outta my head (jethro)

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Oui, il avait dit à Jade qu’il n’était pas là, et il se doutait que si un voisin le voyait allongé comme ça dans le jardin et qu’il allait en parler à sa femme il aurait des soucis, mais il espérait que ça n’arriverait pas. Après tout il aurait fallu une sacrée coïncidence pour qu’un voisin juge ça digne d’intérêt et aille à en parler à Jade comme ça, par hasard, alors il s’efforçait de ne pas s’inquiéter. Quant à la suite, elle le lui arracha un sourire. Non, il ne s’était pas dit que quelque chose risquait de le repousser dans le jardin, à part sa présence bien sûr, il avait compté là-dessus déjà, mais de toute évidence il avait été optimiste. Ou pessimiste, il n’en était plus vraiment sûr maintenant que Jethro s’était calmé. Il alla même jusqu’à lâcher un petit rire en entendant sa proposition d’aller se réfugier dans la salle de bains, franchement l’idée ne lui avait pas traversé l’esprit. Il fallait dire qu’à la base il avait prévu de rester tranquille pendant plusieurs heures et ce n’était pas forcément la pièce la plus agréable pour lire dans la maison. « Ah parce que dans la salle de bains il y a des trucs qui t’auraient repoussé ? » Jethro avait ses défauts mais à sa connaissance il se lavait de manière régulière, comme un adulte responsable presque même. L’attitude plus calme de Jethro avait fait descendre rapidement sa colère et même si ça le frustrait de le laisser s’en sortir aussi facilement, il n’avait pas non plus envie de continuer à faire la gueule juste par principe. Ce n’était jamais très agréable et son renvoi de l’hôpital était déjà assez pénible à vivre comme ça, s’il pouvait s’enlever une épine du pied il allait le faire et tant pis pour sa fierté. Et puis, Jethro lui facilitait presque la tâche, pour une fois qu’il ne faisait pas preuve de mauvaise foi et qu’il admettait un peu ce qui l’avait gêné, c’était presque touchant et Charlie se surprit à sourire malgré lui en l’entendant. Pas parce qu’il aimait particulièrement l’entendre se plaindre, mais parce qu’au moins il essayait de lui dire les choses. C’était toujours mieux que de le voir péter une durite et ruiner son canapé sans raison. Il fronça néanmoins les sourcils, ne comprenant pas tout de suite ce qu’il voulait dire en clamant qu’il avait mal réagi. A quoi ? Qu’est-ce qu’il avait fait au juste à part râler un peu parce qu’il avait perdu sa page ? Il lui fallut plusieurs secondes pour percuter et il se mordilla la lèvre, légèrement gêné. Il ne s’était pas attendu à ce que ça le fasse autant chier, même si depuis le temps il n’aurait plus du être surpris dès qu’il s’agissait de son beau-frère. « Pardon, des fois j’oublie à quel point t’es susceptible. » Lâcha-t-il d’un ton légèrement moqueur avant de jeter un coup d’oeil aux alentours pour vérifier qu’aucun voisin ne les espionnait. Personne à l’horizon. Il se redressa sur son transat et passa son bras autour du torse de Jethro pour le rapprocher tranquillement de lui, comme s’il avait eu peur que sa remarque ne l’énerve et ne le pousse à s’en aller. Il n’aurait pas pensé que sa réaction de tout à l’heure l’aurait vexé, ce n’était pas le but et il était prêt à faire des efforts puisque Jethro en faisait aussi de son côté. Il sourit malgré lui en le sentant contre lui, c’était tout de suite plus agréable que de devoir lui hurler dessus. Il posa son menton sur son épaule et rapprocha ses lèvres de son oreille pour venir y murmurer : « Ton geste m’a surpris, c’est tout, je ne pensais pas que tu le prendrais comme ça. » Il aurait du avoir compris depuis le temps que ce n’était pas la proximité physique qui le gênait avec lui. Il aurait aimé ne pas lui pardonner aussi rapidement son comportement de merde mais apparemment il n’avait aucune défense face à Jethro quand il faisait des efforts et admettait qu’il pouvait mieux faire. C’était plus fort que lui. « On oublie et on recommence ? » Ils allaient être amenés à passer encore plus de temps ensemble que d’habitude, alors autant repartir sur des bases un peu plus saines. Il jeta un dernier coup d’oeil aux clôtures du jardin pour s’assurer que personne ne pouvait les voir, il n’avait pas non plus envie qu’on le surprenne dans cette position avec son beau-frère, ça, Jade en aurait sans doute entendu parler.

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Charlie ne manqua pas la surprise sur le visage de Jethro alors qu’il passait son bras autour de lui, pour être honnête il se surprenait lui-même. Il avait la sensation que depuis l’autre fois, depuis que son médecin lui avait annoncé la mauvaise nouvelle, depuis qu’il avait passé la soirée avec son beau-frère à Brighton, il était forcé de relativiser un peu. Il avait eu envie de l’avoir contre lui, juste deux secondes, et il comptait sur le fait qu’aucun voisin ne choisisse ce moment précis pour passer la tête par-dessus la clôture pour venir le saluer. Pour une fois Jethro n’avait pas commencé à hurler pour rameuter tout le quartier alors avec un peu de chance aucun des voisins n’était même au courant qu’ils se trouvaient dans le jardin. L’honnêteté de Jethro le remettait de bonne humeur, ça n’aurait peut-être pas du mais ça lui faisait plaisir qu’il soit capable d’admettre, même de manière détournée, qu’il avait probablement exagéré en réagissant comme ça. La suite lui arracha un nouveau sourire amusé, non, ce n’était définitivement pas à ça qu’il avait pensé en parlant de recommencer mais il commençait à se dire que ça pouvait se négocier s’il continuait à se montrer aussi… adorable, pour changer. Il se contenta de rigoler légèrement contre son épaule, ne s’arrêtant qu’en l’entendant lui demander quelle excuse il allait pouvoir trouver si les voisins les voyaient. Ce n’était pas à lui de s’occuper de ça, c’était Charlie qui prenait des risques, pas lui, et quelque part ça le touchait de le voir vérifier que personne ne regardait et essayer de lui faire remarquer qu’il ne se montrait pas particulièrement prudent. Parce que le médecin ne s’y trompait pas, Jethro avait beau avoir dit ça avec humour Charlie voyait bien qu’il avait aussi abordé le sujet pour le mettre en garde. C’était le monde à l’envers et même si ça lui faisait plaisir il voulait profiter encore quelques secondes de la proximité avant de se forcer à revenir sur Terre. Ils n’allaient quand même pas se faire choper juste pour trente secondes si ? Ils n’étaient pas maudits à ce point. Il ferma les yeux pendant quelques secondes en sentant ses doigts remonter le long de son bras, profitant du contact sans rien dire. Il n’avait même pas réalisé à quel point ça lui avait manqué ces deux derniers jours et pourtant ça lui paraissait à présent évident. C’était le genre de geste qui lui donnait envie d’oublier totalement qu’ils n’étaient pas seuls et qu’ils étaient entourés de gens qui pourraient rapidement le faire déchanter et ruiner sa vie. « Peut-être que je leur dirais juste de se mêler de ce qui les regarde pour changer. » Répondit-il d’un ton amusé, sans y croire lui-même. Non bien sûr qu’il ne leur dirait pas ça, tout comme il savait qu’il était en tort et qu’il prenait un risque inutile en faisant ça. Il n’avait juste pas envie de le lâcher, pas tout de suite. Il avait l’impression que ces moments de calme entre eux étaient trop rares, c’était un équilibre fragile et il avait peur de le casser en le repoussant à nouveau. Il recommença à rire doucement en l’entendant et il rapprocha à nouveau ses lèvres de son oreille. « T’as qu’à arrêter de dire des conneries alors. Enfin, si t’en es capable. » Il doutait que ce soit le cas, en tout cas si leurs interactions passées étaient une bonne indication il en était définitivement incapable. Il profita de la proximité pour venir mordiller gentiment le lobe de son oreille avant d’écarter son visage. Il laissa échapper un petit soupir mais il ne pouvait pas rester comme ça encore bien longtemps, il avait probablement assez tenté le diable comme ça pour aujourd’hui. Il caressa doucement le torse de Jethro en retirant sa main et il se releva du transat avant de vérifier une dernière fois que personne ne les épiait. Il se pencha juste pour récupérer son livre et baissa les yeux vers Jethro, un petit sourire presque désolé sur les lèvres. Au moins il était soulagé que son beau-frère soit calmé, il n’avait vraiment pas eu envie de passer sa journée à criser et à lui hurler dessus. C’était plus simple quand ils réussissaient à se supporter. « Alors tu vas faire quoi aujourd’hui ? » Demanda-t-il à nouveau, stressant malgré lui en se souvenant de ce que Jethro lui avait répondu la dernière fois qu’il lui avait posé la question. Il espérait ne pas se faire envoyer bouler cette fois puisqu’il avait vraiment besoin de distraction. Ces vacances forcées allaient le rendre fou. « Un truc qu’on peut faire à deux ? Enfin si tu te sens capable de me supporter. » Ajouta-t-il, s’efforçant de ne pas rougir. C’était bête, il ne voulait pas s’imposer non plus dans la journée de Jethro, mais il espérait qu’il pourrait passer au moins un peu de temps avec lui. C’était ça ou reprendre la lecture de Kant et bizarrement la compagnie de son beau-frère l’attirait plus en ce moment.

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Charlie se surprenait lui-même en ce moment, mais - et surtout depuis l’autre fois - Jethro avait tendance à faire ressortir ce côté plus audacieux chez lui. Après ce qu’il s’était passé entre eux l’autre soir, tout ça, ça lui paraissait beaucoup moins choquant. Et la réaction de son beau-frère aurait justifié son geste quoiqu’il arrive. Il avait du se mordre la lèvre pour s’empêcher d’afficher un sourire trop moqueur, il n’était pourtant pas du genre à jouer les vierges effarouchées mais apparemment il avait été pris par surprise. Quelque part ça lui plaisait à Charlie, de se dire qu’il était encore capable de le surprendre et de provoquer ce genre de réaction chez lui, c’était agréable, presque flatteur même. Il leva les yeux au ciel en le regardant s’installer un peu plus tranquillement sur le transat, il pensait qu’ils allaient passer la journée ici ou quoi ? Ce n’était définitivement pas comme ça que le médecin avait prévu d’occuper son temps, pas alors qu’on pouvait les épier aussi facilement, alors il se contenta de croiser les bras et de l’écouter énumérer toutes les activités les plus chiantes possibles qu’ils pourraient faire dans la maison pour passer le temps. Même lui n’aurait pas été capable de classer ses bouquins par ordre alphabétique, même au fond du trou il était sûr qu’il aurait pu trouver quelque chose d’un peu plus amusant à faire. Son sourire se fit plus malicieux devant le sous-entendu de Jethro, c’était plutôt ça qu’il avait eu en tête, en tout cas ça le tentait toujours plus que d’aller réorganiser sa bibliothèque. Quitte à être coincé ici et à ne pas pouvoir aller travailler autant en profiter non ? Il ne se faisait pas la moindre illusion sur le fait qu’il serait capable de ne pas dire de connerie, tout comme il ne l’imaginait pas aller se promener à Brighton vu ce qu’il s’était passé la dernière fois. Pas la partie agréable, non, la partie où il se faisait taper par des gens à qui il avait cherché des noises. « T’as aucun sens moral, tu te servirais de moi comme garde du corps ? » Demanda-t-il d’un ton moqueur avant de tendre sa main à Jethro pour lui proposer de se lever à son tour. Ils n’allaient pas rester dans le jardin toute la journée et Charlie avait plutôt en tête des choses qu’ils ne pourraient faire qu’en privée. Il attrapa gentiment sa main et le tira vers lui pour le forcer à revenir sur ses pieds. Si sa vie avait été différente il serait peut-être allé le rejoindre sur le transat à la place, mais il ne pouvait vraiment pas se le permettre. Il lui lança un petit sourire en coin avant de lâcher se main et de s’éloigner pour revenir vers la maison. Maintenant qu’il ne cherchait plus à se réfugier loin de lui il ne voyait pas d’intérêt à rester à un endroit où il aurait besoin de faire attention au moindre de ses faits et gestes. Il s’adossa au mur de la maison à côté de la porte fenêtre par laquelle il était sorti tout à l’heure, attendant que Jethro se rapproche de lui. « J’ai pas trop envie de prendre des coups aujourd’hui et je croyais que t’étais pas censé y retourner ? » Lança-t-il, gardant son ton moqueur et les bras croisés sur la poitrine, ne le quittant pas des yeux. Il n’avait aucune envie de sortir de chez lui et d’affronter le monde s’il pouvait y échapper, ici, il était en sécurité, à l’abri des ragots et du regard des autres. « Il y a quoi à Brighton que tu peux pas trouver ici ? On a la mer et on peut même improviser un bar privatisé dans la maison si l’envie t’en prend. » Il n’était pas encore midi alors niveau alcool il pouvait encore attendre un peu. Mais il ne voyait pas ce que la ville avait à offrir qu’il ne pouvait trouver ici, à part si bien sûr, Jethro avait envie de voir d’autres personnes. Il s’efforça de chasser cette idée de ses pensées. « Et si on reste à l’intérieur on peut même éviter de se faire espionner par des collègues à moi un peu trop curieux. » Ajouta-t-il, faisant clairement référence à ce qui s’était passé l’autre fois. Oui, cette rencontre l’avait un peu refroidi malgré tout et il ne tenait pas à la répéter de sitôt. « Mais si tu préfères aller en ville, on peut. » Du moment que Jethro ne le laissait pas en plan ici à ruminer et à tenter péniblement de lire Kant, tout lui allait. Il aurait préféré rester ici mais il ne pouvait peut-être pas en attendre autant de Jethro. Il laissa glisser son regard sur les lèvres de son beau-frère, non, depuis qu'il était venu faire la paix, ce n'était plus une virée en ville qu'il avait en tête.

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Charlie fit semblant de rigoler à sa remarque, non, il n’aurait pas plus envie de prendre des coups le lendemain mais au vu du ton qu’il avait employé, Jethro s’en doutait bien. Il s’amusait à l’embêter, par ses réponses mais aussi par la lenteur avec laquelle il avait fini par le rejoindre, mais Charlie était désormais d’assez bonne humeur pour que ça ne l’atteigne pas. Non, ça le faisait plutôt sourire, un peu comme la réflexion de Jethro sur le fait qu’il n’y aurait que du whisky à boire. Ils n’avaient pas des réserves dignes d’un bar de Brighton, ça c’était sûr, mais ils avaient quand même quelques bouteilles d’alcool dans les placards et de quoi préparer quelques cocktails un peu rudimentaires. Ils devaient même avoir quelques jus de fruits si Jethro avait de nouveau envie de quelque chose de plus sucré, mais il ne prit pas la peine de le lui expliquer. Il était trop tôt pour commencer à boire de toute façon et il aurait bien le temps de lui montrer ce qu’il pouvait faire plus tard. « Dis-le clairement si tu penses que Donwell c’est la foire aux bouseux. » Commenta-t-il d’un ton sarcastique, comme si son beau-frère n’était pas encore assez clair dans le dédain qu’il éprouvait envers le village. Charlie pouvait comprendre, ce n’était pas l’endroit le plus passionnant du monde mais il l’aimait son village, il y avait vécu toute sa vie et il ne pouvait pas s’empêcher de le défendre quand Jethro l’attaquait. C’était devenu un réflexe avec les années, même s’il savait que c’était une bataille perdue d’avance. La suite en revanche le fit un peu moins sourire et il déglutit rapidement en se demandant s’il était sérieux à dire qu’il aurait aimé qu’on les espionne. Il n’avait pas trop eu l’air d’apprécier l’autre fois, mais c’était probablement plus parce que lui ça lui avait fait l’effet d’un seau d’eau glacée sur la gueule. En tout cas il préférait le voir reprendre ses sous-entendus, levant la main pour le repousser gentiment quand il commença à tapoter sa joue – là encore c’était un réflexe – mais Jethro fut plus rapide que lui et il ne put que le regarder rentrer à l’intérieur. Il ne tarda pas à le suivre et il referma la porte fenêtre derrière eux, autant pour ne pas laisser de courant d’air que pour ne pas risquer que leurs voix portent jusque chez les voisins. Ça aurait été trop bête de s’être forcé à rentrer tout ça pour qu’ils puissent les entendre de l’intérieur. Il jeta un coup d’oeil au canapé encore imbibé de café et détourna aussitôt le regard, n’ayant aucune envie de recommencer à s’énerver. Il préférait rester concentré sur le fait que Jethro se soit calmé plutôt que sur sa connerie de tout à l’heure. De toute façon le canapé était peut-être foutu mais il ne pouvait plus y faire grand-chose pour l’instant, et maintenant que Jade s’était mis en tête d’en profiter pour le changer, ça n’aurait probablement servi à rien de tenter une mission de sauvetage quoiqu’il arrive. « Tourner en rond ? Je suis déçu, moi qui pensais que tu avais quelque chose de plus intéressant en tête. » Clairement, vu les regards plein d’innocence qu’il lui lançait depuis tout à l’heure il avait eu la même chose en tête que le médecin. Il lui adressa un petit sourire en coin avant de se rapprocher de lui, tendant le bras pour pouvoir poser son bouquin sur la desserte. « T’as même pas besoin de moi pour ça. » Ajouta-t-il d’un air faussement déçu avant d’attraper le pan du t-shirt de Jethro, comme pour s’assurer qu’il n’allait pas encore lui échapper. Non, clairement ils avaient probablement un moyen de trouver quelque chose d’un peu plus divertissant à faire pour occuper leur journée. Il se rapprocha à nouveau, le forçant à ne pas s’éloigner en tirant gentiment sur son t-shirt avant de venir glisser sa main libre sur son torse. La sensation seule lui tira un petit sourire en coin, il commençait à vraiment aimer faire ça. Il baissa les yeux sur les lèvres de Jethro, n'essayant pas franchement de dissimuler l'intérêt qu'il leur portait avant d'exagérer un soupir et de détourner le regard. « Tant pis, je vais peut-être continuer mon bouquin si tu trouves rien de mieux. » Lui aussi pouvait jouer à ce petit jeu là, et il aurait malgré tout été rassuré que ce soit Jethro qui se lance cette fois-ci, ne serait-ce que parce qu’il l’imaginait bien s’être déjà lassé maintenant qu’il avait plus ou moins obtenu ce qu’il voulait.

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Charlie ne pouvait pas s’empêcher d’y aller doucement, peut-être autant pour faire durer le plaisir que parce qu’il avait toujours un peu peur que Jethro ne s’amuse à le rejeter. Ça n’aurait pas été la première fois qu’il se serait mis à jouer avec ses nerfs pour son propre amusement après tout, et le médecin l’en croyait toujours autant capable. S’il pouvait éviter de lui donner cette option, il préférait encore, mais bien sûr, ça avait été sans compter sur le tempérament de son beau-frère. Il rentrait dans son jeu, au fond ça n’aurait même pas du le surprendre de l’entendre faire semblant de l’encourager à reprendre sa lecture. La seule chose qu’il le surprenait c’était que Jethro sous-entende pouvoir lui gâcher la fin de son bouquin, Ewan lui avait fait la même remarque à peine quelques semaines auparavant avant que Charlie ne lui explique que ce n’était pas vraiment le genre de livre à pouvoir se spoiler. S’il avait été dans des dispositions différentes peut-être qu’il aurait commencé à se demander pourquoi tous les gens autour de lui semblaient déterminés à vouloir le forcer à lever le nez de ses bouquins, mais, allez savoir pourquoi, le fait de sentir Jethro se rapprocher pour venir se caler contre lui avait plutôt eu tendance à chasser cette pensée de son esprit. Non, ce n’était plus Kant qu’il avait en tête alors qu’il écoutait Jethro poursuivre, ne réussissant pas à retenir un petit soupir amusé. Le sourire de son beau-frère était communicatif, ou peut-être que c’était l’étincelle de malice dans ses yeux qui lui redonnait bêtement sa bonne humeur, en tout cas il rapprocha à son tour son visage, juste assez pour venir frôler les lèvres de Jethro à l'aide des siennes. « Quelques minutes ? » Répéta-t-il, comme pour remettre en question son plan machiavélique. Oui, bien sûr, Charlie était sûr que s’il lui laissait juste quelques minutes pour réfléchir il leur trouverait une idée pour s’occuper jusqu’au soir. Un atelier peinture peut-être ? « Et si j’ai pas envie d’attendre aussi longtemps ? » Souffla-t-il, son sourire s’élargissant malgré lui, ses lèvres frôlant toujours les siennes à chaque mot qu’il prononçait. Non il n’avait pas envie d’attendre, et son petit doigt lui disait que Jethro non plus, non, il voulait juste le pousser à bout pour qu’il craque en premier. A ce petit jeu là Charlie n’avait presque plus honte d’admettre qu’il allait laisser son envie prendre le dessus sur sa fierté. Il était déjà allé trop loin pour continuer à se soucier de ce genre de détails et maintenant qu’il était rassuré sur le fait que Jethro ne risquait pas de le repousser, il ne voyait pas pourquoi il se priverait. Il fallait qu’ils s’occupent, non ? Et ils avaient la maison rien que pour eux, non ? Charlie avait du mal à imaginer quelque chose de plus tentant. Il remonta sa main le long du torse de Jethro pour la glisser sur son cou et venir l’enfouir doucement dans ses cheveux, comme pour s’assurer qu’il n’allait pas lui échapper, avant de venir poser ses lèvres sur les siennes. Tranquillement mais pas timidement, moins que les premières fois en tout cas, il commençait malgré lui à prendre ses marques. Non, il n’était juste plus aussi pressé que les autres fois, ils avaient la journée devant eux et personne pour venir les interrompre. Il lâcha le pan du t-shirt de Jethro et passa sa main dans son dos, tentant de le rapprocher encore plus de lui. Il écarta ses lèvres de quelques centimètres, juste le temps de dire d’un ton légèrement provocateur : « Ça y est ? T’as trouvé ? » avant de venir l’embrasser à nouveau, avec déjà un peu moins de retenue. Il avait du mal à croire à quel point ce simple contact avait pu lui manquer, il en venait à se demander comment il avait pu s'en passer pendant près de quarante ans.

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Charlie n’avait aucunement envie d’apprendre la patience et il le fit comprendre à Jethro d’une manière légèrement détournée, en venant s’accaparer ses lèvres sans la moindre gêne. A tel point qu’il avait l’impression de l’avoir fait toute sa vie. Il avait parfois du mal à croire qu’il y avait encore un mois de ça il n’avait jamais ne serait-ce que pensé à ce que ça lui ferait d’embrasser un autre homme. Dire que l’arrivée de Jethro chez eux avait chamboulé sa vie aurait été l’euphémisme du siècle et ce n’était pas du au fait qu’il allait probablement devoir foutre en l’air leur canapé. Il n’avait pas attendu l’arrivée de son beau-frère pour ressentir des bouleversements dans son quotidien, sa relation avec Jade avait déjà pâti de la fausse couche qu’elle avait subie et il s’était déjà rendu compte qu’il avait plus tendance à se renfermer sur lui-même et à agir de manière impulsive depuis qu’il avait pris conscience de sa maladie. Mais ce n’était rien en comparaison de tout ce que Jethro l’avait poussé à faire depuis, rien du tout, un grain de sable dans l’engrenage, alors que depuis quelques semaines il avait plutôt la sensation que c’était toute la machine qui avait pris feu. Mais quand il était contre lui et qu’il n’avait pas peur de se faire observer par des gens un peu trop curieux, ça ne lui paraissait plus aussi grave, ça devenait même agréable. Oui, c’était agréable de lâcher prise, pour une fois dans sa vie, Jethro était comme une bouffée d’air frais. C’était d’autant plus évident à ses yeux quand il sentait ses mains venir caresser sa peau comme ça, il n’arrivait plus à se souvenir d’une seule raison suffisante pour arrêter. C’était d’autant plus frustrant donc quand Jethro décidait par lui-même de couper court à leurs échanges et il le laissa s’éloigner avec regret, se doutant bien qu’il ne le faisait que pour le titiller parce qu’il n’avait pas eu l’air particulièrement réticent à l’activité jusqu’à présent. Il prit une longue inspiration, s’efforçant de retrouver ses esprits, avant de secouer doucement la tête d’un air réprobateur. Ça l’amusait beaucoup trop de jouer avec ses nerfs comme ça et maintenant qu’il comprenait qu’il le faisait juste pour le pousser à venir vers lui, il se rendait à quel point il avait préféré quand les rôles étaient encore inversés, quand c’était lui qui faisait des sous-entendus et essayait de le faire craquer. C’était bien plus flatteur pour son égo. Il attendit quelques secondes avant de faire un nouveau pas en avant, comblant l’espace que Jethro venait de tenter de mettre entre eux, un sourire malicieux au coin des lèvres, imitant presque à la perfection celui de son beau-frère. « Ah non, mais si t’es pas convaincu on oublie. » Répondit-il avant de passer son bras derrière Jethro pour récupérer la tasse qu’il avait posée sur la desserte un peu plus tôt. Si ça l’amusait tant que ça de se faire désirer alors Charlie aussi pouvait jouer à ce jeu là. Il jugeait avoir déjà fait assez d’effort comme ça pour une matinée et il pouvait voir que Jethro ne faisait ça que pour le faire réagir. Tant pis pour lui, en tout cas pour l’instant. « Loin de moi l’idée de te forcer la main surtout. » Ce n’était pas son genre, il allait choisit de prendre Jethro au mot, comme pour lui rendre la monnaie de sa pièce, lui faire goûter un peu à l’amertume de son petit jeu, voir si ça lui plaisait autant quand il inversait les rôles. Nouveau sourire en coin avant de s’écarter, comme pour ponctuer son geste. Il se dirigea vers la cuisine et déclara sans prendre la peine de se retourner alors qu’il était encore en chemin : « Tu veux un autre café ? Je suis pas sûr que tu ai beaucoup profité du premier. » Non, c’était le canapé qui en avait le plus profité, mais allez savoir pourquoi, ça ne l’énervait plus autant d’y penser. Peut-être qu’il était simplement fier de sa bêtise, ou peut-être que les lèvres de Jethro sur les siennes avaient tendance à l’apaiser. Dans tous les cas il pénétra dans la cuisine et lança la machine pour reprendre lui aussi un café, s’attendant à voir débarquer Jethro sur ses talons d’une seconde à l’autre.

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L’espace de quelques secondes Charlie commença à se demander s’il avait vraiment bien fait de repousser Jethro comme ça, de le laisser en plan dans le salon. C’était pour le taquiner, très clairement, et il n’attendait qu’une chose : le voir débarquer dans la cuisine, mais il avait fini par comprendre que Jethro était… susceptible. Il avait bien pris la mouche tout à l’heure uniquement parce qu’il l’avait forcé à ne pas s’allonger sur lui, il avait peur de ce dont il serait capable si Charlie allait trop loin. Si ça devait arriver en tout cas il espérait qu’il continue à se défouler sur le canapé, perdu pour perdu… Mais bien sûr, ses inquiétudes avaient été vaines et il ne tarda pas à entendre son beau-frère débarquer dans la cuisine. Il venait à peine de lancer la machine pour se préparer son deuxième café de la matinée qu’il sentit la main de Jethro sur son bras, le forçant à se retourner. Il ne fit pas particulièrement d’effort pour de se défendre et il le laissa faire, un sourire amusé au coin des lèvres, ne le perdant que quand il recommença à l’embrasser, tout à coup elles avaient trouvé une meilleure occupation que de sourire. Il laissa échapper un soupir de contentement tandis qu’il faisait un pas en arrière sous l’impulsion de Jethro, ne s’arrêtant que parce qu’il sentait le comptoir de la cuisine contre son dos. Eh bien voilà, ce n’était pourtant pas si compliqué que ça, si ? Il était intérieurement ravi qu'il soit revenu vers lui et ce n’étaient pas ses fausses menaces qui risquaient de le faire changer d’avis. Si on lui laissait le choix entre prendre un autre café et repartir à l’assaut des lèvres de Jethro il n’hésiterait pas une seule seconde et il se doutait bien que son beau-frère en avait autant conscience que lui. « Ah voilà, je préfère ça. » Souffla-t-il d’un ton légèrement provocateur, ses lèvres venant frôler celles de Jethro à chacun de ses mots. Oui, il aimait bien au fond quand il s’énervait, quand il avait l’air de ne pas supporter que Charlie s’éloigne de lui. Le médecin aimait bien provoquer ce genre de sentiment chez lui, il ne pouvait plus vraiment le nier, alors forcément, s’éloigner c’était bien la dernière chose dont il avait envie. De toute façon il avait la sensation que Jethro ne l’aurait pas laisser s’enfuir aussi facilement cette fois-ci. Charlie enroula ses bras autour du jeune homme pour venir le coller encore un peu plus contre lui avant de revenir l’embrasser. Il n’avait plus envie de jouer, plus envie de le repousser juste pour le titiller, il était même à peu près sûr que tout ça, il en avait encore plus envie que Jethro. S’il avait réussi à s’éloigner tout à l’heure ça avait été uniquement par fierté, et maintenant que son égo était satisfait il n’y avait aucune chance qu’il réussisse encore à s’arrêter. Il s’attaquait à présent aux lèvres de Jethro sans faire preuve de la moindre retenue, comme s’il avait accumulé autant de frustration en deux jours qu’il aurait pu le faire avant en une année. Il n'avait même plus le courage d'éloigner ses lèvres ne serait-ce que quelques secondes pour lâcher une nouvelle réplique moqueuse ou une autre provocation. Son contact était électrisant et Charlie n’avait pas besoin de réfléchir, il laissait son instinct prendre le dessus et là, tout de suite, son instinct lui disait qu’il y avait beaucoup trop de vêtements entre sa peau et celle de Jethro. Il glissa l’une de ses mains sous son t-shirt et commença à caresser son dos. Il sentait l’excitation monter en lui à une vitesse qu'il aurait probablement du trouver effrayante, mais il lui en fallait toujours plus et il vint glisser sa jambe entre celles de Jethro, caressant doucement son entrejambe à l'aide de sa cuisse, comme pour lui prouver que non, il ne rigolait vraiment plus. Il avait fait son choix, pour être honnête il l’avait même fait dès l’instant où il avait compris qu’il ne retournerait pas travailler à l’hôpital avant un moment. Même s’il avait fait semblant de débattre avec lui-même, de chercher à se raisonner, il avait su dès le début ce qu’il comptait faire de Jethro pendant qu’il serait coincé chez lui et il était surtout soulagé que son beau-frère ne semble pas réticent à l’idée.