heaven in hiding (jamie)

Appréhendant malgré lui le retour de Maxime à une réalité moins passionnée, il le laissa enfouir son visage dans son cou lorsqu’il lui demanda comment il se sentait, laissant sa main se poser à l’arrière de sa tête pour caresser ses boucles tendrement. Jamie l’entendit souffler que ça allait mais il était intimement persuadé qu’il n’y avait pas que ça. Tu es sûr ? murmura-t-il en posa sa tempe dans ses cheveux, descendant sa main dans sa nuque pour la presser doucement entre ses doigts, comme pour l’encourager à dire ce qu’il avait besoin d’exprimer. Jamie imaginait bien ce qu’il pouvait ressentir, parce que même si il avait toujours su qu’il aimait les hommes, sa première fois avait été un amoncellement de questionnements, de doutes. Globalement, ça ne s’était pas très bien passé parce que son partenaire, beaucoup plus expérimenté, n’avait pas su le laisser parler, n’avait pas su prendre en compte sa jeunesse, son inexpérience. Il espérait seulement que si Maxime avait des choses à dire, il trouverait le courage de lui en toucher quelques mots afin qu’il puisse tout simplement mieux vivre avec, qu’il puisse s’accepter entièrement, parce que Jamie savait qu’en mettant des mots sur ce qu’on ressentait, on appréhendait toujours mieux la réalité. Alors il le laissa passer une main sur son torse, soupirant d’aise à ce contact si simple, et entendit Maxime hésiter avant qu’il finisse par simplement lui préciser qu’il avait encore un peu mal. Peut-être qu’il réfléchissait trop ? Peut-être que finalement, Maxime n’arrivait juste pas à se défaire de la douleur qu’il avait pu éprouver et même si Jamie était conscient que cette douleur avait été oubliée par le plaisir pendant leur moment, il savait aussi que maintenant elle devait se raviver. Il l’enlaça de son bras libre, l’autre lui servant d’appui, pour le serrer contre lui. Ça va passer, promis... Il aurait aimé lui enlever la douleur, il aurait aimé lui redonner du plaisir pour qu’il se souvienne avec quoi elle avait été mélangée encore quelque seconde plus tôt, il aurait aimé pouvoir lui dire que la prochaine fois ça irait mieux, mais il savait que la prochaine fois, il aurait encore un peu mal. Et par-dessus tout le reste, la chose que Jamie souhaitait, c’était justement qu’il y en ait d’autres, des fois. Parce que maintenant qu’il avait goûté à Maxime, il voulait recommencer, pour être le premier, le second, le troisième et peut-être même le seul à jamais le toucher. En cet instant, il avait le sentiment profondément égoïste de vouloir le garder pour lui, de ne le laisser se divulguer à personne d’autre pour que jamais il n’ait envie d’aller ailleurs que dans ses bras. Mais cet égoïsme puéril, il le laissait seulement dans un petit coin de son esprit, parce qu’il préférait largement que Maxime s’ouvre, qu’il s’accepte, qu’il se découvre, qu’il apprenne à s’aimer et à laisser les autres l’aimer pour qui il était réellement. Il resserrait son étreinte rassurante, réconfortante, il avait envie de s’excuser pour le mal qu’il ressentait mais savait que ça ne servait à rien et il ne voulait pas le faire culpabiliser de lui avoir avoué. Puis il l’entendit souffler un nouvel aveu contre sa peau, lui nouant imperceptiblement l’estomac parce qu’il évoquait sa mère et que ça le ramenait aussi un peu vers le sienne. Il déposa ses lèvres sur le haut de son crâne avant de desserrer son étreinte et de le laisser se relever vers lui en frottant ses yeux. Est-ce qu’il pleurait ? Un élan de compassion et d’envie de le protéger toujours plus s’empara de Jamie qui posa une main sur sa joue. C’est pas stupide du tout… commença-t-il avant de poursuivre. Mais je suis certain que ta mère aurait surtout été fière de voir à quel point tu prends conscience de qui tu es… lui dit-il simplement, avec sourire doux aux lèvres. Je ne sais pas qui elle était, mais aucun parent ne devrait avoir honte de ça. il se pencha pour l’embrasser brièvement. Et tu ne devrais pas avoir honte de ça, toi non plus. Parce que ce qu’il vient de se passer, ce qu’on a fait, c’était juste toi, moi et nos envies. Il plongea ses yeux dans les siens avec intensité, parce qu’il avait besoin qu’il comprenne à quel point ce qu’il disait était vrai. Des envies normales. Parce que tu es normal, Maxime. il insista sur le mot, parce que c’était la base de tout. Être conscient que ses préférences pour les personnes du même sexe n’avait rien d’étrange, n’avait rien de contre-nature, qu’elles étaient juste présentes et qu’il fallait simplement se laisser la possibilité d’admettre qu’il n’y avait rien d’anormal dans tout ça. Parce que c’était le cas. Il se souvenait des mots de sa propre mère, à l’adolescence. "Ce n’est pas important de qui tu tombes amoureux, Jamie. Ce qui est important, c’est d’aimer qui tu es et de savoir qu’on t’aime pour ça aussi, parce que tu es juste toi, un garçon normal. Et moi, je t'aime." Elle lui manquait tellement. Tellement. Parce que même si elle était toujours présente, physiquement, elle n’avait plus la possibilité de lui parler, de le rassurer, d’être sa mère tout simplement. Et quelle mère parfaite elle avait su être toute sa vie, et comme il lui rendait si mal ces derniers mois… Une vague d’émotion le submergea subitement et il préféra serrer de nouveau Maxime contre lui pour se réconforter tout seul, pour sentir sa peau sous ses doigts, laissant ce contact le ramener à eux, lui rappeler que ce n’était pas lui qui était en proie aux doutes et qu’il devait rester concentré sur Maxime. Il inspira profondément, expira par le nez en fermant les yeux. Voilà. Est-ce que tu te sens mieux ? Parce que si t’as besoin de parler, de me dire tout ce que tu as sur le cœur, je peux tout entendre. En disant ça, il pensait peut-être que Maxime avait d’autre chose à dire, des choses plus difficilement avouable, d’autres peurs ou des regrets. Et il espérait secrètement qu'en le faisant parler, n'allait pas le fuir parce qu'en réussissant à s'exprimer Jamie pourrait continuer de le rassurer et l'empêcher de partir. Parce que sans arrêt, cette peur qu'il lui échappe ne le quittait pas. Pour autant il ne voulait pas qu'il se sente forcer de mettre des mots si il n'en avait pas envie. Sinon, on peut se lever. Il déposa ses lèvres sur son épaule délicatement. J'ai dit que je t'apprendrai le piano et on a toute la journée devant nous. ajouta-t-il en souriant contre sa peau. Parce qu'il comptait bien le garder avec lui jusqu'à ce soir, jusqu'à demain même.

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Maxime lança un petit sourire triste à Jamie en l’entendant dire que ce n’était pas stupide, parce qu’il le savait et qu’à la fois il avait désespérément envie de le croire pour de vrai. Il baissa les yeux quand il poursuivit, il avait envie de lui dire qu’il ne connaissait pas sa mère, qu’il ne pouvait rien lui affirmer de tel, jusqu’au moment où il se souvint que lui non plus ne pouvait être sûr de rien, qu’il ne saurait probablement jamais réellement comment elle aurait réagi. Il ressentit un mélange de tristesse et de soulagement à cette pensée, parce qu’il avait besoin de cette image parfaite de mère qu’il s’était construit au fil et des années mais aussi parce qu’il savait que ce ne serait toujours que ça : une image. Il se laissa embrasser, sentant à nouveau une chaleur l’envahir de la tête aux pieds alors que Jamie lui disait qu’il n’avait pas à avoir honte de ce qu’ils avaient fait, qu’ils en avaient eu envie et qu’il n’y avait rien de répréhensible à ça, rien d’anormal. Maxime se demandait parfois s’il réalisait l’effet que tous les mots qu’il prononçait pouvait avoir sur lui. Est-ce qu’il se rendait compte à quel point Maxime avait eu besoin d’entendre ça ? À quel point il allait chérir ce moment pendant longtemps ? Et lui l’avait dit avec tant de naturel, comme si c’était l’évidence même, que Maxime avait aussitôt envie de le croire, de se laisser convaincre. Il aurait aimé que ce soit aussi facile mais la confiance qu’il avait su lui inspirer ne dura que quelques secondes, comme toujours, laissant place au doute et à la honte. Il avait envie de lui dire exactement ce qu’il ressentait, de parler jusqu’à ce que toutes ses craintes n’aient plus aucun sens et qu’il puisse passer à autre chose, mais il ne savait pas comment les exprimer. Il laissa sa main remonter jusqu’à la nuque de Jamie, venant caresser son visage à l’aide de la pointe de son nez, comme pour lui prouver qu’il n’était pas en train d’essayer de le repousser ou de l’éloigner de lui. Il ne savait juste pas comment exprimer toutes les émotions contradictoires qui l’avaient submergé. Il aurait aimé pouvoir expliquer justement à quel point il avait peur, d’avoir détesté et d’avoir aimé ça. A quel point il se détestait et à quel point il avait envie de recommencer. Mais il n’avait pas envie que ses mots soient maladroits, qu’ils le blessent inutilement, qu’ils expriment mal ce qu’il ressentait réellement parce qu’au fond il ne comprenait pas lui-même ce qu’il ressentait. La seule chose dont il était certain c’était que ça lui faisait du bien d’être avec Jamie. « Je sais. » Finit-il par souffler avant de s’éclaircir rapidement la gorge. Il avait pu entendre l’émotion dans sa voix et il ne voulait pas que ça encourage Jamie à le pousser à la confidence, il pensait avoir seulement besoin d’un peu de temps à lui pour assimiler tout ça, pour se faire à la personne qu’il avait l’impression d’être devenu. « Ça va mieux, vraiment, il me faut juste encore un peu de temps. » Expliqua-t-il sincèrement parce qu’il ne voyait pas comment il aurait pu cacher ça à Jamie mais surtout parce qu’il avait envie de se montrer honnête avec lui. Son sourire se fit plus naturel en entendant sa proposition, parce qu’il avait l’impression d’avoir besoin d’exactement ça, d’une distraction, et que sentir ses lèvres glisser sur sa peau lui procurait encore un plaisir indéniable. « Vraiment ? Tu vas pas me jeter dehors maintenant que t’as eu ce que tu voulais ? » Plaisanta-t-il parce qu’il ressentait le besoin de détendre l’atmosphère, de penser à autre chose, de rendre leur relation naturelle et évidente comme avant et qu’il sentait bien qu’il ne pourrait pas y arriver sans ça. Il le força gentiment à reculer son visage pour revenir l’embrasser, tendrement, comme pour tenter de lui exprimer la gratitude qu’il ressentait et qu’il ne savait pas expliquer autrement. Il vingt glisser l’une de ses jambes entre les siennes et pivota sur le matelas pour venir s’allonger sur lui, regrettant quasiment instantanément son mouvement en sentant la douleur revenir. Il recula légèrement ses lèvres et serra les dents, prenant quelques secondes avant de revenir glisser ses lèvres sur les siennes. « Je veux bien que tu m’apprennes. » Reprit-il d’un ton un peu plus sérieux. « Tu vas avoir besoin de toute ta patience habituelle je crois. » Ajouta-t-il d’un ton taquin avant de laisser sa langue glisser doucement le long de sa mâchoire et de se redresser tranquillement, faisant tout son possible pour minimiser la douleur qu’il pouvait ressentir. Il finit par se relever complètement, descendre du lit et aller renfiler son caleçon. L’espace d’une seconde il hésita à se rhabiller complètement mais il aimait l’idée de se promener à moitié nu chez Jamie alors il décida de rester en caleçon avant de retourner dans le salon sans l’attendre. Il n’avait pas eu le temps de vraiment regarder tout à l’heure et il était curieux. Il se dirigea directement vers son étagère de livres, laissant son index caresser leurs tranches sans un mot, essayant de déchiffrer le mystère qu’était Jamie à travers ses goûts littéraires. Il tourna la tête vers lui en l’entendait arriver dans la pièce. « Je vais pouvoir voir si t’es plus intéressant quand tu enseignes le piano que le droit pénal. » Le taquina-t-il avant de se mordiller la lèvre et de revenir vers lui. Il se sentait déjà tellement à l’aise qu’il avait du mal à croire qu’il mettait les pieds dans l’appartement de Jamie pour la première fois.

Dès qu’il entendu Maxime lui dire qu’il savait, qu’il était conscient qu’il pouvait tout lui dire, Jamie su qu’il n’allait pas le faire. Pour autant, il n’avait pas envie de le forcer parce qu’il se persuadait qu’un jour il serait prêt, juste pas aujourd’hui. Tout ce que Jamie espérait, c’était qu’il ne le fuit pas, qu’il ne se relève pas pour lui dire qu’il préférait partir, pour lui dire que non, ils n’avaient pas toute la journée et qu’il s’échappe, l’abandonne. Il le laissa lui préciser qu’il avait juste besoin de temps et Jamie le serra un peu plus fort contre lui, comme pour lui faire comprendre qu’il comprenait, sans pour autant réussir à oublier sa légère appréhension. Mais en l’entendant le taquiner, lui demander en souriant si il ne comptait pas le jeter dehors maintenant qu’il l’avait eu tout entier avant de l’embrasser avec toute la tendresse dont il était capable, Jamie oublia ses craintes, parce qu’il comprit que Maxime n’allait pas s’en aller, du moins pas pour l’instant. J’ai pas encore eu tout ce que je voulais. murmura-t-il entre ses lèvres en se décidant malgré tout qu’il préférait se contenter du fait qu’il semblait déjà un peu plus détendu et qu’il glissait sa jambe entre les siennes pour venir le faire basculer sur le dos afin d’être au-dessus de lui. Il passa la plat de ses mains dans son dos, les glissant du creux de ses rein jusqu’à ses omoplates, soupirant d’aise en gardant ses yeux fermés quand il recula son visage brièvement avant d’accueillir à nouveau ses lèvres. Il sentait déjà son excitation remonter malgré son récent orgasme, réalisant à quel point il avait la capacité si facile de le rendre dingue, alors que Maxime lui disait qu’il était partant pour une leçon de piano mais qu’il allait devoir faire preuve de patience, faisant glisser sa langue sur sa mâchoire. Je vais faire de mon mieux. répondit-il en souriant à sa taquinerie tout en sachant parfaitement qu’il saurait faire preuve de bien plus de patience en essayant de lui apprendre à jouer plutôt qu’en essayant de s’empêcher de le toucher encore, surtout quand il était sur lui comme ça.  Il aurait finalement préféré le garder nu contre lui, parce que sentir leur peau se toucher était quelque chose qu’il avait tellement attendu qu’il aurait pu se contenter de ce contact toute la journée. Mais Maxime se relevait doucement et Jamie laissa sa main glisser sur son épaule puis sur sa joue jusqu’à ce qu’il soit trop loin pour pouvoir le toucher. Il se redressa sur les coudes afin de l’observer se rhabiller et haussa un sourcil amusé en remarquant que Maxime quittait sa chambre n’étant vêtu que de son simple sous-vêtement. Une fois qu’il fut suffisamment éloigné, Jamie poussa un soupir et se laissa retomber sur le lit, mettant ses mains devant son visage en soufflant. Maxime était toujours là, il venait d’être en lui et il n’était pas parti en courant, ne l’avait pas rejeté, maintenant il allait lui apprendre le piano et il vagabondait dans son appartement à moitié nu… Comment est-ce qu’ils avaient pu passer d’une animosité et d’une incompréhension commune vers quelque chose d’aussi naturel, d’aussi euphorisant, en l’espace de quelques semaines ? Il se revoyait encore en train de l’observer lors des premiers cours parce qu’il l’avait immédiatement trouvé attirant même s’il était désagréable et que son attitude le rendait curieux. Il se revoyait en train de lui faire la morale sur son insolence et son comportement, en train de se retenir de trop l’effleurer pendant leur deuxième session, en train de l’embrasser ce fameux samedi. C’était la semaine dernière. Et ils en étaient arrivés à ce stade maintenant, parce que ce simple baiser avait fait naître en eux un désir ayant besoin d’être assouvi. Et même si aujourd’hui, il l'avait été, assouvi, pour autant Jamie était conscient qu’il en voudrait encore. Il retira ses mains en soupirant, ce n’était pas le moment pour commencer à fantasmer de nouveau. Il se redressa, enfila son boxer et son jogging avant de prendre le temps de ranger lubrifiants et préservatifs dans sa table de chevet, bien incapable de ne pas se remémorer qu’il le pénétrait quelques minutes plus tôt. Il ferma le tiroir un peu plus fort que prévu alors qu’il se hurlait Stop dans sa tête, puis alla jeter dans la poubelle de sa salle de bain le morceau de latex noué qui jonchait au pied de son lit. Il en profita pour se passer un peu d’eau sur le visage avant de sortir pour retrouver Maxime dans le salon, à côté de sa bibliothèque, ayant encore du mal à se remettre de le voir déambuler si naturellement dans son appartement. Il semblait curieux, captivé par tout ce qu’il voyait et Jamie ne put réprimer un sourire satisfait tant il aimait l’idée que Maxime s’intéresse à ses livres, à ce qu’il pouvait aimer. Il lui prit la main quand il arriva à sa hauteur en le taquinant et il leva les yeux au ciel. Je croyais que j’avais réussi à rendre les cours de droit intéressant ? lui répondit-il en plissant les yeux, faussement vexé. Il l’attira contre lui en glissant ses doigts dans ses boucles, ne lâchant pas sa main. Faites attention à ne pas trop m’agacer, Monsieur Holmes, je pourrai perdre patience un peu plus vite que prévu. Chuchota-t-il en s’approchant de ses lèvres avant de s’en emparer, laissant sa langue vagabonder brièvement à la recherche de celle de Maxime, puis de se reculer, un petit sourire malicieux venant s’afficher sur son visage. Se détournant de lui, il s’approcha du clavier qui se trouvait contre un mur et s’installa sur le petit banc. Viens là. lui dit-il en tapotant de sa main le petit espace qui se trouvait à côté de lui. Je vais te jouer quelque chose, tu me diras ce que t’en penses. poursuivit-il en s’approchant un peu plus du clavier pour l’allumer alors que Maxime s'installait à ses côtés. C’est pas du jazz, promis. dit-il en le poussant légèrement avec son épaule, taquin. Il inspira puis entama le morceau « Experience » de Ludovico Enaudi, essayant de se focaliser sur la musique, d’y apporter l’intensité et l’émotion nécessaire, se laissant envahir progressivement par les souvenirs que ça lui apportait. Il s’arrêta au bout d’environ deux minutes car sentir la cuisse de Maxime contre la sienne, le sentir bouger quelques fois tout en sachant qu’il était à moitié nu l’avait déconcentré bien trop facilement. Les mains toujours posées sur le clavier il tourna sa tête vers lui. Comment est-ce que je suis sensé faire preuve de patience et de retenue alors que t’es collé à moi, quasiment nu ? dit-il avec un sourire aux lèvres, avant de poser sa main sur son genou. Il recommença à pianoter avec moins d’intensité, se rendant compte à quel point il était soudain ému de lui partager quelque chose d'aussi intime. C’est le dernier morceau que j’ai joué au piano avec ma mère… avoua-t-il, le regard un peu dans la vague face à cette soudaine nostalgie. Elle jouait du violon, dans un orchestre. C’est pour ça que j’ai appris le piano, pour pouvoir jouer des choses qu’elle aimait, avec elle. Il s’aperçu qu’il en parlait au passé et son cœur se serra, parce que même si elle était toujours là, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Maintenant elle ne peut plus jouer. Il soupira en s’arrêtant d’appuyer sur les touches et de poser ses mains sur ses jambes, les regardant. Elle ne peut plus faire grand-chose… il s’éclaircit la gorge, se rendant compte que sa voix s’était à moitié cassée en disant ces derniers mots et se redressa un peu. Désolé, il eut un petit rire sans joie et se passa une main sur la nuque. La musique ça me rend toujours un peu sentimental. il posa sa tête contre la sienne. Si tu aimes le morceau, on peut l’apprendre, il est pas très difficile.

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« J’ai dit intéressant ? » Il fit mine de réfléchir, de ne pas se souvenir, ne réussissant pas tout à fait à dissimuler son sourire amusé. « Je voulais dire plus supportable. » Le taquina-t-il alors qu’il se laissait entraîner vers lui, toujours surpris de la satisfaction qu’il tirait de la sensation des doigts de Jamie dans ses cheveux, de ses lèvres sur les siennes. S’il aimait toujours l’entendre l’appeler Maxime, le fait qu’il ait choisi de l’appeler par son nom avait provoqué une excitation toute particulière en lui, parce que ça lui rappelait tout ce qu’il s’était passé entre eux depuis la dernière fois qu’il l’avait appelé « Monsieur Holmes » de manière sérieuse. Il lâcha doucement sa main en le voyant se diriger vers le banc devant le clavier, passant sa langue sur ses lèvres et essayant de ne pas laisser l’envie qu’il ressentait déjà à nouveau pour lui le submerger. Il avait besoin d’un peu de repos et il savait que ce serait sûrement aussi le cas de Jamie. Il lui lança un petit sourire en coin alors qu’il venait s’asseoir à ses côtés, laissant volontairement sa cuisse toucher celle de Jamie alors qu’il relevait les yeux vers lui. « Me voilà rassuré. » Commenta-t-il d’un ton moqueur en entendant Jamie expliquer qu'il ne comptait pas lui jouer un morceau de jazz, parce que la vérité c’était qu’il aurait aimé l’entendre jouer n’importe quoi, qu’il aimait déjà simplement le fait qu’il prenne le temps de lui faire partager l’une de ses passions. Il joignit ses deux mains et les posa entre ses jambes comme pour se forcer à ne pas le déranger en venant le toucher pendant qu’il jouait, se laissant quasiment aussitôt happé par la mélodie que Jamie avait choisie. Il laissa ses yeux descendre jusqu'à ses mains, les regardant à l’œuvre et ne réussissant pas à s’empêcher de trouver ça érotique malgré toutes les autres émotions que les notes provoquaient en lui. Savoir qu’il y a moins de cinq minutes ces mêmes doigts avaient été sur lui n’aidait pas et il se rendit compte qu’il s’était malgré lui perdu dans ses pensées quand Jamie arrêta de jouer. Il releva aussitôt les yeux vers lui, pourquoi est-ce qu’il s’arrêtait ? Il se mordilla la lèvre en entendant sa justification, un peu fier malgré lui. Il écarta pourtant légèrement sa cuisse de la sienne, se contentant de la frôler de temps en temps. Son sourire se fit plus triste quand il l’entendit parler de sa mère, lui expliquer que c’était le dernier morceau qu’ils avaient pu jouer ensemble. Son cœur se serra à cette pensée parce qu’il pouvait voir à quel point ça affectait Jamie. Il avait envie de le prendre dans ses bras et de faire disparaître toute la douleur qu’il ressentait, il avait envie de le revoir sourire parce que c’était dans ces moments là que ses propres craintes et ses propres appréhensions disparaissaient. Il posa à son tour sa main sur son genou, caressant le tissu de son jogging à l’aide de son pouce, doucement, juste pour lui faire comprendre qu’il était là, qu’il entendait, qu’il comprenait, ou tout du moins qu’il essayait. Il le laissa finir d’expliquer et lui lança un petit sourire qu’il voulait rassurant en le voyant passer sa main dans sa nuque, comme s’il était gêné de s’être confié à lui. « T’excuses pas, j’aime que tu me parles d’elle. » Parce qu’il avait l’impression d’être encore plus proche de lui quand il le faisait, parce que ça lui donnait encore plus envie de la connaître. Quelqu’un qui avait élevé quelqu’un d’aussi extraordinaire que Jamie devait valoir la peine d’être connue, et même si ça le rendait un peu triste de savoir qu’il n’en aurait peut-être jamais l’occasion il avait l’impression d’apprendre à la connaître à travers les yeux de Jamie et c’était déjà quelque chose en soi. « J’aimerais bien que tu me l’apprennes. » Confirma-t-il, un petit sourire au coin des lèvres alors qu’il venait l’embrasser doucement, tendrement. Il se rendait bien compte que Jamie n’avait pas choisi le morceau au hasard et l’idée de partager ça avec lui le rendait plus heureux qu’il n’aurait été capable de l’admettre. Il écarta ses lèvres et lui lança un petit sourire malicieux avant de s’écarter un peu plus et de venir poser sa main droite sur le clavier, attendant les instructions de Jamie, attendant qu’il le guide pour savoir comment faire. « Je suis sûr que c’est pas très difficile pour toi, mais rappelle-toi que j’ai jamais mis les doigts sur un piano avant aujourd’hui. T’as pas le droit de m’en vouloir si je massacre le morceau. » Le prévint-il d’un ton volontairement taquin, parce qu’il voulait détendre un peu l’atmosphère et ne pas laisser Jamie s’enfermer dans la tristesse qu’il semblait ressentir en repensant à sa mère. Il savait aussi qu’il allait faire tous les efforts du monde pour jouer le mieux possible, qu’il allait rester concentré contrairement à certaines occasions lors de leurs cours particuliers, parce qu’il pouvait voir à quel point ça lui tenait à cœur et que du coup ça lui tenait à cœur à lui aussi. Il laissa Jamie lui expliquer quoi faire, quand le faire, trouvant plus rapidement qu’il ne l’aurait cru ses marques sur le clavier. Il avait commencé par jouer juste la mélodie de la main droite parce que Jamie lui avait expliqué que ce serait plus facile, puis il avait joué le début du morceau de la main gauche séparément. Ses connaissances en guitare l’aidaient à trouver les accords plus facilement et ce ne fut qu’au moment de jouer les deux mains ensemble qu’il commença à ressentir une véritable difficulté. Il savait qu’il avait une plutôt bonne coordination et que ça l’aidait, mais il aurait aimé mieux s’en sortir, il aurait voulu le jouer parfaitement pour que Jamie soit fier de lui. Il finit par retirer ses doigts du clavier pour faire craquer ses phalanges et s’étirer, s’accordant une petite pause. « Tu te rends compte que maintenant que je sais que tu as un clavier je vais passer ma vie ici ? » Encore ce même ton taquin, même s’il se demandait s’il n’y avait pas un fond de vérité. Il se sentait bien ici, Jamie à ses côtés, la chaleur de son corps et le son de sa voix le berçant et réussissant à lui faire croire qu’il était parfaitement en sécurité, qu’il ne pourrait jamais rien lui arriver de mal tant qu’il serait là. « Tu vas regretter de m’avoir invité. » Ajouta-t-il avant de venir le repousser gentiment de l’épaule à son tour, se demandant soudainement comment il allait pouvoir supporter de retourner chez lui. Peut-être que ce n’était pas une si bonne chose que ça qu’il se sente aussi à l’aise ici. Il perdit son sourire l’espace de quelques secondes avant de relever les yeux vers Jamie. « J’ai pas encore eu l’occasion de te demander. » Lança-t-il d’un ton beaucoup plus sérieux, parce qu’il était en train de réaliser qu’avoir quelqu’un chez lui n’était peut-être pas ce dont Jamie avait rêvé vu les circonstances, même s’il avait l’air content qu’il soit là. « Comment ça s’est passé hier ? » Il n’osait plus prononcer le prénom d’Isaiah, parce qu’il avait peur que le sujet soit subitement devenu encore plus sensible.

Même si ce morceau l'avait rendu triste, nostalgique, il avait aimé le partager avec Maxime, parce que ça lui permettait de lui en dire plus sur lui, de partager des choses de sa vie, ça le rendait encore plus proche. Et alors qu'il était pourtant assez discret sur ce sujet, qu'il ne parlait pas vraiment souvent de sa mère, il avait envie de se livrer à lui. Peut-être parce qu'il savait que sa mère à lui n'était plus là, qu'il avait le sentiment qu'il était possible que Maxime comprenne un peu sa douleur, ce sentiment d'impuissance qu'il ressentait tous les jours. Malgré tout, il trouvait ça aussi idiot et égoïste de sa part de mentionner sa mère alors que lui n'en avait plus et il culpabilisa un peu. Mais le jeune homme à ses côtés lui disait l'inverse, il lui disait qu'il aimait entendre parler d'elle et Jamie ressentit toute l'affection qu'il pouvait lui porter lorsqu'il accepta d'apprendre cette chanson avant de l'embrasser tendrement. Il laissa échapper un léger soupir lorsque ses lèvres trouvèrent les siennes, comme si c'était exactement ce dont il avait besoin pour se sentir mieux. L'idée d'apprendre le piano à Maxime lui plaisait beaucoup et celle de commencer par un morceau qui avait autant de sens pour lui, encore plus. Il le laissa s'approcher du clavier et poser une main dessus, Jamie ne pouvant s'empêcher de penser à nouveau qu'il avait des mains de musiciens, qu'il avait envie de les embrasser, d'entrelacer ses doigts dans les siens. Je t'en voudrais pas. le rassura-t-il d'abord Enfin, pas trop. conclut-il en le taquinant même si il était persuadé qu'il allait s'en sortir, tout simplement parce qu'il avait envie de savoir jouer et que rien que ça, ça suffisait à ce qu'il fasse de son mieux. Il commença par lui apprendre la première main, puis la deuxième, en lui montrant l'exemple et en essayant de le conseiller au mieux sur les placements, sur l'intensité des notes. Jamie appréciait le fait que Maxime apprenne vite, qu'il soit totalement focalisé sur l'instant jusqu'à ce qu'il ait même l'impression qu'il oubliait sa présence quand il jouait. Et l'entendre jouer sur son clavier alors qu'il était à ses côtés emplissait Jamie d'un sentiment de satisfaction qu'il n'essayait même pas de dissimuler, le regardant avec des yeux adorateurs et un sourire aux lèvres. Plusieurs fois il eut envie de lui embrasser la joue, de mordiller son cou pour le déranger mais il s'était abstenu, car il voyait à quel point Maxime faisait des efforts pour assimiler rapidement. Je suis épaté. Je m'attendais à pire que ça. dit-il sur un ton exagérément étonné alors qu'ils avaient déjà bien avancé dans le morceau, ne sachant pas tellement combien de temps s'était écoulé. Maxime s'étira les bras en lui disant qu'il allait passer son temps ici pour jouer du piano. Je suis ravi de savoir que tu viendrais ici juste à cause de mon clavier. répondit-il en feignant d'être vexé. Je vais te donner un double des clefs, tu n'auras qu'à venir quand je serai pas là. ajouta-t-il en blaguant, souriant à l'idée d'un Maxime chez lui, sans lui, et bizarrement l'idée lui plaisait bien plus qu'il n'osait se l'avouer, comme si le fait qu'il soit ailleurs tout en sachant que le jeune homme passait du temps dans son appartement rendrait toute cette relation beaucoup plus réelle qu'elle ne l'était. Tu crois ? le questionna-t-il quand il entendit Maxime lui dire qu'il allait regretter son invitation. Parce que j'en doute vraiment. dit-il ensuite sincèrement, parce que maintenant qu'il l'avait vu chez lui, il aurait adoré le voir encore, le laisser venir des soirs, des journées, des week-end entier, juste pour l'avoir uniquement pour lui. Enfin, oui, c'est sûr que je vais regretter si tu passes tout ton temps à jouer du piano. finit-il par poursuivre sur un ton faussement fâché avant de lui sourire malicieusement. Il laissa glisser le bout de ses doigts le long de sa colonne vertébrale, simplement parce qu'il avait besoin de sentir sa peau, parce que ce contact était devenu essentiel, et il observa Maxime perdre un peu son sourire au moment où il le regardait. Est-ce qu'il avait vraiment cru qu'il allait regretter de le voir ici pour jouer de la musique ? Il haussa des sourcils interrogateurs quand il l'entendit reprendre un ton sérieux avant qu'il lui demande comment s'était passée la veille. Il laissa retombée sa main le long de son corps en perdant également son enjouement, prenant conscience qu'il n'avait plus pensé à Isaiah depuis le moment où Maxime était entré chez lui et culpabilisant énormément à cette réalisation. Il haussa les épaules, essayant de prendre un air détaché, parce qu'il n'avait pas vraiment envie de parler de son... de son "ex" avec Maxime. Ça a été. commença-t-il avant de se lever pour se dégourdir les jambes, pour s'éloigner, puis de se diriger vers la cuisine. Il n'avait encore jamais pensé à Isaiah comme de son ex petit-ami, parce qu'il avait à peine eu le temps de digérer la soirée d'hier qu'aujourd'hui avait déjà commencé, avec son lot de questionnements dirigés quasi-intégralement vers Maxime. Maintenant qu'il l'avait ramené à cette réalité, Jamie se renfrogna un peu, parce qu'il s'en voulait encore énormément d'avoir été en grande partie la cause de cette rupture, malgré les infidélités d'Isaiah. Il ouvrit le placard pour en sortir deux verres avant de les remplir d'eau fraiche. Tiens, si tu as soif. Il regarda en direction de Maxime qui s'était tourné vers lui et ne put se résigner à le laisser dans l'inconnu, dans l'ignorance, parce qu'il comprenait qu'il pouvait avoir besoin de savoir de quoi ils avaient échanger, de comment il pouvait se sentir. Après avoir bu une grande gorgée d'eau, il poussa un long soupir. Ça ne s'est pas passé comme j'imaginais, en fait. C'est lui qui a commencé à me dire qu'il n'avait pas été totalement honnête, qu'il voyait quelqu'un d'autre, depuis quelques semaines. il haussa de nouveau les épaules, fataliste. J'y suis pas pour rien, j'avais pas été très... présent, depuis plusieurs mois. il ne s’épancha pas sur les raisons, préférant lui épargner ses mauvais agissements, son manque de considération, sa fuite. Et puis je lui ai parlé de toi. Je lui ai dit que je pouvais pas faire comme si rien ne s'était passé, que je pouvais pas rester avec lui alors que je passais mon temps à penser à quelqu'un d'autre. il lui sourit tristement face à cet aveu, parce que c'était la vérité, entièrement. Mais pour autant, il ne voulait pas que Maxime culpabilise, qu'il pense que leur rupture était sa faute. Pour être honnête, ça n'allait pas depuis un moment. Et oui, c'est difficile, ça faisait quasiment un an. il ressentit un pincement au coeur en repensant à leur relation, à Isaiah, à sa façon qu'il avait eu de lui faire oublier ses mauvais jours, au début, et à sa façon tellement triste qu'il avait eu de lui avouer tout ça, hier, à quel point il semblait désolé, peiné. Mais c'était nécessaire, j'aurais dû le faire avant, j'ai laissé couler en pensant que c'est lui qui me quitterait, quand il en aurait marre. Il détourna les yeux, un peu honteux de lui expliquer ses mauvais côtés, de lui montrer à quel point il était lâche. Tu dois pas me trouver très courageux. dit-il sur un ton maussade, se dégoûtant toujours de lui-même d'avoir manqué de courage, d'avoir été si négligent, d'avoir fauté, d'avoir causé tout ça.

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À plusieurs reprises Maxime ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel en entendant les commentaires de Jamie, un petit sourire au coin des lèvres. Ça l’amusait de le voir faire semblant d’être vexé à l’idée qu’il ne vienne que pour le piano et il ne prit pas la peine de le rassurer sur le fait que ce ne serait probablement pas la seule raison de ses visites. Il y avait d’autres choses encore plus intéressantes ici et ses yeux se baissèrent presque inconsciemment sur ses lèvres. L’idée que Jamie puisse lui donner un double des clés, même s’il l’avait clairement dit sur le ton de la plaisanterie, lui plaisait et il se demandait si c’était normal de si facilement s’imaginer venir ici pour l’attendre, pour traîner chez lui au lieu d’être dans sa propre maison. Et encore une fois il ne put réprimer un sourire en l’entendant dire qu’il ne regretterait probablement pas, parce que même s’il avait ajouté qu’il serait déçu s’il ne venait que pour jouer du piano, Maxime savait que le sentiment initial avait été sincère et ça le rassurait, ça lui avait même donné le courage d’aborder un sujet qu’il savait épineux. Mais il ressentait le besoin de savoir, parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de penser que ça le concernait au moins un peu et parce qu’il voulait savoir dans quel état d’esprit Jamie se trouvait. Il ne savait pas vraiment à quelle réponse il s’était attendu mais pas à celle-là et il fronça les sourcils en le voyant se lever et s’éloigner. Il se tourna sur le banc pour le suivre du regard, hochant silencieusement la tête pour confirmer qu’il avait soif. Il n’aurait pas pensé que Jamie puisse se renfermer à la simple mention d’Isaiah et Maxime s’efforça d’ignorer la pointe de jalousie que sa réaction avait fait naître en lui. Il fallait qu’il arrête de poser des questions alors qu’il ne voulait pas entendre les réponses et il avait été sur le point de s’excuser d’avoir abordé le sujet et de lui proposer de reprendre le piano ou de discuter d’autre chose quand Jamie avait reprit la parole, visiblement décidé à élaborer un peu plus sa réponse. Il se leva pour venir se placer face à lui, sa main sur le verre d’eau qu’il lui avait servi mais n’osant pas encore le porter à ses lèvres. Est-ce que c’était pour ça qu’il était aussi morose ? Parce qu’Isaiah l’avait trompé ? Maxime avait une envie égoïste de lui dire qu’il aurait dû être soulagé, que ça aurait dû apaiser sa conscience, mais il ne se sentait pas en position de le juger vu les circonstances. Il avait été en train de boire une gorgée d’eau quand Jamie lui avoua qu’il lui avait parlé de lui et il se figea instantanément dans son geste. Il n’avait pas envie de penser que Jamie aurait pu lui faire ça, qu’il aurait pu donner son nom ou lui rappeler qu’ils s’étaient déjà croisés, mais le doute était bien présent et il commença à se demander si Jamie avait été volontairement vague sur cette partie là pour ne pas lui avouer qu’il avait dit à Isaiah exactement qui il était. Il avala avec difficulté avant de reposer lentement le verre devant lui, perdant un peu de de ses appréhensions en l’entendant poursuivre, plus distrait que vraiment rassuré. Il baissa les yeux et soupira. « Je pense que tu sais que je suis pas en bonne position pour te juger. » Si Jamie avait été lâche d’attendre de se faire larguer alors qu’est-ce que ça faisait de lui ? Il avait fait bien pire avec Mila, techniquement il le faisait encore vu qu’ils n’avaient pas encore rompu. Il avait désormais l’impression que leur rupture le soulagerait et il en venait à se demander comment il avait pu supporter leur couple jusqu’à présent. Il se força à relever les yeux vers Jamie. « Et même sans ça je pense quand même que t’es une des personnes les plus courageuses que j’ai jamais rencontré. » Parce qu’il s’assumait sans la moindre honte, parce qu’il avait tout abandonné et s’était lancé dans l’inconnu pour prendre soin de sa mère. Il fit le tour du comptoir pour venir se rapprocher de Jamie. « Je pense que t’avais d’autres choses en tête, d’autres priorités. » Et peut-être que quelque part sa présence te réconfortait, que tu ne voulais pas être seul face à tout le reste. La pensée lui fit serrer les dents, parce qu’il n’aimait pas cette idée, parce qu’il ne voulait pas l’imaginer avec Isaiah, parce qu’il avait soudainement extrêmement conscience du fait que Jamie avait dû l’inviter chez lui un nombre incalculable de fois, qu’il s’était peut-être tenu à l’endroit même où lui se tenait maintenant, et il détourna les yeux en commençant à l’imaginer le touchant comme il l’avait touché un peu plus tôt dans l’après-midi. Pourquoi est-ce qu’il avait tenu à savoir déjà ? Il regrettait en tout cas à présent amèrement d’avoir abordé le sujet. « Tu lui as dit quoi sur moi exactement ? » Il avait commencé à se mordiller nerveusement la lèvre en préparant sa question, parce qu’il avait encore une fois un peu peur d’entendre la réponse, mais si Isaiah savait qui il était, il finirait bien par l’apprendre donc autant le savoir le plus tôt possible. Son ton avait été légèrement inquiet mais également un peu agacé, parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il n’avait pas été obligé de lui parler de lui, même de mentionner son existence. Maxime aurait voulu ne pas être mêlé à ça et maintenant il ne voyait plus comment ça pourrait être le cas. Il releva les yeux vers Jamie et s’éloigna à son tour. « Que je sache à quoi m’attendre. » Ajouta-t-il, l’amertume cette fois-ci clairement reconnaissable dans sa voix, parce qu’il aurait aimé que tout ça puisse rester entre eux, qu’ils continuent à vivre dans leur petite bulle et qu’il avait l’impression que maintenant qu’Isaiah savait qu’il y avait un Maxime ce n’était plus le cas.

Jamie ne releva pas les yeux quand Maxime lui expliqua qu'il n'était pas en position de le juger. Il crispa la mâchoire car cette affirmation le ramenait aux images de cette fille, du fait qu'il était toujours avec elle et que malgré le fait qu'il comprenait maintenant pourquoi, ça ne lui enlevait pas cette espèce de jalousie malsaine qu'il ressentait. Et il n'arrivait pas à penser que Maxime faisait pire que lui, parce qu'il était jeune et qu'il ne savait juste pas comment faire autrement pour qu'on évite de lui poser des questions, pour que son père arrête de l'emmerder. C'était complètement différent, parce que Jamie n'avait pas l'impression d'avoir besoin de se protéger, il avait tout fait en connaissance de cause, en sachant très bien qu'il se servait d'Isaiah pour se raccrocher à une certaine stabilité alors que tout semblait aller de travers autour de lui. Et il avait eu la sensation que si le brun finissait par partir, si il le quittait, ça serait simplement parce que chaque relation prenait fin à un moment donné et ça n'aurait pas été sa faute, en essayant de se dédouaner de tout. Mais si, clairement, si, c'était sa faute et il n'avait pas su prendre ses responsabilités, éviter la chute, lui donner l'attention qu'il méritait. Sans le regarder, il entendit Maxime lui dire qu'il le trouvait courageux et Jamie secoua la tête de droite à gauche, soupirant en le sentant s'approcher et osa un regard peiné vers lui. Tu me surestimes. dit-il avec un léger sourire sans joie, touché par ses mots mais n'y croyant pas lui-même. Aujourd'hui, il ne se sentait pas courageux. Il laissait sa soeur et les soignants s'occuper de sa mère alors qu'il désertait, il avait passé des mois à fuir sa relation au lieu de se séparer et de ne pas faire souffrir, il n'arrivait pas à être suffisamment heureux dans son travail parce qu'il en venait à regretter ses choix, à se dire qu'il avait sacrifié 6 ans de sa vie pour une cause perdue d'avance et il se détestait de ressentir ça, de réduire sa mère à ça. Il se disait qu'il n'avait pas été capable d'avoir suffisamment de force pour se lancer dans des études pour devenir avocat et s'occuper d'elle en même temps. Non, il n'était pas courageux. Et quand Maxime essaya de trouver des explications à ses agissements, il détourna de nouveau les yeux de nouveau. Ne me cherche pas d'excuses... lui souffla-t-il, ne supportant pas l'idée qu'il se justifie pour lui, parce qu'il ne le méritait pas, parce que même si il avait été préoccupé, Isaiah n'avait pas eu à subir ça, ce manque de considération, ces demi-mensonges, ces secrets, ces infidélités, ce sentiment d'abandon qu'il avait dû ressentir et qui l'avait poussé dans les bras d'un autre. La question de Maxime le tira de ses pensées et l'aida à se concentrer sur autre chose, sur lui, sur le fait qu'il n'avait pas pensé à ce que le jeune homme puisse ne pas apprécier qu'il parle d'eux, de ses pensées envers lui, de leur intimité. Est-ce que ça le dérangeait ? Après tout, il avait tout fait pour ne pas expliquer à Isaiah qu'il avait embrassé un élève, qu'il avait apparemment déjà croisé cet élève étant donné que Maxime le lui avait dit, et s'étant bien garder de divulguer son nom. Est-ce que Maxime le pensait capable d'une chose pareille alors qu'il était parfaitement conscient de sa situation, de sa gêne, de ses difficultés à assumer pleinement ses préférences ? Alors qu'il lui avait promis d'aller à son rythme ? Alors qu'il lui avait dit qu'il serait là pour lui ? Cette idée lui déplut énormément et il espérait se tromper. Pour autant, lorsqu'il le vit s'éloigner, lui tourner le dos et poursuivre sur un ton plein de ressentiment, il fronça les sourcils, peiné par ce qu'il insinuait. Qu'est-ce que tu crois que je lui ai dit ? questionna-t-il sans attendre de réponse, son ton étant presque un peu trop sec. Que j'avais embrassé un de mes étudiants, qu'il s'appelait Maxime Holmes et que, au fait, tu l'as déjà rencontré dans un bar ? il secoua la tête de droite à gauche, se rendant compte à quel point il détestait la sensation que Maxime pense qu'il ait pu le trahir. Il croisa les bras sur sa poitrine, ayant beaucoup de mal à calmer la tension irritante qui montait en lui, parce que tout ce qu'il voulait c'était de passer un week-end avec lui, un week-end agréable, et maintenant ils étaient en train de parler de son ex et Maxime doutait sur sa capacité à protéger ses secrets. Il souffla, essayant quand même de le rassurer du mieux qu'il pouvait malgré sa déception. J'ai rien dit sur toi, sur qui tu étais, il pourra faire aucun lien. Tu n'as pas à t'inquiéter pour ton image. ajouta-t-il sur un ton bien plus méprisant que prévu, ses mots ayant complètement dépassés ce qu'il pensait et il s'en voulut immédiatement de minimiser ses craintes à une simple question d'image. Excuse-moi, j'aurais pas dû dire ça... murmura-t-il en se passant une main sur le visage, sachant très bien qu'il l'avait probablement blessé et ne voulant pas attendre qu'il le lui dise, malgré le fait qu'il ne réussissait pas à éloigner suffisamment son animosité pour s'avancer vers lui, le prendre dans ses bras.

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Maxime aurait aimé pouvoir lui faire comprendre qu’il le trouvait trop dur avec lui-même, qu’il avait bêtement la sensation de déjà le connaître assez pour savoir qu’il n’avait pas voulu faire du mal à qui que ce soit et qu’il avait des circonstances atténuantes. Mais Jamie ne semblait pas vouloir le croire et il ne voyait pas l’intérêt d’insister. Parce que s’il pensait assez le connaître pour savoir que c’était quelqu’un de foncièrement gentil il avait aussi pu remarquer qu’il savait se montrer têtu, voire borné, et il avait un autre sujet qu’il voulait aborder. Il n’imaginait pas Jamie parler de lui à Isaiah en lui donnant tous les détails, il ne savait pas si c’était parce qu’il n’y croyait pas ou parce qu’il refusait d’y croire, mais il n’y arrivait pas. Mais pour autant, l’idée qu’il lui ai dit qu’il y avait quelqu’un d’autre le mettait mal à l’aise. Il ne voyait pas comment Isaiah aurait pu se retenir de poser des questions et peut-être qu’il serait curieux et voudrait savoir qui il était. Il savait où Jamie habitait, où il travaillait, il avait la sensation que si Isaiah voulait connaître son identité il allait finir par la découvrir et l’idée lui donnait la nausée. Pourquoi avait-il été obligé de le mentionner ? Cette question tournait en boucle dans sa tête, l’empêchait de réfléchir clairement, le poussant à l’agacement et il avait beau savoir que son ton était accusateur et que Jamie ne le méritait peut-être pas, il ne pouvait pas s’en empêcher. Il serra les dents en entendant sa réponse, sa défense, il sentait bien qu’il l’avait vexé mais il n’arrivait pas à s’excuser, à tenter de calmer le jeu. Savoir qu’Isaiah était au courant de son existence le rendait inutilement nerveux, il avait l’impression que c’était le début de la fin, que ce n’était plus qu’une question de temps maintenant avant que tout le monde soit au courant. Et bien sûr, il l’avait su depuis longtemps, que ça ne resterait pas secret à tout jamais, mais il avait voulu y croire, il s’était raccroché à cet espoir vain, mais maintenant il ne réussissait plus à se voiler la face et il n’était pas sûr d’avoir été prêt à le réaliser. Il releva les yeux vers lui et lui lança un regard noir en entendant le mépris dans sa voix, plus vexé qu’il n’aurait aimé l’admettre par son choix de mot. C’était vraiment ça qu’il pensait ? Que ce n’était qu’un problème d’image ? Il aurait dû savoir que c’était plus compliqué, il aurait dû le comprendre, il l’avait vu. Mais au fond de lui Maxime savait aussi que ça jouait, que si le monde entier avait su et que son père était resté dans l’ignorance ça ne lui aurait pas plu non plus. Il voulait garder ça pour lui, pour lui tout seul. Il ne voulait que personne sache parce qu’il avait peur de la façon dont les gens le regarderaient s’ils savaient et Jamie avait beau s’excuser il n’arrivait pas à digérer ce qu’il avait dit parce qu’il savait que c’était en partie vrai. « Non t’as raison, c’est vrai que ça m’inquiète, je veux que personne sache. » Admit-il, plus agressivement qu’il ne l’aurait voulu parce que le ton de Jamie résonnait encore en lui, ne lui donnant pas envie de calmer le jeu. « Pas seulement à cause de mon père. » Avoua-t-il aussi, son ton un peu moins sec déjà. Il se força à prendre une profonde inspiration et il se frotta le visage pour essayer de remettre de l’ordre dans ses idées. Il releva les yeux vers Jamie, son regard plus las et triste que vraiment énervé désormais. Il avait l’impression que la discussion que Jamie avait eu avec Isaiah allait tout changer et sa remarque lui donnait la sensation qu’il lui reprochait de ne pas oser assumer qui il était. Mais il n’en était pas capable. « T’étais pas obligé de lui dire qu’il y avait quelqu’un d’autre, tu penses qu’il sera pas curieux de savoir qui je suis maintenant ? Moi je voulais que ça reste entre nous, je... » Il se mordilla la lèvre, ne réussissant pas à trouver les bons mots à mettre sur ce qu’il ressentait, avant de laisser échapper un grognement frustré. Il avait été su se montrer honnête avec Jamie jusqu’à présent, il savait qu’il fallait qu’il continue, même s’il avait conscience que ce n’était pas quelque chose qui allait lui faire plaisir. « Je me sentais plus en confiance de savoir que c’était juste entre nous deux, que ça concernait personne d’autre. » Il finit par détourner les yeux, serrant les dents presque malgré lui. « Je suis désolé de m’inquiéter de ce que les gens pourraient penser, visiblement ça t’énerve. » Lâcha-t-il du ton le plus amer possible avant de venir poser ses coudes sur le comptoir de la cuisine, le regard toujours fuyant. Il n’avait pas envie de se disputer avec Jamie pour ça, mais il avait l’impression de se sentir menacé maintenant qu’Isaiah savait, et il avait beau savoir que ce n’était pas entièrement rationnel il ne réussissait pas à chasser cette idée de sa tête.

Il s'en voulait terriblement d'avoir prononcé ces derniers mots, d'avoir limiter les doutes de Maxime à un simple soucis d'apparences alors qu'il était parfaitement conscient qu'il s'agissait de beaucoup plus. Jamie laissait toujours penser que son acceptation avec été simple, évidente, grâce à ses parents. Et même si c'était en partie vrai, il avait aussi souvent été en proie aux doutes, au questionnement, au réaction virulente des autres, au rejet. Jamie comprenait très bien qu'on puisse avoir du mal à appréhender ça, à accepter que certaines personnes le rejetteraient inévitablement si il osait s'assumer, à accepter de devoir se défendre pour tout. Oui je suis gay, et alors ? J'ai pas le droit d'avoir ce poste ? Oui j'aime les hommes, et alors ? J'ai pas le droit de rentrer dans ce restaurant sans être dérangés ? Oui, je suis homo et alors ? Est-ce que ça te donne le droit de me frapper, de me juger ? Il y avait encore tellement de chemin à parcourir, tellement de mentalité à changer, que Jamie ne pouvait même pas lui en vouloir d'avoir peur, lui qui avait grandit avec un père si restrictif, si fermé d'esprit, sans aucune tolérance. Alors pourquoi est-ce qu'il avait dit ça ? Simplement parce qu'il était énervé. Et pas énervé par le manque d'assurance de Maxime, évidemment que non. Énervé par son manque de confiance envers lui. Pour autant, il ne cessa de ressentir de l'agacement en l'entendant lui confirmer qu'il voulait garder ses préférences pour lui et personne d'autre, pas seulement à cause de son père. Il ne répondit rien, parce qu'il était conscient qu'il n'allait pas réussir à être agréable dans son ton et il s'en serait beaucoup trop voulu, parce que c'était son droit de garder ça pour lui et qu'il n'avait pas à le juger pour ça, même si il avait l'intime désir que les choses changent avec le temps et, égoïstement, que le temps jusqu'à ce moment ne soit pas trop long. Il leva son regard vers lui, essayant de reprendre une certaine contenance, parce que Maxime ne méritait pas qu'il s'énerve après lui, il ne méritait pas qu'il lui fasse penser qu'il lui reprochait de ne pas vouloir accepter qui il était et il avait besoin de se calmer pour lui expliquer ça. Il le laissa lui dire qu'il aurait préféré qu'il ne mentionne pas la présence d'une autre personne à Isaiah, simplement pour que ça reste entre eux et Jamie ne comprit pas tellement, alors il fronça les sourcils. Il connaissait Isaiah et il était persuadé qu'il n'irait pas l'espionner, essayer de tout savoir, de comprendre avec qui il avait pu le tromper parce que ce n'était pas du tout son genre, sauf que Maxime ne le savait pas. Il comprit, en le laissant poursuivre, que Maxime avait non seulement peur que quelqu'un découvre son attirance pour les hommes mais il cru également percevoir une volonté de préserver leur relation dans une bulle imperméable à la réalité. Comme si le fait d'avoir parlé de ça, sans mentionner de nom, à quelqu'un d'autre rendait la chose plus vraie et que ça le dérangeait. Et Jamie réalisa à quel point ils étaient différents, à quel point il était jeune, à quel point il n'était pas prêt du tout. Il lui avait promis d'aller à son rythme, mais est-ce qu'il réussirait vraiment à s'en contenter ? Il ne lui avouerait donc jamais qu'il avait parlé à sa soeur, dimanche dernier, alors qu'ils s'étaient quittés en mauvais terme ? Apparemment, non, et cette idée lui brisa le coeur, l'emplissant d'un chagrin nouveau. Celui de réaliser qu'ils n'allaient aller nulle part ensemble. Même si il s'en était douté, qu'il l'avait même redouté, en prendre conscience de cette façon était beaucoup plus douloureux que prévu. Ce mélange de colère et de tristesse l'envahissait, pourrissait son esprit, ne le faisait pas réfléchir clairement, lui faisant oublier ses promesses, sa compréhension. Il entendit le ton cinglant de Maxime quand il s'excusa de s'inquiéter en lui reprochant de s'énerver. Ce qui m'énerve c'est que tu puisses penser que j'aurais pris le risque de parler de toi sans être sûr que ça ne te coûterait rien. Je le connais, il ne cherchera pas à savoir qui tu es et puis je lui ai juste dit que j'avais embrassé quelqu'un, que c'est ce qui m'avait donné le déclic pour lui en parler. il soupira, passa une main dans ses cheveux. Tu as le droit de vouloir te cacher, mais tu peux pas me dire que j'aurais dû mentir à Isaiah. il n’aimait pas le mot "cacher" et pourtant il n'arrivait pas à se défaire de l'idée que ça représentait et il était trop embrouillé pour faire des efforts dans le choix de ses mots.  Déjà que j'ai pas été très fidèle, t'aurais préféré que je lui cache une grosse partie des raisons pour lesquelles je voulais arrêter ? Je fais quoi, du coup, je m'excuse d'être trop honnête ? plus il parlait et plus il se sentait bouillonner de l'intérieur, moins il réussissait à avoir de l'empathie. Il savait qu'il allait se détester, une fois que la tension serait redescendue, mais pour l'instant il n'arrivait plus à faire la part des choses. D'un côté il avait Maxime et toute sa fragilité, plein de questions et de doute pour qui il aurait pu faire n'importe quoi si ça voulait dire le protéger. De l'autre il avait un autre Maxime, capable de douter de lui, de lui envoyer en pleine tête leurs différences et le fait qu'il n'avait pas envie d'être prêt un jour. Tu voudrais quoi, en fait, Maxime ? Venir chez moi quand tu veux, me laisser t'avoir quand tu veux, me laisser te toucher quand tu veux. Et puis le reste du temps, faire comme si j'existais pas et rester avec ta copine ? C'est ça, la vie dont tu as envie ? Faire ce qu'on te demande de faire, être qui on veut que tu sois ? il ressentait le besoin de le faire réagir, de lui faire comprendre à quel point il méritait mieux, à quel point il se fermait à tellement de choses, à quel point il pouvait s'affranchir de tout. Mais son animosité l'empêchait de trouver les mots justes, le rendait désagréable. Tu vaux mieux que ça. lâcha-t-il en détournant les yeux.

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Maxime avait envie de lui faire comprendre qu’il ne pouvait pas être absolument certain qu’Isaiah respecterait sa vie privée, qu’il n’avait pas eu le droit de le mentionner sans lui avoir au moins demandé son avis avant, mais il savait que ça aurait été injuste de sa part et que ça n’aurait fait qu’ajouter de l’huile sur le feu. Alors il choisit de se taire, protestant silencieusement en gardant ses yeux résolument tournés ailleurs, comme si affronter le regard de Jamie aurait constitué une sorte de reddition. Il avait une envie folle de lui dire que si, justement, il aurait dû mentir à Isaiah, de lui rappeler que ça n’aurait d’ailleurs pas été la première fois, mais encore une fois il savait que ça lui ferait plus de mal que de bien et il se contenta de serrer les dents et de le penser si fort qu’il finit par se demander si Jamie pouvait comprendre les réflexions qu’il était en train de se faire. Mais la suite l’agaça tellement qu’il ne put s’empêcher de murmurer entre ses dents « Ouais c’est ça le problème, t’es trop honnête… » d’un ton rempli de sarcasme, sachant très bien que Jamie ne pourrait pas entendre exactement ce qu’il disait mais serait capable de comprendre qu’il ruminait dans sa barbe et que sa remarque ne lui avait pas plu. Mais merde pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas comprendre à quel point c’était important pour lui de garder ça secret ? Lui qui ne cessait de lui répéter qu’ils pouvaient y aller à son rythme, qu’il ne devait pas ressentir la moindre pression… Il en ressentait en ce moment même en entendant le ton de Jamie et les mots qu’il avait choisi d’employer, comme si au fond il ne comprenait pas du tout où était le problème avec Maxime, comme s’il était incapable d’envisager qu’il puisse être plus à l’aise que ça reste entre eux. Il pouvait sentir la fin de son sermon approcher et il avait la sensation qu’ils allaient vraiment rentrer dans le dur, parce que Maxime avait très bien compris que ce qu’il lui avait partagé n’avait fait que l’énerver, le forcer à remettre en question ce qu’ils faisaient. Il avait su dès le début que Jamie ne cherchait probablement pas la même chose que lui et il s’était laissé prendre au piège quand même parce qu’il en avait ressenti le besoin, parce qu’il ne s’était pas imaginé passer le restant de des jours sans savoir, sans avoir pu goûter Jamie. Mais il avait beau avoir senti que les reproches n’étaient pas terminés ils furent tout de même difficiles à encaisser et il s’affaissa légèrement sur le comptoir de la cuisine, la tête baissée et la mâchoire serrée. Il avait envie de hurler et de pleurer à la fois et il entendit les mots sortir de sa bouche avant d’avoir réalisé qu’il allait les dire. « Vraiment pas, non. » Non il ne valait pas mieux que ça, et même s’il avait cru que c’était le cas il n’aurait pas vu en quoi c’était mieux. L’idée qu’il se faisait de sa vie s’il acceptait d’assumer son attirance pour les hommes ne lui donnait pas envie, et au contraire l’encourageait à rester caché, voire même à ne plus jamais toucher un autre homme. Il soupira longuement, essayant de réfléchir à ce que Jamie venait de dire. « Je sais pas ce que je veux, d’accord ? » Finit-il par admettre avec une pointe d’amertume parce qu’il trouvait ça cruel de la part de Jamie de lui demander des comptes maintenant, de le forcer à regarder une réalité qu’il ne voulait désespérément pas voir en face. Parce qu’il savait ce qu’il voulait, il ne pouvait plus l’ignorer, pas maintenant qu’il avait connu Jamie, mais il ne savait pas ce qu’il aurait un jour le courage de faire. Il se laissa un peu de temps pour réfléchir, le visage enfouit dans ses mains, respirant profondément dès qu’il le pouvait pour se forcer à se calmer, à réfléchir de manière posée. Il finit par laisser ses mains retomber sur le comptoir de la cuisine, relevant brièvement les yeux vers Jamie avant de fuir à nouveau son regard. C’était lui le vrai lâche. « Je veux pas faire comme si t’existais pas et je vais pas rester avec Mila. Je veux… » Il se mordilla la lèvre avant de se pousser à le dire, avant de se laisser le temps de regretter ou de douter. « Je veux pas voir quelqu’un d’autre que toi. Mais c’est si mal que ça de vouloir garder ça pour moi ? De pas avoir envie de me faire mettre à la rue par mon père ? De pas avoir envie qu’on me regarde de travers ou qu’on cesse subitement d’avoir envie de me parler si on apprend ce que je fais ? » Il avait fini par réussir à relever les yeux vers Jamie, s’efforçant de soutenir son regard cette fois-ci. Il avait vraiment réussi à le toucher en lui faisant remarquer qu’il ne pourrait pas faire ce qu’on voulait de lui au détriment de ses propres désirs toute sa vie, parce que dans un coin de sa tête c’était exactement ce qu’il avait toujours prévu de faire. Parce que c’était ce qu’il avait toujours fait et que jusqu’à présent ça lui avait plutôt pas mal réussi. Il était encore là, non ? Mais entendre Jamie l’exposer le forçait à assimiler le fait que ce n’était pas une façon de vivre, qu’il finirait par craquer, comme il avait craqué la semaine passée quand il était venu l’embrasser après des mois, des années de retenue. Mais il n’était pas sûr d’être prêt à accepter cette vérité. « Quand tu dis ça on dirait que tout est facile, évident, qu’avec juste un peu de bonne volonté je pourrais faire ce que je veux. » Il déglutit avec difficulté, parce qu’il ne pensait pas que Jamie comprenait tous les sacrifices que ça aurait signifié pour lui, mais il n’avait plus envie de se battre et il ne l’avait pas dit méchamment. Il était juste fatigué d’être tiraillé comme ça et il voulait revenir au moment il avait juste pu le sentir contre lui, en lui, sans avoir besoin de se poser toutes ces questions. Juste parce qu’il en avait eu envie et qu’à ce moment là ça lui avait été permis.

L'entendre grogner, murmurer à voix basse quelque chose qu'il n'avait vraisemblablement pas envie qu'il entende n'avait pas aidé Jamie à se calmer. Il avait l'impression d'avoir le Maxime des premiers mois qui lui manquait de respect et jouait aux insolents. Alors il avait poursuivit sur sa lancé pour lui balancer des questions dont il avait lui-même peur des réponses. Peut-être que oui, que Maxime allait simplement coucher avec lui autant de fois qu'il fallait jusqu'à ce qu'il s'assume ou qu'il décide que finalement il ne le ferait jamais, pendant ce temps il continuerait de voir cette Mila, il ferait semblant d'être un brillant étudiant en droit face à son père qui continuerait d'être odieux avec lui dès qu'il oserait dévier du droit chemin. Cette idée lui donna la nausée et il ne pouvait pas imaginer cette vie pour lui, parce qu'il voyait en Maxime quelqu'un qui méritait tellement plus que ça, qui méritait beaucoup plus d'affection qu'il avait l'air d'en avoir eu toute sa vie. Et avoir soufflé à Maxime qu'il valait mieux qu'une vie à se cacher lui avait permis de se calmer déjà un peu. Il essayait de se rappeler à quel point il était jeune, à quel point il était encore loin de s'imaginer vivre autrement que comme il le faisait aujourd'hui, qu'il n'était qu'aux prémices de son acceptation. Pour autant, Jamie n'arrivait pas à regretter ses mots, parce qu'ils étaient vrais et qu'ils les avaient dit pour le faire réagir, pour qu'il prenne conscience qu'un changement était nécessaire quelque part sans pour autant qu'il ait envie que Maxime se sente obliger de le faire maintenant. Jamie était seulement blessé, peiné de savoir à quel point le jeune homme avait encore un long chemin à parcourir et qu'il rejetait même l'idée que Jamie fasse ne serait-ce qu'allusion à ce qu'il s'était passé entre eux à quelqu'un d'autre. Il l'entendit lui dire que non, il ne valait pas mieux que cette vie mensongère à faire semblant et le cœur de Jamie se serra, le calmant encore un peu plus de savoir que Maxime avait une aussi faible estime de lui-même. Il leva les yeux vers lui et son animosité s'estompa encore un peu plus de le voir si vulnérable à ses yeux, encore à moitié dénudé, et de se rappeler à quel point il aimait le voir comme ça, chez lui, regrettant qu'ils aient dû aborder ce sujet délicat qui était venu ruiné cette journée pourtant pleine de sens et de partage. D'accord. murmura Jamie en entendant Maxime lui dire qu'il ne savait pas ce qu'il voulait, n'ayant même plus envie de se battre, sachant que de toute façon il n'arriverait probablement pas à lui faire comprendre à quel point il avait besoin de s'ouvrir, de s'assumer mais qu'il ne s'en rendait juste pas encore compte. Et Jamie commença déjà à ressentir de la culpabilité, parce qu'il était sensé l'accompagner, y aller à son rythme et qu'il piétinait ses promesses en lui disant toutes ces choses, même si il ne le forçait à rien, qu'il lui disait simplement qu'il ne pouvait pas continuer comme ça éternellement. Il l'écouta faire ses aveux et à défaut de lui dire ce qu'il voulait, il lui dit ce qu'il ne voulait pas et c'était déjà ça. Il lui demandait aussi si sa vision était mauvaise, si le fait d'avoir peur du rejet de son père, de ses amis et de préférer garder ses secrets était mal. Ne le quittant pas des yeux, Jamie avait déjà sa réponse mais préféra attendre encore un peu pour la lui dire, parce qu'il assimilait doucement, beaucoup plus sereinement, ce qu'il était en train de lui confesser, de lui admettre. Il poussa un profond soupir, posant ses mains derrière lui sur le comptoir. C'est pas ce que j'ai dit... commença-t-il par répondre après que Maxime lui ait dit qu'il insinuait que s'accepter était facile. J'aimerais juste que tu comprennes que tu peux pas faire semblant toute ta vie. Parce que c'est pas une vie et que je passe la mienne à faire en sorte que des gens comme toi et moi puissent s'accepter. Mais je comprends qu'aujourd'hui, tu ne sois pas prêt, que tu accordes encore de l'importance à ce que les gens pensent de toi, à ce qu'ils pourraient dire de toi si ils savaient. Et j'ai pas non plus envie que ton père te mette à la rue, mais poses-toi juste la question de si tu seras capable de lui mentir toute ta vie. il crispa légèrement ses doigts sur le rebord. Et quand je t'entends me dire que tu veux pas que je parle de ça il fit un geste de Maxime à lui avec son doigt, à quelqu'un d'autre sans même mentionner ton nom, ça me donne juste l'impression que tu te fermes à toute éventualité d'avancer et c'est super difficile à assimiler, pour moi. il se redressa et s'approcha de lui doucement avant de s'adosser au meuble, juste à ses côtés, en croisant les bras sur son torse nu. Je sais que j'ai dit que j'irai à ton rythme et je compte pas brûler des étapes à ta place, c'est ta vie après tout. Alors ne pense pas que j'ai pas réfléchit en parlant à Isaiah, parce que tu peux être sûr que je protégerai tous tes secrets. Mais j'en avais marre de lui mentir tout le temps, tu peux comprendre ? il tourna sa tête vers lui avant de détourner à nouveau les yeux. Il repensa à ses mots, au fait qu'il avait dit qu'il ne voulait que lui, qu'il allait quitter sa copine, qu'il n'allait pas faire comme si il n'existait pas. Pourquoi est-ce que ça aurait dû lui donner le sourire, le rassurer, mais qu'il n'arrivait pas y croire ? Il avait l'impression que Maxime avait dit ça pour lui faire plaisir, peut-être parce qu'il avait lui-même envie de penser qu'il en était capable mais Jamie voyait à présent à quel point il était loin d'être prêt à avancer avec lui, qu'il ne le serait peut-être jamais, alors il avait l'impression que son fatalisme revenait au galop : de toute façon, à quoi ça sert, il finira par s'en aller. Mais il n'avait pas envie de penser ça, il avait envie d'être capable de lui servir autant qu'il voudrait, parce que c'était exactement ce qu'il lui avait dit quand il était arrivé en ce début d'après-midi : qu'il pouvait se servir de lui. Et il se sentait coupable de réussir à se remettre en question sur des propos qu'il tenait quelques heures plus tôt, comme si il était incapable de tenir une promesse quand il s'agissait de Maxime. Il s'était promis de respecter ses distances, il s'était promis de pas le blesser, il s'était promis d'attendre la fin de l'année, il s'était promis de pas attendre trop de sa part, il s'était promis de se contenter de ce qu'il pouvait lui donner. Qu'est-ce qui faisait qu'il avait autant de mal à respecter ses choix, avec lui, alors qu'il passait sa vie à ça le reste du temps, à faire des choix, pas toujours les bons mais restant ferme et définitif. Et même si Jamie savait qu'il avait envie de garder Maxime dans sa vie jusqu'à ce que le jeune homme ne veuille plus de lui, il savait aussi qu'il allait avoir du mal à se cacher, à ne pas en parler à sa soeur ou à son meilleur ami, à ne pas avoir envie de l'emmener à l'association pour lui montrer à quel point ça pouvait changer des vies, à ne pas essayer d'aller un peu trop rapidement pour lui. Il passa ses mains sur son visage avant de se tourner vers lui, de poser son menton sur sa tête. J'en parlerai plus à personne si c'est ce que tu veux, okay ? dit-il pour lui faire comprendre qu'il avait conscience d'avoir été un peu vite pour lui. En même temps, il se faisait une nouvelle promesse intérieurement, celle de faire des efforts à ce sujet, tout en se demandant combien de temps il allait tenir avant de la briser, cette fois-ci.

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Bien sûr qu'il pouvait faire semblant toute sa vie, c'était ce qu'il avait fait jusqu'à présent et… ça n'avait pas vraiment marché, lui-même devait l'admettre et il savait qu'il ne faisait que tenter de se voiler la face pour ne pas avouer que Jamie avait raison, qu'il allait bien falloir qu'il fasse un choix un jour. Et après ce qu'il venait de faire avec lui, après les sensations qu'il avait su lui procurer, il avait l'étrange impression qu'il ne serait pas capable de recommencer à faire semblant d'aimer les femmes, plus comme il l'avait fait jusqu'à présent en tout cas. Jusqu'à aujourd'hui, jusqu'au début du semestre même, il avait réussi à prétendre que toutes les fois où il avait pu ressentir quelque chose de trop intense envers un autre homme il avait été bourré, ou fragile, ou confus. Ce n'était plus possible maintenant, pas alors qu'il savait à quel point il avait aimé leur échange, pas alors qu'il ne pouvait s'empêcher de laisser ses yeux dériver régulièrement sur le torse de Jamie pendant qu'il parlait. Il baissa à nouveau les yeux et laissa échapper un petit soupir en l'entendant lui demander s'il se voyait mentir à son père toute sa vie. Très franchement il n'avait jamais réfléchi aussi loin, il vivait au jour le jour, il survivait plus qu'il ne vivait vraiment, et il n'avait jamais pensé se confier à son père sur quoi que ce soit et encore moins sur ça. De toute façon il était persuadé que son père savait déjà, qu'il préférait simplement mettre la tête dans le sable et Maxime espérait seulement qu'un jour il s'étoufferait avec les grains. Il hocha silencieusement la tête, parce que quelque part il pouvait comprendre ce que Jamie essayait de lui dire, il comprenait que ce soit difficile pour lui de ne pas avoir l'impression de pouvoir en parler et ce fut à ce moment là qu'il réalisa pleinement les sacrifices qu'il était en train de demander à Jamie. Jamie qui s'assumait depuis toujours, Jamie qui s'était promené main dans la main avec son mec à la fac, Jamie qui n'avait jamais eu honte de qui il était, Jamie qui était aussi investi dans son association. Maxime s'efforça de relever les yeux en le voyant s'approcher, comme pour lui prouver qu'il était réceptif à tout ce qu'il disait, que juste parce qu'il ne disait rien ça ne voulait pas dire qu'il n'écoutait pas, qu'il n'entendait pas. « Je peux comprendre. » Confirma-t-il dans un souffle parce qu'il savait que c'était le cas, que ça avait toujours été le cas, parce qu'il s'en voulait de lui demander de n'en parler à personne alors que ça ne faisait clairement pas partie des valeurs auxquelles il tenait tant. Parce que Jamie était le genre de personne à tout assumer sans la moindre honte et que c'était quelque chose que Maxime avait admiré et jalousé dès la première fois qu'il l'avait vu. Parce que c'était ce qui avait attiré son regard le premier jour, parce que c'était ce qui l'avait fait le repousser aussi violemment tout le semestre, parce que c'était ce qui au final l'avait attiré. Ce n'était pas quelque chose que Maxime avait envie de ternir chez lui, bien au contraire, il avait envie qu'il lui explique comment il faisait, lui aussi voulait être un jour capable de ne pas s'occuper du regard des autres, de faire ce qui lui plaisait sans se poser de question. Il ferma les yeux en sentant son menton venir se poser sur sa tête et il vint se blottir contre lui, laissant son visage s'enfouir dans son cou. « Non, c'est moi qui suis con. » Souffla-t-il contre sa peau avant de respirer longuement, profitant de l'odeur de Jamie et de la chaleur de son corps contre lui. Comment est-ce que l'avoir contre lui pouvait à ce point lui faire du bien ? Atténuer toutes ses anxiétés ? Ses mots l'avaient poussé à réfléchir, à se remettre en question, mais le sentir contre lui… C'était plus efficace encore. « Si tu me dis qu'Isaiah ne cherchera pas plus loin je te crois. Je suis juste un peu parano… » Admit-il, se demandant si Jamie pourrait un jour comprendre à quel point il avait généralement raison de l'être. C'était arrivé plus d'une fois qu'une discussion avec un mec dans un bar remonte aux oreilles de son père et qu'il se prenne une correction juste pour ça. Il ne pouvait pas attendre de Jamie qu'il comprenne, quelque part il n'en avait pas envie, il ne voulait pas qu'il soit obligé de se méfier comme lui devait le faire, il voulait qu'il reste lui-même. « Je suis ridicule, c'est toi qui a raison, personne ne va deviner que tu parles de moi aussi facilement. Je te fais confiance, j'ai juste eu peur, parce que je veux pas que les gens l'apprennent accidentellement. Quand je me sentirais prêt à en parler à quelqu'un je veux pouvoir le faire de la façon que je veux. » Rien que le fait d'avoir choisi de dire "quand j'en parlerai" et pas "si j'en parle un jour" représentait un pas de géant pour Maxime et il avait du mal à croire qu'il l'ait finalement admis à haute voix. Parce que c'était quelque chose de réussir à admettre le désir que Jamie savait faire naitre en lui, c'en était une autre d'accepter le fait que les gens autour de lui finiraient par le savoir, d'une façon ou d'une autre. Et il ne voulait pas que cette façon soit "par les ragots de Donwell". Il soupira longuement, déposant tendrement ses lèvres sur la peau de Jamie, comme une branche d'olivier qu'il lui tendait parce qu'il ne supportait pas l'idée qu'ils se brouillent à cause de ça. « Je veux pas que tu penses que j'entends pas tout ce que tu dis, je sais que t'as raison. » Il soupira rapidement. « Et ça m'aide de l'entendre, vraiment. J'ai juste besoin d'y aller à mon rythme, mais je vais finir par y arriver, petit à petit. » Et alors qu'il le disait il réalisait pour la première fois qu'il était sincère, qu'il ne se voyait plus faire machine arrière, qu'il avait dépassé le point de non-retour. Il ne savait pas s'il l'avait fait tout à l'heure, ou au moment où il était venu l'embrasser ce fameux samedi soir. Peut-être même qu'il l'avait dépassé dès la première fois qu'il s'était permis de fantasmer sur son professeur à l'époque, tout ce qu'il savait c'était que c'était vrai.

Il avait entendu Maxime lui dire qu'il pouvait comprendre, quand il lui avait expliqué qu'il n'avait pas eu envie de mentir à Isaiah, mais ça ne l'avait pas empêcher de penser à toutes ces choses, toutes ses promesses brisées, tous ses doutes et sa peur de le voir lui échapper à tout moment. En lui disant qu'il allait arrêter de parler d'eux à d'autres personnes, il savait qu'il en éprouverait des difficultés, mais c'était un peu sa façon à lui de s'excuser, de lui dire qu'il allait dans son sens et qu'il n'avait plus envie de se disputer. Sentir Maxime se blottir contre lui quand il posa son menton au dessus de sa tête lui fit souffler de soulagement, de bien-être, le rassurant encore un peu plus sur le fait qu'il comptait peut-être mettre en pratique ce qu'il avait dit quelques secondes plus tôt. Il l'entoura de ses bras, s'imprégnant de l'odeur de ses cheveux et de la chaleur de sa peau contre la sienne, oubliant à mesures que les secondes passaient à quel point il avait pu être triste ou énervé. Parce que quand Maxime était contre lui, il ne s'imaginait pas une seule seconde qu'il puisse être ailleurs, qu'il puisse le fuir, parce que leur connexion semblait tellement naturelle, évidente. Et il n'était plus question d'âge, de différence de point de vue ou d'éducation, de capacité à s'assumer ou non. C'était juste eux, et Jamie se sentait bien à cette idée, quand Maxime se collait contre sa peau nue. Il l'écouta lui dire qu'il était con et Jamie ne put s'empêcher de grogner Arrête... en posant sa joue dans ses boucles brunes. Il n'aimait vraiment pas l'entendre se dénigrer comme ça, comme quand il avait dit qu'il ne valait pas mieux qu'une vie de mensonge toute à l'heure ou qu'il était stupide de penser que sa mère serait déçue de lui. Il lui expliqua être parano et Jamie savait qu'il faisait référence à son père, à ce qu'il risquait, mais il faisait confiance à Isaiah, il était certain qu'après leur conversation d'hier, le brun ne chercherait pas à l'espionner, parce qu'ils passaient tous les deux à autre chose et qu'Isaiah était quelqu'un de sain. Mais il n'insista pas sur le sujet et laissa Maxime poursuivre, disant qu'il était ridicule ce qui déclencha un petit claquement de langue au palais pour Jamie. L'entendre lui dire qu'il lui faisait confiance était probablement tout ce dont il avait eu besoin à partir du moment où cette conversation avant commencé et il avait le sentiment d'être apaisé de savoir que Maxime croyait en lui, en ses capacités à le protéger. Il le serra un peu plus fort contre lui, laissant le plat de sa main remonter dans son dos pour aller caresser sa nuque, l'enserrer délicatement de ses doigts. Maxime venait de lui dire qu'il souhaitait parler lui même de ses préférences au moment où il l'aurait décidé et Jamie ne put s'empêcher de sourire, parce que c'était déjà un énorme pas en avant de se faire à l'idée qu'un jour, il en parlerait, et c'était totalement différent que toute à l'heure, quand il disait qu'il voulait que personne ne sache. Évidemment que c'est à toi d'en parler, ça serait injuste de t'enlever ça. le rassura-t-il en murmurant contre ses cheveux avant d'y déposer ses lèvres affectueusement. Qu'est-ce qu'il aimait le voir évoluer, le voir réagir à ses mots, le voir comprendre, le voir faire des efforts, faire des pas vers lui. Il s'en voulait toujours d'avoir dû le secouer un peu, de n'avoir pas su garder son calme mais égoïstement il se disait que si ça avait permis à Maxime de réfléchir, de faire un micro-bout-de-chemin, alors ça n'avait pas été pour rien. Il frissonna en sentant ses lèvres se poser contre sa peau, fermant les yeux à ce contact qui signifiait tellement de choses mais surtout qu'ils pouvaient passer à autre chose, qu'ils n'avaient plus besoin de parler de ça, parce que tout avait été dit, comprit et c'était d'ailleurs ce que disait Maxime, en précisant qu'il arriverait doucement, mais sûrement, vers une acceptation. Jamie se recula légèrement pour encadrer son visage de ses mains et poser son front contre le sien. Je sais que tu vas y arriver, oui... dit-il doucement, se rendant compte qu'il avait injustement douté de lui. Mais maintenant il voulait lui faire comprendre à quel point Maxime venait de faire quelque chose d'important en lui disant tout ça. Il déposa ses lèvres sur les siennes avec douceur, glissant ses pouces contre ses joues avant de se reculer de quelques centimètres, puis de s'en emparer à nouveau avec un peu plus de ferveur, se laissant le loisir de goûter sa langue. Puis il recula de nouveau en lâchant un soupir, s'apercevant que ce simple contact après leur conversation avait réussi à réveiller son désir, son envie de le posséder et de lui faire tout oublier. Et le fait de sentir le corps de Maxime si dénudé et si proche de lui n'aidait en rien. Il va falloir que tu te rhabilles, tu m'excites beaucoup trop, comme ça. souffla-t-il en souriant malicieusement, sachant très bien que Maxime ne serait sûrement pas prêt à l'accueillir de nouveau, si rapidement. Il souffla un grand coup histoire de calmer ses ardeurs avant de se reculer et de regarder l'heure qu'il était, ravi de porter son jogging qui pouvait dissimuler quelque peu le fait qu'il commençait déjà à être tendu entre ses jambes. Est-ce que tu veux manger maintenant ? il était encore un peu tôt mais Jamie n'avait quasiment rien avaler de la journée. Je peux aller chercher un truc à l'italien, j'ai vraiment pas envie de cuisiner. il l'observa, se délectant de l'imaginer rester ici pendant qu'il irait acheter des pizzas et alors qu'il essayait d'éloigner ses pulsions, voilà qu'elles revenaient de plus belle. Pourquoi est-ce que l'idée de l'avoir chez lui, tout seul, l'excitait autant ? Ça le rendait fou de savoir qu'il ne s'autorisait ce genre de chose qu'avec lui, qu'il était le seul homme à jamais l'avoir vu comme ça et qu'en plus, Maxime lui avait dit n'avoir envie d'être comme avec personne d'autre. Est-ce que tu as envie de regarder un film, après ? Ou tu veux continuer de jouer de la musique ? J'aimerais bien voir comment tu te débrouilles à la guitare. Il n'arrivait pas à réaliser à quel point il avait réussit à passer aussi vite de ses questionnements, de ses craintes, à quelque chose d'aussi naturel, d'aussi normal. Maxime avait cette capacité à le faire douter de tout et en même temps à le faire réfléchir, à le rassurer par ses mots et ses efforts, à le faire se remettre en question, à lui donner envie de mettre de côté son fatalisme et à vivre uniquement le moment. Parce que contrairement à ce que Maxime avait l'air de penser de lui-même, Jamie était sûr d'une chose : il en valait la peine.

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Maxime avait encore du mal à croire tout l'impact que Jamie pouvait avoir sur lui, parfois avec ses gestes, parfois avec ses mots, parfois avec sa façon de réagir à ce qu'il disait, de lui faire comprendre sans avoir besoin de prononcer le moindre mot qu'il ne pouvait pas continuer à vivre sa vie comme ça et que ça n'avait rien de grave, qu'il pouvait le faire. Maxime avait tellement envie de le croire, et au fond il l'avait toujours su, mais voir Jamie tenter de lui en faire prendre conscience c'était différent, et le message passait beaucoup mieux quand il n'était pas en train de s'énerver ou de lui faire des reproches. Maxime avait beau être fier il était loin d'être stupide et il n'était pas borné au point de ne pas savoir accepter quand il avait tort. Quand on lui parlait calmement. Il avait tendance à se braquer beaucoup plus facilement quand on ne prenait pas le bon ton avec lui, probablement que l'attitude de son père envers lui n'y était pas pour rien. Toujours était-il qu'il ressentit un immense soulagement quand Jamie passa ses bras autour de lui, sembla se calmer, l'écouter, comprendre qu'il faisait un énorme pas vers lui. Il frissonna même légèrement en sentant son front venir se poser contre le sien, en sentant ses pouces glisser sur ses joues puis ses lèvres venir se poser sur les siennes. Pourquoi est-ce qu'ils ne pouvaient pas être tout le temps comme ça ? Maxime aurait aimé être attaché de manière permanente à ses lèvres parfois, comme s'il avait peur de ne plus savoir comment vivre sans elles, sans la sensation de la langue de Jamie venant caresser la sienne. Il sentit une chaleur désormais presque familière l'envahir alors qu'il le laissait faire, alors qu'il répondait à son baiser avec envie, comme s'il avait envie de lui rappeler à quel point il était sérieux sur le désir qu'il lui inspirait, comme pour lui faire comprendre que même s'il n'avait pas voulu faire des efforts pour venir vers lui il n'en aurait pas eu le choix parce qu'il n'aurait pas su se passer de ce contact. Il se demandait si Jamie était capable de deviner tout ça, s'il était autant capable de lire en lui comme dans un livre ouvert qu'il en donnait parfois l'impression. Est-ce qu'il aurait pris peur s'il avait su lire dans ses pensées ? Maxime avait envie de penser que non, qu'il aurait été flatté, qu'il aurait été rassuré. Bien sûr il ne le saurait jamais parce qu'il comptait bien garder ses pensées pour lui, même si la remarque de Jamie réussit à lui tirer un petit sourire malicieux. Il baissa les yeux sur son corps à moitié nu, faisant semblant de le redécouvrir et de ne pas voir où était le problème. « Quel dommage. » Répondit-il d'un ton qui exprimait tout sauf du regret, ses yeux brillant de malice alors qu'il le laissait s'écarter de lui, faisant à son tour un pas en arrière pour ne pas tenter le diable. Il était très loin de se sentir prêt à recommencer et même s'il savait qu'il aurait pu se satisfaire de quelque chose de plus simple il voulait se laisser encore un peu de temps pour se remettre de ses émotions. Il hocha la tête en souriant en l'entendant proposer de manger, sa main venant se poser sur son ventre inconsciemment alors qu'il réalisait que ces discussions - ou peut-être la leçon de piano improvisée - lui avaient ouvert l'appétit. « Tu vas te moquer si tu m'entends jouer, je connais vraiment que quelques accords ça vaut franchement pas le coup. » Reed avait fini par lui apprendre quelques trucs quand il le croisait dans Donwell et il avait essayé d'apprendre à déchiffrer des tablatures puis des partitions tout seul en cherchant en ligne. Rien de bien transcendant, il ne faisait pas preuve de fausse modestie en disant qu'il savait à peine jouer et il ne voulait pas que Jamie ait des attentes trop délirantes tout ça parce qu'il avait réussi à mimiquer quelques notes au piano tout à l'heure. « Un film ça me paraît bien. » Ajouta-t-il en se rapprochant à nouveau de Jamie, malgré ses bonnes résolutions de tout à l'heure. Il vint glisser rapidement ses lèvres sur les siennes, son sourire refusant désormais de le quitter. « Après que je me sois rhabillé bien sûr, je voudrais pas te tenter. » Lança-t-il d'un ton légèrement moqueur avant de s'écarter à nouveau, ressentant une nouvelle vague de soulagement en se disant que les choses s'étaient à nouveau calmé entre eux. Il se dirigea vers la chambre. « T'es sûr que tu me fais confiance tout seul dans ton appartement ? » Plaisanta-t-il depuis la chambre alors qu'il était en train de se rhabiller comme promis, récupérant ses chaussettes pour venir les mettre dans ses chaussures dans le salon et ramassant le t-shirt de Jamie pour le lui ramener. Il le lui lança une fois de retour dans le salon, hésitant l'espace d'une seconde à venir avec lui chercher à manger. Il avait l'impression de revenir sur sa parole, de contredire tout ce sur quoi il avait promis de faire des efforts quelques minutes auparavant, mais il se serait senti trop anxieux de prendre un tel risque inutilement. Ils auraient pu croiser n'importe qui qu'ils connaissaient, ou que son père connaissait, et ils auraient été bien en peine d'expliquer ce qu'ils fichaient à commander à manger ensemble un samedi soir. Il retourna vers le comptoir de la cuisine pour terminer son verre d'eau et en profita pour laisser ses doigts caresser l'avant-bras de Jamie avant de venir poser brièvement ses lèvres sur sa nuque. Il aurait pu s'y faire, à tout ça, il commençait à en être persuadé, et c'était à la fois terrifiant et euphorisant. Il lui fit comprendre qu'il était d'accord pour manger n'importe quoi qui le tentait lui, lui assurant qu'il n'avait ni allergie ni préférence particulière avant de le laisser partir. Il posa ses mains sur ses hanches, regardant autour de lui et se demandant ce qu'il allait bien pouvoir faire en attendant. Il retourna vers le piano et joua rapidement une partie de la mélodie de tout à l'heure, plus pour raviver ses souvenirs que pour véritablement s'entraîner, avant de revenir vers la cuisine. Il hésita une seconde avant d'ouvrir le frigo et d'en sortir une bière, se demandant si Jamie lui en voudrait de se servir. Il avait du mal à l'imaginer s'énerver pour si peu et il ouvrit la bouteille avant d'aller s'installer sur le canapé, assis en tailleur, et d'allumer la télé pour lancer Netflix. Quelque part regarder le catalogue des recommandations de Jamie lui paraissait presque plus intrusif que ce qu'il avait fait jusqu'à présent mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être curieux. C'était sa façon à lui de découvrir un peu ses goûts et il finit par s'arrêter sur la vignette du "Terminal". Il venait à peine de tomber dessus et était en train de reprendre une gorgée de bière quand il entendit les clés de Jamie tourner dans la serrure et releva les yeux pour le saluer. Il dissimula un sourire amusé derrière sa bouteille, ayant vaguement l'impression d'avoir été pris la main dans le sac. « Pardon j'ai fait comme chez moi. » Expliqua-t-il avant de désigner l'écran de la télé d'un geste de la main. « Tu l'as déjà vu ? » Il était sur la liste des films qu'il voulait voir depuis longtemps mais ce n'était pas exactement le genre de trucs qui plaisait à son petit frère et il essayait généralement de trouver des trucs à regarder avec lui.

Il appréciait le côté taquin de Maxime et réalisa, en entendant son air faussement désolé lorsque Jamie lui demande de se rhabiller, qu'il préférait largement le voir comme ça, détendu et moqueur, plutôt que plein de questionnements. Mais dans un autre sens, il ne regrettait pas cette conversation, car ça lui avait permis de mieux comprendre sa vision des choses et d'apprendre à quel point il avait besoin de temps tout en étant dorénavant convaincu qu'il finirait par réussir à s'accepter. Et Jamie voulait être là, il n'avait jamais voulu partir mais cette conversation l'avait conforté dans l'idée qu'il était prêt à faire beaucoup de choses pour lui. Maxime accepta silencieusement de manger avant de lui préciser qu'il préférait regarder un film plutôt que de jouer de la guitare. Il haussa les épaules en souriant. Comme tu veux, j'aimais juste bien l'idée que tu me montres un truc que tu sais faire, pour changer. Mais si tu sais pas faire de la guitare non plus... le taquina-t-il en pensant à toutes les choses qu'il ne connaissait pas de lui, préférant faire comme si il se moquait plutôt que de lui avouer qu'il avait envie de tout savoir de lui, de ses secrets, de ses talents cachés, de ses hobbies. Il le laissa s'éloigner de lui pour le laisser aller se rhabiller, se dirigeant vers la chambre. Tu me ramènes mon t-shirt ? lui lança Jamie alors que Maxime sortait de salon, n'ayant pas pu s'empêcher de l'observer de dos. Il reporta son attention sur son verre d'eau et le bu d'une traite avant d'aller dans l'entrée pour mettre des chaussures, récupérer son portefeuille sur le petit meuble qui se trouvait à côté de la porte en l'entendant lui demander, au loin, si il lui faisait confiance pour rester seul ici. Avant que tu poses la question, oui. Maintenant je suis plus trop sûr. plaisanta-t-il tout en étant au contraire absolument certain que laisser Maxime chez lui pendant qu'il sortait allait l'emplir d'une satisfaction toute nouvelle et qu'il pouvait bien fouiller partout si ça lui faisait plaisir. Il retourna dans la cuisine et attrapa son t-shirt au vol avant de l'enfiler, regrettant presque de lui avoir demandé de se rhabiller maintenant que tout ce tissu recouvrait sa peau et l'empêchait d'observer chaque parcelle de son corps. Fouillant dans son portefeuille à la recherche de liquide pour payer leur pizzas, il frissonna en sentant les doigts de Maxime effleurer la peau de son bras puis l'embrasser dans la nuque, souriant malicieusement à ce contact, à l'effet que ça lui faisait, au naturel avec lequel il l'avait fait. Mettant quelques billets dans la poche de son jogging, il lui demanda ce qu'il aimait ou n'aimait pas, réfléchissant à l'avance à ce dont lui-même avait envie. Il passa brièvement sa main dans sa nuque avant de l'embrasser tendrement, juste quelques secondes, juste le temps de prendre le temps de le savourer, pour chasser cette idée stupide qu'il ne serait peut-être plus là quand il reviendrait. Je fais vite. lui dit-il avant de claquer la porte derrière lui. Une fois dehors, il se rendit compte qu'il ne lui avait même pas proposer de venir avec lui et que son inconscient avait sûrement parfaitement compris que ça n'aurait pas été une bonne idée. Il était encore son prof, il venait tout juste de rompre avec Isaiah, ça aurait été beaucoup trop délicat si ils avaient croisé quelqu'un et Jamie venait de faire comprendre à Maxime que c'était à lui de trouver le bon moment pour en parler. Et se retrouver tous les deux en commandant des pizzas au restaurant du village n'était peut-être pas la meilleure façon. Est-ce qu'il aurait la même facilité à accepter de se cacher quand il ne serait plus lié par son travail ? En tout cas, il n'avait pas envie d'y penser maintenant. L'avantage d'habiter à Orchard Street était qu'on pouvait trouver un peu tout ce qu'il fallait en quelques pas, il arriva donc rapidement à l'italien et commanda deux pizzas. L'attente ne fut pas très longue et pourtant, plus il était loin de Maxime, plus Jamie ressassait des pensées absurdes, s'imaginant qu'il reviendrait dans un appartement vide. Non mais vraiment, arrête de penser à ça. Il secoua la tête de droite à gauche, essayant plutôt de penser au fait qu'il était en train de l'attendre, qu'il s'était peut-être pris un livre à feuilleter et qu'il allait sûrement se moquer de ses goûts et cette idée le fit sourire. Récupérant les deux boites en cartons, il paya et se dirigea tranquillement chez lui, saluant une de ses voisines. En montant les escaliers, une petite pointe d'appréhension refit surface et il ouvrit la porte avec son palpitant un peu trop rapide. Il retira ses chaussures avec ses pieds et avança jusqu'à son salon où il vit Maxime installé sur le canapé avec une bière à la main. Son coeur battait toujours aussi vite, mais pour une raison bien plus agréable ; il était toujours là. Il s'insulta de tous les noms intérieurement, se disant qu'il avait été vraiment trop con de douter de lui, qu'il devait comprendre maintenant qu'il n'allait pas s'en aller et il se promit d'arrêter de flipper tout le temps. Il posa les pizzas sur la table basse en souriant. Tu as bien fait. lui dit-il sincèrement, parce que c'était absolument ce dont il avait envie, qu'il fasse comme chez lui, qu'il se sente suffisamment à l'aise pour faire ce genre de chose. Qu'est-ce qu'il avait envie de l'embrasser... Il détourna ses yeux qui s'étaient poser sur ses lèvres pour regarder en direction de sa télé. Oui je l'ai vu, mais y'a un moment. C'est un super film, ça me dit bien de le revoir. il s'éloigna vers la cuisine en lui lançant Je vais me prendre une bière aussi, à moins que tu n'aies pris la dernière et là je risquerais de t'en vouloir. il ouvrit le frigo en ajoutant un Sauvé. et attrapa une bouteille qu'il décapsula avant d'aller s'asseoir à ses côtés sur le canapé. Il déposa ses lèvres sur son épaule, puis sur sa joue et il ouvrit les deux boites devant eux. Poulet, pepperoni. il pointa une pizza après l'autre. Ca te va ? il se saisit d'une serviette qui était fournie et s'empara d'une première part Vas-y, tu peux lancer. dit-il en faisant un signe de tête vers la télé, entre deux bouchées, se rendant compte qu'il se sentait terriblement à l'aise avec Maxime à ses côtés, qu'il aurait pu faire ça tous les jours. Après avoir manger deux ou trois parts et bu quelques gorgées de sa bière, il s'adossa au fond du canapé et attira le jeune homme contre lui, laissant ses doigts s'enrouler de manière presque inconsciente dans ses boucles. Après un certain moment, il réalisa qu'il avait réussi à suffisamment éloigner son esprit de la présence de Maxime collé à lui, du fait qu'il était dans son canapé, naturellement installé à ses côtés afin de se concentrer sur le film sans trop penser au fait qu'il mourrait d'envie d'arrêter le film et de lui donner du plaisir. Et quelqu'un toqua à sa porte, le sortant de leur cocon. Il tourna la tête derrière lui, puis vers Maxime, et se leva instinctivement. Il ouvrit la porte pour y trouver sa voisine de pallier qu'il avait croisé plus tôt. Oui ? demanda-t-il en essayant d'être poli. Je suis désolée de te déranger mais est-ce que tu pourrais me prêter ton mixeur, si t'en as un, le mien vient de me lâcher en pleine préparation. il haussa des sourcils étonné. Mon mixeur ? Euh, oui ? il passa une main dans sa nuque, pas trop sûr de savoir si il retrouverait ce truc que sa soeur l'avait forcé à acheter et qu'il ne savait pas où il avait mit. Et il ne savait pas dire non, parce qu'il était serviable et que ça le perdrait. Je reviens, bouge pas. lui dit-il sur un ton presque un peu trop sec mais la sachant bien trop curieuse et sans gêne. Sauf qu'il n'avait pas du tout envie de la faire rentrer, là. D'ordinaire, même si il ne l'appréciait pas beaucoup, il ne refusait jamais qu'on entre chez lui mais là, il y avait Maxime. Et Maxime n'avait certainement pas envie d'être vu dans son appartement par sa voisine. Il se dirigea d'un pas rapide vers la cuisine sans jeter un regard vers le jeune homme, se doutant du malaise qu'il pouvait ressentir et voulant faire au plus vite, il s'excuserait après. Tu trouves ? lui lança-t-elle au bout de quelques secondes, se montrant un peu trop impatiente pour quelqu'un qui demandait un service, alors qu'il fouillait dans ses placards. Attends je viens t'aider à chercher. Non ! le coupa-t-il en se redressant pour voir si elle n'était pas rentrer. C'est bon, j'ai trouvé. Il fit le tour du comptoir et lui donna l'objet un peu plus brusquement que prévu. Tiens, garde-le pour le week-end, je reviendrai le chercher quand j'en aurais besoin. Jamais, donc, désolé Charly. Bonne soirée ! et il claqua la porte en soupirant avant de passer la tête dans l'ouverture qui menait de l'entée au salon. Il vit les boucles de Maxime dépasser du canapé et s'approcha, se pencha derrière lui pour poser sa joue dans ses cheveux avant de laisser glisser ses mains sur son torse. Désolé... Elle est un peu intrusive. s'excusa-t-il en espérant qu'il ne s'était pas sentit trop mal à l'idée que quelque de l'extérieur puisse le trouver ici.