ses yeux.

pourvu qu’il ne voit pas, d’où elle était sortie,
qu’il ne reconnaisse, ni la rue ni l’adresse,
son secret découvert, elle risquait bien sa vie,
son cousin l’apprenant, dite serait la messe.

prise de panique, joanne baissa les yeux,
son secret dévoilé, elle n’avait plus le choix,
il l’avait aperçue, émerger de ce lieux,
elle devait se cacher, mais pourvu qu’il la croit.

”oh non ce n’est pas ça, j’étais venue le voir,
pour rendre des papiers, qu’au marché il perdit”,
elle bafouillait ses mots, il ne pouvait la croire,
en voyant son regard, c’est certain elle le vit.

mais que faisait-il donc, lui-même en balade,
ne travaillait-il pas ? elle en était certaine,
pourtant il était là, le teint assez fade,
excuse toute trouvée, elle bondit sur l’aubaine.

”tu ne travailles pas ? c’est ton jour de congés ?”
elle avait l’impression, que lui tout comme elle,
avait bien des choses, qu’il tentait de cacher,
de changer de sujet, l’occasion était belle.

les sourcils froncés, elle observa charlie,
sa mine déconfite, et ses yeux fatigués,
prendre des vacances, cela était permis,
mais qu’il fasse une pause, elle pouvait en douter.

le besoin de repos, elle y croyait un peu,
il travaillait si dur, sans faire de pause,
et pourtant un doute, une chose dans ses yeux,
comme un secret enfoui, une douleur, quelque chose.

”tu as l’air fatigué, tu n’es pas malade ?
tu dois te détendre, relâcher la pression.”
elle tenta quelque chose, un sourire de façade,
elle avait un doute, une mauvaise impression.

sans savoir pourquoi, elle était intriguée,
par son teint blanchâtre, son expression défaite,
”tu veux boire quelque chose ? je te paie un café ?”
il avait l’air triste, des problèmes pleins la tête.

Joanne le suivit, curieuse malgré elle,
ce qui le dérangeait, elle voulait le savoir,
des excuses on pouvait, en trouver à la pelle,
la grippe disait-il ? elle peinait à le croire.

elle le suivit pourtant, dans le salon de thé,
commanda un latté, elle en avait besoin,
se tourna vers charlie, ”laisse, c’est ma tournée.”
leurs tasses bien remplies, ils partirent dans un coin.

prenant une longue gorgée, joanne ferma les yeux,
elle souhaitait à tout prix, éviter les questions,
taire la vérité, ce n’était pas un jeu,
si son mari savait, il briserait leur union.

”comment va ta femme ? et son frère si pénible ?”
elle se souvenait bien, de son air l’autre jour,
son visage agacé, son sourire peu crédible,
à coup sûr il devait, lui en jouer de ces tours.

joanne se cripsa, buvant une gorgée,
parler de son mariage, elle évitait souvent,
mais elle s’était doutée, qu’il faudrait en parler,
“il va bien même si, il travaille tout le temps.”

elle se figea soudain, à la mention d’alan,
elle savait qu’elle devait, penser à toute allure,
en faire une blague, ou tenter une vanne,
mais il n’y croirait pas, ça elle en était sûre.

”george ne le sait pas, il me croirait folle,
je ne l’ai vu qu’une fois, pour des sujets personnels,
de ma vie à londres, des choses qui me désolent.”
mais garder le secret, c’était plus qu’essentiel.

joanne leva les yeux, le regard embué,
”est-ce que tu penses, pouvoir ne rien lui dire ?
garder ça entre nous, pour ne pas le peiner ?”
si charlie refusait, il faudrait réfléchir.

Joanne baissa les yeux, en l’écoutant parler,
il avait bien raison, elle le savait bien sur,
mais elle ne pourrait pas, lui dire la vérité,
george ne comprendrait pas, se montrerait trop dur.

la blonde soupira, épuisée malgré elle,
mentir, toujours se taire, elle en avait assez,
elle aurait pu avouer, l’occasion était belle,
mais elle en était sûre, elle l’aurait regretté.

”je suis vraiment navrée, de te mêler à ça,
ne t’inquiète surtout pas, tout se passe très bien,
mais il y a des choses, que dire on ne peut pas,
chacun a ses secrets, ton mariage comme le mien.”

elle le savait très bien, il gardait ses secrets,
mais elle respectait ça, s’il en faisait de même,
”les sessions m’aident un peu, je pense que tu le sais,
j’y parle d’un peu tout, de choses que j’aime.”

joanne le savait bien, même si elle l’appréciait,
être honnête avec lui, c’était trop difficile,
charlie ne pouvait pas, savoir ce qu’elle risquait,
alors elle lui mentait, même si c’était débile.

il devait se douter, que quelque chose clochait,
il était curieux, mais il n’insistait pas,
lui dire la vérité, elle ne pourrait jamais,
mais peut-être se détendre, y aller pas à pas.

la blonde soupira, une main dans ses cheveux,
elle ne pouvait tout dire, mais une partie sans doute,
elle pouvait se confier, enfin lui faire un aveu.
”nous voulons des enfants, quoi que ça nous coûte,

mais rien pour le moment, ça nous pèse beaucoup,
sur george encore plus, il voulait tellement,
élever un garçon, un petit casse cou,
c’est dur d’abandonner, l'idée d'être maman.”