heaven in hiding (jamie)

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Pendant que Jamie était sorti leur chercher à manger Maxime avait hésité à attraper sa guitare et à s'exercer un peu, légèrement vexé malgré lui que Jamie ait sous-entendu qu'il ne savait pas du tout en jouer, même s'il savait qu'il l'avait uniquement dit pour plaisanter. C'était intimidant de se retrouver chez lui, il avait l'impression d'être un incapable et un inculte par rapport à Jamie et il aurait aimé lui prouver qu'il ne l'était au moins pas entièrement. Sauf qu'au final, il préféra chercher un film qu'ils pourraient regarder en mangeant, en buvant un coup, en discutant un peu peut-être aussi. Il tourna la tête en l'entendant rentrer, prenant un air faussement innocent en souriant. Il le regarda se rapprocher de lui et venir déposer les cartons de pizza sur la table basse, se demandant à quel moment il avait réalisé à quel point Jamie avait le don de le mettre à l'aise. Il avait du mal à croire que c'était la première fois qu'il mettait les pieds ici, il avait du mal à croire qu'il l'avait embrassé pour la première fois il y avait à peine une semaine, il avait du mal à croire qu'il ne soit pas plus nerveux d'être ici. La vérité c'était qu'il se sentait en sécurité et qu'il savait que Jamie était probablement la seule personne qu'il connaissait à pouvoir lui donner ce sentiment. « J'aurais pas osé. » Répondit-il d'un ton amusé en le laissant aller chercher une bière à son tour, se rendant compte de la chance qu'il avait d'être là, sachant aussi très bien que malheureusement le moment ne serait qu'éphémère et qu'il faudrait un jour retourner à sa vraie vie. Il s'efforça de chasser cette pensée de sa tête, de ne pas penser au fait qu'il allait falloir qu'il rentre chez lui un jour, qu'il devait passer une partie de la matinée avec son père demain pour aller à l'église. « Parfait. » Commenta-t-il en lui lançant un petit sourire en coin. Qu'est-ce qu'il aimait sentir ses lèvres sur lui, même à travers son t-shirt il pouvait ressentir une chaleur toute douce l'envahir quand il se rapprochait de lui et l'espace d'une seconde il eut envie de laisser tomber le film, les pizzas et les bières pour revenir à l'assaut de ses lèvres. Il ferma brièvement les yeux pour se forcer à se contrôler, se rappelant qu'il avait quand même un peu faim et qu'il aurait aimé se reposer encore un peu. Sans compter que la perspective de passer deux heures sur le canapé blotti contre Jamie le réjouissait aussi. Il attrapa une part de pizza au hasard et commença à son tour à manger après avoir lancé le film. Il ne put s'empêcher de faire quelques commentaires devant certaines scènes, ne se privant pas d'insulter le personnage de Stanley Tucci avant de faire une pause, de reprendre une gorgée de bière, et de laisser Jamie le rapprocher vers lui. Il ferma les yeux quelques secondes, comme pour profiter du moment, laissant sa main venir se poser sur sa cuisse, sa tempe contre son torse mais les yeux toujours tournés vers le film. Il sentit les battements de son cœur s'accélérer légèrement et pourtant il savait que ça n'avait rien à voir avec une quelconque nervosité, qu'il aurait tout donné pour que ce moment ne s'arrête jamais, pour pouvoir rester contre longtemps plus que juste ce soir. Cette réalisation était à la fois terrifiante et entêtante et il choisit d'ignorer toutes les peurs irrationnelles qui menaçaient de le submerger. Du moins jusqu'à ce qu'il entende quelqu'un à la porte et ne se redresse brusquement sur le canapé, laissant Jamie aller ouvrir. Il s'allongea sur le canapé par réflexe, se cachant ainsi derrière le dossier au cas où quelqu'un rentre dans l'appartement. Il n'avait aucune envie qu'on le surprenne ici, même s'il devait avouer qu'il avait ressenti du soulagement en entendant une voix féminine arriver jusqu'à lui. Avant ça il n'avait pas pu s'empêcher de penser qu'il aurait pu s'agir d'Isaiah. Il se redressa légèrement en entendant Jamie se diriger vers la cuisine, laissant juste ses yeux dépasser du canapé pour pouvoir l'apercevoir chercher le fameux mixeur et surveiller la situation. Il se laissa aussitôt retomber en entendant la voisine proposer de venir l'aider à chercher, se mordant la lèvre pour s'empêcher de rire quand Jamie répondit sèchement non du tac-o-tac. C'était beaucoup trop ridicule comme situation et il se sentait con à se cacher, mais savoir ça ne lui donnait pas envie de se redresser pour autant. Il attendit que Jamie ait refermé la porte pour se rasseoir correctement, tournant la tête vers lui en l'entendant approcher. « Oui j'ai entendu ça. » Commenta-t-il d'un ton légèrement amusé avant de laisser ses mains venir se poser sur les siennes, caressant doucement sa peau. Il était touché que Jamie fasse ce genre d'effort pour lui, parce que ça voulait dire qu'il comprenait à quel point c'était important pour lui que ça reste entre eux pour l'instant, et en même temps il se sentait un peu coupable de devoir lui demander de changer son comportement, qui il était, juste à cause de lui et de ses insécurités. Et pourtant l'idée qu'il ait pu la laisser rentrer chez lui pour venir chercher le mixeur, d'avoir été obligé de parler avec elle, peut-être de se présenter… Il frissonnait rien que d'y penser, l'idée lui était tout bonnement insupportable. Il vérifia que le film était bien en pause avant de se redresser pour venir se mettre à genou sur le canapé et de se tourner pour faire face à Jamie. « C'est moi qui suis désolé de te demander de faire ça. » Il lui lança un petit sourire légèrement triste avant de venir glisser ses mains sur son torse, les laissant remonter jusqu'à venir se placer sur sa nuque, le forçant à se pencher à nouveau vers lui pour pouvoir l'embrasser. Doucement au début mais Maxime se laissa vite emporter par le désir que Jamie savait faire naitre en lui et finit par venir s'asseoir sur le dossier, glissant une jambe de chaque côté de Jamie. Il se mordilla la lèvre une fois assis, comprenant instinctivement que le dossier d'un canapé n'était pas pensé comme une assise confortable et la position lui rappelant que son corps ne s'était pas encore totalement remis de leurs ébats de cet après-midi, avant de venir se réattaquer à ses lèvres. Il ne recula son visage que quand il commença à sentir son excitation montrer un peu trop à son goût et qu'il réalisa qu'il ne pourrait plus s'arrêter s'il se laissait continuer sur cette voie là. Il détacha ses mains de la nuque de Jamie et se laissa retomber en arrière sur le canapé, grognant de frustration au soudain manque de contact, au soudain manque de Jamie. « J'aimerais bien le finir un jour ce film quand même… » Souffla-t-il d'un ton moqueur, comme pour tenter de se justifier, sans savoir s'il le disait plus pour lui ou pour Jamie au final. Il se força à prendre une longue inspiration avant de sortir son téléphone de sa poche et d'envoyer un message à son frère pour lui demander si tout se passait bien. Il se rassit normalement le temps d'obtenir une réponse et reprit une gorgée de bière avant de lire la réponse de son petit frère. Visiblement leur père était déjà endormi et Maxime lui demanda de ne pas en profiter pour faire trop de bêtises et d'aller se coucher tôt avant de poser son téléphone sur la table basse. Il se tourna vers Jamie, hésitant quelques secondes avant de poser sa question, parce qu'il avait peur de la regretter juste après. Mais il savait qu'il aurait encore plus regretté de ne pas l'avoir posée. « Ça te dérange si je passe la nuit ici ? » Il se gratta nerveusement la nuque, se demandant si l'idée le tentait plus parce qu'il n'avait pas envie de risquer une confrontation avec son père s'il le réveillait en rentrant ou parce qu'il avait envie de profiter de Jamie aussi longtemps que possible. Maintenant qu'il était rassuré sur le fait que son petit frère pourrait s'en sortir sans lui, il avait envie de rester, de passer la nuit dans les bras de Jamie. « Je dois me lever tôt demain mais je pourrais faire en sorte de pas te réveiller. » Se sentit-il obligé de justifier, comme si c'était ça le véritable problème avec ce qu'il lui demandait.

Le fait que Maxime ait pris un ton amusé en lui confirmant le côté envahissant de sa voisine avait un peu soulagé Jamie et il se mit à rire en repensant à la scène qui venait de s'écouler. Voir Maxime qui se cachait comme un amant pris la main dans le sac, laissant dépasser uniquement le bout de sa tête pour l'observer, était tout de même quelque chose de risible. Jamie comprenait qu'il n'avait pas dû être très à l'aise mais ça n'enlevait rien au fait que Maxime n'avait pas dramatisé la situation et l'avait finalement plutôt bien pris. Il se redressa en même temps que Maxime qui se mettait à genou sur le canapé en face de lui. T'inquiète pas le rassura-t-il lorsque Maxime s'excusa de l'obliger à le cacher, à ne pas la faire rentrer. Je l'aime pas beaucoup de toute façon.  Il haussa les épaules en souriant, se gardant bien de préciser qu'en aucun cas il n'aurait eu envie de la faire rentrer même si Maxime s'assumait au grand jour parce que c'était la reine des commérages, qu'il était certain qu'elle était venue simplement parce qu'elle l'avait vu avec deux pizzas et qu'elle voulait savoir qui était là. Parce que c'était une fouine avec une curiosité malsaine pour sa vie de couple et son homosexualité. Sauf que si Jamie en parlait à Maxime, il n'allait probablement plus jamais avoir envie de mettre les pieds dans son appartement par peur que ça se reproduise et Jamie aurait du mal à lui faire entendre raison. Il lui dirait plus tard. Une autre fois. Un autre jour. Il frissonna en sentant les mains de Maxime glisser sur son torse pour agripper sa nuque et l'attirer vers lui pour l'embrasser. Il sourit contre ses lèvres avant de lui-même poser sa main dans son cou afin d'intensifier leur baiser. Qu'est-ce qu'il aimait ressentir que Maxime perdait doucement le contrôle. Il se plaça entre ses jambes lorsqu'il s'installa sur le rebord du canapé et plaça le plat de sa main dans le creux de ses reins pour le maintenir contre lui, ne réussissant pas à contenir un soupir de frustration lorsqu'il se laissa retomber en arrière pour s'éloigner. Je peux te raconter la fin si y'a que ça. ajouta-t-il malicieusement quand Maxime trouva une bonne excuse pour ne pas se laisser trop aller. D'un côté il comprenait qu'il ait envie d'attendre pour recommencer à perdre pied mais d'un autre Jamie était si impatient de le sentir à nouveau autour de lui qu'il aurait pu le déshabiller sur le champ. Depuis quand est-ce qu'il faisait preuve d'un manque aussi singulier de retenue ? Il fit le tour du canapé pour s'asseoir à ses côtés, laissant sa tête retomber sur le dossier avant de la tourner vers lui. Bon, ok, on peut remettre le film. se résigna-t-il avec un air faussement dépité en voyant qu'il ne lui répondait pas. Il l'observa, curieux, envoyer et recevoir un sms puis se pencha pour boire une gorgée de bière et se saisir de la télécommande. Est-ce qu'il était préoccupé par quelque chose, subitement ? Il allait lui demander si il pouvait relancer le film quand Maxime lui demanda si il pouvait rester dormir ici. Étonnamment, Jamie n'avait même pas pensé au moment où il allait devoir s'en aller, supposant inconsciemment qu'il allait passer le journée, la soirée, la nuit et toute la journée du lendemain avec lui. Sauf qu'il s'était apparemment trompé parce que Maxime lui annonçait qu'il allait devoir partir tôt demain. Et au final, Jamie avait des choses à faire aussi, juste qu'il avait arrêté d'y penser à partir du moment où Maxime était entré dans son appartement. Il se tourna vers lui après avoir reposé bière et télécommande sur la table. Mais au lieu d'être ravi qu'il proposait de rester, Jamie pensa subitement au père de Maxime, au fait qu'il le savait strict, que peut-être il venait de lui envoyer un sms pour le prévenir et que c'était pour ça qu'il semblait un peu préoccupé à l'instant. Jamie s'en voulu d'avoir complètement éludé cette éventualité, d'avoir oublié de penser à tout ça. Ton père ne va rien dire, si tu ne rentres pas dormir chez toi ? lui demanda-t-il, son estomac se nouant rien qu'en imaginant ce que Maxime pouvait potentiellement risquer en découchant, ne sachant pas trop quelles étaient les limites imposées par son paternel. Rien qu'à cette pensée, il avait envie de lui proposer de ne plus jamais rentrer chez lui mais il savait pertinemment que c'était impensable, ridicule. Tu lui demandais l'autorisation, à l'instant ? ajouta-t-il en désignant du menton son téléphone, essayant d'être certain qu'en gardant Maxime pour lui cette nuit, il n'allait pas le mettre dans une situation compliquée quand il devrait rentrer. Car il était hors de question qu'il se retrouve avec de nouveaux bleus par sa faute. Il crispa sa mâchoire rien qu'à repenser à ce qu'il s'était passé samedi dernier et baissa la tête dans ses mains en appuyant ses paumes sur ses yeux, comme pour effacer les images d'un Maxime se faisant battre par son père qui n'arrêtaient pas de défiler dans son esprit. Il était hors de question pour Jamie que Maxime se retrouve avec de nouveaux bleus, tout court. Ça lui retournait les entrailles, lui faisait trop mal. Je supporte pas l'idée que tu vives avec quelqu'un comme ça, qu'il puisse lever la main sur toi... chuchota-t-il avant de tourner sa tête vers lui. Il aimerait tellement pouvoir le sortir de là, pouvoir aller lui-même chez son père et lui faire comprendre par n'importe quel moyen qu'il n'avait aucun droit de le toucher.

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Maxime n'avait pas pu s'empêcher de sourire en entendant la proposition de Jamie, se demandant l'espace d'une seconde s'il ne préférait pas entendre la fin du film de sa bouche et pouvoir revenir contre lui sans avoir l'impression d'avoir raté quelque chose, mais se ravisant avant de s'être vraiment laissé le temps de changer d'avis. A la place il s'était rassit sur le canapé normalement en attendant des nouvelles de son petit frère, ne se rendant même pas compte que ce geste avait pu intriguer Jamie ou attiser sa curiosité. Il ne pensait plus qu'à ce qu'il voulait lui demander, ne réussissant pas à s'empêcher de penser qu'il risquait de le trouver un peu audacieux de vouloir s'incruster chez lui, surtout alors qu'il avait rompu avec Isaiah la veille. Alors quand Jamie parut légèrement inquiet en entendant sa question Maxime ne supposa pas que c'était parce qu'il était en train de s'imaginer qu'il risquait de se faire engueuler par son père, il avait tout de suite supposé que Jamie cherchait la bonne façon de lui dire que ça n'allait pas être possible, que ça ne l'arrangeait pas, qu'il préférait être seul cette nuit, qu'il ne voyait pas leur relation comme ça et que ce n'était pas sa responsabilité s'il ne voulait pas rentrer chez lui. Ces pensées lui nouèrent l'estomac et il sentit les battements de son cœur s'accélérer à nouveau, cette fois-ci bel et bien à cause de la nervosité. Il fronça les sourcils, suivant son regard jusqu'à son téléphone, se demandant si c'était sa façon à lui de lui faire réaliser que ce ne serait pas raisonnable qu'il dorme ici, qu'il vaudrait mieux pour tout le monde qu'il ne passe la nuit ici. Maxime baissa les yeux et se mordilla la lèvre, regrettant, comme il l'avait prévu, d'avoir posé la question. Et pourtant il n'avait pas envie de penser que Jamie avait envie de le foutre à la porte, mais il ne réussissait pas à faire taire cette petite voix dans sa tête qui ne cessait de lui rappeler qu'il n'avait rien à faire ici et que Jamie avait probablement d'autres chats à fouetter que de s'occuper de lui.  Il entrouvrit la bouche, comprenant soudainement ce que Jamie avait dû supposer en le voyant envoyer un sms et il secoua la tête. « Non, je demandais à Connor si tout allait bien et si c'était nécessaire que je rentre. » Expliqua-t-il, se souvenant seulement après que Jamie ne devait pas savoir qui était Connor. « Mon petit frère. » Précisa-t-il donc juste après avant de recommencer à se gratter la nuque. « Mon père dort déjà apparemment. Si je rentre assez tôt demain je pense qu'il ne se rendra même pas compte que j'étais pas là. » S'il était déjà endormi ça voulait probablement dire qu'il avait trop bu et qu'il se lèverait juste à temps pour l'église le lendemain, sans compter qu'il avait l'habitude que Maxime rentre tard de soirée le samedi et qu'il avait perdu l'habitude d'attendre qu'il rentre à partir d'une certaine heure. Donc s'il était là au moment de partir demain matin son père n'y verrait sûrement que du feu. S'il avait pensé qu'il risquait de se faire engueuler en restant ici, il ne l'aurait probablement pas proposé, mais il se garda bien de le dire. Quelque chose l'empêchait de dévoiler à Jamie à quel point ce genre de réflexion faisait désormais partie de son quotidien, à quel point il prenait toutes ses décisions en fonction des retombées que ça pourrait avoir chez lui. Il releva les yeux vers Jamie en l'entendant avouer qu'il ne supportait pas de le savoir chez son père, comprenant enfin qu'il n'avait pas posé ses questions pour chercher une excuse pour le pousser à rentrer chez lui mais parce qu'il s'était inquiété. Il lui lança un petit sourire en coin qu'il voulait rassurant. « Ça va, c'est pas si mal. » Souffla-t-il sans y croire la moindre seconde, essayant juste de dédramatiser la situation parce qu'il savait que ça ne servirait à rien de s'apitoyer sur son sort. Il l'avait appris au fil des années, la situation était ce qu'elle était et il n'y pouvait rien pour l'instant, il devait juste subir et il ne voulait pas que ça soit une charge mentale supplémentaire pour Jamie. Il commençait même à regretter de lui en avoir parlé. Il glissa sa main sur sa cuisse. « Je veux pas que tu t'inquiètes à cause de ça, c'est à moi de gérer ça. » Avoua-t-il parce qu'il avait l'impression de lui causer déjà assez de soucis comme ça sans en rajouter, parce qu'il avait envie d'oublier l'existence de son père quand il était avec Jamie, autant parce que ça lui permettait de mieux accepter ce qu'il ressentait que parce qu'il ne voulait pas laisser l'appréhension de rentrer chez lui ruiner les moments qu'ils pouvaient partager. « J'ai juste envie de passer la nuit avec toi. » Tenta-t-il de se justifier, sans trop savoir si Jamie allait finir par accepter. Il n'avait pas envie qu'il s'inquiète pour lui au point de le forcer à rentrer chez lui ce soir.

Imaginer que Maxime puisse être en train d'envoyer un sms à son père pour lui demander l'autorisation de passer la nuit ailleurs ne plut pas tellement à Jamie. Déjà, parce que ça le renvoyait à leur différence d'âge, de liberté, de vie et qu'il n'aimait pas le fait que ça puisse être un frein dans leur relation, quelle qu'elle soit. Aussi, parce qu'il aimait encore moins l'idée d'être la source de ses soucis, d'être la raison pour laquelle il pouvait potentiellement faire quelque chose qui déplairait à son père. Alors forcément, quand il pensait à ça, Jamie pensait aussi à leur conversation de ce jeudi -ça semblait déjà si loin et pourtant c'était il y avait à peine deux jours- quand Maxime lui disait que ce n'était pas sa faute si son père avait levé la main sur lui alors qu'il avait manqué de prudence samedi dernier, qu'il était lâche d'avoir voulu sortir de sa vie à cause de ça, qu'il était hypocrite parce que Maxime était persuadé qu'il aurait dû le soutenir, de l'aider presque à tenir tête à son père. Et à ce moment là, il avait simplement vu le fait que Maxime faisait un effort considérables, qu'il faisait un pas vers lui, qu'il commençait à se voir tel qu'il était vraiment, et Jamie avait complètement éludé tout ça, il n'avait pensé qu'à lui, qu'à Maxime, qu'au fait qu'il lui disait qu'il ne regrettait rien. Et lorsqu'il le sortit de ses pensées pour lui expliquer que ce n'était pas à son père qu'il avait envoyé un sms, mais à son petit frère Connor, Jamie ne savait pas si il devait être rassuré ou encore plus inquiet. Il lui lui indiqua que son paternel dormait déjà et qu'il n'allait se douter de rien quand il rentrerait demain matin. Jamie se pinça les lèvres, ne répondant rien mais détestant l'idée de se baser sur des suppositions. Et si il était réveillé quand Maxime rentrait ? Le jeune homme tenta de le rassurer en lui précisant que ça allait, qu'il n'avait pas envie de le laisser s'inquiéter, que c'était à lui de gérer ça. Jamie posa sa main sur celle de Maxime qui était sur sa cuisse et la pressa entre ses doigts. Est-ce qu'il s'inquiétait pour rien ? Est-ce qu'il faisait tout un drame d'une situation qui était sous contrôle ? Il n'arrivait pas à s'imaginer une seule seconde qu'on puisse se contenter d'une telle situation, qu'on puisse laisser passer tout ça. Et en même temps, qu'est-ce qu'il pouvait bien faire, à son niveau ? Encore une fois, rien. Comme d'habitude. Et il détestait ça. Qu'est-ce que ça ferait de lui si il ne lui disait pas de rentrer maintenant, si il ne lui disait pas de ne pas prendre de risque inutile ? Mais qu'est-ce que ça faisait aussi de lui si il obligeait Maxime à s'en aller ? A l'empêcher de faire ce dont il avait vraiment envie peut-être pour une des premières fois depuis longtemps ? Il soupira, le regardant avec une certaine tristesse dans les yeux et en même temps un sentiment étrange de fierté en voyant à quel point il était prêt à prendre des risques pour faire ce qu'il voulait, de prendre sa liberté, dans un certain sens. Ce fut également à ce moment là qu'il comprit comment il avait réussi à se résigner, ce jeudi, et comment il allait faire la même chose ce soir, surtout lorsque Maxime lui confirma à quel point il avait envie de passer la nuit avec lui. Il se sentait faible de craquer si vite, de lui céder, de ne pas être capable d'aller à l'encontre de ses désirs pour essayer de le préserver. Il ferma les yeux et se pencha en avant pour poser sa tête sur les jambes de Maxime, le visage tourné vers lui, s'allongeant en pliant les jambes pour qu'elles ne dépassent pas du canapé. J'aimerais beaucoup que tu restes ici, cette nuit, moi aussi. Même si ça m'empêche pas de m'inquiéter... dit-il en souriant un peu tristement, ne réussissant pas à cacher le reste d'appréhension qu'il lui restait. Il leva sa main pour la passer dans ses boucles. Mais c'est hors de question que tu partes en douce sans me réveiller. Il enroula ses doigts dans ses cheveux et les empoigna doucement pour l'obliger à se baisser afin de s'emparer de ses lèvres, laissant sa langue glisser dessus malicieusement. Tu es vraiment obligé de partir tôt, d'ailleurs ? lui-même réfléchissait à ce qu'il avait à faire et ça pouvait parfaitement attendre l'après-midi. Il continua de l'embrasser une ou deux fois avant de se reculer et de froncer à nouveau les sourcils, sa main n'ayant pas quitter ses boucles, le forçant toujours à rester pencher vers lui. Par contre, tu m'envoies un message après que tu sois rentré. ce n'était même pas un question. Et si il y a un soucis, n'importe quoi qui ne va pas, tu me le dis. D'accord ? dit-il avec sérieux même si il était persuadé d'avoir un air un peu trop renfrogné, un peu trop sur-protecteur, parce qu'il voulait que Maxime réalise à quel point il était prêt à le protéger, prêt à l'aider même si ça voulait dire intervenir. Il imaginait bien qu'il ne le laisserait probablement jamais faire quoi que ce soit et peut-être encore une fois que Jamie avait peur pour rien et que tout allait très bien se passer. Mais il s'en serait voulu si jamais il ne lui avait pas rappelé à quel point il pouvait compter sur lui. N'importe quand. N'importe où. Pour n'importe quoi.

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Maxime avait commencé à s'en vouloir d'avoir envoyé un message à son petit frère et d'avoir demandé à Jamie s'il pouvait rester ici cette nuit, mais ses appréhensions s'envolèrent en le voyant venir poser sa tête sur ses genoux et il laissa échapper un soupir soulagé. Il ne put empêcher ses lèvres de s'étirer en un fin sourire alors que Jamie lui expliquait que lui aussi voulait qu'il reste, parce que jusqu'à maintenant il n'avait pas vraiment osé y croire, parce que ça avait été plus facile de garder en tête l'idée que Jamie pourrait très bien ne pas vouloir de lui pour mieux ménager ses attentes. Mais l'entendre le dire lui procurait un tel sentiment de satisfaction qu'il pouvait sentir une chaleur étrange partir du creux de son ventre et se propager dans tout son corps. Sa remarque le fit sourire et il ferma brièvement les yeux en sentant sa main dans ses cheveux, voulant à tout prix profiter du contact autant que possible, du sentiment qu'il lui procurait. Il avait envie de se laisser croire qu'il était parfaitement en sécurité tant que Jamie était dans sa vie même s'il avait à la fois l'intime conviction que c'était lui qui le mettait le plus en danger. Malgré ça il savait aussi pertinemment qu'il n'aurait pas été capable de s'éloigner de lui, plus maintenant, alors il mettait un point d'honneur à ne pas lui parler de ça, parce qu'il avait trop peur que Jamie essaye de jouer les grands princes et essaye de le convaincre qu'ils ne devaient plus se voir si ça voulait dire prendre des risques avec son père. Maxime était capable d'encaisser beaucoup de la part de son paternel mais il savait qu'il n'aurait pas pu supporter qu'il soit une nouvelle cause de séparation entre lui et Jamie. Son sourire toujours aux lèvres il se laissa entraîner vers celles de Jamie, laissant sa main retomber sur son torse pour venir le caresser. Il avait du mal à croire qu'il ait réussi à se passer de lui aussi longtemps, et quand il pouvait sentir sa langue caresser la sienne il avait l'impression qu'il ne serait plus jamais capable de s'en passer à nouveau. Il soupira de contentement quand Jamie le força à s'écarter, essayant de ne pas se concentrer sur la légère frustration que ce baiser avait provoqué en lui mais plutôt sur ce que Jamie était en train de lui demander. Il était encore en train d'essayer de remettre ses idées en place quand Jamie lui demanda ensuite de ne pas hésiter à le contacter s'il y avait le moindre problème et son sourire se fit mi-moqueur, mi-triste. « Arrête de t'inquiéter, ça fait quinze ans que je vis comme ça tu sais. » Expliqua-t-il avant de lever les yeux au ciel, ne réussissant pas à prendre ses recommandations vraiment au sérieux alors qu'il lui demandait de lui envoyer un message quand il serait rentré. On aurait dit qu'il se lançait dans une expédition au Pôle Nord et non une tradition qu'ils respectaient tous les dimanches depuis… depuis aussi longtemps que Maxime pouvait s'en souvenir. « Tu promets de pas te moquer ? » Demanda-t-il avant de passer un peu nerveusement sa langue sur ses lèvres. « On va à l'église tous les dimanches, et quand j'étais petit mon père devait m'y traîner de force mais j'y ai pris goût avec le temps. Ça me fait plaisir d'y aller maintenant. » Expliqua-t-il avant de hausser les épaules, il n'aimait pas particulièrement parler de sa foi avec d'autres personnes parce qu'il faisait partie des quelques irréductibles à être encore pratiquant, mais c'était une partie importante de sa vie. « Donc oui j'ai vraiment besoin de me lever tôt, désolé, mais si ça peut te rassurer je te réveillerai aussi avant de partir. » Ajouta-t-il avant de se pencher à nouveau pour venir l'embrasser, se sentant incapable de se passer du contact de ses lèvres sur les siennes encore plus longtemps. Ce fut à son tour de se laisser légèrement emporter et quand il finit par écarter ses lèvres de celles de Jamie il avait le souffle un peu plus court et les pensées tout sauf tournées vers le film. Il inspira longuement pour essayer de se calmer, se demandant jusqu'à quel point Jamie réalisait toute l'emprise qu'il avait sur lui, jusqu'à quel point il comprenait tout le bien et tout le mal qu'il lui faisait. Il laissa sa main caresser son torse à travers son t-shirt avant de passer sa langue sur ses lèvres. « Je commence à me demander si le film était une si bonne idée que ça. » Commenta-t-il avec une pointe d'humour en baissant les yeux vers Jamie. Il n'avait pas eu envie de se ridiculiser devant lui à la guitare mais au moins son idée avait eu le mérite de pouvoir être interrompue facilement et sans regret. Maintenant il était partagé entre l'envie de lui sauter dessus et celle de finir le film, et même s'il savait quelle envie finirait sûrement par l'emporter il était quand même déçu à l'idée de ne jamais savoir comment "Le terminal" se finissait. « C'est difficile de se concentrer avec toi. » Admit-t-il d'un ton légèrement amusé alors qu'il laissait sa main descendre le long du torse de Jamie jusqu'à venir laisser ses doigts se glisser juste sous l'élastique de son jogging.

Il avait beau avoir la tête posé sur ses genoux, sentir ses lèvres répondre avidement aux siennes et caresser sa langue avec délice, Jamie ne pouvait tout de même pas s'empêcher de s'inquiéter. Pour autant, dire que ses questionnements ne s'estompaient pas à mesures qu'il sentait son désir grimper grâce aux caresses de Maxime sur son torse et sa bouche contre la sienne, serait mentir. Mais l'entendre lui préciser qu'il vivait de cette façon depuis 15 ans n'aidait en rien à effacer son appréhension. Jamie avait du mal à admettre que Maxime avait simplement, peut-être, pris l'habitude et il trouvait ça terriblement triste. Il passa une main sur sa joue tendrement. C'est pas une raison. dit-il simplement, comprenant que Maxime n'ait pas envie d'épiloguer à ce sujet, qu'il estimait probablement que Jamie en faisait trop, mais voulant quand même lui faire comprendre que ce n'était pas normal, de vivre comme ça. Il haussa un sourcil curieux en entendant Maxime lui demander de ne pas se moquer après qu'il lui ait demandé pourquoi il devait se lever tôt dimanche matin. Et la réponse l'étonna, parce qu'il n'y aurait jamais pensé et pourtant ça paraissait presque logique, quand il y réfléchissait. Un père croyant qui oblige son fils à aller à la messe le dimanche pour lui faire rentrer des idées arrêtées sur les différences, sur l'anormalité de certains individus, sur un droit chemin à suivre. Pour autant, le fait que Maxime lui précise qu'il y avait pris goût rassurait Jamie, parce que ça voulait dire qu'il y allait par conviction maintenant et c'était probablement la chose la plus importante : qu'on ne le force pas. Je vois pas pourquoi je me moquerais. dit-il en souriant, sincère en voulant lui faire comprendre qu'aucun jugement ne serait fait de sa part. Parce que ce n'était pas parce qu'il avait été élevé en athée qu'il ne comprenait pas qu'on puisse croire en Dieu, surtout si on y trouvait une forme de réconfort. Il se demandait néanmoins si Maxime avait une certaine crainte, de se faire rejeter par sa communauté en plus de ses amis et de sa famille. Mais il préféra ne pas en parler, du moins pas pour l’instant, parce qu’il estimait qu’ils avaient suffisamment échangé sur des sujets épineux aujourd’hui et parce qu’il n’avait plus envie de le mettre face à ses difficultés. Il ne put s’empêcher de sourire à la remarque de Maxime, au fait qu’il lui disait qu’il n’allait pas partir sans lui dire au revoir le lendemain matin. T’as plutôt intérêt. souffla-t-il contre ses lèvres juste avant qu’il ne vienne les poser sur les siennes. Sa main toujours dans ses cheveux, Jamie les serra un peu plus fort lorsqu’il caressa la langue de Maxime, lorsque leur baiser se fit plus intense, lorsqu’il sentit sa main vagabonder sur son torse par-dessus son t-shirt. Il n’avait plus envie de quitter sa bouche, de le sentir s’éloigner, alors il ne put réprimer un petit grognement insatisfait quand il recula pour lui dire qu’ils n’auraient peut-être pas dû se mettre devant un film. C’était une excellente idée, tu veux dire. dit-il en fronçant les sourcils, faussement vexé, captant son regard avant de baisser ses yeux vers la main de Maxime qui descendait le long de son ventre pour se glisser légèrement sous son jogging. Il avait entrouvert les lèvres sans même s’en rendre compte et il soupira en le sentant s’arrêter avant de relever les yeux vers lui, une chaleur l’enveloppant déjà. Tu préfères vraiment regarder le film ? lui demanda-t-il avec un regard équivoque, malicieux. Il n’avait absolument aucune envie de continuer "Le Terminal" et était maintenant intimement persuadé que Maxime n’en avait plus très envie non plus. Il retira sa main de ses cheveux pour aller attraper son poignet et faire avancer celle de Maxime plus loin dans son pantalon afin qu’il puisse sentir sous ses doigts à quel point ce simple contact l’avait déjà excité, à quel point il ne pouvait plus se contenter de l’embrasser et à quel point il voulait plus. Parce que moi je n’ai plus très envie. expliqua-t-il en se mordillant la lèvre, sa main toujours avec celle de maxime à l’intérieur de son jogging, la prenant maintenant pour aller la glisser sous son boxer afin de sentir ses doigts sur sa peau. Il ne le quittait pas des yeux alors qu’il positionnait la main du jeune homme autour de lui, quelques secondes, juste le temps d’apprécier la chaleur de ses doigts et la sensation de contentement et d’excitation qui s’emparait de lui. Puis il retira sa main, emportant avec lui celle de Maxime, avant de tourner la tête vers la télé, un sourire satisfait au coin des lèvres. Mais si tu tiens vraiment à voir la fin, je n'aimerais pas t’en empêcher. Dire qu’il prenait un malin plaisir à le déstabiliser, à lui faire perdre la tête, à l’exciter, serait un euphémisme. Evidemment, il aurait préféré laisser ses doigts là où ils étaient, le laisser le caresser quitte à garder sa main sur la sienne parce que cette idée lui donnait subitement très chaud. Mais il se rendait compte à quel point il aimait faire réaliser à Maxime qu’il l’attirait, qu’il mourrait d’envie de lui à chaque instant. Et il aimait aussi le voir craquer, ne pas réussir à résister, prendre ses lèvres d’assauts et faire preuve d’audace.

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Il sursauta légèrement en sentant Jamie le prendre dans ses bras mais il se remit vite de sa surprise et vint se blottir contre lui, venant poser son front dans son cou et prenant une nouvelle inspiration pour profiter de l'odeur rassurante de son corps. Il ferma les yeux pour profiter de son étreinte et passa ses mains dans son dos pour le garder contre lui, ne réussissant pas à empêcher un petit sourire fier de venir étirer ses lèvres en l'entendant expliquer qu'il n'avait pas su se retenir. « C'est pas grave. » Souffla-t-il d'une voix qu'il voulait rassurante mais dans laquelle on pouvait entendre une pointe d'amusement. « C'est ce que je voulais, je crois. » Admit-il, son ton déjà nettement moins assuré, parce qu'il avait beau savoir en le disant que c'était vrai, qu'il en avait envie depuis longtemps même, ça n'en restait pas moins difficile à admettre. Est-ce que Jamie allait le juger pour ça ? Est-ce qu'il allait trouver ça étrange ? Probablement, même lui ne savait pas l'expliquer, il savait juste que d'avoir senti Jamie dans sa bouche lui avait procuré un plaisir incomparable au reste. Différent mais véritablement électrisant, et il avait paradoxalement eu l'impression d'avoir le dessus pour la première fois depuis qu'il l'avait embrassé et il avait aimé ce sentiment. Il soupira longuement, l'euphorie qui l'avait envahi suite à son orgasme se dispersant de plus en plus. Il aurait aimé rester à tout jamais dans ses bras, à cet instant précis, juste avant que les regrets et la honte ne reviennent le tirailler. Il aurait aimé rester sûr de ce qu'il avait fait, de ce qu'il avait tant eu envie de faire, mais il commençait à comprendre que ça ne pourrait pas lui venir d'un coup. Est-ce qu'il ressentirait ce même mélange de satisfaction et de honte à chaque fois qu'il le laisserait le toucher ? A chaque fois qu'il le supplierait de le faire jouir ? Il n'en avait aucune idée mais il ne l'espérait pas. Il laissa le silence s'écouler pendant de nombreuses secondes avant de souffler contre sa peau : « Ce que tu me fais faire, Jamie… » Son ton était plaintif, parce qu'il savait qu'il allait devoir affronter son père demain, aller à l'église, et que ce qu'il avait fait aujourd'hui avec lui allait le suivre partout, l'empêcher de se concentrer sur autre chose, lui serrer les tripes dans l'espoir que son père ne puisse pas deviner à quoi il pensait. Il laissa sa langue glisser contre son cou avant de relever la tête pour venir chercher ses lèvres, doucement, tendrement, se demandant s'il pouvait sentir son propre goût sur la langue de Maxime alors qu'il venait caresser la sienne. Ses mains revinrent se poser sur son torse, redescendant jusqu'à venir se glisser sur ses cuisses. « Je crois que tu me fais perdre la tête. » Avoua-t-il avant de relever les yeux et d'affronter enfin son regard. Il avait parfois l'impression que la présence de Jamie le rassurait autant qu'elle le terrifiait, parce qu'il avait le don de le faire se sentir en sécurité et en même temps de faire ressortir toutes les envies que Maxime avait dû refouler depuis toujours. Il l'empêchait de continuer à les ignorer et c'était déloyal, parce que Maxime avait l'impression de ne plus avoir aucune arme pour se défendre contre ça, et le pire, c'était de se rendre compte qu'il n'en avait plus vraiment envie. Que lâcher prise lui procurait un sentiment de liberté inédit et surtout addictif.

Jamie s’en voulait de ne pas avoir su si Maxime avait envie qu’il se laisse aller dans sa bouche et de l’avoir fait malgré tout. Il n’arrivait même pas à se concentrer sur le plaisir qu'il avait ressenti, sur la sensation euphorisante que sa langue et ses lèvres avaient su lui procurer, tant il était préoccupé par ce que Maxime allait dire, allait penser de lui, de son manque de retenue. Mais déjà il pouvait le sentir se coller à lui, entre ses bras, il percevait ses mains glisser dans son dos avec tendresse et Jamie s’autorisa à se relaxer un peu, à se laisser croire qu’il n’avait pas détesté, qu’il ne le haïssait pas d’avoir fait ça. Puis il l’entendit souffler que ce n’était pas grave, sur un ton semblant presque amusé et Jamie n’en crut pas ses oreilles. Est-ce qu’il se moquait de lui et de son lâcher prise expéditif ? Il aurait pu en être légèrement vexé, atteint dans sa virilité, mais la seule chose qui résonnait dans ses tympans était qu’il ne semblait pas lui en vouloir. Il se surpris même à sourire lui-même en appuyant sa tempe dans ses cheveux avant que Maxime ne précise que c’était ce qu’il avait recherché. Il redressa son visage pour regarder vers lui mais il s’aperçut qu'il avait enfoui sa tête dans son cou, qu'il évitait son regard, qu'il n'osait peut-être pas lui dire ce genre de chose alors qu'il le regardait. Et pourtant il aurait aimé lui faire comprendre avec ses yeux, sans un mot, à quel point il se sentait soulagé, à quel point il était rassuré de savoir qu'il n'était pas dégouté de ce qu'il avait fait, à quel point il prenait conscience de tout ce que Maxime tentait avec lui, de tout ce qu'il osait faire. Il déposa ses lèvres dans ses boucles en fermant les yeux, le serrant contre lui un peu plus fort. Tant mieux... murmura-t-il contre ses cheveux. Oui, tant mieux. Parce que si faire en sorte qu'il perdre pied entre ses lèvres était exactement ce que Maxime voulait, alors il se sentait un peu moins coupable même si il avait du mal à se pardonner de n'avoir pas demandé la permission. Parce que tout ce que Jamie souhaitait, c'était que Maxime apprenne à aimer ce genre de chose, qu'il apprenne à se découvrir, à le découvrir, et qu'à chaque étape : il se sente bien, qu'il ne regrette pas. Il mentirait si, encore une fois, il n'entendait pas cette petite voix au fin fond de sa tête -celle qu'il s'était évertué à faire taire plusieurs fois aujourd'hui- qui lui disait que tout ne tenait qu'à un fil, qu'ils étaient dans une bulle, un moment hors du temps et que la chute pouvait être dure à un moment ou un autre. Mais l'euphorie du moment, l'odeur de Maxime, le sentir entre ses bras, tout ça lui permettait d'étouffer ses craintes et se satisfaire de l'instant. Il laissa sa main glisser le long du dos de Maxime pour venir passer ses doigts autour de sa nuque alors qu'il lui parlait. Est-ce qu'il avait l'impression d'avoir été forcé ? Est-ce qu'il se sentait gêné ? Jamie ne voulait pas lui faire faire quoi que ce soit, il voulait que Maxime le fasse de son plein gré et l'idée qu'il puisse estimer que tout ça était de sa faute ne lui avait même pas percuté l'esprit. Est-ce qu'il lui en voulait, au moins un peu, de l'avoir laissé faire tout ça ? Il pinça les lèvres, ne sachant pas trop quoi répondre à ça, n'étant plus très sûr si Maxime le blâmait secrètement, ou pas, ou si il ne regrettait pas tout ça, au moins un peu. Il sentit un frisson le parcourir lorsqu'il lui lécha le cou avant de l'embrasser, de venir caresser sa langue et une tension vint lui chatouiller le ventre en percevant un goût différent, le ramenant immédiatement à ce qu'il venait de lui faire, au fait qu'il avait avalé sa jouissance. Et c'est peut-être à cet instant précis que Jamie apprécia toute la chose, qu'il pris un plaisir non dissimulé à réaliser qu'il se goûtait sur la langue de Maxime. Il se détendit encore un peu plus et fit son possible pour chasser ses mauvaises pensées. Pourquoi est-ce que Maxime viendrait l'embrasser comme ça, glisser ses mains sur son torse et sur ses cuisses si il ne se sentait pas bien, si il avait des regrets, si il lui en voulait. Serrant ses doigts un peu plus fort autour de sa nuque, il ne put s'empêcher de penser qu'il aurait pu l'embrasser pendant des heures, se contentant de ça, jusqu'à l'épuisement et il se demandait si Maxime ressentait la même chose. Il l'entendit lui dire, entre deux baisers, qu'il lui faisait perdre la tête et Jamie ne put s'empêcher de sourire en captant son regard. Il encadra son visage de ses mains et posa son front sur le sien. Elle est là, ta tête. il déposa ses lèvres brièvement sur les siennes. Et moi je crois plutôt que tu l'as retrouvée. murmura-t-il avant de le prendre à nouveau dans ses bras. Il avait envie de lui faire comprendre à quel point ce qu'ils faisaient était bien, à quel point c'était sain, à quel point il en avait eu envie et à quel point Maxime était à sa place, dans ses bras. Mais il avait surtout besoin qu'il en prenne conscience lui même, que cette intimité qu'ils avaient était tellement naturelle qu'elle faisait déjà partie de lui, qu'il ne perdait pas la raison mais qu'il s'en trouvait une nouvelle, qu'il trouvait peut-être la bonne. La raison qui lui donnerait le courage de s'affranchir, de faire ce qu'il voulait. Faire passer ce message avec quelques mots et une étreinte ne semblait pas suffisant, mais Jamie ne savait pas comment lui dire autrement que comme ça. Au bout de quelques longues, très longues secondes à le garder contre lui, Jamie inspira et décida de poursuivre leur soirée. Pas parce qu'il n'aimait pas être comme ça, plus parce qu'il avait envie de continuer à partager des moments avec Maxime, des moments simples, des moments quotidiens, naturels, parce que ça lui faisait du bien. Qu'est-ce que tu dirais de finir le film, maintenant ? lui demanda-t-il sans le lâcher. Je m'en voudrais que tu le vois pas en totalité. dit-il sur un ton à moitié amusé avant de lâcher son étreinte et de se lever, laissant Maxime faire de même, non sans l'avoir embrassé furtivement au passage. Il nettoya rapidement les cartons de pizzas, les serviettes et les bières qu'il déposa sur le comptoir de la cuisine avant de servir deux grands verres d'eau et d'en ramener un à Maxime, lui tendant lorsqu'il arriva au niveau du canapé. Il bu le sien d'une traite et s'essuya la bouche d'un mouvement de main. Ou alors tu veux faire autre chose ? il passa une main dans sa nuque, se rendant compte qu'il ne savait pas quoi lui proposer, qu'il avait l'impression de passer ses soirées à travailler en ce moment. Son regard se posa sur les étagères de sa bibliothèque et il tourna la tête vers Maxime. J'aimerais bien que tu me parles des livres que tu aimes, de pourquoi tu voudrais faire de la littérature au lieu du droit. lui-même ne lisait pas beaucoup de romans, mais avait une bibliothèque remplie de bouquins appartenant à sa mère, de la littérature anglo-saxonne classique et beaucoup de recueil de poèmes et d’œuvres musicales. Jamie avait plutôt l'habitude de lire pour s'instruire et avait en sa possession quelques livres philosophiques, des mémoires d'affaires de droit et quelques autobiographies d'avocats célèbres. Il avait également plusieurs bouquins sur l'histoire de l'art et particulièrement sur la période impressionniste ainsi que quelques albums d'illustrations de Monnet, Cezanne ou Pissaro. Il aurait aimé lui montrer tout ça, lui montrer son manque de talent en peinture parce que ça l'amusait mais qu'il faisait des efforts. Sauf qu'il avait encore plus envie de savoir des choses sur lui, de savoir ce qu'il aimait, ce qui le passionnait. Et d'après ce qu'il avait cru comprendre l'autre jour, les livres en faisait parti.

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Maxime avait tellement envie de le croire quand il lui disait qu’il n’avait pas perdu la tête, que c’était au contraire le moment où il était le plus lui-même, car même s’il avait bien conscience au fond de lui-même que Jamie avait raison, il n’arrivait pas à le penser, pas réellement, pas assez. Il inspira profondément contre lui, rassuré en étant blotti contre lui, en entendant les battements de son coeur, en sentant ses bras l’entourer et tenter de le faire se sentir mieux, de le faire se sentir à l’aise. Maxime n’aurait pas pu demander plus, et il le savait, Jamie semblait savoir trouver les mots justes pour l’empêcher de vriller totalement, pour lui permettre de rester calme alors qu’il avait envie de hurler, pour l’obliger à rester alors qu’il aurait probablement dû s’enfuir. Il laissa échapper un petit soupir amusé en l’entendant lui rappeler qu’ils avaient été en train de regarder un film, qu’il n’avait pas voulu l’empêcher d’en voir la fin, Maxime se retenant de justesse de lui faire remarquer que c’était probablement exactement ce qu’il avait voulu faire. Il sentit son coeur se serrer brièvement quand il s’écarta de lui mais il ne chercha pas à le retenir alors qu’il s’éloignait et rangeait les restes du dîner qu’ils avaient fini par abandonner. Il se releva à son tour et revint s’asseoir sur le canapé, essayant de ne pas profiter de ce temps mort pour recommencer à baliser et à analyser tout ce qu’il venait de faire, parce qu’il savait que ça ne lui ferait pas le moindre bien, que ça l’emmènerait dans une spirale dont il aurait du mal à sortir. Il attrapa le verre d’eau que Jamie lui tendit et en but la moitié avant de le garder à la main, laissant ses avant-bras retomber sur ses cuisses alors que Jamie lui proposait de faire autre chose, lui demandait d’expliquer pourquoi il aurait aimé faire des études de littérature plutôt que de droit. Maxime ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit et il la referma avant de hausser les épaules. Il n’était pas capable d’expliquer son choix de manière cohérente, ça lui était venu naturellement et il ne s’était jamais laissé le luxe d’y réfléchir plus que ça. Après tout à quoi bon ? « Je sais pas, j’ai toujours adoré lire, c’est le seul truc dont je me lasse pas, que j’ai toujours envie de faire. » Il sentit ses joues rosir légèrement, comme s’il avait honte que sa motivation soit basée sur quelque chose d’aussi simple, d’aussi puéril que ça. Il aurait aimé lui faire un plaidoyer sur ce qu’il aimait dans l’idée de poursuivre des études de littérature, la vérité, c’était que c’était la seule chose qui le passionnait réellement et qu’il ne savait pas le justifier. Il aurait pu dire que c’était parce qu’il aimait se perdre dans le récit de la vie d’autres personnes, que c’était un moyen efficace de vivre par procuration, mais ça lui paraissait trop simple pour expliquer ce qu’il ressentait. « J’adore Dickens. » Ajouta-t-il un peu brusquement en relevant les yeux vers Jamie avant de se lever du canapé après avoir posé son verre d'eau sur la table basse. Il avait dû relire "Oliver Twist" une bonne dizaine de fois et il ne s’en lassait pas, et même s’il avait honte de l’admettre il adorait aussi lire Jane Austen. Il avait parfois l’impression de se reconnaître dans le personnage d’Oliver ou dans l’univers étriqué et limité des héroïnes de Jane Austen. Il se dirigea à nouveau vers la bibliothèque de Jamie et recommença à examiner les livres s’y trouvant, finissant par en sortir un et par le montrer à Jamie. « Je peux te l’emprunter ? » Il tenait à la main une pièce d’Oscar Wilde, "L’importance d’être Constant", qu’il avait déjà chez lui et qu’il avait déjà lu mais qu’il voulait relire quand même, parce que c’était la copie de Jamie, parce qu’il avait envie de se replonger dans l’histoire tout en sachant que les yeux de Jamie avaient déjà parcouru les mêmes pages avant lui, qu’il avait souri aux mêmes blagues. Il parcourut rapidement le texte des yeux avant de refermer le livre et d’oser affronter le regard de Jamie pour ce qui semblait être la première fois depuis tout à l’heure. Il laissa échapper un long soupir. Pourquoi est-ce que tout était à la fois aussi facile et aussi dur ? Pourquoi est-ce qu’il perdait tout sens des réalités dès que Jamie commençait à le toucher et redescendait brutalement sur Terre dès qu’il s’éloignait ? Pourquoi est-ce qu’il ne réussissait pas à savoir si être ici lui faisait plus de mal que de bien ? Il savait juste que malgré tout il n’avait pas envie de partir, qu’il avait besoin de rester ici, de continuer à se laisser le temps de découvrir ce qu’il ressentait, parce qu’il savait qu’il n’aurait pas pu trouver meilleur professeur que Jamie. Il laissa l’index de sa main libre se promener à nouveau sur la tranche des livres dont il lisait le titre, sentant un petit sourire amusé revenir étirer ses lèvres alors qu’il réussissait à oublier l’espace de quelques secondes le sentiment étouffant qui l’envahissait. « Je te savais pas fan de peinture, tu en fais ? » Demanda-t-il avant de s’écarter pour de bon de la bibliothèque et de revenir vers Jamie. Il posa le livre d’Oscar Wilde sur la table basse, se rendant compte au moment où il avait voulu enfouir ses mains dans ses poches qu’il était encore en caleçon et que ça ne l’avait pas gêné jusqu’à présent. Évitant toujours soigneusement le regard de Jamie il croisa à la place les bras sur sa poitrine. « Et toi ? Qu’est-ce qui t’a passionné dans le droit ? » Demanda-t-il, sincèrement curieux même s’il n’osait plus affronter son regard. Parce qu’il savait qu’il avait abandonné ses rêves de devenir avocat à cause de la santé de sa mère mais qu’il n’avait jamais su pourquoi c’était son rêve à la base. « C’est une vocation de venir à la défense de l’opprimé ? » Demanda-t-il non sans une pointe d’humour dans la voix, laissant même échapper un petit soupir légèrement moqueur alors qu’il revenait se laisser tomber dans le canapé.

Jamie aimait entendre Maxime lui parler de lui, des choses qu’il aimait, qui le passionnait. C’est une raison suffisante pour avoir envie d’en faire son métier. répondit-il sérieusement, parce qu’il avait toujours trouvé ça important de pouvoir allier plaisir et travail, passion et métier, et qu’il avait l’impression qu’avec le ton qu’employait Maxime, ce dernier trouvait ça presque ridicule. Il avait cette envie de le connaître, de le comprendre, de percer les mystères de son esprit, de savoir ce qu’il pensait de telles ou telles choses. Sans trop savoir pourquoi, c’était quelque chose qui s’était imposé à lui assez rapidement, peut-être dès que Maxime avait commencé avoir ce comportement insolent, à être méprisant, à montrer cette animosité envers lui. D’une certaine façon, Jamie avait simplement eu envie de découvrir ce qui le poussait à être comme ça, il s’était secrètement et inconsciemment mis au défi de le faire changer d’avis, de lui faire entendre raison, sans pour autant jamais oser faire quoi que ce soit dans ce sens. Il avait discuté avec ses collègues, il avait appris que Maxime n’était comme ça qu’avec lui et que c’était malgré tout un élève brillant qui pourtant échouait lamentablement dans sa matière. Et Jamie mentirait si toute cette volonté de le découvrir, d’en savoir plus, n’était pas intimement liée au fait qu’il s’était senti attiré par lui dès le premier jour où il l’avait vu. Il avait ce quelque chose qu’on n’explique pas, qui vous embarque sans explication et sans prévenir, qui vous donne envie de percevoir chaque expression, chaque sourire, chaque geste et qui vous fait vous remettre en question sur tous vos principes simplement parce que vous avez envie de transgresser toutes les règles pour pouvoir le toucher, même juste une fois. Il l’avait désiré tout de suite et Maxime avait beau lui avoir manqué de respect et l’avoir poussé à bout plus d’une fois, ça n’avait fait que l’attiser. Le ton un peu brusque du jeune homme lorsqu’il lui affirma adorer Dickens le tira de ses pensées et il l’observa se lever, poser son verre sur la table basse et avancer jusqu’à sa bibliothèque, faisant naître un sourire sur les lèvres de Jamie. Ma mère aussi aime beaucoup, elle a dû me faire lire Nicholas Nickleby une bonne demi douzaine de fois. lui avoua-t-il en ne pouvant cacher petit air nostalgique. En le laissant regarder ses livres, il se détourna pour poser son verre vide sur le comptoir de la cuisine puis il s’y adossa. Bien sûr, prends-le. lui dit-il en hochant la tête lorsque Maxime lui demanda si il pouvait emprunter un de ses livres, étrangement satisfait de savoir qu’il allait emporter avec lui quelque chose qui lui appartenait, qui appartenait à sa mère, comme un morceau de sa vie. Continuant de le contempler, laissant ses yeux dérivés vers ses jambes encore dénudées, Jamie soupira de contentement, toujours autant étonné de réaliser à quel point il adorait le voir déambuler, curieux, dans son appartement. Un nouveau sourire vint s’afficher sur ses lèvres en l’entendant lui parler de peinture et il ne put réprimer un petit rire gêné, se passant une main dans la nuque. Je suis assez mauvais, mais ça me détend. admit-il un peu embarrassé parce qu’il ne jouait pas les faux modeste. Il pointa du doigt le mur à côté des étagères où on pouvait voir deux de ses réalisations qu’il avait pu faire lors de cours d’initiations avec Charly. Ils sont de moi, ma soeur m’a obligé à les accrocher mais j’ai un peu honte. ajouta-t-il en souriant. Il s‘agissait de deux peintures à l’huile sur toile d’environ 50cm, représentant le Pier de Brighton et une rue de Londres, la nuit. Il avait essayé le mélange de couleurs, le flou de l’impressionnisme en essayant de garder des détails mais il estimait que ça ressemblait surtout à un amas de pâtés disgracieux. Les autres sont bien cachés dans mon bureau et ils ne sont pas beaucoup mieux. il se mit à rire de bon cœur, réalisant qu’il aimait aussi lui faire part de son manque de talent, qu’il lui disait ça avec envie parce que ça faisait aussi parti de lui et qu’il voulait que Maxime voit toutes ses facettes. Il reprit un peu son sérieux quand Maxime lui demanda ce qui l’avait poussé à faire du droit, percevant bien son ton moqueur en parlant de vocation. Le regardant s’asseoir sur le canapé, il croisa les bras en plissant les yeux avec un air faussement vexé. C’est ça, super-héros c’était compliqué donc je me suis dit qu’avocat ça pouvait être bien. commença-t-il en plaisantant avant de sentir une pointe dans son estomac, le ramenant au fait qu’il n’était pas avocat, qu’il n’avait pas pu le devenir. Il laissa ses bras retomber le long de son corps avant de venir le rejoindre sur le canapé, s’asseyant et se laissant tomber sur le dossier, ne pouvant s’empêcher de laisser ses doigts s’enrouler dans ses boucles brunes qu’il aimait tant. Le regard un peu dans le vague, il poursuivit. J’ai eu beaucoup de chance, dans ma vie. Une famille, des amis, la possibilité de faire des études, j’ai jamais eu trop de problèmes, de difficultés. Mais très jeune j’ai aussi rencontré beaucoup de personnes qui, à l’inverse, ont fait face à de nombreuses injustices, à des écarts dans la législation, à des choses difficiles sans jamais avoir personne pour les aider, pour les soutenir, pour les sortir de situations compliquées. Il soupira, continuant de caresser les cheveux de Maxime presque inconsciemment. Alors je sais pas, j’avais envie de trouver un moyen de les défendre, oui. Il tourna sa tête vers lui en souriant. Donc tu as sûrement raison, finalement. Je suis un cliché. finit-il par admettre en laissant ses boucles pour passer son bras autour de l’épaule de Maxime afin de l’attirer contre lui, ses doigts venant ensuite caresser la peau de son bras. Il n’avait pas envie de reparler du fait qu’il n’avait jamais pu utiliser ses études de droit comme il en avait eu réellement envie, du fait qu’il formait maintenant les autres à faire ce que lui aurait rêvé de faire. Parce que c’était quelque chose dont il avait su se contenter jusqu’à présent mais qu’il finissait par regretter dernièrement, même si il se détestait pour ça. Il appuya sa tempe sur le haut de sa tête, laissant de longues secondes s’écouler avant de se pencher pour attraper la télécommande et rallumer le film. Il ressentait une immense sensation de bien-être de l’avoir là, avec lui, contre lui. Si il n’avait pas été prof de droit, il n’aurait pas eu le plaisir de croiser sa route, et c’était déjà quelque chose qui lui permettait de relativiser un peu, de l’apaiser.

Maxime le faisait sourire car il n’arrivait pas à s’empêcher de continuer à faire quelques commentaires jusqu'à la fin du film alors que lui restait plutôt silencieux. Une fois qu'il fût terminé, ils continuèrent de discuter, d’apprendre à se connaître, de se poser des questions sur leurs goûts, sur ce qu’ils aimaient faire, sur leurs mauvaises habitudes, leurs plaisirs coupables, les choses qu’ils détestaient, ce qu’ils pensaient de tels ou tels comportements. Il lui posa des questions sur sa foi, sur ce que ça lui apportait, sur l’enfance qu’il avait eu. Et Jamie lui parla de sa mère, de sa sœur, de son père et il évoqua même l’absence de son frère à qui il ne parlait plus. Il lui raconta des anecdotes sur ses études, de ses moments à l’association, des manifestations qu’il avait pu faire et comment ses connaissances en droit avaient souvent réussies à le sortir de situations compliquées avec la justice ou la police, dévoilant une période de sa vie dont il était fier même si elle faisait de l’ombre à son image de professeur lisse et sérieux qu’il s’efforçait de laisser transparaître au quotidien à la fac. Il lui parla de ses convictions, du fait qu’il était athée mais qu’il respectait les croyances de chacun. Et au bout de ce qui semblait être des heures, Jamie commençait à sentir la fatigue le gagner. Il laissa un silence s’installer doucement et soupira d’aise avant de prendre Maxime dans ses bras puis de se reculer afin de l’embrasser tendrement. On va se coucher ? lui murmura-t-il doucement avant de se lever pour s’étirer les bras, les jambes et ranger les dernières choses qui traînaient. Il se dirigea lentement vers sa chambre, jetant un coup d’œil derrière lui afin de voir si Maxime le suivait puis il se déshabilla pour ne rester qu’en boxer avant de se glisser dans son lit, à moitié assit en posant son dos contre la tête du lit. Il laissa une petite lumière d’appoint allumée et l’observa retirer son t-shirt, se mordant la joue pour faire taire ses envies et son excitation à l’idée qu’il allait venir le rejoindre dans quelques secondes. Il le laissa s’installer à ses côtés puis s’allongea avant de se tourner vers lui, d’attraper sa hanche pour le rapprocher, parce qu’il avait envie de sentir leur peau se toucher, de sentir la chaleur de son corps contre le sien, de sentir leurs souffles se mélanger à chaque respiration. Je suis tellement content que tu restes ici cette nuit… chuchota-t-il avant de venir poser ses lèvres sur les siennes et de le serrer plus fort contre lui, laissant sa langue venir à la rencontre de celle de Maxime, laissant leurs jambes s’entremêler doucement. Si jusqu’à présent il avait adoré l’avoir dans son appartement, l’avoir possédé sur son lit, l’avoir à moitié nu en déambulant dans son salon, l’avoir vu jouir entre ses doigts, il adorait tout autant savoir que Maxime allait passer la nuit dans ses bras, qu’il allait se réveiller et le voir encore au petit matin. C’était grisant, euphorisant et Jamie se sentait bien. Mieux que ces dernières semaines, mieux que ces derniers mois. Avec sa bouche contre la sienne, ses mains sur lui, Jamie se rendait compte à quel point il en avait eu besoin et à quel point il était capable de tout oublier grâce à ça. Il n’avait pas envie de le laisser partir. Parce que lorsque Maxime s’en irait, il allait de nouveau être confronté à la dure réalité. Celle qui l’obligerait à retourner voir sa mère, à compter les secondes entre chacune de ses respirations. Celle qui l’obligerait à retourner à l’université, là où Maxime n’était que son élève. Celle qui l’obligerait à se souvenir que la veille il avait rompu avec Isaiah et qu’il allait devoir récupérer les quelques affaires qu’il avait chez lui. Non. Maintenant, tout de suite, Jamie ne voulait continuer à ne penser qu’à Maxime, qu’à cette nuit, qu’au lendemain matin jusqu’à ce qu’il passe le pas de sa porte. Après, seulement, il arrêterait d’oublier.

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Maxime lança un petit sourire en coin à Jamie alors qu’il l’autorisait à emporter le livre avec lui, se rendant compte que ce geste lui procurait plus de plaisir et de satisfaction encore qu’il ne l’aurait cru. Il avait hâte de le relire dans son lit, de caresser les pages où les yeux de Jamie s’étaient posés avant les siens. Il retourna s’asseoir sur le canapé et commença à observer les tableaux désignés par Jamie comme étant les siens, entrouvrant la bouche. Il n’avait jamais été un très grand fan de peinture, pas assez en tout cas pour pouvoir porter un œil objectif sur ses œuvres, mais il fut une fois de plus choqué de voir qu’il se débrouillait mieux qu’il ne semblait le croire. « Est-ce qu’il y a un seul truc que tu ne sais pas faire ? » Demanda-t-il, sa voix amusé mais l’air blasé. Il se sentait parfois tellement inférieur par rapport à Jamie qu’il se demandait pourquoi il semblait autant l’apprécier. Il se promit d’aller fouiner dans le bureau de Jamie plus tard pour regarder les autres tableaux qu’il avait pu peindre, curieux mais n’osant pas aller les voir maintenant de peur de le mettre mal à l’aise. A la place il l’écouta expliquer ce qui l’avait amené vers le droit, perdant son sourire en voyant qu’il avait touché un point sensible. Il aurait dû s’en douter pourtant, il savait qu’il avait dû abandonner ses études pour s’occuper de sa mère, qu’il devait sûrement être déçu de ne pas avoir réalisé son rêve. Alors il l’écouta sans l’interrompre, se contentant de hocher la tête pour lui montrer qu’il l’écoutait, qu’il comprenait, avant de se laisser attirer vers lui, fermant les yeux pour profiter du contact et du sentiment de sécurité que Jamie lui procurait toujours. Il revint poser sa main sur sa cuisse, un sourire apaisé revenant étirer ses lèvres. « Y a pire comme cliché. » Souffla-t-il tendrement, comme pour tenter de le rassurer, alors que ses doigts commençaient à caresser doucement le tissu de son jogging. Il inspira profondément avant de rouvrir les yeux et de tourner à nouveau la tête vers la télévision au moment où Jamie relança le film.

Maxime ne se souvenait pas de la dernière fois qu’il avait pu avoir une conversation aussi franche et ouverte avec quelqu’un d’autre. Il prenait plaisir à lui raconter tous les détails inutiles sur lui qui lui traversaient l’esprit - comme le fait que sa confiture préférée était la confiture de pêche, qu'il détestait le foot et que son deuxième prénom était Elliott -, et Jamie semblait réellement intéressé, tout comme Maxime pouvait l’être quand le professeur lui rendait la pareille. Il tenta de lui expliquer du mieux qu’il put la façon dont il vivait sa croyance, tout ce que ça pouvait représenter pour lui, avec la certitude de ne pas être jugé. Il rigola en entendant les anecdotes de Jamie et vingt glisser ses doigts dans les siens en l’entendant dire que sa relation avec son frère n’était pas bonne, qu’ils ne se parlaient plus. Il le bombarda de questions quand il lui expliqua que ses connaissances en droit l’avaient régulièrement sorti du pétrin à une certaine époque, ne réussissant pas à imaginer Jamie dans une telle situation. Ce n’était clairement pas l’image qu’il donnait à l’université et Maxime aimait qu’il lui en parle, il avait l’impression d’avoir un avantage sur tous les autres élèves, d’être le seul à connaître le vrai professeur Jefferson. Cette pensée lui procurait plus de plaisir qu’il n’avait envie d’admettre. Il raconta à Jamie toutes les meilleures soirées qu’il avait pu passer, lui avouant qu’il lui était arrivé plus d’une fois de se faire draguer dans des bars de Brighton par des hommes et se montrant honnête sur la façon dont il avait réagi parce qu’il avait la sensation que Jamie ne le jugerait pas, qu’il comprendrait, au moins en partie. Il se garda bien de lui parler de sa rencontre avec Isaiah, autant parce qu’il ne voulait pas lui rappeler son existence que parce qu’il n’aimait pas l’idée que Jamie sache qu’il avait pu tenter quelque chose avec lui. Finalement il bailla au moment où Jamie lui proposa d’aller se coucher, hochant la tête en souriant et en se rappelant qu’il devait se lever tôt le lendemain. Il vérifia qu’il n’avait pas eu de nouvelles de Connor avant de suivre Jamie dans la chambre. Il régla son réveil pour le lendemain et le posa sur la table de chevet avant d’enlever son t-shirt et de venir se glisser sous la couverture et contre Jamie. Il ne put réprimer un sourire en l’entendant avouer qu’il était heureux qu’il reste ici ce soir mais il n’eut pas le temps de répondre pour dire qu’il était content aussi que déjà Jamie était venu s’accaparer ses lèvres. Il glissa sa main dans ses cheveux pour l’empêcher de reculer, sentant une chaleur désormais habituelle naître au creux de ses reins alors qu’il venait caresser sa langue de la sienne, alors que leurs jambes étaient entremêlées. Il recula ses lèvres de quelques centimètres pour reprendre son souffle et vint caresser son visage du bout de son nez, tendrement, délicatement. « Moi aussi. » Finit-il par réussir à admettre dans un souffle avant de revenir chercher ses lèvres, plus doucement, plus calmement. Il pouvait sentir son coeur battre la chamade à l’idée de passer la nuit ici, c’était la première fois qu’il ne rentrait pas chez lui si on oubliait les rares soirées qu’il avait pu passer chez des amis en étant gamin, et c’était intimidant et euphorisant à la fois. « Laisse-moi dormir maintenant, y en a qui se lèvent tôt demain. » Lança-t-il d’un ton moqueur avant de déposer un baiser au coin de ses lèvres et de venir enfouir son visage dans son cou. Il prit une profonde inspiration, profitant de l’odeur de Jamie, de la chaleur de son corps, avant de fermer les yeux.

Il s’était endormi quasiment instantanément après avoir fermé les yeux, trop fatigué pour résister à l’appel du sommeil plus longtemps. Le bruit du réveil sur son téléphone l’en tira bien trop tôt à son goût et il grogna contre la peau de Jamie avant de rouler sur le flanc pour tendre le bras et pouvoir attraper son téléphone. Il éteignit l’alarme et le laissa retomber sur la table chevet avant de revenir se blottir contre Jamie. Il pourrait se presser sur le chemin de la maison, il n’avait pas encore envie de se lever. Le fait de se réveiller ici, dans les bras de Jamie, lui paraissait surréaliste et à la lumière du jour il avait du mal à croire qu’il ai osé le faire. Mais il lui suffisait de revenir se coller contre lui pour se souvenir de ce qui l’avait convaincu de rester. Il referma les yeux et laissa sa main glisser le long du torse de Jamie, ne réussissant pas à se sentir coupable à l’idée de le tirer à son tour du sommeil. Il déposa ses lèvres dans son cou, mordillant gentiment sa peau, avant de venir glisser sa jambe entre les siennes. « C’est comme ça que tu voulais que je te réveille ? » Souffla-t-il doucement d’un ton moqueur alors qu’il laissait ses lèvres remonter le long de la mâchoire de Jamie pour venir chercher ses lèvres. Il rapprocha son bassin du sien, à la recherche de contact. Il n’aimait généralement pas se réveiller en étant dur mais aujourd’hui c’était différent, aujourd’hui Jamie était là. « Je crois que j’ai rêvé de toi... » Admit-il d’une voix amusée avant de baisser les yeux vers son caleçon, comme pour s’assurer que Jamie comprendrait de quoi il était en train de parler. « Tu veux que je te laisse dormir ? » Demanda-t-il, une provocation malicieuse dans la voix, alors qu’il commençait à vraiment se réveiller.