heaven in hiding (jamie)

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Le fait que Maxime l'ait pressenti n'avait pas rendu la journée du vendredi plus supportable à ses yeux. Il avait été quelques heures à la fac pour suivre ses cours et avait choisi de s'installer à la bibliothèque sur le campus pour réviser son droit pénal. Il se sentait presque coupable de ne pas avoir laissé l'opportunité à Jamie de lui faire réviser quoique ce soit la veille et il ne voulait vraiment pas rater son examen, il n'aurait pas supporté la déception de son professeur. Il l'avait croisé rapidement dans un couloir au moment de changer de salle et il s'était efforcé de l'ignorer, regardant exagérément devant lui sans oser lui accorder le moindre regard, parce qu'il n'avait pas été certain de pouvoir camoufler son sourire s'il s'était permis de le regarder dans les yeux. Sans compter que Mila avait eu ses doigts entrelacés aux siens à ce moment là et qu'il avait eu peur d'affronter son regard pour d'autres raisons. Il avait passé la soirée au bar avec quelques amis et Mila, ses pensées entièrement tournées vers Jamie et la discussion qu'il était censée avoir avec Isaiah. Il avait peur qu'il se dégonfle et ne lui en parle pas, il avait peur que le fait de l'avoir croisé avec Mila ait tout remis en question, il avait peur qu'il se sente obligé de mentionner son existence. Au final il avait passé la soirée à "faire la gueule" selon les dires de ses propres amis et il était rentré tôt, prétextant un mal de crâne persistant pour pouvoir s'éclipser et rentrer chez lui. Une fois dans son lit avait eu le plus grand mal à s'endormir, un mélange d'excitation et de peur l'empêchant de fermer l'œil. A chaque fois qu'il pensait à ce qu'il allait faire le lendemain il sentait son estomac se nouer et son cœur exploser dans sa poitrine à la fois, et il n'arrivait jamais à déterminer quel sentiment l'emportait sur l'autre. Et pourtant il pouvait bien sentir qu'il avait hâte. Est-ce que c'était parce qu'il avait envie de pouvoir mettre tout ça derrière lui ou est-ce que c'était parce qu'il mourait d'envie que Jamie revienne poser ses mains sur lui ? Il pouvait sentir son excitation monter rien que d'y penser et il ne pouvait plus se voiler la face là-dessus. Il avait essayé de chasser ces pensées de son esprit pendant une partie de la nuit, de se calmer, de s'endormir avant de finir par admettre qu'il en serait incapable dans cet état-là. Alors il s'était touché au souvenir des mains de Jamie sur lui, de ses lèvres sur les siennes, essayant de ne pas se focaliser sur le fait qu'il lui avait fallu moins d'une minute pour se libérer dès l'instant où il avait décidé de laisser les images de jeudi dernier lui revenir en mémoire. Après ça il avait réussi à s'endormir, ne se réveillant qu'en fin de matinée. Il avait pris sa douche, s'était habillé et avait déjeuné avec son petit frère avant de sortir. Il n'était pas sûr de vouloir aller directement chez Jamie, il ne voulait pas paraître trop impatient. Et pourtant dès qu'il essayait de s'éloigner de l'adresse qu'il lui avait donnée, ses pas l'y ramenaient sans qu'il s'en rende compte. Alors sous les coups de quatorze heures il se retrouva devant son immeuble, saluant rapidement d'un geste de la tête une personne qui en sortait et en profitant pour se faufiler à l'intérieur sans avoir besoin d'utiliser l'interphone. Il aurait voulu que personne ne sache qu'il était là mais il préférait encore avoir croisé une seule personne devant la porte que d'avoir dû attendre une minute devant, laissant l'opportunité à tous les passants de le voir, de le reconnaître, de se poser des questions. Il prit les escaliers pour monter jusqu'au bon étage et frappa un peu timidement à la porte avant de venir enfouir les mains dans les poches de son jean. Il sentit les battements de son cœur s'accélérer légèrement alors qu'il commençait à entendre quelqu'un se rapprocher derrière la porte, se demandant malgré tout comment il allait être reçu. Ils n'avaient pas spécifié d'heure, est-ce que Jamie aurait préféré qu'il arrive plus tard ? Est-ce que sa discussion avec Isaiah l'avait refroidi ? Il lui lança un sourire légèrement forcé en le voyant ouvrir la porte. « Je suis pas là trop tôt ? » Demanda-t-il en se grattant nerveusement la nuque. Toute l'assurance qu'il avait pu avoir l'autre soir s'était évaporée. Il jeta un petit coup d'œil à sa gauche dans le couloir, comme s'il avait encore peur que quelqu'un le reconnaisse et se demande ce qu'il foutait là. Qu'est-ce qu'il foutait là déjà ? Il croisa le regard de Jamie et il sembla soudainement s'en rappeler. Voilà pourquoi il était là. « J'avais rien de mieux à faire. » Expliqua-t-il avec une pointe d'humour, se souvenant de sa réponse similaire l'autre soir. Il passa rapidement sa langue sur ses lèvres, nerveux malgré lui. « Et je devenais dingue chez moi. » Admit-il, parce que c'était la vérité, et que ce n'était pas comme si Jamie ignorait l'effet qu'il lui faisait désormais. Son sourire se fit un peu plus doux alors qu'il relevait les yeux vers lui.

Si il avait pensé que la journée du vendredi allait être difficile, tant parce qu'il allait sûrement croisé Maxime sans pouvoir l'aborder que parce qu'il allait devoir réfléchir à sa soirée avec Isaiah, il n'aurait jamais imaginé à quel point. Non seulement il s'était réveillé avec un mal de tête incroyable d'avoir si mal dormi, son esprit ayant vagabondé entre cette soirée qu'ils venaient de passer et la confrontation qu'il allait devoir subir le lendemain, mais en plus il avait effectivement croisé Maxime. Et pas n'importe comment. Non. Il l'avait croisé avec cette fille, main dans la main avec cette fille, plus précisément. Et si Maxime avait soigneusement évité de tourner la tête vers lui, Jamie n'avait pas eu le même courage et ce qu'il avait vu ne lui avait pas plu du tout. Il lui avait demandé de quitter Isaiah et même si il comptait le faire dans tous les cas, il avait la sensation désagréable de se sentir trahi qu'il poursuivre une relation de son côté. Il n'avait pas osé lui en parler, l'autre soir, parce qu'il n'était pas vraiment certain que c'était vraiment sa petite amie et surtout parce qu'il n'avait pas eu envie de s'aventurer vers ce sujet. Sauf que l'énervement et l'incompréhension qu'il avait ressenti en les voyant tous les deux lui intimaient d'aborder le sujet quand ils se verraient le lendemain. En même temps, il se demandait si il était en position de dire quoi que ce soit, si il avait envie de transformer ce samedi qui avait tout pour être parfait en règlement de compte. Pour le reste de la journée, il avait prit soin de rester dans le bureau des prof pour préparer ses cours, les sujets d'examens et aussi pour réfléchir sérieusement à ce qu'il allait pouvoir dire le soir venu, quand il se séparerait d'Isaiah. Son mal de tête ne l'avait pas vraiment quitté jusqu'à ce que la soirée arrive et malgré tous ses efforts pour ne pas revoir l'image des doigts de Maxime entrelacés avec ceux d'une autre, il les avait tout de même dans un coin de sa tête. L'échange avec Isaiah ne s'était pas passé comme prévu, parce que lui aussi avait des choses à lui dire. Il avait appris, avant même qui lui-même ne dise quoi que ce soit, qu'il avait été trompé, plusieurs fois, que ça datait de plusieurs semaines. Dans d'autres circonstances, il aurait pu lui en vouloir, mais ça n'avait pas été le cas parce que lui même n'avait pas été très honnête, sur tout un tas de choses. Finalement, lorsqu'Isaiah était parti de chez lui, prenant avec lui toute cette quasi-année de relation, Jamie avait pensé qu'il se sentirait soulagé. Mais ça n'avait pas été le cas, pas totalement. Ce n'était toujours pas le cas lorsqu'il se réveilla samedi matin avec ce même mal de crâne qui frappait contre ses tempes. Il était certes soulagé d'avoir finalement mis fin à cette relation qui n'avait plus de sens, mais il était attristé qu'elle ait finit de cette façon, avec des tromperies. Et ça rajoutait à son agacement face à Maxime qui jouait sur deux tableaux. Il n'avait pourtant pas le droit de lui en vouloir, parce qu'il avait promis qu'il n'attendrait rien de plus que ce qu'il pouvait lui donner, qu'il avait dit qu'il irait à son rythme. Il imaginait bien à quel point la situation devait être compliquée pour lui et ne savait pas depuis combien de temps il était avec cette fille et honnêtement, il n'avait peut-être même pas envie de le savoir. Parce qu'alors il commencerait à l'imaginer avec elle, à l'imaginer la toucher, lui faire l'amour, et c'était absolument inconcevable. Mais il avait toutes les peines du monde à penser à autre chose, à se focaliser sur le fait que quand Maxime arriverait, il ne serait qu'à lui. Il avait passé sa matinée à ruminer toute la journée du vendredi et n'avait même pas pris le temps de manger autre chose que des snacks tant son estomac était noué. L'impatience avait également pris le dessus après l'heure du déjeuner, parce qu'il se sentait con de ne pas lui avoir donné d'heure et qu'il n'avait aucune idée de ce qu'avait prévu Maxime. Il mourrait d'envie de le voir franchir le seuil de son appartement, malgré tout, et en même temps il redoutait qu'il ne vienne pas. Parce que si il gardait cette fille à ses côtés, c'était peut-être parce qu'il avait finalement choisi autre chose que lui ? Que eux ? Il pensait à toutes ses craintes, assis dans son canapé, quasiment prêt à lui envoyer un sms pour savoir à quelle heure il comptait venir quand il entendit toquer. Son coeur s'emballa à l'idée que ce soit lui et il jeta un oeil sur sa tenue ; pieds-nus, jogging en coton gris et t-shirt blanc. Super. Il avait passé tellement de temps à se renfrogner qu'il n'avait même pas pris le temps de se changer depuis ce matin. Il posa son téléphone sur la table basse et se leva pour aller ouvrir à un Maxime au sourire semblant un peu forcé. Le voir sur le pas de sa porte lui procura un sentiment de satisfaction si intense qu'il lui fit presque oublié son mal de tête et ses questions instantanément. Non non, je savais pas trop quand tu viendrais, mais maintenant c'est très bien. répondit-il, se grattant la joue, un peu gêné par son accoutrement qui laissait peu de place au doute : il n'était pas prêt. Il espérait simplement que Maxime n'allait pas penser qu'il le dérangeait, parce que ce n'était clairement pas le cas, juste qu'il n'avait sûrement aucune idée de tout ce qu'il avait en tête et qui l'avait tourmenté toute la matinée. Il ne put réprimer un sourire en l'entendant lui dire qu'il n'avait rien de mieux à faire et se mordit l'intérieur de la joue quand il ajouta qu'il devenait fou d'attendre. Cet aveu le soulagea énormément. Il était là, il avait choisit de venir et il avait été impatient au point d'arriver aussi tôt. Alors pourquoi est-ce qu'il n'arrivait pas à se détendre plus que ça ? Il ouvrit la porte plus grand pour le laisser rentrer à l'intérieur Viens, entre. lui dit-il doucement en souriant un peu moins chaleureusement qu'il ne l'aurait voulu. Mais la vision de Maxime dans son entrée lui tira un soupir de contentement et il se sentit encore un peu plus soulagé, parce que ça arrivait vraiment, enfin, il était chez lui. Et il su immédiatement que lorsqu'il l'aurait contre lui, tous ses doutes s'évaporeraient et qu'il arriverait à ne plus penser à rien d'autre qu'à Maxime. Alors il lui laissa à peine le temps d'arriver jusque dans le salon attenant au vestibule et il l'enlaça de ses grands bras, son torse appuyant contre son dos. Je suis content que tu sois là... souffla-t-il doucement en penchant la tête dans ses boucles. Il n'avait pas envie de le laisser s'éloigner, parce qu'il avait trop peur que ses questions l'envahissent à nouveau et il voulait à tout prix éviter de briser ses promesses. Il desserra tout de même son étreinte mais ne rompit pas le contact, passant à sa gauche en faisant glisser sa paume de son épaule jusqu'à sa main pour entrelacer ses doigts avec les siens. Une piqûre de rappel percuta ses pensées en lui envoyant les images de la veille, quand ce n'était pas sa main dans celle de Maxime, mais il les envoya très loin. Il l'emmena un peu plus loin dans la pièce principale de son appartement où se trouvaient canapé et table basse, cuisine ouverte, clavier, guitare, tableaux peints ou achetés accrochés aux mur, grande bibliothèque pleines de tout un tas de bouquins en allant du droit à l'histoire de l'art en passant par des romans. Voilà, c'est chez moi. dit-il en essayant de désacraliser la chose, comme si il avait peur que Maxime se sente mal à l'aise. Il se tourna vers lui, effleura sa joue du dos de sa main libre, ce contact l'électrisant complètement, lui faisant perdre pied dans l'instant. Comment pouvait-il être si désirable en étant uniquement debout dans son salon ? Est-ce que tu veux boire quelque chose ? lui demanda-t-il un peu plus doucement que prévu, comme si il avait demandé uniquement par politesse en mettant les mots bout à bout sans vraiment y penser, alors que ses yeux étaient déjà dirigés vers ses lèvres. Et avant même qu'il ne réalise ce qu'il était en train de faire, il s'était penché pour venir déposer ses lèvres sur les siennes, comme aimanté, incapable de résister et se demandant même comment il avait fait pour ne pas l'embrasser dès qu'il avait ouvert la porte.

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Maxime n'avait pas pu s'empêcher de sourire en voyant Jamie ouvrir la porte, et encore plus en remarquant ce qu'il portait. Il n'aurait jamais cru avoir un jour l'occasion de le voir en jogging et si la vision avait quelque chose d'incongrue, elle n'en était pas désagréable pour autant. Maxime aimait le voir comme ça, il lui paraissait un peu moins intimidant. Il n'avait pourtant pas l'air entièrement détendu et Maxime commença à se demander si c'était à cause de lui - est-ce qu'il était arrivé trop tôt ? trop tard ? - ou à cause d'Isaiah. Ou à cause d'autre chose encore ? Il n'en savait rien mais il rentra dans l'appartement quand on l'y invita, n'ayant aucune envie de rester sur le palier là où n'importe qui pourrait l'apercevoir et le reconnaître. Il était encore en train de se diriger vers le salon et de se demander s'il ferait mieux d'enlever ses chaussures ou de les garder quand il sentit les bras de Jamie venir l'entourer et son torse venir se coller contre son dos. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire dès que l'effet de surprise fut passé et il glissa une main sur l'avant-bras de Jamie, comme pour l'encourager à ne pas le lâcher. Il ferma brièvement les yeux et soupira de contentement, se rendant compte seulement à ce moment là à quel point ce contact lui avait manqué hier et à quel point il avait eu peur que cette journée ait tout changé entre eux. « Moi aussi. » Admit-il dans un souffle, plus soulagé qu'il ne l'avait anticipé de l'entendre lui dire qu'il était content qu'il soit venu. Est-ce que lui aussi avait pensé qu'il ait pu changer d'avis entre jeudi et aujourd'hui ? L'idée lui paraissait ridicule, lui n'avait pas eu le moindre doute sur là où il avait envie de passer sa journée, son week-end entier potentiellement, mais il savait que Jamie avait pu en douter. Surtout après la façon dont il avait réagi après leur session de la semaine passée. Il laissa sa main retomber le long de son corps et resserra ses doigts autour de ceux de Jamie, essayant de réprimer le petit frisson qui remontait le long de son bras alors qu'il l'entraînait vers le salon. Il entrouvrit la bouche en arrivant dans la pièce principale, il n'avait jamais réalisé à quel point il ne connaissait rien des goûts de Jamie. Un clavier, une guitare, des peintures accrochées aux murs, une bibliothèque remplie de livres sur des intérêts divers et variés. Il avait envie de lui demander l'origine de tous les objets qui arrivaient par accident dans son champ de vision, parce qu'il avait la sensation que ça l'aiderait à percer encore un peu plus le mystère que représentait Jamie. Il releva les yeux vers lui en sentant le dos de sa main venir caresser sa joue, légèrement plus ému qu'il ne s'était attendu à l'être maintenant qu'il était chez lui, dans son intimité. Il avait un peu honte en repensant au bordel permanent qui régnait dans sa chambre et pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontré il sembla se rendre compte de tout ce qui les séparait. Il était encore en train de réfléchir à la question de Jamie quand il fut interrompu par la sensation de ses lèvres sur les siennes. Il oublia toutes les questions qui lui avaient traversé l'esprit, toutes celles auxquelles il n'avait cessé de penser la veille, et se concentra uniquement sur ces lèvres qui avaient le don de lui faire tout oublier. Il glissa ses doigts dans les cheveux de Jamie pour l'empêcher de s'éloigner de lui, se rappelant instantanément de tout ce qui l'avait empêché de dormir correctement ces derniers jours. Il avait du mal à comprendre comment il avait réussi à trouver le sommeil tout court alors qu'il avait su qu'il était là, juste à côté, alors qu'il avait eu son adresse et qu'il aurait pu se faufiler dehors et venir frapper à sa porte pour le supplier de recommencer à l'embrasser. Il recula ses lèvres quelques secondes. « Non merci. » Répondit-il dans un souffle amusé avant de laisser ses mains glisser le long de son dos jusqu'à arriver à son pantalon et de les faire remonter sous son t-shirt, se permettant de caresser sa peau nue. Il voulait lui demander comment s'était passée sa discussion avec Isaiah, mais plus encore que ça il avait envie de le sentir contre lui. Le reste pourrait attendre. « J'ai pensé à toi hier. » Admit-il d'un ton légèrement malicieux alors qu'il venait déposer des baisers successifs sur ses lèvres, ne le quittant des yeux que pour faire ça. Il enleva ses chaussures et les décala légèrement sur le côté. « J'ai cru que j'allais jamais réussir à dormir. » Avoua-t-il en souriant toujours avant de revenir s'attaquer à ses lèvres. Il rapprocha son bassin de celui de Jamie et les souvenirs de jeudi soir l'excitèrent quasiment instantanément. Il avait été sage au moment de rentrer, il n'était pas venu le voir hier, il ne lui avait pas adressé la parole à la fac, mais maintenant qu'ils étaient tous les deux en sécurité chez lui il ne voyait plus aucune raison de se priver, de se montrer raisonnable. « Tu veux me faire visiter le reste ? » Demanda-t-il d'un ton taquin, parce qu'il n'avait clairement pas l'intention de faire le tour du propriétaire maintenant à part si la visite guidée les amenait par pur hasard dans la chambre, alors que son souffle était déjà légèrement court et qu'il avait dû faire un effort quasi surhumain pour écarter à nouveau ses lèvres de celles de Jamie. Il avait l'impression qu'il ne cesserait jamais d'être surpris de l'effet qu'il était capable de lui faire, juste en étant là, en le regardant, en caressant sa joue, en l'embrassant.

Alors qu'il était en train de l'embrasser, à peine quelques minutes après qu'il soit rentré à l'intérieur de son appartement, faisant preuve d'un manque de retenue évident, il sentit les mains de Maxime s'insinuer dans ses cheveux et répondre à son baiser. Il lui avait tellement manqué et il s'était à peine écoulé deux jours entiers, comment est-ce qu'il avait pu se passer de ce contact pendant 5 jours, après ce fameux samedi ? Il n'avait plus envie de parler, il voulait se perdre dans ses lèvres, se perdre totalement en lui et oublier toutes ses craintes.Mais malgré tout le bien que lui faisait Maxime en glissant ses mains sur sa peau après lui avoir dit qu'il n'avait pas soif et malgré le fait qu'il était persuadé que l'avoir contre lui les annihileraient, elles n'arrivaient pas à totalement disparaitre. Pour autant, dès qu'une image venait dans son esprit, il la chassait et le serrait plus fort contre lui, passant une main dans son dos pour le rapprocher de son corps. Mais Maxime avait apparemment l'intention de dire des choses et il était persuadé que les mots qu'ils utilisaient étaient supposés l'exciter, lui rappeler à quel point il avait envie de lui, à quel point pour lui aussi l'attente avait été difficile. Pour autant, à la mention de la veille, Jamie sentit une tension sourde s’immiscer en lui. Une tension insidieuse, malsaine. Donc il avait pensé à lui, hier ? Est-ce tu as pensé à moi en tenant la main de cette fille ? Il répondit à ses baisers mais le coeur n'y était plus, il faisait tout son possible pour ne rien laisser transparaitre mais il avait la sensation que ça devenait plus compliqué à chaque seconde qui s'écoulait. Il l'entendit à peine lui dire qu'il avait eu du mal à s'endormir et ne remarqua même pas qu'il avait retiré ses chaussures. Est-ce que tu as pensé à moi quand tu l'as sûrement embrassée ? Sa main vint s'agripper au t-shirt de Maxime, dans son dos, au même moment où il sentit son bassin se coller contre lui. Mais au lieu d'être complètement enivré par le fait qu'il sentait le désir de Maxime, lui prenait conscience qu'il n'allait sûrement pas être capable de faire semblant, de prétendre qu'il n'était pas torturé par cette idée, qu'il n'avait rien vu ou que ça ne lui faisait rien. Est-ce que tu vas penser à moi en lui faisant l'amour ? Il le lâcha au moment où Maxime lui demandait de lui faire visiter le reste de son appartement, détournant ses yeux, parce qu'il se demandait si il n'allait pas craquer de nouveau si il le regardait, s'il n'allait pas laisser libre cours à ses pulsions le temps de quelques instants alors qu'il valait mieux crever l’abcès s'il ne voulait pas regretter de ne pas l'avoir fait. Oui, toucher Maxime, l'embrasser, lui faisait oublier ses craintes. Mais il se rendait compte qu'il semblait aussi facile pour elles de revenir et il ne souhaitait pas jouer aux montagnes russes dans son esprit tout le reste de la journée. Après tout, si il lui demandait quelques détails, il ne rompait pas sa promesse d'attendre trop de lui, non ? Il lui avait dit qu'il arrêterait de se poser trop de questions mais là, là c'était différent, non ? Comment était-ce possible que Maxime soit capable de le rendre aussi confus ? Ce n'était pas la première fois qu'il hésitait à lui dire ce qu'il ressentait et ça ne s'était pas toujours bien terminé. Et même si Maxime avait le droit d'être perdu, de ne pas savoir où il en était, Jamie n'était pas persuadé que se voir en cachette tout en s'affichant avec quelqu'un d'autre était la solution pour répondre à ses questions. Ou alors peut-être que c'était justement ça qui l'aidait à mieux accepter ce qu'il pouvait désirer chez Jamie ? Il n'en savait rien et justement, il avait besoin de savoir. On peut visiter, oui, mais ça va être rapide. dit-il en feignant de n'avoir pas compris qu'il n'avait pas réellement envie de visiter mais ça lui permettait de garder sa main dans la sienne encore un peu. T'as vu l'entrée, le salon et la cuisine. ils pénétrèrent dans un petit dégagement qui donnait sur trois portes. Là c'est la salle de bain, ma chambre, mon bureau. il avait pointé les portes sans les ouvrir, juste pour lui montrer où chaque pièce se trouvait. Il se tourna vers lui, sans lui lâcher la main, au milieu de cette pièce qui ressemblait bien à leur relation. Un entre deux, un espace où on devait choisir entre plusieurs chemins, un endroit mal éclairé, avec peu de personnalisation parce qu'on ne faisait qu'y passer. Écoute... J'avais pas prévu de t'en parler maintenant mais... il se mordit l'intérieur de la joue, le regardant dans les yeux. Cette fille, qui était là l'autre jour, que j'ai vu avec toi hier... C'est ta petite amie ? Tu comptes rester avec elle ? Est-ce qu'il aurait pu attendre un peu, attendre de l'avoir embrassé plus longtemps, d'avoir commencé à le caresser, d'avoir vu jusqu'où il était prêt à aller avec lui aujourd'hui ? Non. Il pensait que oui, quand il l'avait vu rentrer dans son appartement, parce que ça lui avait fait un bien fou de savoir qu'il était venu. Mais finalement, il n'avait pas envie. Parce que si ils devaient se perdre l'un dans l'autre, si il avait la chance de pouvoir le posséder, il voulait le faire en étant pleinement là, pas la tête ailleurs. Mais il avait quand même envie de lui faire comprendre qu'il n'était pas en train de lui demander de faire un choix, pas réellement, pas consciemment. Dans un premier temps, il voulait juste comprendre. Car en comprenant, peut-être qu'il arriverait mieux à accepter. Il serra ses doigts qui étaient toujours entrelacés aux siens. Tu fais comme tu veux, j'aimerais juste que tu m'expliques... il était conscient de ne pas s'y prendre extrêmement bien mais il avait en tête sa rupture avec Isaiah et il avait l'espèce de sensation égoïste de se sentir trahi, bien malgré lui.

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Maxime fronça les sourcils en voyant Jamie s'écarter de lui et détourner les yeux. Qu'est-ce qu'il se passait au juste ? Il était perdu mais il le laissa faire, son orgueil légèrement blessé de le voir s'écarter avec autant de facilité. Et pourquoi est-ce qu'il n'osait plus le regarder dans les yeux ? Il avait envie de lui demander mais Jamie reprit la parole avant qu'il en ait eu l'opportunité, lui répondant qu'ils pouvaient faire le tour de l'appartement s'il le voulait. Il laissa échapper un petit rire sans joie, se demandant pendant une seconde à quel point il était sérieux. Il se moquait de lui là ? Ou bien est-ce qu'il n'avait juste pas compris où il venait en venir ? Il en donnait l'air en tout cas, mais quelque chose dans son attitude trahissait le manque de transparence dans sa décision. Il se laissa attirer vers une sorte de dégagement qui donnait sur le reste des pièces de l'appartement, essayant de comprendre les raisons de ce changement si soudain de comportement. Qu'est-ce qu'il avait bien pu dire pour qu'il se renfrogne comme ça ? Maxime avait beau réfléchir à ce qu'il venait de dire ou faire il ne voyait vraiment pas où il avait pu merder. Il avait envie de rigoler et de lui faire remarquer qu'avec les portes encore fermées c'était difficile de se faire une idée de ce à quoi les pièces pouvaient ressembler mais il pouvait sentir que le moment était mal choisi, que quelque chose le tracassait et qu'il voulait lui en parler. Il fallait juste qu'il se taise et qu'il le laisse y arriver à son rythme. Il commença à caresser doucement sa main, comme pour l'encourager à dire ce qu'il avait sur le cœur, mais il écarquilla les yeux en entendant sa question. Vraiment ? Il voulait parler de Mila ? Il s'était senti un peu gêné de le croiser alors qu'ils avaient été ensemble mais Maxime était très loin de se douter que ça avait pu l'affecter, à vrai dire il ne s'était même pas posé la moindre question sur ce que ça voulait dire pour leur relation. Le fait qu'il soit ici, le fait qu'il l'ait embrassé, qu'il l'ait touché, qu'il meurt d'envie de recommencer. Honnêtement, Maxime ne considérait même pas qu'il avait trompé Mila pour la simple et bonne raison que dans sa tête ils n'étaient pas vraiment en couple. L'avaient-ils jamais été ? Il n'aurait même pas su répondre à cette question avec certitude. Il était estomaqué et il fronça légèrement les sourcils. Il avait vraiment pensé commencer à mieux cerner Jamie mais pour le coup il ne l'avait pas vu venir là. Il sentit les doigts de Jamie se resserrer autour des siens et il ne put s'empêcher de recommencer à sourire en affrontant son regard. Il ne voulait pas se moquer, vraiment, mais la question de Jamie lui paraissait tellement incongrue qu'il ne pouvait pas s'empêcher de sourire. « T'es jaloux de Mila. » Il l'avait dit bien comme un fait et non une question, parce qu'il ne voyait pas pourquoi Jamie aurait pris la peine de s'écarter de lui et de lui poser la question si ça n'avait pas été le cas. Il s'éclaircit la gorge et se força à reprendre une attitude un peu plus sérieuse. Il était en train de se rappeler que lui avait mis fin à une relation assez sérieuse la veille et qu'il n'avait pas dû comprendre ce qu'il se passait dans la tête de Maxime quand il les avait croisé ensemble. Parce qu'il n'était pas dans sa tête, heureusement pour lui. « Oui c'est ma copine, enfin ça dépend des moments, seulement quand ça m'arrange. » Il avait l'impression d'être la pire personne du monde de l'expliquer comme ça et pourtant il savait en le disant qu'il était parfaitement sincère, qu'il n'avait jamais autant vu la réalité en face. Il haussa les épaules, soudainement un peu plus mal à l'aise parce qu'il avait peur que Jamie le juge. Il se servait clairement d'elle et il ne voulait pas que ça entache l'opinion qu'il pouvait avoir de lui. Ça faisait tellement longtemps qu'il se servait d'elle comme filet de sauvetage qu'il avait oublié que c'était ce qu'il faisait, qu'il avait oublié à quel il était cruel avec elle. Il passa sa main libre sur son front, refusant de lâcher celle de Jamie de peur de le voir s'en aller. « Je sais pas, pour être honnête j'y ai pas réfléchi, je suis tellement habitué à ce qu'elle soit là quand j'en ai besoin… » Il savait que tout ce qu'il était en train de dire ne faisait que l'enfoncer mais il n'avait pas le cœur de mentir à Jamie. Il ne savait même pas s'il en aurait été véritablement capable. « Je vois bien que ça apaise mon père de savoir qu'on est ensemble. » Finit-il par admettre, parce que c'était comme ça que ça avait commencé avec elle. Il l'avait invitée à sortir pour rassurer son père. « C'est juste devenu plus facile de m'afficher avec elle. » Plus facile pour lui parce qu'il pouvait presque réussir à se convaincre qu'elle l'attirait, pour son père aussi qui pouvait prétendre pendant un moment que son fils était tout à fait normal. Repenser au soulagement qu'il avait pu lire dans ses yeux la première fois qu'il l'avait vu se promener main dans la main avec Mila lui retourna l'estomac. « Comme ça les gens ne me demandent pas constamment pourquoi personne ne m'intéresse. » Il se souvenait encore de s'être servi de cette même excuse quand il était allé boire un verre avec Oliver et y repenser était loin de le rendre fier. Le pire c'était sans doute de réaliser qu'il avait fini par réussir à se convaincre lui aussi que si personne d'autre ne l'intéressait c'était parce qu'il aimait Mila. Sauf que face à Jamie tout ça tombait en morceaux. Il lâcha sa main et détourna les yeux avant de reculer pour venir s'adosser au mur. « C'est nul ce que je fais, je sais, je veux pas être avec elle. » Il l'avait presque plus dit pour lui-même que pour Jamie, parce que se forcer à dire tout ça à haute voix l'avait également forcé à voir la réalité en face. Il ne voulait pas être avec elle, il n'avait aucunement l'intention de faire autre chose que de profiter d'elle quand ça devenait nécessaire, il n'appréciait pas plus sa compagnie que celle de n'importe lequel de ses amis.

Avoir des sentiments contradictoires qui s’opéraient en lui, quand il s'agissait de Maxime, il commençait doucement à en avoir l'habitude. Un coup il sentait qu'il pouvait oublier tous ses doutes et se contenter uniquement du moment. Un coup il avait l'impression de devoir faire semblant que rien ne l'affectait et ne pouvait pas s'empêcher de l'ouvrir. Aujourd'hui, avec Maxime dans son appartement, il n'avait tout simplement pas pu garder ça pour lui, parce qu'il avait besoin d'être au clair dans sa tête, de comprendre les agissements de Maxime. Si il lui disait qu'il comptait sur cette fille pour garder un pied dans "la norme", ça aurait le mérite d'être clair et il saurait qu'un long chemin était encore à parcourir. Si il lui disait qu'il ne comptait pas s'en séparer, parce qu'il avait peur de devoir donner des explications, ça lui irait peut-être parce qu'il avait décidé d'y aller à son rythme mais au moins, même si ça risquait de provoquer en lui des soubresauts d'énervement, il aurait conscience que ce n'était que provisoire. Il était en train d'essayer d'imaginer tout un tas d'explications possibles quand Maxime lui fit une remarque édifiante qui le fit à moitié grogner d'insatisfaction. Il était jaloux. Oui, peut-être, sûrement. Bordel il était jaloux ? C'était effectivement ce à quoi ça ressemblait mais l'entendre le dire de la bouche de Maxime rendait la situation presque ridicule. Il se passa une main dans la nuque, ne cherchant même pas à le nier. Est-ce qu'il y pouvait quelque chose ? Pas tellement. Il n'aimait pas l'idée qu'il puisse toucher à quelqu'un d'autre que lui, qu'il puisse avoir envie de quelqu'un d'autre que lui. Parce qu'il avait tellement besoin qu'il ne soit qu'à lui, autant qu'il avait besoin de n'être qu'à lui. Et même si ça ne menait à rien, si ça devait s'arrêter dès demain, il voulait juste avoir cette sensation d'exclusivité entre eux, parce que ça le rassurait, parce qu'il était comme ça. Sans un mot, il le laissa lui expliquer la situation, sa situation. Et il fût déjà soulagé de voir qu'il ne s'était pas énervé, qu'il avait bien compris que Jamie ne lui demandait rien de plus que de l'aider à comprendre, qu'il ne lui avait pas reproché de se poser trop de questions. Il faisait des efforts, Jamie pouvait le sentir, à lui exposer les faits. Il voyait bien que dire à haute voix toutes ces choses semblaient l'affecter. Et même si Jamie n'aimait pas tellement entendre que Maxime se servait de cette fille, qu'il allait vers elle quand il en avait besoin -il n'essaya même pas de comprendre de quels besoins il parlait parce qu'il n'avait pas besoin d'avoir de détails à ce sujet-, parce qu'il trouvait ça puérile et cruel, il ne se permis pas de juger trop vite, lui laissant le bénéfice du doute. Il finit par entrevoir la véritable raison derrière tout ça, la raison qui poussait Maxime à sortir avec cette Mila, la raison qui poussait Maxime à renier qui il était vraiment, la raison qui poussait Maxime à se diriger vers un chemin qui ne lui correspondait pas. Son père. Il ne le connaissait pas, il n'avait même pas envie de le connaître, mais il le détestait. Parce que si d'habitude Jamie faisait preuve de diplomatie quand il croisait la route de personnes fermées d'esprit, il ne supportait tout simplement pas l'idée que Maxime se sente obligé de s'afficher en public avec une femme uniquement pour satisfaire l'égo et les préjugés de son paternel. Il ne cautionnait pas que le jeune homme puisse faire ça, non, mais il comprenait beaucoup mieux. Et surtout, ses craintes s'effacèrent car il avait comprit, maintenant, et c'était tout ce dont il avait besoin. Et si un infime doute restait, il disparu quand Maxime lui lâcha la main pour s'adosser au mur et lui avouer qu'il était conscient que ce n'était pas correct, qu'il ne voulait pas être avec cette Mila. Égoïstement, il était réconforté à l'idée que Maxime ne garde pas cette fille sous le coude pour retourner vers elle quand il en aurait fini avec lui. Parce que oui, c'était ça dont il avait surtout le plus peur. Il était rassuré de savoir que Maxime n'avait pas envie d'être avec elle et que, du coup, il ne devait sûrement pas se passer grand chose entre eux. Enfin ça, il l'espérait secrètement et se sentait toujours aussi ridicule maintenant que Maxime lui avait dit tout haut ce qu'il savait tout bas, que c'était par pure jalousie. Mais surtout, il était incapable de lui en vouloir, parce qu'il cherchait seulement à se protéger, à protéger ses secrets et il n'avait pas le droit de lui enlever ça. Il s'approcha de lui et vint caresser ses cheveux. Je vais pas te dire que je trouve ça très sain, comme façon de faire... commença-t-il en enroulant une boucle autour de son doigt. Je vais plutôt te dire que si tu tiens un minimum à elle, tu devrais la quitter. il se mordit la lèvre de lui avoir fait cette suggestion, espérant qu'il comprendrait que ça n'avait plus rien à voir avec la jalousie. Parce que se servir des gens sans qu'ils le sachent... C'est nul, oui. poursuivit-il en utilisant ses propres mots. Mais ça me tue que tu te sentes obligé de faire ce genre de choses, pour éviter d'avoir des problèmes, pour éviter des questions auxquelles tu n'as pas envie de répondre. il posa une main sur sa joue pour l'inciter à le regarder, parce qu'il avait besoin de capter son regard, pour lui faire ressentir à quel point il comptait être là pour lui. Et tu as le droit d'avoir besoin de te protéger, Maxime. Tu finiras juste par voir qu'il y a d'autres solutions. elles étaient difficiles à accepter, ça impliquait des chamboulements dans sa vie et Jamie savait qu'il n'était pas prêt, mais il se devait de lui dire. En attendant, moi je suis là. il lui sourit tendrement, parce qu'il avait besoin de lui faire prendre conscience que le jour où il aurait envie d'envoyer tout balader pour être lui-même, il ferait tout pour le protéger, lui aussi. Et qu'il le protégerait déjà maintenant. Et tu peux te servir de moi autant que tu voudras. il laissa glisser la main qui se trouvait sur sa joue jusqu'à sa nuque, posant sa seconde main contre le mur où Maxime était adossé. Puis il vint trouver ses lèvres avant d'entrouvrir les siennes pour aller goûter sa langue, sentant immédiatement l'excitation monter en lui. Il avait obtenu des réponses et maintenant, il n'avait plus aucun doute sur les agissements de Maxime, il avait su le rassurer et l'envie de lui faire oublier à son tour toutes ses peurs prit le dessus sur tout le reste. Il voulait lui faire oublier à quel point il devait quotidiennement faire face à un père strict et obtus. Il voulait lui faire oublier qui il pensait devoir être pour qu'il se concentre sur qui il était vraiment. Il voulait lui faire oublier ses agissements envers cette fille pour qu'il ne se concentre que sur ce qu'il avait envie de faire avec lui. Il serra ses doigts autour de sa nuque, décolla ses lèvres en soupirant d'aise et l'attira vers lui alors qu'il reculait de quelques pas pour aller ouvrir une porte. Il colla son front au sien, la poignée de la porte toujours dans une main, avant de murmurer. Tu veux entrer ? Il y a mon saxophone à l'intérieur, tu voulais me voir jouer.dit-il en lui souriant malicieusement, comme pour lui donner une fausse bonne excuse d'accepter si jamais il ressentait la moindre gêne, et surtout bien conscient que si ils entraient dans sa chambre, il n'allait pas mettre sa bouche ou ses mains ailleurs que sur chaque parcelle du corps de Maxime.

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Maxime ne s'était clairement pas attendu à ce que la conversation tourne aussi vite autour de Mila, à vrai dire il ne s'était même pas attendu à ce qu'il y ait une conversation. Mais il pouvait sentir le regard de Jamie sur lui pendant qu'il lui expliquait la situation et il se sentait coupable, parce que face à son jugement il savait qu'il devait passer pour un vrai connard. Et pourtant, il savait aussi à quel point ça avait été nécessaire pour lui de le faire, pendant aussi longtemps. Est-ce que ça l'était encore ? Il n'en était plus trop sûr. Il pourrait expliquer à son père qu'ils avaient encore rompu, qu'ils s'étaient disputés, que ça finirait par s'arranger, qu'il leur fallait juste du temps, mais il n'en avait plus envie. Il aurait eu l'impression de perdre le respect de Jamie en continuant à jouer à ça, et s'il n'avait clairement pas envie de provoquer une altercation inutile avec son père, il ne savait pas si ça n'en aurait pas valu le coup à présent. L'idée de rompre avec Mila pour se remettre avec elle dans quelques mois, comme il l'avait toujours fait quand il avait eu besoin d'air, lui paraissait insupportable, comme s'il aurait eu l'impression de trahir tout ce qu'il avait pu faire avec Jamie. C'était con, non ? De voir ça comme ça, de soudainement ressentir le besoin d'être honnête sur le fait qu'il n'en voulait pas de cette relation avec Mila, alors qu'elle lui avait tant servi au cours des dernières années, alors qu'elle avait aidé à garder un minimum de paix chez lui. C'était du pur masochisme de s'en séparer, non ? Il ferma les yeux en sentant la main de Jamie venir caresser ses cheveux, il sentait qu'il allait le sermonner et il ne sentait pas prêt à l'entendre. Et pourtant il n'avait pas l'air de le détester, ni de lui en vouloir. Il n'aimait pas ce qu'il faisait, il ne laissait pas le moindre doute là-dessus, mais Maxime n'avait pas l'impression qu'il ait envie de le repousser pour autant. Il rouvrit les yeux mais les garda tout de même baissés jusqu'à ce que Jamie pose sa main sur sa joue et le pousse à les relever vers lui. Jusqu'à présent il s'était contenté de hocher silencieusement la tête, parce qu'il avait su que tout ce que Jamie avait dit était vrai, et même quand il lui avait conseillé de la quitter il n'avait pas su se convaincre qu'il disait juste ça par jalousie. Non, il le lui avait conseillé parce que c'était la chose la plus décente à faire et que Maxime le savait très bien. Il prit une longue inspiration en croisant à nouveau son regard, soulagé de ne pas y lire quelque chose d'horrible, soulagé de l'entendre lui expliquer qu'il n'y avait rien de mal à vouloir se protéger et encore plus de l'entendre dire qu'il était là pour lui. C'était dans ce genre de moments que Maxime se rendait compte de toute la confiance qu'il pouvait avoir en lui. Il lui avait confié des choses sur lui que personne n'avait jamais su à part lui, il l'avait laissé l'embrasser, le toucher, il était venu déposer dans ses mains le plus gros secret de son existence, celui qui aurait le pouvoir de ruiner sa vie, il en était persuadé. Et entendre Jamie lui dire qu'il était là pour lui… Il avait envie de l'embrasser pour lui montrer toute la gratitude qu'il ressentait. A la place il lui lança un petit sourire triste, attendant qu'il vienne le faire lui-même. Il sentit un petit frisson parcourir son échine quand Jamie glissa sa main sur sa nuque et il le laissa venir caresser sa langue avec la sienne sans broncher, sentant aussitôt toutes les pensées qui ne tournaient pas entièrement autour de Jamie s'envoler. Il avait pris sa décision en l'écoutant, il allait rompre avec Mila, pour de bon cette fois-ci, mais la jeune femme s'était évaporée de ses pensées dès l'instant où Jamie avait posé sa main sur sa nuque. Il laissa échapper un petit grognement frustré en sentant ses lèvres s'éloigner. Non, pitié pas encore. Heureusement Jamie l'entraîna avec lui cette fois-ci et Maxime ne put réprimer un petit sourire en coin en entendant sa proposition. « Peut-être après. » L'espace d'une seconde Maxime fut tenté de faire à son tour semblant de ne pas comprendre, de rentrer dans la chambre et d'aller chercher son saxophone pour lui, de refuser de revenir vers lui tant qu'il ne l'aurait pas entendu jouer. S'il avait été plus capable de contrôler ses pulsions quand il était avec Jamie il l'aurait peut-être fait, mais ce n'était clairement pas le cas aujourd'hui. A la place il revint s'attaquer à ses lèvres sans la moindre hésitation avant de se blottir contre lui, essayant à la fois de lui faire comprendre à quel point ce simple baiser avait pu l'exciter à nouveau que de le faire reculer encore de quelques centimètres. Il glissa sa main sur l'avant-bras de Jamie jusqu'à avoir à son tour accès à la poignée de porte, l'ouvrant doucement, juste assez pour qu'ils puissent tous les deux rentrer dans la chambre. Il écarta son visage de quelques centimètres, venant à nouveau entrelacer ses doigts avec ceux de Jamie avant de l'entraîner à l'intérieur. Il se rapprocha du lit avant de lâcher sa main et de se tourner vers lui. Il enleva alors son t-shirt et le laissa retomber par terre, son regard planté dans celui de Jamie, avant de défaire lentement le bouton de son jean, sa braguette, et de finir par retirer complètement son pantalon. Il se permit ensuite de laisser ses yeux descendre le long du corps de Jamie pour venir s'arrêter sur son entrejambe, conscient du fait que sa propre excitation devait être évidente maintenant qu'il n'était plus qu'en caleçon. Ses mains avaient suivi le même parcours que ses yeux, à la seule différence qu'elles s'étaient arrêtées au niveau de son t-shirt. Il les glissa en-dessous pour pouvoir caresser sa peau nue avant de perdre patience et de le forcer à l'enlever complètement. Il releva les yeux vers Jamie et vint poser son front contre le sien. « J'ai envie de toi. » Il glissa l'une de ses mains dans ses cheveux avant de venir déposer brièvement ses lèvres sur les siennes. « Je… Je sais juste pas jusqu'où je suis prêt à aller tout de suite. » Avoua-t-il parce qu'il avait tellement confiance en Jamie qu'il savait qu'il n'allait pas se moquer, qu'il n'allait pas le juger. Il y avait des choses qu'il mourait d'envie de faire mais qui le terrifiaient dès qu'il s'imaginait réellement passer à l'acte et il avait besoin d'entendre Jamie lui dire que ce n'était pas grave, lui rappeler qu'ils pouvaient y aller à son rythme.

Son front collé à celui de Maxime, il se mordit la lèvre en l'entendant lui dire qu'il voudrait le voir jouer du saxophone plus tard. Une fraction de seconde, il s'était demandé si c'était sa façon à lui de lui dire que non, il n'avait pas envie d'entrer dans sa chambre parce qu'il n'était pas prêt. Mais lorsque Maxime vint de nouveau l'embrasser, se serrer contre son corps, il comprit que c'était tout l'inverse. Parce qu'il lui disait simplement qu'il n'avait pas envie de le voir jouer, mais qu'il voulait bien d'autres choses. Son désir ne cessa d'augmenter quand il sentit les doigts de Maxime courir sur son bras avant de se poser sur sa main pour ouvrir la porte de sa chambre, ravi de voir que c'est lui qui l'entrainait à l'intérieur. Il ferma les yeux en le sentant lui lâcher la main, comme si il avait peur qu'en les ouvrant à nouveau, Maxime ne serait plus là. Comme si c'était impossible qu'il soit là, dans la partie la plus intime de son appartement, de sa vie, si proche de son lit, de là où il avait passé ses dernières nuits à ne penser qu'à lui, à se toucher en l'imaginant sous les draps avec lui. Alors quand il ouvrit les yeux pour le regarder, il fût submergé. Son cœur s'emballa, manquant quelques battements quand il le vit retirer son t-shirt, puis son pantalon. Il le regardait avec avidité, parcourait tout son corps dénudé de ses yeux ne pouvant cacher le bouillonnement impatient avec lequel il l'observait. Il s'offrait à lui, tout entier. Son regard se posa sur ses épaules, son torse, son ventre, son entrejambe recouverte uniquement par un boxer et déjà évocatrice de l'excitation de Maxime. Il ne pût s'empêcher de soupirer d'exaltation devant ce spectacle qui lui faisait littéralement perdre la tête. Gardant ses mains pour lui avec difficulté, ayant peur qu'au moment où il allait toucher sa peau il n'allait plus être capable de se contrôler, il laissa Maxime faufiler ses mains sous son t-shirt en laissant échapper un soupir d'aise, fermant les yeux à ce contact avant de se mettre torse nu, poussé par les gestes impatients de Maxime qui le firent sourire doucement. Il baissa la tête vers lui, le laissant poser son front contre le sien en le regardant dans les yeux et ne put se retenir de laisser ses doigts glisser le long de son dos nu, s'arrêtant juste en touchant l'élastique de sous sous vêtement pour poser sa main au creux de ses reins et le coller contre lui. Il se pinça les lèvres en les humidifiant légèrement lorsqu'il l'entendit lui dire qu'il avait envie de lui, lorsqu'il passa ses doigts dans ses cheveux et il sentait grimper la tension dans son jogging quand ses lèvres se posèrent succinctement sur sa bouche, le serrant un peu plus fort pour que Maxime comprenne que c'était entièrement réciproque sans avoir besoin de le dire à voix haute. Il l'écouta lui parler de son manque d'assurance face à la situation et Jamie encadra son visage de ses mains pour l'embrasser tendrement. On va y aller doucement. le rassura-t-il en plaçant ses mains sur ses épaules nues avant de déposer ses lèvres sur sa mâchoire, se penchant ensuite dans son cou. Je ferai rien que tu ne veuilles pas que je fasse. lui dit-il doucement contre sa peau avant de laisser sa langue glisser dessus. Tu me dis d'arrêter à tout moment et j'arrêterai. il s'avança contre lui pour le faire doucement reculer, le poussant légèrement avec ses mains toujours sur ses épaules pour qu'il s’assoit sur son lit. Se redressant il planta son regard dans ses yeux et retira son pantalon pour être lui aussi en simple boxer.

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Il lui lança un petit sourire triste en sentant sa main revenir dans ses cheveux. Maintenant que le moment était passé il ressentait une vague d’émotion toutes les plus contradictoires les unes que les autres le submerger. Il sentait une étrange chaleur se propager dans tout son corps en voyant le regard quasiment adorateur que Jamie posait sur lui, mêlée à la douleur qu’il ressentait encore, là pour l’empêcher d’oublier ce qui avait su causer son orgasme. Pourtant il avait tellement envie d’oublier, de se concentrer sur le sourire de Jamie, sur les aveux qu’il était en train de lui faire, mais la honte lui serrait la gorge, l’empêchait de parler, lui disait que c’était encore pire si Jamie en avait eu autant envie. Il n’aurait pas su expliquer pourquoi il trouvait que ça aggravait la situation mais tous les mots que pouvaient prononcer Jamie semblaient lui faire encore un peu plus regretter son geste à chaque fois. Il se sentait tellement coupable de penser ça, de ne pas être aussi heureux qu’il aurait dû l’être, de ne plus ressentir la même euphorie que Jamie. Il ne savait pas comment répondre à sa question sans le vexer ou sans mentir et il se sentait autant incapable de l’un et de l’autre alors il vint enfouir son visage dans son cou, autant en quête de réconfort que pour essayer de dissimuler les expressions sur son visage. Jamie avait une fâcheuse tendance à deviner ce qu’il pensait, probablement parce qu’il n’avait jamais très bien su mentir quand ce n’était pas un cas de force majeure, et aujourd’hui il n’en avait tout simplement pas envie. « Ça va. » Souffla-t-il sans trop y croire, n’étant plus bien certain de savoir s’il voulait rassurer Jamie ou se rassurer lui-même. Probablement un mélange des deux. Il laissa sa main glisser sur le torse de Jamie, le moindre geste le ramenant à la réalité de ce qu’il venait de faire, ravivant la douleur qu’il ressentait depuis qu’ils avaient terminé. « J’ai juste… » L’impression d’être quelqu’un d’autre. Comme si ce simple acte avait tout changé en lui, comme s’il était incapable de reconnaître cette personne venue se blottir contre Jamie, comme s’il rejetait tout ce qu’elle représentait. « J’ai juste un peu mal encore. » Dit-il à la place parce que ça lui paraissait moins risqué pour expliquer son manque d’enthousiasme, parce que ce n’était pas vraiment mentir mais simplement omettre une partie des informations. Il pouvait sentir à quel point il avait envie de pleurer et il savait que ça aurait été plus sage de s’éloigner, de trouver un endroit plus tranquille pour se laisser aller s’il en avait besoin mais il avait l’impression qu’il n’aurait pas supporté d’être seul avec lui-même maintenant. Il avait la sensation qu’il n’y avait que Jamie qui pourrait faire disparaître toute la tristesse qui commençait à le submerger. Il avait envie de tout lui dire, de se débarrasser du poids qui lui écrasait la poitrine et lui serrait le cœur, mais il avait peur de le faire fuir à nouveau. D’un autre côté il avait l’impression que tant qu’il ne le disait pas à haute voix il serait incapable de passer à autre chose. Il prit une longue inspiration avant de venir souffler contre sa peau : « Tu vas trouver ça stupide, mais je… Je peux pas m’empêcher de me dire que si ma mère savait ce que je viens de faire elle serait déçue, elle aurait honte de moi. » Les mots lui paraissaient ridicules maintenant qu’ils étaient sortis de sa bouche et il sentit un petit rire sans joie lui échapper. Il se sentait bête d’avoir dit ça parce que sa mère n’était plus là, parce qu’au fond il n’avait pas envie de penser qu’elle aurait réagi comme ça, parce qu’il l’avait toujours idéalisée. Mais aussi parce qu’à l’idée qu’elle puisse avoir honte de lui à cause de ça il ressentit quelque chose de totalement nouveau pour lui : de la colère. Si ça lui avait autant déplu alors ça aurait voulu dire qu’elle n’était pas la mère qu’il s’était imaginé. Il écarta son visage du cou de Jamie et frotta rapidement ses yeux pour en faire disparaître les débuts de larmes qui étaient venus y perler. « Ça va aller. » Ajouta-t-il, déjà plus sincèrement qu’une minute auparavant, parce que le simple fait d’avoir dit ça à voix haute lui avait fait réaliser que c’était stupide, qu’il ne regrettait pas, que même en sachant tout ça si ça avait été à refaire il aurait tout refait pareil.