I know this game (oliver)

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La journée avait été dure à l’université, pas particulièrement longue pourtant. Il avait commencé les cours à 14h et avait eu une heure de pause à 16h, mais c’était tout de même éprouvant. Il détestait devoir apprendre du par cœur, ça ne l’intéressait pas, surtout quand il s’agissait d’apprendre des lois. S’il n’y mettait pas du sien c’était surtout parce qu’il trouvait ça chiant comme la mort, et cette année même la pression que lui mettait son père ne suffisait pas à le pousser à se bouger un peu les fesses et à réviser pour ses examens. Alors, ouais, il allait probablement rater son année, il le savait, et ouais, il allait encore se prendre une raclée à la maison, mais il y avait des jours où il en venait à se demander si ce n’était pas inévitable de toute façon. Alors à quoi bon se casser le cul à réviser et à essayer d’avoir des notes convenables ? De toute façon il ne comptait pas en faire son métier et quoiqu’il arrive son père trouverait bien une raison de l’emmerder. Alors autant ne fournir aucun effort et aller boire des coups, sauf que ce soir au lieu de proposer à sa clique habituelle il sortit de l’université tout seul. Il avait déjà quelqu’un qu’il devait voir ce soir, et même si ses amis se payaient régulièrement sa tête pour son appartenance au parti conservateur, lui préférait l’assumer jusqu’au bout. C’était toujours mieux que de supporter Jeremy Corbyn après tout ! Et il y faisait des rencontres intéressantes, comme Oliver. Il avait parfois l’impression de voir un grand frère en lui, et ça lui faisait du bien, il avait la sensation de pouvoir compter sur lui, alors même s’il ne lui disait pas tout de sa vie, il le considérait quand même comme un ami assez proche. C’était quelqu’un qui comprenait ses valeurs, même si lui était moins vocal sur son aversion pour la communauté gay. Il entra dans le bar avant l’heure, il n’était vraiment ponctuel que quand il s’agissait de prendre des verres, alors là, il était même foutu d’être en avance. Il salua la barmaid qu’il avait repérée l’autre fois, à la fois déçu et soulagé de ne toujours pas être célibataire et refusant de s’attarder sur ce mélange contradictoire de sentiment. A la place il commanda un shot de tequila histoire de se détendre et de bien commencer la soirée, le descendit cul-sec, et commanda son gin et tonic habituel en attendant Oliver. Il paya ses verres et alla s’installer à une table dans la salle. Il était là assez tôt dans la soirée pour pouvoir encore trouver de la place assise dans le bar et il ne s’en priva pas. Il sortit son téléphone et envoya un sms à Oliver pour le prévenir qu’il l’attendait et lui rappeler le bar qu’ils avaient choisi. Il envoya également un sms à Dione pour prendre des nouvelles ainsi qu’à Connor, à qui il avait acheté un téléphone portable bas de gamme juste pour être sûr qu’il puisse le contacter en cas de problème. Leur père n’en savait rien et Maxime comptait bien sur le fait que ça reste comme ça. Il continua à siroter tranquillement son verre en attendant Oliver, se demandant vaguement s’il ne ferait pas mieux de se calmer un peu sur l’alcool. Cette pensée fut rapidement chassée de son esprit en se rappelant ce qui l’attendait à la maison s’il ne sortait pas boire. Non, il valait mieux sortir, quitte à finir alcoolique.

C'était une bonne journée. Oliver n'avait pas eu besoin d'aller à la supérette aujourd'hui parce qu'il était en off, selon le planning qui lui avait été confié par son paternel, et il avait passé la journée dans son atelier à retaper sa dernière acquisition : une vieille Triumph des années 60. Encore quelques heures de travail, quelques finitions et elle serait prête pour sa première sortie. Il était comme un gosse. En plus de ça il avait reçu un mail d'Elena, l'assistante du parti et la conférence à laquelle il devait participer demain matin était annulée. C'était absolument parfait.

Du coup, il était de bonne humeur, ce qui était assez rare ces derniers temps. Fallait dire qu'avec le sale coup de son paternel de l'obliger à reprendre une activité professionnelle, il avait de quoi être énervé en permanence. Lui il était bien, tranquille, à vivre de ses placements et des rentes familiales, mais non, il avait fallu que son connard de paternel l'oblige à reprendre son petit business. Tout ça parce que lui-même était trop occupé avec ses campagnes de propagandes conservatrices et ses meeting auxquelles Oliver était forcé de participer en tant que digne héritier des Oakes. Quelle connerie. Ah bah voilà, rien que d'y penser ça le foutait en rogne.

Il secoua la tête en signe de contrariété. Non, ce soir il allait être de bonne humeur. En plus, il allait passer la soirée avec Maxime, un jeune qu'il avait rencontré à un meeting du parti et qu'il avait pris sous son aile. Il lui rappelait lui, plus jeune ; un peu branleur, un peu là par obligation, un peu paumé, peut-être. En fait, il lui rappelait lui, tout court. Sauf qu'avec 10 ans de moins, Maxime avait encore une chance de pas finir comme lui. Et c'est sûrement ça qui faisait qu'Oliver avait envie de l'accompagner dans la vie, pour essayer de lui apporter ce qu'on avait pas su lui apporter : un mentor, des choix, la possibilité de dire ce qu'il pensait sans avoir peur d'être jugé ou frappé.

Il reçut un sms de Max lui rappelant où ils avaient rendez-vous, mais il était déjà quasiment arrivé devant. Lorsqu'il pénétra à l'intérieur, Oliver salua la barmaid d'un signe de tête, il venait ici de temps en temps, même si ce n'était pas son bar de prédilection à Brighton -il avait tendance à préférer les endroits un peu plus uppé, avec des filles faciles à porter de verres- mais pour une soirée entre mecs, c'était l'endroit parfait. Il commanda une bière et chercha Maxime du regard en attendant d'être servi, l’apercevant rapidement. Une fois la bouteille en main, il se dirigea vers la table et capta le regard du jeune homme.

« Max ! salua-t-il en arrivant à sa hauteur, lui donnant une petite tape amicale sur l'épaule et s’installant en face de lui. Putain, ça me fait plaisir de te voir ailleurs qu'aux meeting. Au moins ici on a pas besoin de supporter l'autre casse-couille de Lucy avec ses discours à rallonge. D'ailleurs, entre toi et moi, quelqu'un devrait essayer de la tringler, peut-être qu'elle serait moins étriquée. Il tapa sa bière dans le verre de Maxime, histoire de trinquer, puis il bu une gorgée. Bon, ça fait un moment qu'on s'est pas vu, comment tu vas ? »

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Maxime hocha la tête en apercevant Oliver, comme pour lui faire comprendre qu’il l’avait bien vu, avant de verrouiller son téléphone et de le poser sur la table. Son ami venait de récupérer sa bière et était venu s’installer face à lui après lui avoir donné une tape amicale sur l’épaule. Maxime n’avait jamais été très tactile – il imaginait que ça avait quelque chose à voir avec son père – et il se frotta l’épaule inconsciemment quelques secondes après en écoutant Oliver parler. Sa réflexion lui tira d’ailleurs un rire franc et il fut content de ne pas avoir été en train de boire son gin et tonic sinon il aurait été foutu de le recracher. Oui Lucy était pète-couilles, et oui, Maxime était lui aussi persuadé qu’elle serait moins chiante si elle baisait un coup, mais il ne s’était pas attendu à ce qu’Oliver lance les hostilités aussi rapidement, presque sans le moindre préambule. Mais c’était aussi pour ça qu’il l’appréciait et qu’il aimait discuter avec lui. Il reprit une gorgée de son verre avant de le reposer sur la table devant lui, haussant les épaules presque sans s’en rendre compte. C’était devenu sa réponse naturelle à à peu près toutes les questions. « Ça va écoute, je me suis encore remis avec Mila donc si tu veux que Lucy arrête de nous casser les couilles ça va être à toi de t’en charger. » Répondit-il aussitôt en lançant un regard entendu à Oliver, sachant très bien que même s’il n’avait pas été en couple il n’aurait pas voulu d’elle. Ce n’était pas comme s’il avait toujours été fidèle après tout, et ça, Oliver le savait très bien. « Faut que tu fasses preuve de solidarité pour une fois, take one for the team. » Plaisanta-t-il tout en sachant très bien que son ami serait probablement aussi peu enthousiaste à l’idée de se farcir Lucy que lui l’avait été. « Mais je suis d’accord que ça lui ferait du bien. » Il leva longuement les yeux au ciel, elle lui faisait franchement pitié. Dieu savait qu’il n’était pas particulièrement satisfait de ses ébats avec Mila mais il espérait ne jamais être aussi frustré que semblait l’être Lucy. Il reprit une nouvelle gorgée de gin et tonic, regardant le peu d’alcool qu’il restait déjà dans son verre et essayant de se rappeler que ce n’était que le début de la soirée et qu’il ferait mieux de se calmer s’il ne voulait pas finir par terre à dix heures. Il connaissait des gens qui aimaient ça, mais lui ça n’avait jamais trop été son truc, il préférait profiter un peu des soirées, et s’en souvenir le lendemain si c’était possible. « Sinon les cours, comme d’hab. » Nouveau haussement d’épaule avant de relever les yeux vers Oliver. Il n’avait jamais eu aucun problème à être honnête avec son ami, alors bien sûr il avait encore son jardin secret, mais les cours et les études c’était un sujet sur lequel Maxime n’avait pas de souci pour se confier. « Je pense que je vais foirer mon année. » Il leva le pouce d’un air ironique avant de soupirer, s’attendant à moitié à ce qu’Oliver lui fasse la leçon et lui dise de se bouger le fion pour ne pas rater totalement son année. Ce n’était pas un sermon qu’il avait envie d’entendre, son père allait s’en charger quand il allait lui annoncer la nouvelle. « Mon père va être ravi. » Ajouta-t-il, toujours aussi sarcastique, avant de finir le reste de son verre d’une traite, oubliant presque aussitôt ses bonnes résolutions. Finalement peut-être qu’il n’avait pas tant envie que ça de se souvenir de cette soirée.

Maxime rit à ses propos sur Lucy et Oliver ne pu pas s'empêcher de sourire à son tour, sa bière contre ses lèvres avant de boire une nouvelle longue gorgée. Il appréciait vraiment beaucoup ce môme, bien qu'il n'ait pas forcément partagé beaucoup de choses très personnelles l'un et l'autre, étant donné qu'ils se retrouvaient la majorité du temps dans un milieu où ils étaient rarement seuls plus de quelques heures entre-coupées par des politesses et des discussions politiquement orientées avec d'autres personnes qui se glissaient dans leurs conversations. Mais il y avait quelque chose en lui qui avait, très vite, donné envie à Oliver d'être un support indéfectible. Il ne le lui avait jamais dit, évidemment, mais l'aîné s'était promis d'aider le cadet comme il pourrait, de lui apporter toute aide qu'il lui aurait été possible d'apporter, peu importait le besoin. Alors quand son jeune ami commença à lui parler de sa copine, de ses cours et de son père, il le laissa tranquillement finir pour ne pas lui couper la parole, oreille attentive et impartiale.

Il s'était encore remis à son ex, pour la énième fois et c'était quelque chose qu'Oliver avait du mal à concevoir, mais il garda ça pour lui sur l'instant, continuant de boire sa bière. Lorsque Maxime émit l'idée que ce soit lui qui se charge de tringler Lucy, par contre, il ne put retenir une grimace outrée avant de faire 'non' de la tête et de l'index. Il lui évoqua ensuite ses études de droit, comment il était apparemment persuader qu'il allait rater son année, que son paternel n'allait sûrement pas apprécier. Et tout ça entre-coupé de haussement d'épaules désinvoltes, qui lui rappelaient un peu trop sa propre attitude quand il étudiait les sciences politiques et qui lui rappelait aussi à quel point son père avait pu être un vrai connard à cette époque. Les deux paternels étaient fait du même sang de conservateur plein de principe et d'ambition pour leurs progénitures, souvent au détriment de leur bien-être, et Oliver avait mangé des phalanges de nombreuses fois pour rentrer dans le rang. Est-ce que Max subissait le même traitement ? C'était un sujet qu'il n'allait pas aborder. De toute façon, même s'il l'abordait -et en supposant que Holmes-père avait aussi la main lourde- jamais Maxime n'accepterait de lui dire quoi que ce soit. Parce que lui-même n'en avait jamais parler à personne. Et puis, si ça se trouvait, le père de son ami était juste un gros con, pas un gros con violent.

Oliver intercepta la barmaid d'un petit signe de tête et lui commanda un scotch on the rocks. Maxime avait l'air d'avoir envie de se noyer dans son verre tellement il le buvait vite alors Oliver décida que l'accompagner avec un bon whisky était une bonne idée. Bon, par contre, si son ami avait décidé de se mettre minable pour de bon, il allait peut-être devoir se contenter d'un verre ou deux histoire d'être capable de le ramasser à la petite cuillère au besoin. Le blond s'adossa à sa chaise et croisa les bras avant de pousser un soupir. Pourquoi est-ce que tu continues avec Mila, en fait ? Ce serait pas plus simple de te trouver une autre fille ? Ou plusieurs autres filles ? Parce que franchement, là... Il pensait sincèrement ce qu'il disait. Bien qu'il ne sache pas si Maxime était vraiment attaché ou non à cette fille, il lui semblait clair que ça n'avait plus aucun sens cette histoire. J'suis sûr qu'au contraire si tu te tapais Lucy, ça te changerait les idées... Enfin peut-être pas. A mon avis elle doit crier Churchill pendant l'orgasme. Trop flippante. Il remercia la barmaid qui lui apporta son whisky, paya sa boisson et bu une gorgée. En reposant son verra, il s'avança et posa ses bras sur la table, une mine un peu plus sérieuse sur le visage. Pourquoi tu fais du droit, Max ? Tu m'as jamais vraiment dit ce qui t'as fait choisir cette voie. Parce que je sais que t'es pas con, t'as juste pas envie, j'le vois bien. Pourquoi tu changes pas si ça te plaît pas ? Il parlait en connaissance de cause, son père l'ayant forcé à faire sciences po, et il soupçonnait que c'était aussi le cas de Maxime, mais il voulait l'entendre, pas juste imaginer.

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Maxime ne put réprimer un petit sourire satisfait en voyant Oliver commander un whisky, il risquait de suivre son rythme plus facilement que s’il était resté à la bière et le jeune homme y trouvait un peu de réconfort. Après tout, misery loves company. La suite en revanche lui fit hausser une nouvelle fois les épaules, il n’était pas vraiment capable de dire pourquoi il s’entêtait à se remettre avec Mila. Parce qu’elle insistait à chaque fois et que lui n’avait rien de mieux à se mettre sous la dent ? Ce n’était qu’en partie vrai, elle insistait, oui, très clairement, mais ce n’était pas comme s’il n’aurait pas pu se taper d’autres nanas, il s’amusait d’ailleurs assez couramment à draguer mais jamais à conclure, comme si ça n’avait aucun intérêt à ses yeux. La vérité c’était qu’il avait l’habitude avec Mila, que bizarrement il lui faisait un peu confiance à force aussi et qu’il trouvait ça plus facile comme ça. Il n’était pas sûr qu’Oliver comprenne, surtout qu’à l’en croire lui avait plutôt tendance à enchaîner les conquêtes d’un soir et à aimer la diversité. « Je sais pas, parce que c’est elle qui me plaît je suppose. Ça me suffit. » Se contenta-t-il donc de répondre, parce qu’à vrai dire, lui-même n’était pas sûr de comprendre pourquoi il s’obstinait avec elle. Il pouvait bien voir les regards réprobateurs du reste de ses potes, ils avaient plutôt tendance à être d’accord avec Oliver et à lui dire d’arrêter de se prendre la tête avec elle et de profiter de toutes les minettes qui lui faisaient les yeux doux. Il ne comprenait pas le fait que lui ne voit pas ça comme ça, il avait fini par simplement accepter le fait qu’il était différent sur ce point là, que son point de vue était différent. Il grimaça à nouveau en entendant le nom de Lucy, se penchant vers le sol et faisant semblant de vomir. Il exagérait clairement mais l’idée même de l’avoir dans son lit lui filait un peu la nausée à vrai dire, non pas qu’elle était si moche que ça, il trouvait juste l’idée repoussante. Il reprit une gorgée de son verre avant de le reposer sur la table, manquant de tout recracher en entendant la remarque d’Oliver. Changer de cursus ? Oui, c’était aussi simple que ça, ça ne lui plaisait pas donc il n’avait qu’à changer. Maxime savait très bien que son ami avait vécu le même genre de situation avec son propre père à l’époque, du moins il s’en doutait, alors il avait du mal à comprendre pourquoi il lui posait la question. « A la base je voulais faire éleveur de licornes, mais la fac m’a dit qu’ils ne décernaient pas de diplôme pour ça du coup je me suis rabattu sur le droit. » Lança-t-il, sortant le ton le plus sarcastique qu’il avait en réserve pour l’occasion avant de forcer une moue déçue sur son visage. Il perdit bien vite son sérieux et lança un sourire amusé à Oliver, secouant légèrement la tête comme s’il le prenait pour un idiot de poser ce genre de questions. « A ton avis ? Pour la même raison qui t’a poussé à faire sciences po et à ne pas changer non plus je suppose. » Il se doutait bien que ça n’avait pas non plus été les études dont Oliver avait rêvé, encore qu’il pouvait se tromper sur ce point là. Peut-être qu’il avait toujours voulu suivre la carrière de son paternel lui, peut-être qu’il n’avait pas été une déception permanente pour lui. Quelque part Maxime avait envie de penser que si, parce qu’il se serait senti moins seul, même s’il réalisait que c’était égoïste de lui souhaiter une aussi mauvaise relation avec son père. « D’ailleurs je t’ai vu à la supérette de ton père. C’était bien la peine de te casser le cul avec tes études, tout ça pour finir caissier. » Se moqua-t-il, exagérant volontairement le rôle qu’Oliver tenait effectivement à la supérette de son paternel. Il n’était même pas rentré mais il se doutait qu’il n’était pas vraiment caissier, il voulait juste titiller un peu son égo et rediriger la discussion vers lui, la pente y était moins savonneuse.

Il écoutait Maxime lui dire sans trop de conviction qu'il était avec Mila parce qu'elle lui plaisait. Vraiment, c'était une raison pour rester avec la même personne, puis s'en séparer, puis revenir ? Les vas et viens, Oliver les faisait à l'intérieur même des femmes, pas dans leur vie sentimentale. Il avait bien eu quelques coups de plusieurs soirs, comme Erin par exemple, avec qui il couchait quand il n'avait pas uniquement besoin de tirer un coup, mais de le faire en compagnie de quelqu'un qui venait du même milieu que lui, avec qui il partageait des centres d'intérêts et un style de vie. D'ailleurs, si il réfléchissait bien, ces derniers temps il enchaînait beaucoup plus que d'habitudes les conquêtes. Il n'essaya toutefois pas de comprendre pourquoi, pas ce soir. En tout cas, il n'avait jamais eu envie de s'encombrer de sentiment avec les femmes. A quoi bon ? Se marier ? Avoir des mômes ? Très peu pour lui. Pourtant issu d'une famille conservatrice, il avait longtemps fait une croix sur certains principes de vie, bien qu'il partageait avec eux une grande majorité des valeurs politiques, sociales ou économiques. Son paternel ne lui laissait certes pas le choix concernant sa vie professionnelle mais il n'avait, du moins pour l'instant, jamais été regardant sur sa façon de multiplier les conquêtes sans se poser. Le choix. Le blond réalisa qu'en fait, c'était peut-être le choix de Max, de rester avec Mila. Finalement, il regarda son ami et haussa les épaules à son tour en buvant une autre gorgée de son whisky. Si ça te suffit alors. déclara-t-il dans un demi sourire, ne voulant pas insister outre mesure sur un thème qui semblait de toute façon sujet à débat. Et ce soir, il n'avait pas du tout envie de débattre.

Oliver haussa les sourcils d'étonnement en écoutant son jeune ami lui répondre avec un ton des plus sarcastiques, parlant de l'absence du cursus 'éleveur de licornes' à la fac, puis de le remettre face à sa propre réalité, assumant qu'il n'avait pas eu le choix dans ses études avant de se foutre ouvertement de sa gueule concernant son nouveau poste de manager à la supérette familiale. Non mais ce prick insolent, comment il lui parlait ?! Et en même temps, il s'amusait de voir à quel point, encore une fois, ils se ressemblaient tous les deux. Lui aussi, plus jeune, il aimait bien tenir tête aux vieux cons qui lui faisait des sermons. Sauf qu'aujourd'hui, c'était lui le vieux con, apparemment. Tant pis si Max était un peu énervé contre lui avec ses questions qui avait l'air de tomber sous le sens. Il avait volontairement évoqué ce sujet pour le faire réagir, il ne voulait pas supposer les choses, il voulait des certitudes. Maintenant il savait, enfin il était quasiment sûr de savoir même si son jeune ami ne lui avait pas dit clairement, il avait évoqué son père juste avant. Bon par contre, il allait devoir se calmer sur le sujet de la supérette, le môme. Buvant une énième gorgée lui brûlant la gorge, arrivant quasiment à la fin de son scotch, Oliver pointa son index vers Max, tenant toujours son verre avec ses autres doigts. Alors déjà, mon p'tit pote, je suis ma-na-ger. Bon, ok, c'était tout pété comme répartie, parce que franchement c'était pas beaucoup plus glorieux, pour lui. Il termina son verre et attendit que la barmaid refasse son apparition pour en commander un second. L'évocation de son récent nouvel emploi le renfrogna un peu mais il n'avait pas envie de gâcher la soirée. Et vu comme t'es parti, j'pense que je vais te réserver un petit job. Sandwich man ça te dit ? Avec ta p'tite gueule sympa, ça va attirer du chaland c'est sûr. Il esquissa un large sourire exagéré. Plus sérieusement, Max. Il redevint un peu plus grave, mais n'essaya pas d'avoir l'air supérieur, juste concerné. J'aurais dû avoir le choix, tu devrais avoir le choix. Il se gratta la joue, essaya de trouver un semblant de solution, bien qu'il n'en voyait aucun, car lui même n'en avait pas trouvé à l'époque et n'en trouvait toujours pas aujourd'hui. Mais apparemment c'est un luxe que nos paternels n'ont pas jugé nécessaire. Il commanda d'un geste de la main un autre whisky, accompagné d'un clin d'oeil, lorsqu'il croisa le regard de la barmaid. Puis il poursuivit. Si t'as besoin d'un coup de pouce, n'importe quel genre de coup de pouce, tu m'appelles. Ça peut être pour certains cours, parce que oui j'étais pas dégueulasse en droit privé figure toi, ou pour acheter quelques essais. Tout a un prix aujourd'hui. Il pensait aussi à d'autres choses mais il les garda pour lui ; soudoyer un prof pour falsifier des résultats, par exemple ou l'héberger chez lui si son père le jetait dehors à cause de son année foirée. Mais ce soir... il récupéra sa boisson, paya la somme demandée et leva son verra pour trinquer. On se la colle et je paye ton prochain verre. Il avait changé d'avis. Maxime semblait avoir besoin d'une bonne cuite et il serait là pour l'accompagner jusqu'au bout de la nuit, même s'il devait rentrer à quatre pattes. Tant pis pour les responsabilités et tant pis si demain il allait avoir encore plus de mal à supporter Alexander. Comment va ton frère, au fait ? demanda-t-il en abordant un nouveau sujet afin de faire oublier à son cerveau que la journée du lendemain s'annonçait difficile.

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Maxime avait cherché à détourner la conversation pour arrêter de parler de ses études foireuses et de ses problèmes familiaux et vu la réaction d’Oliver il avait réussi. Il lança un regard insolent au jeune homme quand il explicita le fait qu’il était manager. A l’entendre dire on aurait pu croire que c’était un grand honneur, au lieu d’être une position quasiment honorifique dans le boui-boui tenu par son paternel. Maxime haussa un sourcil, essayant de bien lui faire comprendre qu’il n’était pas dupe et qu’il n’y avait aucune raison d’être fier. De toute façon il était certain qu’Oliver aussi savait que c’était un gâchis de ses talents et maintenant que Maxime y réfléchissait un peu plus il se demandait ce qu’il foutait là-bas. Une punition de la part de son père ? Ou bien il faisait partie des gens qui voulaient que leurs enfants apprennent « à la dure » ? Il avait un peu de mal à croire à cette seconde hypothèse. « Tentant. » Lâcha-t-il de son ton le plus sarcastique avant de finir son verre à son tour et d’accompagner Oliver dans sa commande. Il n’allait pas le laisser boire tout seul et il avait vraiment besoin de se changer les idées. Il était parti pour se mettre une race dès le début, alors maintenant qu’il avait compris qu’on allait l’accompagner il ne risquait pas de se calmer, bien au contraire même. Il perdit pourtant son sourire en entendant la suite, se forçant à retrouver son sérieux même s’il n’en avait aucune envie. Il adorait Oliver et il était touché qu’il essaye de lui proposer son aide mais la vérité c’était qu’il n’était pas prêt à l’accepter. Il voulait se démerder tout seul, ce qu’il voulait c’était envoyer chier son père comme un grand et pas devoir aller tirer sur la manche de la personne qu’il considérait presque comme un grand-frère pour qu’il vole à son secours. Ce n’était pas comme ça qu’il allait gagner le respect de son père, et même s’il ne savait pas pourquoi il le cherchait encore, l’idée ne lui plaisait pas. « T’es gentil, c’est dans les autres matières que je galère le plus. » Et seulement parce qu’il ne faisait aucun effort. S’il avait voulu passer son année il l’aurait fait, sans le moindre souci, il en était persuadé, mais il se sabotait lui-même, tout ça parce qu’il ne pouvait pas voir son prof en peinture. Il n’avait pas envie qu’Oliver vienne mettre son nez là-dedans, il aurait eu un peu honte de lui avouer pourquoi il faisait aussi peu d’effort. Son ami n’avait jamais été aussi fermé que lui et il lui avait souvent reproché ses visions parfois homophobes, alors c’était un sujet que Maxime avait plus ou moins appris à éviter au fil du temps. « Ah enfin une bonne nouvelle ! Je commençais à me demander pourquoi je t’appréciais ! » S’exclama-t-il, levant les bras au ciel, exagérant volontairement le trait pour signifier qu’il était content de ne pas avoir à payer le verre qu’il venait de commander. Niveau finance il était un peu à sec en ce moment donc il était soulagé malgré tout, mais comme dès qu’il voulait cacher une véritable émotion il en faisait volontairement des caisses. Ça avait toujours été plus facile comme ça. Il grimaça brièvement à la mention de son petit frère mais se força à retrouver un sourire naturel. « Il va bien, mon père ne l’emmerde pas trop encore. » Il avait répondit automatiquement, honnêtement, sans chercher à camoufler la vérité et il se figea l’espace d’une demi-seconde en s’en rendant compte. Il se corrigea quasiment aussitôt. « Enfin je veux dire qu’il lui fout pas encore trop la pression, donc il passe sa vie devant la télé. » Expliqua-t-il, un petit sourire aimant venant se glisser sur ses lèvres avant qu’il ai pu le retenir. Oui, il l’aimait Connor, c’était même probablement la personne qu’il aimait le plus au monde, la personne pour qui il aurait été capable de tout sacrifier. « Et toi alors ce nouveau boulot de rêve ? Comment ça se passe ? Remarque tu dois être content, ça doit te donner l’occasion de donner des ordres et de tout contrôler. » Se moqua-t-il, essayant à nouveau volontairement de détourner le sujet pour ne pas continuer à parler de sa famille. « Tu vas m'expliquer pourquoi tu bosses là-bas d'ailleurs ? » Il préférait rediriger l’attention ailleurs quand on lui en parlait, parce qu’il avait peur de finir par dire quelque chose qu’il pourrait regretter s’il en parlait trop longtemps, surtout avec quelques gin et tonic dans le nez. Le serveur leur apporta d’ailleurs leurs verres et Maxime tendit le sien vers Oliver pour trinquer avant de reprendre une longue gorgée. Ils allaient se la coller non, ce n’était pas ça qu’il avait dit ?

Sans vraiment être surpris, mais un peu déçu quand même, Oliver accepta sans broncher le refus de Maxime concernant sa proposition de l'aider. Il avait du mal dans les autres matières, ok, mais il avait aussi éludé la partie où le blond lui suggérait qu'il pouvait lui acheter ses notes. Si son jeune ami n'avait pas sauté sur cette occasion, alors que lui-même n'avait pas rechigné quand son paternel avait versé quelques pot-de-vin à un ou deux profs -non sans lui avoir préalablement défoncer la gueule en voyant certaines de ses notes-, alors ça voulait simplement dire qu'il voulait se démerder par lui-même. Sauf qu'objectivement, il avait pas l'air d'être très doué pour se sortir de là si il foirait son année. Ou alors il la foirait volontairement pour tenir tête à son père ? Il se retint de poser la question, voyant bien que Max ne montrait aucun signe qu'il avait envie de s'épancher sur le sujet. Pour preuve, il sauta sur l'occasion d'un verre offert pour lui lancer une nouvelle petite pique.  Fais gaffe, petit insolent, ou tu m'apprécieras moins quand je te laisserai tout seul avec Lucy-l'étriqué-du-cul au prochain meeting. Il sourit et bu longuement dans son verre, le finissant presque d'un trait. C'était quand même fou à quel point ce truc anesthésiait rapidement la gorge, il sentait déjà quasiment plus les brûlures de l'alcool.

Mais lorsqu'il entendit Max lui parler de son père, il haussa un sourcil. Que le patriarche Holmes soit emmerdant, ça n'étonnait pas vraiment Oliver vu les rares fois où il l'avait croisé, mais c'était plutôt la façon dont son jeune ami avait dit ça. Comme si c'était habituel, presque normal. Et le blond remarqua aussi ce subtil changement d'attitude. Mouais. Enfin bon, il commençait à être un peu grisé alors son cerveau n'eut pas envie de tirer des conclusions, préférant estimer que le terme 'emmerder' se limitait à ce qu'un jeune adulte pensait régulièrement de la figure paternelle familiale.  Rien de plus. Il ajouta malgré lui un Ton père a vraiment l'air aussi casse-couille que le mien tant il ne pouvait pas s'empêcher de faire le lien entre les deux hommes. Ce qui était assez drôle, c'était que leurs paternels n'étaient pas du même sang mais qu'ils s'étaient retrouver dans la même famille par un concours de circonstance, la tante de Max ayant épousé l'oncle d'Oliver. D'ailleurs, c'était encore plus drôle que ça faisait des deux amis, des cousins éloignés. Même s'ils n'en parlaient pas quotidiennement et que les deux familles se réunissaient très rarement au grand complet, Oliver appréciait ce détail, renforçant un peu plus son envie d'être là pour Max, comme un cousin, un frère. Choisissant de ne pas creuser le sujet plus loin le sujet du paternel emmerdeur, il préféra garder le sourire sincère de Maxime quand il parlait des mauvaises habitudes de son petit frère comme ponctuation finale à ce sujet. Bien qu'au fond, il avait du mal à concevoir que son père foute la paix très longtemps à son frangin, mais il préféra garder ça pour lui. Buvant une nouvelle gorgée de son whisky, il faillit en recracher le contenu lorsque Maxime lui parla comme à un gamin demeuré despote tyrannique. Il avait envie de rire, cette façon que son jeune pote avait de lui balancer des vérités dans la gueule le rendait presque fier. Je règne en maître absolu sur le magasin, t'as tout compris. Une gorgée supplémentaire et son verre se vida entièrement, trop vite à son goût. Il regarda les glaçons à peine fondus, preuve qu'il avait bu beaucoup trop vite, et ses pensées vagabondèrent furtivement vers ledit magasin, puis vers ce type qu'Oliver s'évertuait à pourrir dès qu'il pouvait mais qui lui rendait tout aussi bien. Sa mâchoire se crispa imperceptiblement, il avait besoin d'un nouveau verre pour inhiber son cerveau. Cherchant du regard la barmaid, il continua de répondre à Maxime d'un air un peu lointain, ne voulant pas aborder des sujets qui risquaient de rendre son alcool mauvais en cette soirée qu'il voulait sous le signe de la bonne humeur. Pour être franc, c'est pas si mal. On fait le travail à ma place, j'ai peut-être trouver une petite assistante pour la paperasse -il pensa à Abigail à qui il comptait proposer ce poste d'ici quelques jours- et mon père est content. Il étira ses lèvres dans un sourire sans âme. Tout est parfait. Mensonges éhontés. Il commençait insidieusement à rentrer dans une certaine routine, une routine insipide bien en dessous de tout ce qu'il avait pu imaginer quand il rêvait tout gosse de ce qu'il ferait plus tard. Il faisait avec, mais il s'ennuyait. Sa vie d'avant lui manquait. Sa vie de soirées, de voyages, de réseautage, de road-trip en modo sac à dos sur le dos, d'argent qui rentrait tout seul. La seule chose de positive dans l'histoire c'était que son père n'avait pas utilisé ses poings depuis qu'il avait commencé à bosser pour lui. Et Maxime qui lui demandait pourquoi il faisait ça ? Il le regarda et lui répondit d'un ton un peu moqueur, le regardant droit dans les yeux. A ton avis ? Pour les mêmes raisons qui m'ont poussé à faire sciences po' et qui t'ont poussé à faire du droit, je suppose. Il avait reprit la phrase de Max, assumant dans le même temps que c'était son père qui l'avait foutu là. Il mentirait peut-être à son quart-de-cousin sur son bien-être, mais pour une raison qui lui échappait, il n'avait pas envie de lui faire croire que cette vie était choisie. Il préféra toutefois agrémenter ce presque-aveu par une justification digne d'un héritier des Oakes. Il faut bien faire tourner le business familiale, tu sais comme moi que mon père a de grands projets politique, il a besoin d'un soutien sur le terrain. Il se donnait la gerbe. Et en même temps, lui dire la vérité crue aurait été bien trop pénible. La barmaid passa à côté d'eux et remarqua son verre vide lui demandant Un autre ? Oliver lui fit un sourire et un pouce levé, elle lui renvoya un clin d'oeil entendu et posa longuement ses petits yeux noisettes sur Max avant de s'éloigner. Je crois que Maya t'aime bien. dit-il en souriant, changeant complètement de sujet, se rendant bien compte qu'il était sur une pente glissante et que l'alcool allait lui faire dire des choses qu'il regretterait. Et elle est un peu plus sexy que Mila. jugea-t-il bon de rajouter en hochant la tête pour appuyer son propos.

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Maxime ne put s’empêcher de se demander furtivement si le père d’Oliver était réellement aussi casse-couille que le sien, depuis qu’ils se connaissaient il ne cessait de remarquer à quel point leurs familles et les attentes qu’on posait sur eux étaient similaires. Est-ce que leurs familles pouvaient être proches à ce point ? Après tout, ils n’en formaient plus qu’une désormais, mais il n’avait pas envie d’imaginer que le père d’Oliver puisse agir comme le sien avec son fils. Il aurait eu trop de mal à le digérer. Heureusement la description qu’il fit de son boulot de manager à la supérette le fit vite penser à autre chose et il esquissa un sourire amusé avant de reprendre une gorgée de son verre, mimiquant le rythme déraisonnable d’Oliver. S’il continuait comme ça dans trois heures il était à genou devant la cuvette de toilettes à rendre le contenu de son estomac, comme ça là, l’idée ne le tentait pas plus que ça. Celle d’oublier momentanément tous ses soucis par contre, elle, l’était plus que tout au monde alors il était prêt à prendre le risque. Et il aurait toujours l’occasion de se montrer raisonnable plus tard, c’était le problème du Maxime du futur. « Parfait. » Conclut-il d’un ton sarcastique, ne détachant presque par son verre de ses lèvres avant de reprendre une gorgée de gin et tonic et de finalement reposer son verre sur la table. Il ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer Oliver travailler à la supérette et il trouvait ça drôle, quel que soit l’angle sous lequel il choisissait d’y penser. Il allait falloir qu’il y passe dans la semaine, pour observer son épanouissement. Si le début l’avait fait rire, il manqua carrément de s’étouffer sur son gin et tonic en entendant la suite, se demandant à quel point Oliver croyait vraiment aux explications qu’il était en train de lui donner. Il s’essuya la bouche du revers de la main, ignorant pour l’instant totalement la barmaid qui était venue leur demander s’ils voulaient quelque chose d’autre. « Je suis sûr que c’est primordial pour la carrière politique de ton père d’avoir un quelqu’un d’implanté à la supérette, c’est là que se tiennent les discussions les plus importantes. » Se moqua-t-il sans la moindre vergogne avant d’imiter Oliver et de finir son verre d’une traite, le tendant à Maya juste après. Il haussa légèrement un sourcil en sentant son regard persistant sur lui et hocha la tête quand elle récupéra son verre vide, pour lui indiquer que lui aussi allait en reprendre un. Un petit sourire amusé vint étirer ses lèvres et il ne put s’empêcher de la regarder s’éloigner quelques secondes, son attention bien vite reportée sur Oliver qui essayait apparemment subtilement de le brancher avec Maya. Il leva les yeux au ciel, mi-agacé et mi-amusé. « Merci pour ton avis, j’en prends note. » Lâcha-t-il, son ton toujours aussi sarcastique alors qu’il jetait un œil vers le bar pour surveiller la conception de leurs verres. Il reporta son attention sur Oliver en se rendant compte que son geste pourrait être pris pour de l’attirance envers Maya. « Et qu’est-ce que t’as aujourd’hui à te mêler de ma vie sexuelle ? T’es en manque ou quoi ? Tu veux vivre par procuration ? Baise un coup, je te jure ça te fera du bien. » Commenta-t-il avant de venir pianoter sur la table, attendant patiemment que son prochain gin et tonic arrive, se demandant s’il n’aurait pas dû commander un autre shot de tequila au passage. Si Oliver continuait à lui parler de cul comme ça il allait définitivement en avoir besoin. « Et tu connais l’expression : don’t shit where you eat. » Commenta-t-il pour essayer de lui expliquer ce qu’il pensait de ses sous-entendus. Il aimait bien venir ici et il n’avait pas envie que ça devienne gênant tout ça parce qu’il s’était tapé l’une des barmaids. Sans compter que, même sans ça, l’idée n’était pas si tentante que ça. Il n’avait pas envie de se prendre la tête avec Mila pour si peu, quitte à se faire engueuler autant que ça en vaille le coup. « Toi tu vas pas te mettre à baiser les employés de la supérette, si ? » Demanda-t-il d’un ton moqueur avant de hausser un sourcil, amusé. « Ou alors c’est pour ça que tu veux embaucher une assistante ? » Ajouta-t-il rapidement avant que Maya ne revienne avec leurs verres, Maxime faisant du coup exprès de ne pas la regarder dans les yeux, comme pour tuer l’idée qu’elle semblait avoir derrière la tête dans l’oeuf.

Mais qu'est-ce que ce môme pouvait lui péter les couilles quand il s'y mettait. Toujours ce besoin de répliquer, d'être insolent, de pas respecter ses aînés, de taper dans le mile aussi, parce qu'il le connaissait finalement plutôt bien. Bordel. Oliver voyait bien que Maxime n'était pas dupe, qu'il ne croyait pas une seule seconde à son histoire de supérette-magique où tout se passait bien et ça l'agaçait un peu de ne pas réussir à l'embobiner. Et lorsqu'il se mit à se foutre, encore une fois, ouvertement de sa gueule vis à vis de son utilité au sein du magasin, Oliver lui fit un doigt d'honneur. Évidemment que les discussions politiques n'avaient pas lieu là bas, évidemment qu'il servait uniquement à maintenir la barque à flot pendant que lui était occupé à se pavaner dans les meetings, participer aux réunions du conseil municipale et préparé tout ce qu'il fallait pour sa future campagne. Et Oliver faisait partie des préparations, le fils unique Oakes diplômé qui préférait reprendre la petite boutique de son cher papa, le fils modèle qui se sacrifiait pour laisser son père suivre ses rêves. Quel père fantastique il devait être, quel homme de famille, de droiture. Bullshit. T'es trop jeune, Max, tu comprends pas les subtilités du monde. dit-il sur un ton las, faussement condescendant. Et voilà que le quasi-cousin continuait à lui parler comme à un de ses branleurs de potes, à lui dire qu'il vivait par procuration, lui suggérer d'aller baiser, supposé qu'il allait se taper sa potentielle future assistante. A cette idée, il pensa à Abigail et se dit que l'idée était tentante, sachant qu'il était sûr que ça ferait bien chier l'autre crétin qui avait l'air de plutôt bien s'entendre avec elle au bout de seulement une quinzaine de jours. Maxime était peut-être du genre à ne pas mélanger sexe et travail -ou sexe et bar sympa- mais Oliver s'en tapait, surtout que sur le papier, il était le boss de personne et on avait jamais interdit à des employés de coucher ensemble. Pour autant, son attention se reporta sur son jeune-insolent-d'ami qui semblait bien coincé, ce soir. C'est à moi que tu dis d'aller baiser alors que tu pars au quart de tour ? Détends-toi, mon pote. Je m'inquiète simplement pour ta santé mentale, c'est pas bon de tremper toujours dans la même eau. Commande un shot, arrête de t'emballer. Justement, Maya revenait avec leurs verres et il remarqua bien que Maxime prit soin de ne pas croiser le regard de la serveuse. Il la remercia, paya les deux consommations et la laissa s'éloigner avant de prendre une première gorgée de whisky, délice à ses papilles, puis sourit en secouant la tête de droite à gauche. T'es ridicule putain.se moqua-t-il. Regarder c'est tromper pour toi et Mila, ou quoi ? Elle va pas t'ensorceler avec ses yeux, tu sais. Il posa son verre et croisa les bras. En tout cas, t'as quand même l'air un peu tendu ce soir. Et c'était vrai, il lui semblait que son jeune ami n'avait pas envie de parler de lui, qu'il préférait s'en prendre à ses -mauvais- choix de vie, il détournait l'attention ailleurs. Oliver n'avait pas envie de lui prendre la tête, ni de se prendre la sienne, l'alcool faisant déjà bien son travail. Il préféra donc partir sur un sujet plus léger, zone neutre.Sinon, j'ai quasiment terminé la Triumph, au fait. C'était déjà une putain de bécane mais là, vraiment, elle est... il mima une petite explosion devant ses yeux brillants comme un gamin. D'ailleurs, quand elle sera prête, on pourra la baptiser ensemble, si ça te dit. Les motos qu'il retapait, Oliver les chérissait et ne laissait quasiment personne de non-connaisseur les toucher ou monter dessus, même à l'arrière. En lui faisant cette proposition, Oliver levait un peu le drapeau blanc.

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Il ne comprenait pas les subtilités du monde, ouais, c’était sans doute ça le problème. Maxime leva les yeux au ciel mais préféra ne rien répondre, sachant généralement s’arrêter avant de trop enfoncer le couteau dans la plaie avec Oliver. Il avait appris à ses dépends qu’il pouvait se moquer d’à peu près tout avec lui mais que venait un moment où il risquait de vraiment le vexer en allant trop loin et il n’avait pas envie de faire cette erreur ce soir. Non, ça l’avait remit un peu d’aplomb de pouvoir discuter avec son quasi-cousin et il ne voulait pas gâcher ça. Il laissa échapper un petit rire et détourna les yeux pour s’assurer de ne pas croiser le regard de Maya, n’ayant pas envie de donner de l’eau à son moulin, choisissant donc de garder la commande de shot pour tout à l’heure. Après ce gin et tonic il serait probablement assez pompette pour se laisser draguer par la serveuse, probablement assez con surtout. Il fit claquer sa langue contre son palet en relevant à nouveau les yeux vers Oliver, pas fan de ses sous-entendus. Il n’était ni coincé ni tendu, ça n’avait rien à voir ! « Je voulais juste pas encourager tes fantasmes, t’as l’air de faire une fixette sur nous deux. » Bon, ok, peut-être qu’il était un peu tendu. Il secoua la tête comme pour se forcer à faire sortir ce sujet de son esprit, il n’avait pas envie de passer la soirée à débattre de sa non-relation avec la serveuse et encore moins de celle qu’il entretenait réellement avec Mila. Il détestait en parler aux autres, il avait toujours peur qu’on le juge. Visiblement Oliver et lui étaient à nouveau sur la même longueur d’onde puisqu’il décida de lancer un nouveau sujet, l’émerveillement qui se lisait dans ses yeux réussissant à tirer un sourire sincère à Maxime. Il n’avait jamais été très bécane, et il n’avait jamais compris la fascination d’Oliver pour ces engins, mais il l’appréciait et ça lui faisait chaud au coeur de le voir aussi enthousiaste, même si c’était à propos de quelque chose qui à ses yeux n’avait aucun intérêt. « Promets-moi que t’enchaîneras pas les whiskys comme ça juste avant et avec plaisir. » Répondit-il en désignant le nouveau verre qu’Oliver avait commencé à siroter. Il connaissait assez bien son ami pour savoir qu’il ne prendrait pas la route – et encore moins alors qu’il l’avait à l’arrière – alors qu’il n’était pas en état de conduire. Mais si Oliver avait tenté de proposer une trêve en changeant de sujet, c’était la façon de Maxime de l’accepter. Il reprit une gorgée de gin et tonic. « Tu pourrais m’apprendre ? Pas à conduire, j’ai pas envie de mourir, je suis trop jeune pour ça, alors que toi encore ça va, t’as eu le temps de vivre. Mais à réparer des bécanes ? » Demanda-t-il, légèrement incertain. Ce n’était pas quelque chose qu’il appréciait, ce n’était clairement pas le passe-temps dont il avait rêvé mais pour être honnête toutes les excuses étaient bonnes pour sortir de la maison et Oliver était l’une des rares personnes qu’il appréciait sincèrement. Assez pour avoir la sensation de pouvoir lui faire confiance. Il dissimula un petit sourire amusé derrière son verre de gin et tonic. Il devait avoir un peu trop bu, voilà qu’il se mettait à devenir sentimental. « Je te préviens, je suis pas très doué de mes dix doigts. » En tout cas c’était ce que son père lui avait toujours répété, et c’était vrai qu’il avait toujours un peu manqué de coordination. Il lança un regard en coin à Oliver avant d’ajouter : « Et garde tes sous-entendus subtils pour toi, je te vois venir. On a assez parlé de ma vie sexuelle pour ce soir. » Il leva les yeux au ciel, imaginant presque ce que son ami aurait été capable de répliquer en entendant cet aveu de sa part.

Oliver sentait l'alcool qui s'insinuait dans sa tête et il ne pût s'empêcher de sourire niaisement lorsque Maxime lui expliqua qu'il ne voulait pas encourager ses fantasmes. Franchement, comme si sa vie amoureuse pouvait faire fantasmer qui que ce soit. Ce môme, vraiment. Bon, il était vrai que sa propre vie sentimentale était un trou noir béant et sa vie sexuelle n'avait aucun sens, ces derniers temps, enchaînant les coucheries d'un soir jamais avec la même personne. Bon, parfois, il allait voir Erin pour un peu plus que du cul, avoir quelqu'un de son milieu et de son degré d'intelligence à qui parler. Mais la plupart du temps, il avait tendance à se contenter de n'importe qui ces dernières semaines... Il était même allé jusqu'à essayer de séduire Olivia et... Enfin... Non, valait mieux pas penser à cette histoire parce que sinon il allait avoir des remords. Remords, alcool, nope, pas bon mélange. Il bût une nouvelle gorgée de scotch et se demanda rapidement pourquoi il faisait ça, à quoi ça le menait finalement ? Est-ce qu'en fait son quasi-cousin avait raison ? Est-ce qu'il essayait de le faire céder à la tentation parce que lui-même était incapable d'autre chose que de stabilité ? Ouais, alors là, il partait trop loin pour ce soir et allait avoir besoin d'un autre verre pour inhiber ses réflexions pathos.

Lorsque Maxime lui demanda de promettre qu'il ne se boirait pas si il devait l'emmener à moto, Oliver leva la main qui tenait toujours son verre -apparemment pas décidé à le lâcher- et posa l'autre sur son coeur avant de fermer les yeux. Jamais, Ô grand jamais, mes douces bécanes ne me verront autrement que sobre. Puis il ouvrit un oeil, lui donnant l'air un peu plus bourré qu'il ne l'était -quoique- et tendit son verre en avant pour trinquer avec son jeune ami, Et encore moins quand j'ai un enfant à l'arrière. fit-il avec un grand sourire, bien trop fier pour lui indiquer clairement qu'il était incapable d'imaginer une seule seconde le mettre en danger de cette façon -et de n'importe quelle autre façon, d'ailleurs- étant donné qu'il tenait à lui comme s'ils partageaient le même sang. En fait, il tenait bien plus à lui qu'au propre personne dont il partageait le sang. Excepté Cecil. Ah, Cecil... Quand est-ce qu'il avait qu'il avait dit qu'il revenait ? Son questionnement interne et silencieux fût interrompu par Maxime qui lui demandait de lui apprendre à réparer les motos, non sans lui lancer une remarque sur son âge 'avancé'. J'ai pas l'impression d'avoir eu assez le temps de vivre, pourtant... répondit-il dans un murmure vague avant de porter son verre à ses lèvres, se rendant compte que sa réponse était un peu trop sérieuse et qu'il devait reprendre contenance pour ne pas ruiner l'ambiance et son moral. T'imagines toutes les femmes qui seraient anéanties si j'étais plus là ? Je laisserai tellement de demoiselles en détresse et j'pourrais même pas compter sur toi pour aller les combler à ma place, en plus, avec ta Mi-la-là. Il secoua la tête et avec la main qui tenait son verre fit un mouvement de gauche à droite avec son index. Non non, j'peux pas laisser faire ça. Du coup j'préfère être prudent en moto. Et c'était vrai, d'ailleurs. Il tenait bien trop à ses bijoux-de-bécanes pour se risquer à avoir des accidents. Il lui était arrivé d'avoir besoin de rouler comme un malade, mais toujours avec des motos sportives bien moins précieuses et toujours sur circuit. Chaque chose à sa place. Il faillit recracher son whisky lorsque Maxime lui expliqua ne pas être doué de ses dix doigts et n'eut pas le temps de rétorquer quelque chose avant que le brun lui demande de ne pas le faire, trop occupé à essuyer avec ses doigts les quelques gouttes d'alcool qui avaient échappé à sa retenue. Oliver fit mine de zipper sa bouche en signe d'acceptation. Il avait l'air d'un gosse. Il commençait à être bien farci. Toutefois, l'intérêt de son cousin pour sa propre passion lui donnait les clefs pour poursuivre une conversation sensée. Les réparer sans avoir le plaisir de les essayer, quel gâchis. C'est tellement un plaisir de les entendre démarrer quand tu pars de rien et qu'après des semaines t'y arrives. Et si c'est pour uniquement les regarder ou les revendre, quel intérêt ? Tu viens de redonner vie à un putain de trésor et tu voudrais que ce soit quelqu'un d'autre qui en profite avant toi ? Non mais ja-mais ! et il termina son verre sur ces mots, trop alcoolisé pour comprendre qu'on puisse ne pas aimer les motos, enfin surtout ses motos. Mais bon, même si t'as pas envie de les conduire et que ça me dépasse, je t'apprendrai. A les réparer, j'veux dire. et il lui sourit avec sincérité, avec un regard presque paternel, un peu malgré lui. Mais loin de lui l'envie d'être trop sentimental, il ajouta Parce qu'il faudra bien que tu trouves autre chose à faire de tes dix doigts il fait bouger les 5 doigts de sa main vide devant ses yeux si tu foires tes études comme t'es parti pour le faire ! Il mit une main devant sa bouche et ouvrit grand les yeux, faussement choqué par ce qu'il venait de dire Ohhhh que c'était bas, que c'était fourbe. Le méchant Oliver. Bon ok, il était vraiment trop bourré si il commençait à imiter les personnes qui l'avaient souvent juger cruel alors qu'il avait seulement une façon bien à lui de faire chier son monde. Il rigola de bon coeur et appela Maya à travers la salle sans aucune gêne, levant le bras vers elle, attendant qu'elle s'approche. Tu peux nous mettre deux shots de c'que tu veux et apporter des rolls ? J'ai trop faim. il se tourna vers Maxime. T'as faim ? Ou sinon on peut bouger si tu préfères. demanda-t-il en haussant les épaules.

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Maxime laissa retomber sa tête en arrière et explosa de rire en voyant la tronche faussement solennelle de son ami. Oliver avait tendance à lui faire la morale, et même si ça partait toujours d’un bon sentiment et qu’il aurait carrément pu se montrer plus chiant - ou exigeant - avec lui Maxime adorait le voir plus détendu - ou bourré en l’occurrence. Ça le rendait humain et pour quelqu’un qui avait parfois un peu tendance à l’idéaliser c’était rafraichissant. Maintenant qu’il avait quelques gins et tonic dans le nez il avait moins de mal à admettre que c’était en partie ça qu’il ressentait pour son quasi-cousin : de l’admiration. Paradoxalement il avait aussi peur de suivre sa voie, de toujours rentrer dans le rang, de toujours suivre les choix imposés par son père. Mais quand il le voyait jouer au con et le vanner comme s’ils étaient les meilleurs amis du monde, Maxime finissait par se dire qu’il était près à accepter son sort. Il soupira, forçant le trait pour montrer son désaccord avec la logique d’Oliver. « Comme si c’était mieux de récupérer tes restes. » Non, clairement l’idée d’être là pour satisfaire ses - apparemment - nombreuses conquêtes ne le tentait pas le moins du monde et il était assez certain que son manque d'enthousiasme aurait été le même s’il avait été célibataire. Il reprit une gorgée de son verre, se rendant compte qu’Oliver avait presque pris la tête en terme de quantité d’alcool et se rappelant qu’il avait une réputation à défendre. Il ne comptait pas lui laisser l’avantage, c’était le seul domaine où il pensait être meilleur que lui. Il termina le reste de son verre d’une traite et le reposa plus bruyamment que nécessaire sur la table, comme pour se vanter de sa descente. Il fut d’ailleurs content de ne plus rien avoir à boire devant lui quelques secondes plus tard en voyant Oliver recracher la moitié de son whisky. Se connaissant il aurait été capable de réserver le même sort à son gin et tonic, quel gâchis ça aurait été. Son sourire se fit moins malicieux et plus sincère en voyant l’étincelle dans les yeux de son ami quand il lui demanda s’il pourrait lui apprendre à réparer des motos. Ce fut à ce moment là qu’il réalisa que si Oliver lui avait dit que sa passion avait été le jardinage ou la couture il lui aurait tout autant demandé de lui montrer comment faire. Parce qu’au fond il s’en foutait des motos, il voulait juste passer du temps avec lui, avec l’alcool il se rendait compte qu’il le voyait presque comme un grand-frère - il avait failli penser à un père mais il savait qu’Oliver n’aurait pas apprécié et même s’il comptait bien faire en sorte que cette pensée ne soit jamais dite à haute voix il avait quand même eu le réflexe de la corriger. « T’étais obligé de me le rappeler ? » Il grimaça en repensant à son année qu’il allait foirer à part s’il commettait l’impardonnable et allait demander de l’aide à son prof. L’idée lui donnait encore plus envie de se mettre une énorme race et il soupira presque de soulagement quand Oliver recommanda, lançant un petit sourire à Maya pour confirmer sa demande. « Non on reste ici, c’est très bien. Et je me doute que t’as faim, en plus à ton âge on tient plus aussi bien l’alcool donc faut déjà commencer à éponger. » Commenta-t-il, une moue faussement compatissante sur le visage. Ça lui apprendrait à lui faire remarquer qu’il allait rater son année, il buvait pour oublier, pas pour se rappeler bordel ! La serveuse arriva avec deux shots de vodka et Maxime recommanda directement un gin et tonic pour lui et un whisky pour Oliver. Elle acquiesça et leur signala que leurs rolls arriveraient d’ici une quinzaine de minutes avant de lancer un petit sourire en coin à Maxime et de s’éloigner. Le jeune homme sentit son regard la suivre tandis qu’elle retournait vers le bar, ses yeux attirés malgré eux par le mouvement de ses hanches. Il secoua légèrement la tête et se força à revenir à la réalité, jetant un coup d’oeil à Oliver comme pour voir s’il l’avait vu faire. Il attrapa son shot et trinqua rapidement avec son quasi-cousin avant de le boire d’une traite. Il grimaça en sentant l’alcool se déverser dans sa gorge et reposa le verre sur la table. « Me laisse pas faire trop de conneries ce soir s’il-te-plaît sinon je vais me faire tuer. » Demanda-t-il avant de jeter un nouveau rapide coup d’oeil en direction de Maya, comme pour faire comprendre à Oliver à quoi il pensait. Il avait passé assez de soirées arrosées au bar pour savoir qu’il perdait parfois le contrôle, dont une fois de manière particulièrement spectaculaire l’année dernière même s'il n’avait jamais osé en parler à personne. Mais l’ombre de ce moment planait sur toutes les soirées qu’il avait pu faire après celle-là et il ressentit la même nausée que d’habitude en y repensant. Il s’efforça de chasser ce souvenir de son esprit. « Au pire si je foire mes études, comme tu le dis si bien, je pourrais toujours compter sur toi pour me filer un boulot dans la supérette de ton père, non ? » Il sentit un sourire moqueur venir étirer ses lèvres et ne chercha pas à le dissimuler. « Je pourrais dormir dans la réserve tu penses ? Parce que ça m’étonnerait que mon père prenne très bien la nouvelle. » Demanda-t-il en faisant mine d’y réfléchir réellement, se frottant le menton d’un geste quasiment dramatique. Le pire, c’était qu’il connaissait assez bien pour son père pour savoir qu’il serait vraiment foutu de le foutre à la porte s’il foirait son année, mais c’était tellement plus simple de tourner le sujet en dérision et de prétendre que tout irait bien.