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 tried to scream but my head was underwater (OS #1) (tw)

Maxime Holmes
Maxime Holmes
pensées :
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I was as pure as a river but now I think I'm possessed

description du personnage : étudiant en droit à l'université de brighton, homosexuel refoulé, grand frère protecteur, il se demande quand il aura le courage et la force de vraiment tenir tête à son père, espérant que ce soit avant qu'il ne lève aussi la main sur son petit frère.

liste des rps :
never gonna happen - alexander t. hurst
I know this game - oliver oakes
missed what you were sayin', i was miles away, i was busy thinkin' 'bout boys - jethro o'connell
so you're deep like the ocean, pull me underwater - jamie jefferson

liste des rps terminés :
kindness is weakness - jamie jefferson
I won't smile but I'll show you my teeth - jamie jefferson
you can take whatever's left - jamie jefferson
still learning - jamie jefferson
heaven in hiding - jamie jefferson
say if first, do you worst - jamie jefferson
think I took it way too far - isaiah davies
don't ask, don't tell - isaiah davies

messages : 413
avatar : timothée chalamet
crédits : @doom days
occupation : étudiant en droit à l'université de brighton
statut civil : célibataire.
tried to scream but my head was underwater (OS #1) (tw) Original
points : 459
jetons : 10

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MessageSujet: tried to scream but my head was underwater (OS #1) (tw)   tried to scream but my head was underwater (OS #1) (tw) EmptyMar 4 Aoû - 21:09


tried to scream but my head was underwater
(tw pour violence)



L’après-midi était passée à une vitesse folle, bien trop rapide aux yeux de Maxime qui n’avait souhaité qu’une chose depuis qu’il avait fui l’université : que le temps s’arrête, qu’il puisse profiter des dernières heures pendant lesquelles les gens étaient encore susceptibles de ne rien savoir. Il s’était allongé dans l’herbe du parc derrière la mairie de Donwell, enchaînant les cigarettes et les fumant jusqu’à venir se brûler le bout des doigts, ne se redressant que quand l’appel de l’alcool se fit assez fort pour le pousser à faire le moindre effort. Il s’était adossé à un arbre, guettant constamment les bruits aux alentours et la présence d’intrus dans son dos alors qu’il avait commencé à boire, sans chercher à se retenir, se forçant même à laisser le liquide couler le long de sa gorge, essayant désespérément de le laisser faire son travail, de le pousser à oublier. Il avait bu jusqu’à ne plus pouvoir, jusqu’à s’en rendre malade, et la sensation de vider ses tripes avait fini par lui faire du bien, comme si le fait que son corps rattrape enfin le mal-être émotionnel qu’il ressentait avait quelque chose de rassurant, comme si ça lui donnait une illusion de contrôle. La nuit était tombée depuis plusieurs heures quand il se redressa finalement, titubant plus qu’il ne marcha véritablement jusque chez lui. Les rues étaient vides, la maison était calme, et ce fut avec une sensation non négligeable de soulagement qu’il se glissa à l’intérieur et se faufila jusque dans sa chambre avant de se laisser retomber sur son lit. Il prit la peine de se déshabiller et laissa ses vêtements joncher le sol et le sommeil l’emporter finalement.

Le lendemain il ne se leva que sur les coups de quinze heures avec la sensation que tous les sons autour de lui étaient amplifiés. L’estomac encore retourné il passa le reste de l’après-midi à se rassurer sur le fait que si son père n’était pas là c’était qu’il ne savait pas. Pas encore. Il avait laissé son téléphone se décharger naturellement et l’avait glissé dans sa table de chevet, n’ayant pas le courage de le rallumer ni de vérifier les messages qu’il avait pu recevoir. Qu’est-ce qu’il aurait pu répondre de toute façon ? Il ne se serait pas senti capable de mentir si on lui demandait si ce qu’on avait entendu était vrai, alors mieux valait encore ne rien répondre, faire le mort. Affalé sur le canapé, il ne s’était relevé qu’en entendant son père approcher et il était retourné s’enfermer dans sa chambre, persuadé encore une fois que si les rumeurs étaient arrivées jusqu’à ses oreilles Maxime le saurait bien assez tôt. Il ne voulait juste pas le provoquer inutilement, lui donner une raison supplémentaire de lui faire des reproches et de s’énerver. Il aurait encore dû être à la fac à cette heure là et son père le savait pertinemment. Il allait attendre qu’il ait un peu trop bu ou qu’il se soit endormi et là, peut-être qu’il ressortirait de sa chambre. Mais qu’y avait-il dehors qui aurait pu lui donner envie d’en sortir ? Il n’avait pas faim, il était entouré de ses bouquins, il se sentait en sécurité ici. S’il ne sortait plus jamais d’ici alors peut-être que le monde continuerait à tourner sans lui, finirait par l’oublier. Il voulait se raccrocher à cette pensée tout en sachant qu’elle était fausse. Son estomac était encore autant noué depuis la veille et s’il savait que ça ne s’arrangerait pas vraiment tant qu’il n’aurait pas affronté le monde extérieur il s’en sentait encore incapable. Alors au lieu de sortir prendre l’air, au lieu de donner des nouvelles à Jamie et à ses amis, il s’allongea dans son lit, attrapa « L’importance d’être Constant » qui trônait sur sa table de chevet, et en reprit la lecture, essayant de se convaincre qu’il n’avait pas choisi ce livre parce qu’il appartenait à Jamie, essayant de se convaincre qu’il ne chérissait pas bêtement les légères écornures qu’il avait dû involontairement faire sur certaines pages.

Les jours commencèrent à passer sans le moindre incident. Son père semblait totalement inconscient du fait que Maxime n’allait plus à l’université et s’il avait passé une partie du week-end à réviser pour ses examens à venir, il avait su depuis le début qu’il n’irait pas les passer. L’idée seule de retourner à l’université, de devoir affronter les regards et les messes basses de toute sa promo lui retournait l’estomac, lui filait la nausée. Il savait qu’il devrait un jour faire face à la colère de son père mais il savait aussi que le fait d’avoir raté lamentablement son année serait pratiquement un détail à côté du reste. Quant à lui, le droit ne l’avait jamais passionné, il ne tenait pas à valider son année, pas à ce point là en tout cas. Il voulait rester terré chez lui à ne rien faire d’important, à tenter du mieux qu’il pouvait de faire passer le temps, de forcer l’eau à couler sous les ponts, de s’occuper l’esprit pour pouvoir finalement un jour relever le nez d’un bouquin et se rendre compte qu’une année complète était passée et que plus personne ne se souvenait de lui ni de ce qu’il avait pu faire. Seulement ça ne se passerait pas comme ça et il le savait pertinemment. Même Connor avait bien remarqué que quelque chose clochait, qu’il n’était plus totalement lui-même, qu’il refusait de sortir. Maxime avait essayé de le rassurer en lui expliquant qu’il était sous l’eau avec ses examens mais il n’avait pas su quoi lui répondre quand il l’avait surpris encore au lit à quatorze heures le jour où il avait été censé passer son examen de droit pénal. Ce jour là avait été particulièrement difficile pour Maxime, il n’avait pas cessé de penser à Jamie, à la déception qu’il allait peut-être ressentir en apprenant qu’il ne s’était même pas présenté à ses examens, que tout le temps qu’il avait trouvé pour l’aider avait été gâché, que tout ça n’aurait finalement servi à rien. Plusieurs fois Maxime avait tenté de se lever, de s’habiller pour aller le passer ce putain d’examen, juste pour se prouver à lui-même qu’il en était capable, juste parce qu’il aurait aimé faire comprendre d’une certaine façon à Jamie qu’il avait été sérieux, qu’il avait vraiment appris, mais il n’avait jamais eu le courage d’aller au bout de son idée. Il avait même fini par se déshabiller complètement et par se glisser sous la couverture dans son lit, ignorant le regard inquisiteur de Connor alors qu’il passait sa tête à travers l’entrebâillement de la porte pour veiller sur lui.

La semaine avait fini par se terminer mais le sentiment de soulagement qui aurait dû l’accompagner ne fut que de très courte durée. Maxime était pourtant libre, il n’avait plus besoin de faire semblant d’aller à l’université, il pourrait passer tout l’été enfermé dans sa chambre à lire s’il en avait envie. Mais une lettre arriva le mardi matin par la poste chez lui. Son père frappa à la porte de sa chambre avant de partir au boulot, les sourcils froncés, avant de se rapprocher du lit pour venir poser l’enveloppe sur la table de chevet de Maxime. « C’est l’université, j’espère que t’as pas fait de connerie. » Grogna-t-il d’un ton menaçant alors que le jeune homme se redressait brusquement dans son lit. Il déglutit avec difficulté, sonné par l’annonce de son père. « Non, j’ai rien fait. » Souffla-t-il la gorge sèche, se demandant si son père était assez naïf pour réussir à le croire alors que lui-même pouvait aussi clairement entendre les tremblements dans sa voix. Soit il avait envie d’y croire, soit il était pressé ce matin parce qu’il se contenta de lui lancer un regard menaçant avant de partir au travail. Maxime attendit d’être sûr de l’avoir entendu partir avant de s’asseoir sur son lit et de contempler la fameuse lettre. Son père n’avait pas menti, elle venait de l’université et elle lui était adressé. Il prit une minute pour tenter de calmer les battements chaotiques de son coeur et se força à ouvrir l’enveloppe. Il ne pouvait pas l’ignorer à tout jamais comme le reste, peut-être qu’il avait juste besoin de faire quelque chose de simple et rapide et qu’après on lui ficherait la paix. Il n’y croyait pas lui-même alors qu’il dépliait la lettre. Il arrêta de respirer alors que ses yeux parcouraient la page, lisant trop vite et étant obligé de revenir en arrière régulièrement pour s’assurer de ne pas avoir mal compris. Il était convoqué à une commission de discipline. La lettre précisait que l’université voulait entendre son témoignage et il avait relu cette partie une bonne dizaine de fois pour s’en assurer. Ils ne devaient pas le convoquer pour parler du fait qu’il ne s’était pas présenté à ses examens, si ? Est-ce que l’université en avait vraiment quelque chose à faire ? Est-ce qu’ils auraient utilisé le mot « témoin » ? Maxime avait désespérément envie de se convaincre que ce n’était que de ça dont il s'agissait, qu’il ne serait pas obligé de parler d’autre chose. De parler de Jamie. Il ne réussissait pas à s’en convaincre. Il replia la lettre et la rangea soigneusement dans l’enveloppe avant de la glisser dans un endroit qu’il pensait inconnu de son père. Il ne tenait pas à ce qu’il tombe dessus, ce soir quand il rentrerait Maxime mentirait et lui dirait qu’ils avaient juste envoyé une lettre parce qu’il avait emprunté un livre à la bibliothèque en oubliant de le rendre. Il pourrait aussi ainsi expliquer devoir retourner à la fac jeudi. Dans deux jours. Il se sentait oppressé mais il savait aussi que plus vite ce serait passé et plus vite il pourrait retourner à son hibernation à Donwell. Peut-être qu’il ne croiserait personne ? Les étudiants avaient fini leurs examens et le campus serait sans doute vide, c’était là-dessus qu’il devait se concentrer.

Le jeudi arriva bien trop rapidement à ses yeux et il s’assura d’avoir rechargé son téléphone et d’avoir ses écouteurs bien enfoncés dans ses oreilles pour pouvoir écouter sa musique sur le trajet et se concentrer uniquement dessus. Il avait volontairement ignoré les messages et les appels en absence en rallumant son téléphone, n’étant pas encore prêt à affronter la réalité, pas alors qu’il avait déjà l’impression que tous les regards dans le bus étaient tournés vers lui. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer, rien de plus. D’ici une heure il serait sur le chemin du retour et il pourrait retourner se cacher, prétendre que rien n’était jamais arrivé. Il sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine en descendant du bus à l’arrêt de la fac et en voyant quelques petits groupes d’étudiants discuter à l’intérieur. Son estomac se retourna. Qu’est-ce qu’ils faisaient ici ? Il aurait aimé que quelqu’un lui explique mais il n’avait pas envie d’adresser la parole à qui que ce soit. Il fit un énorme détour et passa par-dessus une grille pour rentrer via le parking des professeurs, convaincu que Jamie ne serait pas là – il s’en était assuré en vérifiant l’absence de voiture à sa place habituelle. Il pénétra dans le bâtiment et se dirigea rapidement vers la salle où la commission devait se tenir, sursautant en sentant une main se poser sur son épaule. Il tourna la tête par réflexe et secoua l’épaule pour forcer son ami à le lâcher en reconnaissant son visage. Il accéléra le pas sans un mot, laissant l’un de ses amis planté dans le couloir derrière lui, l’air abasourdi. Il ne se sentait pas capable de lui parler, de répondre à ses questions. Il était uniquement là parce qu’on l’y avait forcé et il aurait tout donné pour être à des années lumières de là. Il ne ralentit qu’après avoir mis plusieurs couloirs entre eux et il se força à reprendre sa respiration une fois devant la porte de la salle indiquée dans la lettre qu’il avait reçue deux jours auparavant. Il enleva ses écouteurs de ses oreilles et les rangea dans son sac avant de frapper la porte. Il attendit anxieusement qu’on l’invite à rentrer et il s’exécuta, le regard rivé au sol, avant de refermer derrière lui. Il releva brièvement les yeux pour voir qui se tenait en face de lui, soulagé de ne pas voir Jamie. Le directeur ainsi que certains professeurs et une ou deux personnes qu’il n’avait jamais vues étaient assis derrière une longue table, face à lui. Le directeur lui indiqua une chaise derrière un bureau d’un geste de la main pour l’inviter à s’asseoir et encore une fois Maxime s’exécuta sans broncher. Il posa son sac par terre et joignit ses mains nerveusement avant de les poser sur le bureau, refusant de relever à nouveau les yeux. Tous les muscles de son corps étaient tendus et il n’aimait pas la façon dont les membres de la commission le regardaient. Quelqu’un annonça qu’ils allaient pouvoir commencer et lui expliqua qu’il pouvait se détendre, qu’il n’allait rien lui arriver et qu’ils avaient simplement besoin d’entendre sa version des faits. L’utilisation de ces mots ne l’aidèrent pas à se détendre, bien au contraire même, tout comme le ton faussement rassurant de la personne qui avait parlé. Il ferma les yeux et prit une longue inspiration alors qu’on lui expliquait qu’il était là pour parler de sa relation avec le professeur Jefferson. Il sentit un long tressaillement le parcourir et il eut l’impression que son estomac allait vraiment finir par le lâcher. Est-ce que ce serait mal vu s’il demandait quelques minutes pour aller vomir ? Probablement. Cette pensée lui tira un très bref sourire. « Est-ce que vous pourriez nous expliquer, avec vos propres mots, la nature de la relation que vous entreteniez avec Mr. Jefferson ? » Il pouvait entendre quelqu’un prendre des notes dans la salle et il se mordilla nerveusement la lèvre. La nature de leur relation ? Il avait envie de rire et de pleurer à la fois. Qu’est-ce que Jamie leur avait dit ? Est-ce qu’il leur avait détaillé toute la vérité ? Est-ce qu’il risquait d’aggraver encore plus sa situation s’il mentait ? Ou s’il disait la vérité ? Qu’est-ce qu’ils savaient déjà et cherchaient simplement à confirmer en lui posant cette question ? Qu’est-ce qu’ils ignoraient encore et cherchaient à déterrer ? Au final Maxime se força à relever les yeux vers la personne qui avait posé la question – le directeur à en juger par sa façon de le regarder – et finit par décider que le moins risqué restait encore de dire la vérité. Seulement quelle était-elle ?  Il haussa les épaules, il n’avait jamais cherché à mettre des mots sur ce qui se passait entre eux et il n’aimait pas qu’on le lui demande soudainement. Encore moins alors qu’il avait passé les deux dernières semaines à tout faire pour oublier. « On était amis. » Finit-il par répondre, sa voix moins assurée qu’il ne l’aurait voulue. Il détourna les yeux, frustré de ne pas réussir à être plus convaincant, à être plus direct. Il soupira longuement, n’osant toujours pas affronter le regard des membres de la commission face à lui. « Plus qu’amis. Amants. » Finit-il par ajouter avant de refermer les yeux, se sentant rougir des pieds jusqu’à la tête. Il avait envie de s’enfuir, de ne plus jamais répondre à la moindre de leur question. Elles avaient à peine commencé que Maxime en avait déjà assez et il espérait sincèrement – sans trop y croire – qu’elles ne seraient pas toutes aussi intrusives. Il entendit quelqu’un noter quelque chose sur une feuille et se força à rouvrir doucement les yeux en entendant la voix du directeur s’élever à nouveau. « Et est-ce que vous pouvez nous dire quand cette relation a débuté ? » Nouveau soupir, Maxime ne réussissant pas à empêcher les souvenirs de l’envahir à nouveau. « Il y a quelques semaines. » Il baissa les yeux et commença à se tordre nerveusement les mains. « Pourriez-vous être un peu plus précis ? » Il fit claquer sa langue sur son palais, agacé de devoir répondre à cette question alors qu’il était persuadé qu’ils avaient déjà toutes les informations dont ils avaient besoin. Jamie devait leur avoir dit la vérité, plus Maxime parlait et plus il en était convaincu. Alors à quoi bon le harceler ? Le forcer à revenir ici et à parler de tout ça ? « Trois semaines avant le début des examens. Il vous faut le jour et l’heure aussi ? » Répliqua-t-il d’un ton insolent tout en sachant que ça n’allait pas l’aider, ni même aider Jamie. Il souffla longuement et se détendit légèrement sur sa chaise, allant même jusqu’à croiser les bras sur sa poitrine. Il était encore sur la défensive, mais il était moins nerveux, plus agacé désormais, agacé qu’on vienne mettre le nez dans sa vie privée. Ça aurait dû rester entre eux, ils n’avaient rien fait de mal en soi, mais bien sûr le directeur choisit ce moment précis pour lui rappeler qu’il n’était pas là pour rien, que certaines questions avaient besoin d’être posées et d’être éclaircies. « Avez-vous déjà, dans votre qualité d’étudiant, profité de la nature particulière de votre relation avec le professeur Jefferson ? » Maxime releva les yeux vers eux et un rire sans joie s’échappa de ses lèvres en repensant à la fois où ils en avaient plaisanté. Il avait envie de leur dire qu’il n’était même pas venu passer ses examens alors que, même si ça avait le cas, ça n’aurait pas eu la moindre importance, mais il avait l’impression que ça aurait été s’abaisser que de se justifier plus que nécessaire sur la question. « Non. » Son ton était désormais pratiquement agressif et il se força à baisser à nouveau les yeux, bien conscient que ce petit jeu ne le mènerait à rien, qu’il ferait mieux de se calmer et de répondre tranquillement à leurs questions. Plus vite ce serait fait et plus vite il pourrait rentrer chez lui. Imperturbable, le directeur continuait de lire sa feuille, sur laquelle Maxime supposait que se trouvaient les questions qu’il devait poser. « Le professeur Jefferson a-t-il déjà sous-entendu que vous pourriez bénéficier d’avantages quelconque dans son cours si vous acceptiez d’entretenir une relation romantique avec lui ? » Maxime sentit ses yeux s’écarquiller en entendant la question et la façon naturelle avec laquelle elle avait été posée et il se frotta vigoureusement le visage avant de répondre fermement : « Non. » Il avait envie de s’offusquer, de s’énerver, de leur dire qu’ils se trompaient sur toute la ligne, qu’ils posaient des questions totalement connes, mais il se retint encore une fois. A quoi bon ? Il comprenait que c’étaient des questions qu’ils étaient plus ou moins obligés de poser et s’énerver n’aurait servi à rien. « Vous êtes-vous déjà senti obligé, ou pressurisé, de commencer ou de poursuivre cette relation avec le professeur Jefferson ? » Maxime soupira bruyamment, comme pour bien leur faire comprendre à quel point il n’aimait pas la tournure que prenait cette entrevue. Il sentit les muscles de son corps se tendre à nouveau, mais cette fois-ci à cause de la colère qu’il ressentait. C’était vraiment ça qu’ils pensaient ? Que Jamie l’avait forcé ? « Jamais, je l’ai fait parce que je le voulais. » Il releva les yeux vers le directeur de l’université après avoir prononcé ces mots, ne sachant pas s’ils étaient vraiment nécessaires. Il n’aimait pas leur façon de sous-entendre que Jamie ait pu faire quelque chose de mal, qu’il ait pu profiter de lui, que Maxime puisse avoir de quoi se plaindre. Et pourtant le dire à haute voix… C’était étrange. Pas aussi gênant qu’il aurait pu le penser. « Avez-vous l’intention d’engager des poursuites judiciaires contre Mr. Jefferson ? » Maxime leva les yeux au ciel, frustré. « Non. » Répondit-il fermement, ne cherchant pas à cacher son agacement. Il trouvait même la question saugrenue, pourquoi est-ce qu’il aurait pu vouloir faire ça ? Il passa sa langue sur ses lèvres et les observa alors qu’ils se lançaient des coups d’oeil. Visiblement personne n’avait d’autre question à poser et le directeur se releva. Maxime grimaça en entendant le bruit de la chaise qui raclait contre le parquet et il attendit qu’on lui indique qu’il pouvait se lever à son tour pour s’exécuter. « Je pense que c’est suffisant, merci d’être venu. » Conclut le directeur et Maxime attrapa rapidement son sac avant de contourner son bureau pour se rapprocher des membres de la commission. Il les interpella avant de leur laisser le temps de sortir de la pièce. « Qu’est-ce qui va lui arriver ? » Demanda-t-il brutalement, se rendant compte que son inquiétude devait se lire dans sa voix en constatant les regards échangés par les autres professeurs présents. Le directeur sembla hésiter quelques secondes à lui répondre avant d’expliquer sobrement : « Mr. Jefferson a démissionné, pour le reste je ne peux encore rien vous dire. » Maxime n’osa pas demander si c’était parce que rien n’avait encore été décidé ou si c’était parce qu’il ne voulait pas lui en parler à lui. Il les laissa sortir, se sentant encore plus impuissant que tout à l’heure. Est-ce qu’il avait rendu la situation de Jamie encore pire ? Est-ce qu’il avait aidé, peut-être, à arranger un peu les choses ? Le saurait-il un jour ? Probablement pas, il ne comptait pas remettre un jour les pieds ici. A vrai dire, c’était la seule chose dont il était certain sur son avenir. Il n’avait aucune idée de ce qu’il voulait faire, de ce qu’il pouvait faire, depuis quelques semaines il attendait juste que le couperet tombe, que son père apprenne ce qui s’était passé. Mais revenir à l’université et y reprendre ses études ? C’était impensable désormais.

Maxime avait toujours su que son père l’apprendrait un jour. Quand ça n’avait pas été le premier soir, ni même la première semaine, il s’était permis d’espérer que l’inévitable pourrait au moins ne pas être imminent. Quand il avait réussi à passer l’entièreté de sa semaine d’examen chez lui sans que son père ne semble s’en rendre compte, il avait même fini par espérer qu’il ne l’apprenne que d’ici plusieurs mois, voire quelques années. Mais bien sûr, ça avait été naïf de sa part. Rétrospectivement il avait même de la chance que l’information ait mis autant de temps à arriver jusqu’aux oreilles de son père, surtout compte tenu du nombre d’élèves de l’université de Brighton qui faisaient du droit et qui habitaient eux aussi à Donwell. Combien connaissaient son père ou des amis à lui. Mais il avait été encore sonné de son interrogatoire avec la commission de discipline, pas assez sur ses gardes quand il était rentré. Il avait refermé doucement la porte de la maison pour essayer de ne pas réveiller son père, abandonnant en le voyant le fixer intensément depuis le fauteuil du salon. « Je suis fatigué, je vais m’allonger. » Expliqua-t-il avant de voir son père se lever brusquement du fauteuil, comprenant alors à ce moment là que quelque chose avait changé. Que tout avait changé. « Non. » Fut la seule réponse de son père. Son ton était froid, glacial même, et Maxime sentit son coeur se retourner dans sa poitrine. Il savait. L’information le percuta comme un coup de poing en plein estomac, et son père avait beau n'avoir encore rien avoir dit, Maxime était persuadé que c’était ça le problème. Il regarda son père finir son verre de whisky d’une traite et sursauta en le sentant frôler son oreille puis venir s’écraser contre le mur derrière lui. Il entendit les éclats de verre retomber par terre et rouvrit lentement les yeux, légèrement recroquevillé sur lui-même. Son bras, qui était venu se placer devant son visage pour se protéger, retomba le long de son corps et il fit un pas en arrière en voyant son père se rapprocher, se retrouvant vite bloqué, dos au mur au sens propre comme au sens figuré. Il pouvait sentir les éclats de verre sous ses chaussures et les battements de son coeur s’accélérèrent brutalement alors que ses poings se resserraient. « Un de tes amis est passé à la maison cet après-midi. » Expliqua son père alors qu’il avait tellement rapproché son visage du sien que Maxime pouvait sentir l’odeur du whisky sur son haleine. Il tenta de détourner les yeux, autant par peur d’affronter son regard que pour esquiver l’odeur, mais il sentit la main de son père se refermer sur sa mâchoire, l’empêchant de regarder ailleurs. Il ne savait pas quoi dire, et même si ça avait été le cas il aurait été incapable de prononcer le moindre mot. Les souvenirs de leur dernière « discussion » sur le sujet lui revenaient soudainement en mémoire et il savait qu’il s’apprêtait probablement à passer un très mauvais moment. Les doigts de son père le serraient plus fort que nécessaire et il sentit sa mâchoire se contracter sous la douleur. « Il voulait savoir si les rumeurs qu’il avait entendues à la fac étaient vraies. » Poursuivit son père avant de lâcher sa prise, uniquement pour venir lui donner un violent coup de poing dans les côtes. Maxime sentit tout l’air quitter son corps et il se pencha en avant par réflexe, pour tenter d’atténuer la douleur. « C’est... » Commença-t-il avec difficulté alors que son père s’était légèrement écarté, juste pour lui laisser la place de reprendre sa respiration. « C’est pas vrai. » Finit-il par réussir à articuler, n’osant pas relever les yeux vers son père. Il se savait très mauvais menteur et il savait aussi que son père n’y croirait pas, pas après toutes les preuves qu’il avait pu avoir au fil des années… Mais il se devait d’essayer, peut-être qu’aujourd’hui son père serait lui aussi d’humeur à se voiler la face ? A le croire contre l’évidence. « Menteur. » Hurla-t-il avant de lui mettre une claque. Maxime se redressa tant bien que mal, sentant ses yeux s’humidifier sous la douleur et de honte alors qu’il savait très bien ce qu’il s’apprêtait à dire. « C’était une erreur. Je le ferai plus. » Tenta-t-il de lui assurer tout en sachant pertinemment lui-même que c’était un mensonge, qu’il serait désormais incapable de ne pas recommencer. Les autres fois, son père s’était énervé parce qu’il avait eu la sensation qu’il était trop proche de certains hommes, qu’il avait eu peur que ce penchant qu’il avait détecté chez son fils jeune ne refasse surface. Mais cette fois-ci c’était différent, il s’était réellement passé quelque chose, Maxime ne serait jamais capable de revenir en arrière, d’arrêter vraiment. De retrouver les bras de Mila ou d’une autre femme et de réussir à se convaincre que ça pourrait lui suffire. Son père, pourtant, sembla vouloir se raccrocher au fait qu’il en soit capable. Est-ce qu’il avait la moindre idée de ce qui se passait dans la tête de son fils ? Maxime en doutait sincèrement. La mâchoire toujours serrée de rage il agrippa fermement son épaule. « T’as pas intérêt à le refaire. C’est pas comme ça que je t’ai élevé, et je peux t’assurer que la prochaine fois je serai pas aussi compréhensif. » Maxime laissa échapper un petit rire sans joie alors qu’il relevait les yeux vers son père. Il n’avait jamais ressenti autant de haine dirigée vers la même personne et il avait envie de lui cracher dessus, de lui arracher les yeux, de lui faire comprendre à quel point il le détestait. A la place il resta figé, attendant que son père lâche son épaule et s’écarte pour retourner vers son fauteuil. Il était encore en train de reprendre son souffle quand il se rendit compte qu’il avait recommencé à parler. Les mots étaient sortis tout seul de sa bouche. Il avait dit : « Je vais recommencer. » Son père s’arrêta alors qu’il s’apprêtait à se rasseoir, se retournant brusquement, les traits du visage crispés. « Quoi ? » Grogna-t-il comme s’il mettait Maxime au défi de répéter ce qu’il venait de dire. Ce dernier reprit une longue inspiration, se laissant le temps de réfléchir à ce qu’il s’apprêtait à faire. Il était terrifié, ses jambes tremblaient, pour la première fois il craignait sincèrement pour sa vie. Mais il ne se voyait pas faire marche arrière, pas maintenant, pas aujourd’hui, pas après tout ce qui s’était passé. « J’ai dit que j’allais recommencer. » Répondit-il en épelant lentement, comme si le simple fait de le dire ne suffisait pas, qu’il fallait qu’il provoque encore un peu plus son père en le prenant pour un idiot. A quoi est-ce qu’il était en train de jouer ? Lui-même ne le savait pas. Est-ce qu’il avait envie que son père le tue ? Est-ce qu’il voulait le provoquer ? L’énerver ? Tout ce qu’il savait c’était que la perspective de devoir recommencer à sortir avec Mila ou avec une autre pour apaiser son père lui était insupportable, qu’il pouvait sentir le regard réprobateur et jaloux de Jamie de l’autre fois, qu’il pouvait l’entendre lui dire qu’il ferait mieux d’assumer qui il était. Et qu’avec ça, mentir une nouvelle fois était devenu impossible, tout simplement. Il savait qu’il allait recommencer, peut-être pas demain, peut-être même pas cette année ni même avec Jamie, mais un jour quelque part il allait craquer à nouveau et il ne pouvait pas vivre dans la peur que son père le découvre. Mentir aujourd’hui ne serait que repousser l’inévitable, et à quel prix ? Peut-être était-ce la colère qu’il avait ressentie suite à la commission de discipline qui le poussait à ne pas se laisser faire, à être honnête, à provoquer son père, peut-être que c’était un courage bien dissimulé que Jamie avait su lui insuffler ces dernières semaines, il n’en savait rien. Mais les mots étaient sortis et maintenant il était trop tard pour les retirer. Le visage de son père était écarlate et Maxime, au lieu de chercher à fuir, fit un pas en avant en le voyant se diriger à nouveau vers lui. Il le regretta instantanément en sentant la main de son père se resserrer sur sa gorge, l’empêchant de respirer correctement. « Je vais t’apprendre la vie. » Cracha-t-il en serrant encore un peu plus sa prise sur la trachée de Maxime. Ce dernier attrapa les mains de son père pour le forcer à le lâcher, sans le moindre succès. Il commença à lui donner des coups de pied dans le genou pour le forcer à le laisser alors que son regard dérivait vers un coin de la pièce. Connor se trouvait là, figé, en pleurs. Le regard de son père suivit le sien et il lâcha finalement Maxime pour se ruer vers son deuxième fils. « Dégage de là toi, va dans ta chambre, ça te regarde pas. » Maxime reprit son souffle quelques secondes, regardant son père agripper brusquement le bras de Connor pour le pousser jusque dans sa chambre, avant de se jeter sur lui. Il passa son bras autour de sa gorge, montant sur son dos pour l’empêcher de se débarrasser de lui trop facilement. « Laisse-le tranquille. » Ordonna-t-il violemment malgré le fait que sa voix soit rauque et qu’il ait encore du mal à respirer. Son père lâcha Connor et lui mordit l’avant-bras pour le forcer à le lâcher avant de le repousser violemment en arrière. Maxime trébucha et sentit sa tête percuter le coin de la table basse avant de sombrer.
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tried to scream but my head was underwater (OS #1) (tw)
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