outta my head (jethro)

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Non, décidément, Charlie allait avoir du mal à se faire au fait de ne pas pouvoir travailler. Cela ne faisait que trois jours qu’il avait du aller à l’hôpital et qu’on lui avait gentiment fait comprendre qu’il allait falloir qu’il arrête de venir pendant un temps pour se reposer et il commençait déjà à tourner en rond. Le lendemain de son escapade à Brighton il avait passé une partie de la matinée à dormir et il s’était efforcé d’aller courir l’après-midi pour se distraire, se défouler et surtout se prouver qu’il n’était pas en si piteux état que ça. Ça n’avait pas franchement eu l’effet escompté, au contraire, il avait été très loin d’être satisfait de sa performance. Le jour d’après il avait fini par aller à l’hôpital pour poursuivre son traitement et il était allé traîner dans Brighton jusqu’à ce qu’il soit assez tard pour qu’il puisse rentrer chez lui sans éveiller les soupçons de Jade ou d’Aaliyah, comme le lui avait suggéré Jethro. Le troisième jour de chômage technique venait à peine de commencer et il était déjà en train de s’ennuyer. Il aurait voulu dormir plus longtemps, Dieu sait qu’il était encore fatigué, mais son corps était régulé pour se lever tôt tous les jours depuis le temps et une fois qu’il avait les yeux ouverts c’était foutu, il avait toujours été incapable de se rendormir. Il tourna en rond sous la couette pendant quelques minutes avant de commencer à entendre Jade râler à côté de lui et il se força à se lever. Un café et une douche plus tard il était allé fumer une cigarette en cachette dans le jardin. Il devenait déjà dingue, il ne voyait pas comment il allait réussir à supporter ça plus longtemps que deux semaines, et il supposait que sa « punition » serait beaucoup plus longue que ça. Le fait de ne rien pouvoir faire de plus pour faire avancer les choses était désormais d’autant plus frustrant qu’il l’empêchait aussi de travailler. Il resta assis sur une chaise de jardin jusqu’à entendre Jade se lever et il lui proposa de la déposer en voiture au travail avant de s’y rendre lui-même, sentant son coeur se resserrer malgré lui. Il détestait vraiment lui mentir comme ça mais il essayait de se convaincre qu’il n’avait pas le choix et sa culpabilité diminuait alors un peu, juste assez pour rendre le tout supportable. Il attendit également qu’Aaliyah soit prête et les déposa toutes les deux, profitant du seul moment de la journée où il risquait de se sentir un tant soit peu utile et essayant d’oublier la culpabilité qu’il ressentait désormais dès qu’il était entouré de sa famille. En repartant du lycée il fit semblant de prendre la route de l’hôpital, comme parano que quelqu’un ne soit en train de suivre ses mouvements et de vérifier qu’il n’était pas en train de mentir, avant de faire demi-tour et d’emprunter un détour pour revenir à la maison. Il se détestait. Il rentra dans la maison et se prépara son deuxième café de la matinée, essayant de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller Jethro qui devait encore dormir à l’étage. Il l’avait à peine croisé depuis leur petite soirée à Brighton et il n’était pas sûr de savoir si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Au moins ça avait eu le mérite de lui permettre de digérer, juste un peu. Il attrapa son bouquin et se laissa tomber dans le canapé avant de souffler sur sa tasse, de prendre une gorgée de café et de la poser sur la table basse. Il ne savait pas exactement combien de temps s’était écoulé depuis qu’il avait commencé à lire quand il entendit Jethro descendre les escaliers, ce qu’il savait en tout cas c’était qu’il n’avait pas réussi à beaucoup avancer. « Bien dormi ? » Lança-t-il en lui adressant un coup d’oeil furtif, se forçant à reporter les yeux sur son bouquin plutôt que sur son beau-frère.

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Charlie aurait du regretter d’avoir posé la question en entendant la réponse de Jethro mais ce fut tout l’inverse qui se produisit, il en fut soulagé. Pas d’avoir réussi à aligner trois mots devant son beau-frère mais de l’entendre lui répondre naturellement, comme si au final pas grand-chose n’avait changé depuis l’autre fois. C’était surréaliste comme situation, il n’y avait même pas un mois il aurait serré les dents en l’entendant faire ce genre de remarque, il se serait même probablement senti gêné, et là, ça lui aurait presque fait plaisir. Il avait encore du mal à comprendre ce qu’il se passait dans sa tête et très franchement il n’était pas sûr d’en avoir vraiment encore envie. Ils allaient être amenés à se côtoyer plus que d’ordinaire et il avait la sensation qu’essayer de détricoter ses pensées ne ferait que les mener à un nouveau conflit. A la place il se contenta donc de répliquer d’un ton amusé sans lâcher son bouquin des yeux : « T’as raison, fais comme si j’avais rien demandé. » Il tenta vainement de garder son attention sur les mots qu’il avait sous les yeux, de reprendre sa lecture, mais il avait senti Jethro s’éloigner de derrière lui et se rendre dans la cuisine et ce simple fait avait réussi à détruire sa concentration. Il n’était pas assez à l’aise seul avec son beau-frère pour se permettre de se focaliser entièrement sur autre chose, une partie de lui continuait à se méfier, encore plus peut-être même après ce qu’ils avaient fait. Et Dieu sait qu’il ne lui faisait toujours pas confiance autour de sa fille, heureusement il avait l’impression qu’ils n’avaient pas trop passé de temps ensemble ces derniers temps. C’était déjà ça de pris. Il détourna finalement les yeux en sentant Jethro se laisser tomber à côté de lui, un petit sourire amusé au coin des lèvres. « Je m’inquiétais pas. » Se défendit-il, ne ratant bien sûr pas l’ironie dans la situation. Comme les choses avaient changé depuis la première fois où il l’avait accompagné à Brighton, depuis la journée qui s’était terminée avec un baiser volé contre la portière de la voiture. Ce n’était pas le moment d’y repenser, à la place il préférait se concentrer sur le fait que Jethro était habillé. Encore une nouveauté, et qui était la bienvenue, ça risquait de lui enlever toute tentation. Ou tout au moins ce serait moins... distrayant. Il laissa échapper un soupir amusé et glissa son doigt sur la page qu’il faisait semblant de lire depuis que Jethro était descendu pour pouvoir refermer le livre sans perdre sa progression. Il se tourna enfin vers son beau-frère, une moue perplexe sur le visage. « C’est horrible. » Lâcha-t-il, dépité malgré lui. Il se doutait qu’il allait se moquer de lui, lui reprocher d’être coincé et incapable de se détendre, mais il n’avait pas le coeur de mentir. C’était déjà assez fatiguant comme ça de devoir mentir à tous ses proches. Il était en train de se rendre compte que Jethro était la seule personne à qui il pouvait parler de tout ce qui le tracassait le plus ces derniers temps, et même si la réalisation était désarmante il ne se sentait pas d’humeur à laisser sa fierté lui dicter sa conduite. « Ça fait que deux jours et je m’emmerde déjà. » Ajouta-t-il, préférant se concentrer sur ça que sur le fait qu’il soit obligé de jouer la comédie et de mentir à sa femme et à sa fille. Ça, il préférait ne plus y penser du tout, ça lui faisait trop mal au cœur. Il se pencha pour attraper son marque-page et le plaça dans son livre avant de le refermer et de le lancer sur la table basse. Ça lui avait pris moins de temps que l’autre fois pour abandonner l’idée qu’il allait pouvoir lire, et pour être honnête, il commençait à avoir l’impression qu’il préférait discuter avec Jethro que de poursuivre les explications de Kant. On marchait sur la tête décidément. Il en profita en tout cas pour récupérer sa tasse et reprendre une gorgée de café en revenant s'asseoir normalement dans le canapé. « Et toi apparemment ça fait plus de deux jours que tu ne t’es pas accidentellement blessé ou que tu ne t’es pas fait taper. » Il désigna sa lèvre qui avait l’air déjà pas mal guérie d’un geste du menton, un sourire amusé aux lèvres. « Félicitations. » Ajouta-t-il de manière sarcastique avant de hausser brièvement les sourcils, faussement impressionné.

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Charlie s’était attendu à ce que Jethro se paye sa tête et il avait vu juste, un peu trop même. Il pouvait le voir essayer de camoufler son fou rire et quelque part, ça le faisait rire lui aussi. C’était communicatif, il n’y pouvait rien, et il savait à quel point c’était stupide de ne pas savoir se détendre et de regretter les horaires de dingue et les malades collés à lui toute la journée, surtout après seulement deux jours. Mais c’était comme ça, c’était qui il était et on n’allait pas le changer, surtout pas maintenant. En tout cas il préférait ça, la façon de Jethro de lui répondre presque naturellement, c’était agréable de le voir jouer la comédie et en rajouter des caisses, comme s’il était réellement fier de ne pas s’être encore fait tabasser ces deux derniers jours, comme s’il y avait vraiment de quoi l'être. C’était mieux que de le voir s’énerver et aller embrasser ses voisins. D’ailleurs il avait oublié d’aller s’excuser auprès de John, il profiterait de la prochaine escapade de Jethro en-dehors de la maison pour le faire. Il reprit une gorgée de café, exagérant sa réaction en faisant semblant de s’étouffer dessus quand il entendit Jethro dire qu’il ne cherchait pas non plus les emmerdes tous les jours. Mais oui, bien sûr… « T’es sûr de ça ? » Demanda-t-il juste pour l’emmerder, sans attendre la moindre réponse, dissimulant tant bien que mal son sourire moqueur derrière sa tasse de café. Si son beau-frère n’était pas du genre à chercher les emmerdes alors il avait peur de rencontrer la personne qui le serait ! Il fronça légèrement les sourcils en l’entendant soupirer, se demandant bien ce qui pouvait bien lui passer par la tête encore. Il décida de ne pas trop s’en soucier et continua à boire son café tranquillement, du moins jusqu’à ce que Jethro attrape son livre et ne vienne s’allonger sur lui. Charlie sentit tous les muscles de son corps se tendre aussitôt et bien malgré lui, mais il ne s’était vraiment pas attendu à ce que son beau-frère se serve de lui comme d’oreiller. Il écarta légèrement les bras, comme s’il avait peur de le toucher involontairement, faisant attention à ne pas renverser le reste de sa tasse. Ça aurait été un comble tiens. Il avait envie de lui demander à quoi il était en train de jouer mais il n’en eut pas le temps. En plus de ça il ne pouvait pas s’empêcher de stresser bêtement en voyant Jethro avec son livre à la main. Il n’avait jamais trop aimé qu’on touche à ses affaires et il avait déjà vu à plusieurs reprises la maladresse dont était capable de faire preuve son beau-frère. La suite lui donna d’ailleurs raison mais le fait de voir Jethro se prendre son marque page en plein visage ne réussit même pas à lui tirer un sourire. « Le problème c’est pas le livre, je t’assure. » Il n’y avait plus le moindre amusement dans sa voix, mais il avait plus dit ça de manière lasse que vraiment énervée. Il grogna légèrement avant de se tourner du mieux qu’il put pour venir poser sa tasse sur la desserte située derrière le canapé avant de se rasseoir normalement. Il se sentait envahi dans son espace vital, à la fois à cause de la tête de Jethro posée tranquillement sur ses jambes et du fait qu’il s’amuse à jouer avec son livre. Heureusement qu’il n’y tenait pas plus que ça sinon il aurait été capable de s’énerver en voyant la façon dont il le tenait. Il récupéra le marque page et lui arracha quasiment le livre des mains, laissant échapper un soupir frustré tout en recherchant la page à laquelle il s’était arrêté. Ce n’était pas si évident que ça parce qu’il avait eu du mal à se concentrer sur ce qu’il lisait, tout particulièrement vers la fin. Il finit par glisser le marque page à l’endroit où il se souvenait s’être arrêté et il déposa le livre derrière lui à côté de sa tasse et hors de portée de Jethro pour l’instant. « Je t’en prie, fais comme chez toi. » Souffla-t-il, légèrement agacé et de manière parfaitement ironique avant de glisser une main dans le dos de son beau-frère et de le forcer à se redresser. Ce n’était même pas que le contact était désagréable ou quoi, mais il n’aimait pas l’image que ça renvoyait. Ils avaient beau n’être que tous les deux là il n’aimait pas le voir se comporter de manière aussi familière avec lui. Ils n’étaient pas proches, ils avaient juste… couché ensemble. Il se mordilla la lèvre, sachant très bien qu’il se comportait de manière ridicule mais également persuadé que Jethro l’avait fait pour le faire réagir justement. Au moins les choses n’avaient pas tant changé que ça, c’en était presque rassurant. « Tu vas faire quoi aujourd’hui ? » Demanda-t-il pour tenter de changer de sujet, se retenant à grande peine d’ajouter un « à part m’emmerder » avant de récupérer sa tasse de café et d’en reprendre une gorgée. Il n’était définitivement plus d’aussi bonne humeur et il commençait à se rappeler pourquoi il avait toujours eu du mal à le supporter.

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Charlie savait pertinemment qu’il exagérait un peu, au fond il n’était même pas si énervé que ça, pas du tout même, mais le geste de Jethro l’avait déstabilisé. C’était ridicule et il s’en rendait bien compte, ils avaient fait largement pire que ça mais d’une certaine manière le médecin ne pouvait s’empêcher de trouver ça plus intime. C’était presque trop normal, trop domestique, exactement le genre de chose qu’il ne s’était jamais imaginé faire avec Jethro et, d’accord, il avait probablement un peu paniqué pour rien, mais il n’avait pas réussi à s’en empêcher. Il ne supportait pas d’être envahi dans son espace vital et le fait que son beau-frère soit le coupable cette fois-ci rendait les choses encore pire, il avait déjà du mal à digérer l’attirance qu’il pouvait éprouver pour lui alors il était loin d’avoir envie de partager ce genre de moments avec lui. Peut-être qu’aux yeux de Jethro c’était parfaitement anodin mais pas pour lui. Non, pour lui c’était un geste de tendresse qu’il avait plutôt l’habitude de partager avec Jade et Aaliyah et dans sa tête ça leur était réservé. Il n’avait pas pu s’empêcher de voir ça comme une nouvelle trahison de l’intimité de leur famille et même si encore une fois ça n’était probablement rien en comparaison du reste, pour lui c’était presque pire. Il s’était douté que Jethro n’allait pas apprécier sa réaction et qu’il risquait de se braquer et la partie lâche de son cerveau s’en réjouissait presque, parce que malgré sa volonté de ne pas créer de conflit entre eux, il avait toujours peur quand il était avec lui, peur de ce qu’il pourrait dire ou faire. C’était excitant et terrifiant à la fois. Il ne s’était pourtant pas attendu à ce qu’il réagisse de manière aussi… extrême. Il aurait du s’en douter pourtant, ce n’était pas la première fois que Jethro causait une scène, entre sa petite aventure en plein milieu de la route à Brighton ou encore sa séance de roulage de pelle avec les voisins Charlie aurait du s’apprêter au pire, et encore plus après avoir entendu le ton sec qu’il avait employé avant de se relever. Il resserra les dents en l’entendant mentionner sa fille, il n’y avait rien à faire il détestait ça, c’était viscéral et il restait persuadé qu’il n’y avait rien que Jethro aurait pu dire ou faire pour le faire changer d’avis sur la question. Il avait été sur le point de répondre quelque, de tenter de détendre l’atmosphère et de désamorcer la situation mais Jethro fut plus rapide que lui et Charlie ne put que hausser un sourcil et le regarder attraper sa tasse et la vider sur le canapé sans la moindre gêne, d’un geste défiant. Estomaqué, la bouche grande ouverte, il n’arrivait pas à en croire ses yeux et il regarda la tasse rebondir sur le coussin désormais détrempé de café et aller s’écraser par terre, restant heureusement en un seul morceau. Il resta figé sur place l’espace de quelques secondes, ayant du mal à réaliser ce qu’il venait de se passer, avant de secouer la tête et d’attraper des mouchoirs derrière lui. Il essaya d’éponger du mieux qu’il put avec ce qu’il avait sous la main, sachant très bien même en le faisant que ça ne servirait à rien et qu’il était foutu. Parfait, tout ce dont il avait besoin alors qu’il allait certainement ne plus gagner d’argent pendant des mois. Et Jethro qui s’en allait la fleur au fusil, comme si de rien n’était. Charlie bondit du canapé et attrapa son bras pour l’empêcher de s’éloigner encore plus. Il ne savait même pas pourquoi, il était trop énervé pour dire quoique ce soit d’intelligent ou de cohérent, il n’avait juste pas supporté de le voir partir avec autant de désinvolture. Quel petit merdeux sérieux ! Il ouvrit la bouche mais les mots refusaient de venir et il était en train de gesticuler sans rien trouver à dire. Mais merde ! Il ne pouvait pas simplement le laisser s’en aller quand même ! « Tu te fous de ma gueule putain ! » Finit-il par s’emporter, faute de trouver mieux. Il aurait voulu le réprimander et lui faire comprendre à quel point il agissait comme un petit con mais il savait que ça ne ferait que rentrer par une oreille et ressortir par l’autre. « Tu te rends compte de ce que tu viens de faire ?! » Il se doutait bien que Jethro n’avait pas ce genre de considération en tête, surtout qu’il n’était pas chez lui, mais Charlie et Jade n’avaient pas particulièrement prévu de budget pour racheter un canapé et même s’ils ne manquaient généralement pas trop d’argent ils ne roulaient pas non plus sur l’or ! Mais tout ça bien sûr, ça lui passait 10 kilomètres au-dessus de la tête à Jethro, non lui tant qu’il pouvait faire sa scène et emmerder le monde tout allait bien ! « Mais t’as quel âge sérieux ? Tu peux pas agir comme un petit merdeux à la moindre contrariété ! » C’était sorti tout seul et il savait que ça n’allait pas aider à calmer le ton de la discussion. Il savait qu'il n’allait jamais réussir à se faire à l’idée que Jethro était capable de le faire exploser de rire et de le faire exploser de colère même pas cinq minutes plus tard, mais là ils avaient atteint le summum en terme de grand écart.

RIP :

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Oui, Jethro se foutait de sa gueule et il avait en plus le toupet de l’admettre sans la moindre gêne. Au moins il était honnête, Charlie ne pouvait pas lui enlever ça, mais il aurait presque préféré qu’il mente et fasse semblant de s’excuser. Mais non bien sûr, ça aurait été trop demander, à la place Jethro préférait faire le malin et tout faire pour l’énerver encore plus. S’il avait assez apprécié la façon dont leur dernière journée ensemble s’était terminée, ce genre de conneries en revanche ça ne lui avait vraiment pas manqué ! Il avait envie de le secouer jusqu’à lui faire rentrer un peu de bon sens dans le crâne, tout en sachant pertinemment que ça ne ferait qu’aggraver les choses. Il n’avait pas envie d’en venir aux mains, il n’avait pas envie de tomber si bas, mais en voyant le petit sourire provocateur de son beau-frère l’idée devenait vraiment tentante et il dut se mordre l’intérieur de la joue pour se retenir de lui rattraper le bras. Encore plus quand il l’entendit poursuivre. Ah bah oui, bien sûr, ce n’était que du café ! Aucune importance ! Sauf que là il avait réussi à en foutre sur tous les coussins et assez pour que ce soit imprégné partout avant que Charlie ait eu le temps de réagir. Autrement dit il était foutu. Il resserra les poings, se répétant en boucle que c’était une mauvaise idée d’en envoyer un des deux en plein dans sa tronche, qu’il fallait qu’il respire, que ce n’était qu’un canapé, que ce n’était pas la fin du monde. Mais son comportement l’excédait, sérieusement, comment est-ce qu’il était censé réagir là ? Hausser les épaules et prendre le tout avec philosophie ? Le laisser faire ses caprices dès que l’envie lui en prenait ou dès que les choses ne se déroulaient pas à sa convenance ? Il laissa échapper un rire sans la moindre joie en entendant sa « proposition », plus incrédule et énervé qu’amusé. Il avait du mal à en croire ses oreilles, Jethro était vraiment détestable quand il s’y mettait, il le savait déjà ça, mais là il repoussait les limites ! Un niveau d’immaturité comme ça lui ça le rendait dingue et pendant une seconde il s’imagina en train d’aller vider la cafetière entière dans le tiroir de vêtements de Jethro, juste pour voir si ça allait autant le faire rire et si lui ça lui permettrait de se défouler, mais il ne voulait pas s’abaisser à son niveau. Et il avait la sensation que ça risquerait de se retourner contre lui quoiqu’il arrive. Alors quoi, il le repoussait et il ruinait le canapé ? Qu’est-ce qu’il allait faire s’il osait dire un mot de travers ? Foutre le feu à la maison !? « T’es stupide ou t’as juste aucun sens des réalités ? » Demanda-t-il de manière agressive, plus qu’il ne l’aurait voulu, mais il était hors de lui. Un comportement pareil, il était incapable de le supporter et l’air fier de Jethro ne faisait que l’énerver encore plus. Il aurait pas pu au moins faire semblant de ne pas s’amuser autant de le voir se mettre en colère ? Il se frotta le visage et garda ses mains devant ses yeux, comme s’il ne supportait même plus de le voir en face de lui. « Est-ce que tu as la moindre idée de combien ça va coûter de le remplacer ? » Il avait dit ça d’une voix sèche mais plus calme, prenant une pause quasiment après chaque mot comme pour appuyer ses propos. Il avait des doutes sur le fait que ça intéresse Jethro mais ça ne l’empêchait pas d’essayer. Il ne risquait pas de lui demander de les rembourser cette fois-ci, il savait d’ors et déjà que ce ne serait pas possible. Il laissa ses bras retomber le long de son corps, se forçant à prendre de longues inspirations pour tenter de se calmer. Il allait falloir parce que sinon il allait sortir en claquant la porte et les voisins risquaient de se poser des questions à le voir à la maison à des heures inhabituelles encore. « Dès que je commence à t’apprécier, c’est plus fort que toi, il faut que tu fasses tout pour me scier les nerfs, on dirait que tu le fais exprès ! » C’était sorti tout seul, il n’avait même pas réalisé qu’il avait involontairement avoué qu’il l’appréciait au fond, généralement il se contentait de dire qu’il réussissait à le supporter, mais il n’avait pas vraiment réfléchi avant de parler, trop concentré sur son énervement. En tout cas après l’avoir dit ça lui paraissait évident, bien sûr que Jethro le faisait exprès, c’était son jeu, il n’y avait pas le moindre doute à avoir en regardant le sourire malicieux qu’il affichait encore juste sous ses yeux. Il grogna de frustration avant de contourner Jethro pour aller chercher des serviettes dans la cuisine. Il revint dans le salon juste après et recommença à essayer, en vain, d’éponger ce qu’il pouvait du café pas encore totalement imprégné dans les coussins.

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Jethro aurait pu dire n’importe quoi et ça n’aurait probablement fait qu’énerver encore plus Charlie, mais le fait qu’il la ramène encore avec ce qu’ils avaient fait l’autre fois sur le même canapé, c’était encore pire. Il était vraiment insupportable quand il faisait le malin comme ça et le médecin ne savait pas comment il allait pouvoir tenir plus de deux jours sans avoir le boulot comme échappatoire. Ce n’était pas comme s’il pouvait réellement aller se promener dans Donwell comme bon lui semblait, les gens allaient finir par se poser des questions. Remarque, vu les commères des alentours, c’était déjà possible que les voisins se posent des questions juste en voyant sa voiture dans l’allée. Il ne voulait pas y penser pour l’instant, son attention était focalisée sur Jethro, exactement ce qu’il voulait et il finit d’ailleurs par l’admettre plus ou moins lui-même. Bien sûr qu’il le faisait exprès, et Charlie le savait en plus, ce n’était pas comme si c’était la première fois que Jethro lui faisait un coup du genre ! Et lui il tombait dans le panneau, comme toujours, au fond c’était lui qui avait raison : c’était facile. Il était venu s’asseoir par terre en face du canapé, essayant désespérément d’éponger ce qu’il pouvait tout en sachant que c’était peine perdue, presque plus pour s’occuper les mains et l’esprit et tenter de se calmer qu’autre chose. Il ne voulait pas avoir Jethro en face de lui, ça ne ferait que l’agacer encore plus. Il l’avait vu aller se caler contre un mur et croiser les bras du coin de l’oeil et il s’efforçait de ne pas tourner les yeux vers lui, il ne voulait pas lui donner cette satisfaction. Il déposa les mouchoirs et les serviettes trempées sur une serviette encore sèche sur la table basse et en reposa sur les tâches qu’il voyait sur le canapé, les laissant absorber. Il serra les dents en entendant Jethro lui faire remarquer qu’il avait raté une tâche, bien plus conscient du fait qu’il ne disait ça que pour l’énerver et pour obtenir son attention maintenant. Il ne voulait pas lui donner ce plaisir alors il ne prit ni la peine de répondre, ni même de simplement tourner les yeux vers lui. Il ne pouvait pas s’empêcher de se remémorer le moment où ils avaient choisi ce modèle avec Jade, il y a quelques années, ils s’étaient dit que ce n’était pas la peine de prendre un modèle avec des housses amovibles et lavables puisqu’Aaliyah était grande et qu’ils étaient plutôt du genre à faire attention. Bien sûr, ils n’avaient pas compté sur le fait qu’un adulte capricieux de vingt-deux ans viendrait un jour chez eux pour le bousiller par pure malice. Il se souvenait encore des débats qu’ils avaient eu sur la question à l’époque et l’ironie le fit presque sourire. Il sentit son téléphone vibrer dans sa poche et l’en sortit, Jade l’appelait. C’était un bel à propos et il décrocha sans porter la moindre attention à Jethro, gardant ses yeux rivés sur le canapé et venant juste reposer son dos sur la table basse derrière lui. Il se rappela aussitôt qu’il était censé être à l’hôpital et non à la maison, ce n’était pas le moment de faire une bourde. Apparemment elle l’appelait juste pour savoir si tout se passait bien, pour prendre des nouvelles. Si Charlie n’avait pas été aussi focalisé sur ses propres problèmes peut-être qu’il aurait pu remarquer que le ton de sa voix n’était plus exactement le même, qu’il était un peu plus forcé, comme le sien d’ailleurs. Mais il avait la tête ailleurs. Il lui assura que tout se passait bien avant d’ajouter « Y a juste Jethro qui m’a envoyé un message. De ce qu'il dit il a eu un petit accident sur le canapé. » Il entendit Jade rire à l’autre bout du fil et il était à peu près certain que Jethro aussi avait pu l’entendre. « Encore ? » Il haussa les épaules, prenant un malin plaisir à ignorer la présence de son beau-frère dans la pièce, sachant pertinemment que c’était encore le meilleur moyen de l’énerver. « Apparemment. Il est pas très doué ton frère tu sais. » Elle soupira de manière amusée, laissant entendre qu’elle avait un peu peur de ce qu’il avait pu bien faire à leur canapé cette fois-ci mais que ce n’était pas forcément plus mal vu que ça faisait un moment qu’elle avait envie d’en changer. C’était l’occasion. Charlie serra les dents pour se retenir de discuter de ça maintenant, ce n’était pas le moment. « Je dois te laisser, à ce soir. Je t’aime. » Conclut-il tendrement avant de raccrocher et de ranger son téléphone dans sa poche. Il aperçut la tasse tombée de tout à l’heure et la posa sur la table basse pour éviter de marcher dessus avant de se relever et d’attraper les serviettes et les mouchoirs imprégnés de café et de passer devant Jethro pour se rendre dans la cuisine et les jeter. Il refusait toujours de le regarder, faisant comme s’il n’était pas là avant de revenir dans le salon et de le quitter dans la foulée, décidant d’aller se calmer dans le jardin juste après avoir attrapé son bouquin sur la desserte au passage. Il allait s’allonger sur un transat et lire tranquillement puisque Jethro avait décidé d’être chiant.

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Charlie ignora complètement la remarque de Jethro, se disant plutôt que c’était lui qui aurait du abandonner, il ne risquait pas de lui donner ce qu’il voulait : de l’attention. Il se faufila donc dans le jardin, ne prenant pas la peine de refermer la porte fenêtre derrière lui parce qu’il voulait s’éloigner de Jethro sans perdre de temps et qu’il n’imaginait pas que son beau-frère risquait de le suivre. Il avait probablement mieux à faire, et Charlie ça lui allait très bien. Il s’allongea dans l’un des transats du jardin et cala sa tête contre le coussin avant de rouvrir son livre et de recommencer à essayer de lire. La vérité c’était qu’il était encore un peu trop agacé pour réussir à vraiment se concentrer assez pour comprendre ce qu’il lisait, mais il se forçait à poursuivre, par fierté, parce qu’il refusait que Jethro continue à lui pourrir la vie. Bien sûr, c’était naïf de sa part et il le comprit en entendant son beau-frère le rejoindre. Il sentit sa mâchoire se resserrer mais il ne leva pas les yeux de son bouquin, sachant très bien que c’était exactement pour ça que Jethro était sorti à son tour. Il laissa malgré tout échapper un soupir agacé, c’était sa façon à lui d’essayer de se calmer les nerfs et de ne pas exploser face à l’attitude de son beau-frère. Pour quelqu’un qui le trouvait coincé et pas fun il faisait beaucoup d’effort pour passer du temps avec lui en tout cas ! Il ne releva les yeux de son livre que brièvement en le sentant s’approcher des clôtures avec les voisins, sentant son cœur s’accélérer aussitôt par peur qu’il n’aille les déranger et qu’il ne recommence à causer une scène. Il n’avait pas vraiment réfléchi en sortant, il avait juste pris l’option la plus tentante pour s’éloigner de Jethro, mais maintenant qu’il était là il commençait à regretter son choix. C’était beaucoup trop facile pour lui de rameuter les voisins s’il en avait envie et Charlie n’y tenait pas franchement. Jethro semblait avoir d’ailleurs pensé à la même chose vu ce qu’il était en train de dire et le médecin ne savait pas s’il devait le prendre comme une simple remarque ou une menace. En tout cas il gardait ses yeux rivés sur son bouquin, allant même jusqu’à tourner sa page alors qu’il n’en avait pas lu un mot, juste pour essayer de faire comprendre à Jethro qu’il ferait mieux d’abandonner tout de suite et de lui foutre la paix. C’était dans ce genre de moment que Charlie aurait aimé savoir mieux faire abstraction du bruit autour de lui, il aurait aimé pouvoir ignorer les commentaires incessants de Jethro et se concentrer sur son bouquin, non pas que ça le tentait particulièrement de le lire, surtout en ce moment, mais il ne voulait pas donner satisfaction à son beau-frère, c’était plus fort que lui, il ne pouvait pas le laisser se comporter comme un petit merdeux et le laisser gagner juste après. Il ne réussit pourtant pas à s’empêcher de l’ouvrir pendant plus de trente secondes et il finit par lâcher d’un ton monotone : « Je ne vois pas en quoi ça te concerne. » Jusqu’à présent Jethro ne s’était jamais inquiété que les secrets de Charlie restent… secrets, alors il ne voyait pas pourquoi tout à coup ça aurait changé. Non, plus il y pensait et plus il voyait ça comme une menace déguisée et ça l’agaçait encore plus. Il se mordit la lèvre, essayant de se retenir de continuer. Il n’avait qu’à l’ignorer et il finirait par se lasser et s’en aller de lui-même, il le savait tout ça ! Et pourtant il ne réussit pas à s’empêcher d’ajouter : « Ça t’amuse tant que ça de m’emmerder ? » Il n’avait toujours pas quitté son bouquin des yeux mais sa voix trahissait déjà plus son agacement, même ses doigts étaient plus crispés sur la reliure. « Tu crois pas que j’ai déjà assez de problèmes comme ça sans que tu viennes m’en rajouter ? » Lâcha-t-il sèchement, gardant obstinément les yeux sur la page devant lui, n’essayant même plus de lire, il savait que ça ne servirait à rien, non, c’était par pure fierté. Il savait que c’était con, mais après tout ce qu’il s’était passé entre eux, et maintenant que Jethro savait qu’il n’allait pas bien en ce moment, il s’était imaginé… Qu’il ferait un effort au moins, en tout cas qu’il ne ferait pas tout pour lui pourrir la vie. Il avait eu tort apparemment et son amertume avait du s’entendre clairement dans le ton qu'il avait employé.

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Charlie resserra les dents en entendant la réflexion de Jethro, tout simplement parce qu’il savait qu’il n’avait pas tort. Oui, personne d’autre ne savait donc personne ne risquait de lui dire de faire attention, n’empêche que ce n’était quand même pas le genre de son beau-frère de se soucier de lui, et vu son ton sarcastique, ça n’avait toujours pas changé. Il laissa échapper un rire amer en entendant la mauvaise foi dont il était capable de faire preuve, ça n’aurait pas du le surprendre après tout, mais il continuait à en attendre trop de la part de Jethro. Non, bien sûr, il n’avait pas cherché à l’emmerder, il avait juste vidé sa tasse de café sur le canapé pour le faire rire et il n’avait pas du tout cherché à aggraver les choses juste derrière. C’était Charlie qui était trop coincé, trop strict, trop peu importe, en tout cas c’était de sa faute et pas celle de Jethro, c’était évident, ou du moins ça semblait l’être aux yeux du jeune homme. Il était vraiment agaçant quand il voulait l’être, et malheureusement pour le médecin, il voulait souvent l’être. « C’est pas ça qui m’a emmerdé et tu le sais très bien. » Siffla-t-il entre ses dents, s’efforçant de garder ses yeux toujours rivés sur son bouquin. Il avait du culot quand même, il savait pertinemment qu’il avait déconné et il refusait juste de l’admettre et Charlie, ça le rendait dingue. Il était si fier que ça ? Le médecin aurait aimé le lui reprocher mais il savait qu’il l’était lui aussi, enfin il espérait ne jamais l’être à ce point là. Enfin le fait qu’il soit venu s’asseoir et qu’il ait fait l’effort de ne pas venir se coller à lui aidait Charlie à se calmer. C’était un petit geste, anodin, mais ça l’aidait, et même lui aurait été incapable de dire pourquoi. Il n’était jamais prêt à ce que Jethro lui parle sérieusement et se comporte autrement que comme un petit merdeux alors forcément dès que c’était le cas il était déstabilisé. Il reposa même son livre sur ses jambes en l’entendant poursuivre, daignant enfin le regarder, un sourcil haussé. Il ne comprenait pas franchement pourquoi ce sujet l’intéressait autant, mais honnêtement, il ne comprenait pas non plus ce qu’il foutait encore là alors qu’il aurait pu aller se promener, ou aller faire quelque chose de plus intéressant. Il laissa échapper un soupir, plus surpris que véritablement énervé. « Je sais pas, il se dira probablement que je travaille pas aujourd’hui ? J’ai des horaires changeants et ça m’étonnerait qu’il connaisse mon planning. » Expliqua-t-il, plus calmement qu’il ne s’en serait cru capable il y avait encore deux minutes. Ce n’était que s’il passait deux semaines à « bronzer dans son jardin » comme l’avait si bien dit Jethro tout à l’heure que ça commencerait à devenir suspect, mais pour l’instant il doutait que même la commère qui lui servait de voisin pourrait trouver quoique ce soit à redire. Il leva les yeux au ciel et soupira à nouveau longuement, quelque part il préférait presque quand Jethro continuait à tout faire pour l’énerver, c’était plus facile de se comporter avec lui quand c’était le cas. Mais ça, il était moins habitué. « Si tu t’inquiètes de ce que les voisins vont penser alors arrête de me pousser à bout et je me sentirais pas obligé de me réfugier ici. » Lança-t-il, ne réussissant pas à s’empêcher d’y mettre un peu d’humour. C’était insupportable, depuis qu’il avait un peu appris à le connaître il avait du mal à rester énervé contre lui quand il se calmait, c’était presque déloyal. Il ferma définitivement son bouquin et le posa à côté de lui sur le transat, cherchant le regard de Jethro au lieu de continuer à le fuir. Il plia légèrement la jambe pour venir caler son genou contre la cuisse de Jethro, comme pour essayer d’attirer son attention. « Si je dis un truc qui te dérange tu peux pas juste… je sais pas, me le dire ? Au lieu de ruiner le canapé ? » Son ton n’était pas aussi réprobateur qu’il l’avait voulu, plutôt calme même, au fond ce qu’il aurait aimé, c’était qu’ils réussissent à communiquer juste un peu mieux, juste assez pour que Jethro ne fasse pas une crise à chaque fois que quelque chose le contrariait.