and maybe one day you’ll magically transform into a handsome prince (oliver + alexander)

Alexander s’était réveillé de mauvais poil ce matin, avec une bonne gueule de bois et sans aucune envie d’aller au bureau. Les deux derniers étaient habituels, mais Alex se réveillait rarement de mauvaise humeur, gueule de bois ou non. Seulement ce matin, c’était différent. Parce que ce matin, c’était le premier jour du fils du patron à la supérette. Alex ne l’avait jamais vu mais il avait entendu parler de lui régulièrement, et ça ne lui avait pas donné envie d’apprendre à le connaître. Bien au contraire. Il lui avait tout l’air d’être un fils à papa arrogant, feignant et imbu de lui-même. Le vrai fils de Mr. Oakes quoi. Alexander se fichait pas mal des affaires des autres, tant qu’ils ne se mêlaient pas des siennes, et c’était bien là le problème. Il avait la sale impression que le petit nouveau allait vouloir imposer sa loi, s’assurer de bien se faire voir par le paternel, et que ça allait encore lui retomber dessus. Et ça, c’était hors de question. Alexander écrasa sa clope avant de rentrer dans la supérette, les cheveux encore mouillés de sa douche et la tête encore un peu à l’envers. Il avait essayé d’arriver un peu en avance pour faire en sorte que le fils à papa ne puisse rien lui reprocher, mais il aurait donné n’importe quoi pour pouvoir retourner se coucher. Il avait un peu trop bu hier soir, par peur de cette journée, et il avait fini par se laisser tripoter par un gamin de 24 ans dans la ruelle à côté de la boîte où il avait passé la fin de soirée. Le petit avait voulu le ramener chez lui, mais Alex avait refusé pour essayer de dormir un minimum. Ce matin, il le regrettait amèrement. Le petit avait eu l’air plutôt doué avec sa langue, et il se serait sans doute réveillé de meilleure humeur après avoir tiré un coup. Mais bon, il était trop tard pour y penser. Il attrapa le regard de Giselle et lui lança un sourire avant d’aller poser son sac dans la réserve. Il en profita pour passer un coup d’eau froide sur son visage dans l’espoir de réussir à se réveiller. En vain. Il aurait peut-être mieux fait de ne pas sortir jusqu’à 3 heures  du matin, mais ce n’était pas dans sa nature. Et puis il s’était bien amusé.

Il vérifia sa montre pour se rendre compte qu’il avait encore quelques minutes avant le début officiel de son shift et il attrapa une clope avant de sortir devant la supérette. Il alluma sa cigarette en regardant les passants dans la rue, lançant un regard noir à ceux qui le dévisageaient et un sourire charmeur aux autres. La majorité des habitants du village avaient l’habitude, et l’ignoraient, mais il aimait bien faire sursauter les quadragénaires en costume en leur lançant un petit clin d’oeil. Ils rougissaient si facilement. Le bruit d’une moto au loin attira son attention et Alex porta sa cigarette à ses lèvres en apercevant le motard s’arrêter quelques mètres plus loin avant de couper le moteur. Donwell n’était pas vraiment une ville pour les motards, la majorité des habitants détestaient tout bruit plus fort qu’une  fermeture de porte, alors les motos ne faisaient pas l’unanimité dans le village. Alors Alexander les adorait, non pas qu’il ait envie d’en faire lui même. Il continua d’observer le motard tandis qu’il posait les pieds par terre, ses yeux traçant les courbes du jeune homme, son dos, ses fesses. Il était plutôt pas mal. Alex était en train de se demander comment il avait pu rater un motard sexy à Donwell quand il se rendit compte que le nouvel arrivant se dirigeait vers la supérette, la démarche confiante. Avec sa chance, ça allait être lui le fils du patron. Alexander continua à le dévisager, sans le quitter des yeux tandis qu’il tira une latte de sa cigarette, ses lèvres s’étirant en un petit sourire.

Alex tira sur sa clope en observant le nouveau arriver. À sa démarche assurée et à son air arrogant, il avait de bonnes raisons de supposer que le nouvel arrivant était le fils de Mr. Oakes, mais s’il lui restait le moindre doute, ils s’envolèrent dès que le jeune homme prit la parole. Alexander ne put pas s’empêcher de hausser un sourcil mi-amusé, mi-agacé alors que le blond le dévisageait. Alexander s’était imaginé un fils à papa arrogant et égoiste. Un garçon pompeux et casse-bonbon, mais à priori il avait été en dessous de la réalité. Alex hocha la tête tout en tirant une nouvelle fois sur sa cigarette tandis que le jeune homme lui confirmait son nom. Oliver donc. Pour une fois, Alexander allait devoir essayer de retenir un prénom pour éviter de se faire engueuler par le bosse. Il attrapa le casque du nouveau par réflexe, les sourcils haussés. Il ne savait pas pour qui il se prenait, mais il n’appréciait pas du tout son ton. Il s’était imaginé quelqu’un de détestable mais pas à ce point. Il croisa les jambes avant d’attraper sa clope et de la tapoter pour faire tomber l’excès de cendre. Alexander n’était pas certain de réussir à masquer la surprise ou l’amusement sur son visage, après tout il n’avait jamais été du genre diplomate. Malheureusement pour lui, il savait qu’il devrait faire une exception avec ce crétin. S’il tenait à son boulot en tout cas. Il nota sa phrase dans un coin de sa tête pour pouvoir la répéter à Horacio, ça le ferait surement bien rire. Alexander aurait dû se douter qu’Oliver serait du genre à prendre au sérieux la petite guerre entre les deux supérettes, son père lui avait sans doute demandé d’écraser la compétition. Rien que d’y penser, Alexander devait se mordre l’intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire.

Alex replaça sa clope entre ses lèvres sans sourciller. Les fils à papa il les connaissait, il s’en était déjà tapé plusieurs, et même s’il n’avait jamais rencontré Oliver avant aujourd’hui, il savait très bien qui il était. Ces mecs là étaient tous les mêmes, et si Alex ne montrait pas les limites dès le début, le jeune Oakes ne se gênerait pas pour lui marcher dessus. Et ça, c’était hors de question. Alexander aimait son boulot calme, sans emmerdes, et il y tenait. De toute façon Oakes n’allait rien pouvoir lui dire, son fils n’était pas son boss, ils étaient collègues. Alex allait juste devoir se retenir de l’insulter, et s’il y parvenait, il ne pourrait pas se faire virer. Il ne restait plus qu’à retenir les jurons maintenant. ”Je n’ai pas encore commencé officiellement.” Il jeta un coup d’oeil dramatique à sa montre. ”Mon service commence dans 2 minutes et 37 secondes, donc je vais prendre le temps de finir ma cigarette tranquillement. À moins que ça ne te pose un problème.” Il avait hésité à le vouvoyer et à faire une révérence, mais il avait eu trop peur qu’Oliver ne le prenne au sérieux. Il n’avait pas besoin de ça, il avait un melon suffisamment grand de ce qu’Alex pouvait voir. ”Je te montrerai le vestiaire si tu veux, tu pourras ranger ton casque toi-même.” Alexander lui tendit son casque, le tapant légèrement avec. Juste assez pour montrer qu’il était sérieux, mais pas assez pour lui faire mal. Il n’avait pas envie que le petit aille pleurer dans les jupes de son père.

Le sourire provocateur d’Alexander s’estompa légèrement en voyant la grimace sur le visage du nouveau. Il n’avait pas eu l’impression d’avoir tapé si fort avec le casque, mais peut-être que si en fin de compte. Oups. Alex se serait bien excusé, mais la grimace passa aussi vite qu’elle était apparue, et puis ce n’était pas comme s’il l’avait cassé en deux non plus. Un petit coup, ce n’était que justice après la manière dont il venait de lui parler après tout. Il attrapa le regard d’Oliver et s’efforça d’afficher tout le mépris possible dans le sien. Alexander avait vite appris à naviguer entre le mépris et l’insubordination. Il arrivait à montrer juste assez de dédain pour agacer ses patrons, mais jamais assez pour leur donner une bonne raison de le foutre à la porte. C’était une sorte de talent en fait, un talent qu’il avait perfectionné avec les années. Malheureusement pour Oliver, il arrivait alors qu’Alex était déjà devenu un expert en la matière. Il s’attendait à ce que le fils du patron lui lance un regard tout aussi méprisant, mais l’espace d’une seconde, il sembla perdu dans ses pensées, et le mépris mit quelques secondes à arriver. Oliver détourna finalement le regard avant d’attraper son casque. Alexander tenta de masquer son amusement, mais il n’y mit pas suffisamment d’effort pour vraiment réussir à cacher quoi que ce soit. Il haussa un sourcil tout en observant le jeune Oakes filer à l’intérieur de la boutique. Il se retint à grande peine de lui faire un signe d’au revoir de la main. ”Mais avec plaisir.” Alexander plaça sa clope entre ses lèvres pour tirer une longue latte. Il n’allait quand même pas laisser un petit merdeux venir faire la loi ici, fils du vieux Oakes ou pas. Ce n’était pas comme si… Une pensée le frappa soudain et Alexander en fit presque tomber sa cigarette. Non, il n’aurait pas… Il se tourna vers l’intérieur de la supérette, comme si le dos (ou les fesses) d’Oliver allait pouvoir lui apporter la réponse. Le jeune Oakes était arrivé en donnant des ordres, et Alex avait supposé que c’était simplement par habitude, mais si ça se trouve son père l’avait mit manager. Si ça se trouve… Oliver était son boss à partir d’aujourd’hui. Alexander laissa échapper un grognement à cette idée avant de vérifier sa montre. Il ne lui restait plus que 20 secondes. Il écrasa sa clope du bout de sa chaussure avant d’entrer dans la supérette et d’aller chercher des cartons pour commencer à ranger les produits en rayon. Il passa quelques minutes à ranger tout en regardant par dessus son épaule pour vérifier qu’Oliver n’était pas encore revenu des vestiaires, mais il abandonna vite la comédie. Il posa son téléphone sur une étagère pour regarder une vidéo, se contentant d’attraper un produit de temps en temps pour faire semblant de travailler. Il avait appris qu’en travaillant un minimum on ne pouvait pas le virer, et depuis le temps qu’il travaillait ici, il avait appris à en faire le moins possible. Il entendit des pas dans son dos mais ne fit pas d’effort pour accélérer, au contraire. Il se tourna vers Oliver, se retenant à peine de lever les yeux au ciel. Il n’avait pas l’air de savoir ce qu’il faisait, non pas que ça dérange vraiment Alex, au contraire. Il allait peut-être pouvoir en profiter pour glander. Il mit sa vidéo en pause avant de ranger son portable dans sa poche. Alex se retint de faire remarquer à Oliver qu’il n’avait pas besoin d’une excuse s’il voulait le mater, mais il avait l’impression que le jeune Oakes n’aurait pas apprécié son humour. Il avait tout l’air d’être coincé, et Alex n’avait pas non plus envie d’aller trop loin. Pas dès le début en tout cas. Il haussa les épaules tout en gardant les mains dans les poches. Oliver avait de toute évidence envie de l’impressionner, de lui faire comprendre qui était le patron. Mais il ne savait pas encore qu’il ne s’attaquait pas à la bonne personne. ”Si ça t’amuse.” Il commença à avancer en direction de la petite salle réservée aux employés quand il regarda par dessus son épaule. Il avait bien peur de connaître la réponse, mais il préférait en être certain. ”Si j’ai bien compris, tu remplaces ton père pour tenir la boutique, c’est ça ? Le v… Il ne nous a pas expliqué ce que tu venais faire ici.” Alex lui lança un sourire faussement innocent avant de se tourner pour regarder devant lui tout en traînant des pieds. Si le petit con derrière lui était techniquement son boss, ça allait changer pas mal de choses, et il préférait le savoir dès maintenant. Le vieux Oakes ne leur avait rien expliqué du tout, mais le connaissant, il ne serait pas étonné qu’il ait donné les pleins pouvoirs à son fils. Ça promettait de longues journées en perspective. ”Je fais comme d’habitude alors, hein, si tu veux voir comment ça marche. Je vais me prendre un café déjà. J’ai la tête dans le cul, je suis sorti hier en plus. Et après on rangera les livraisons.” Boss ou pas boss, Alexander n’avait pas l’intention de devenir l’employé du mois pour autant.

Alex avait eu un peu peur qu’Olivier ne l’attrape par le col pour le tirer vers les rayons et l’obliger à ranger les livraisons tout de suite. Heureusement pour lui, le jeune Oakes semblait avoir déjà abandonné la partie, s’être résigné. Il n’était pas dupe, et il se doutait bien que ce n’était que partie remise, mais il accepta tout de même la victoire en se trainant jusqu’à la salle de pause. Oliver n’avait pas l’air du genre facile, et Alex se doutait qu’il allait finir par revenir à la charge pour lui casser les pieds, mais c’était une raison de plus de profiter du silence et des quelques instants de répit qu’il avait gagnés. Il était sur le point de lancer la machine quand le jeune blond le bouscula presque pour passer en premier. Il ouvrit la bouche pour protester mais le petit con avait déjà appuyé pour se servir. Il avait un sacré culot quand même. Il marmonna dans sa barbe, quelque chose qui ressemblait à bah je croyais qu’on avait pas le temps pour un café, mais pas assez fort pour qu’Oliver ne l’entende. Il n’avait pas encore assez testé les limites du blond pour pouvoir se permettre d’y aller trop fort. La clé, c’était le timing. Il pouvait tout se permettre à condition de bien choisir son moment. Il regarda le café couler… sans son gobelet. Il se mordit la lèvre pour s’empêcher de sourire en voyant l’air presque outré du nouveau. Dans sa tour d’ivoire il ne devait pas avoir l’air des machines à café qui ne marchaient qu’une fois sur deux, et qui faisaient un café dégueulasse. Alex s’attendait presque à ce qu’il lui demande de filer au Starbucks de Brighton pour aller lui chercher son café, mais heureusement pour lui, Oliver ne fit que s’agacer tout seul, au plus grand bonheur du brun. Alex le regarda s’éloigner et commencer à frotter son pantalon comme s’il allait pouvoir faire partie les traces de café d’un simple geste de la main. Le regard d’Alex se retrouva automatiquement attiré par l'entre jambes du jeune Oakes et il se retint à grande peine de faire une réflexion vaseuse. Quelque chose dans le style de “tu te frottes en public toi ? au boulot en plus” mais il se força à se taire. Encore une fois, tout était dans le timing. ”Je crois que c’est ce qu’on appelle le karma.” Alex avait chuchoté, mais cette fois juste assez fort pour qu’Oliver l’entende. Il lui lança un sourire amusé au passage mais sans oser s’approcher de la machine. Il n’avait aucune envie de se faire à nouveau bousculé. Pourtant après quelques secondes, Alex finit par se rendre compte que le jeune blond n’avait à priori aucune intention de s’approcher à nouveau de la machine à café. Alexander leva les yeux au ciel et lança un nouveau café, grommelant dans sa barbe tandis que le gobelet tombait cette fois sans aucun problème. Heureusement pour le blond qu’Alex avait besoin de son café et qu’il n’avait pas envie de rester à se regarder dans le blanc des yeux jusqu’à ce que l’un des deux craque. Il laissa échapper un soupir épuisé en attrapant le premier gobelet pour le poser sur la table. Le premier serait pour lui, c’était une question de principe. Il laissa couler le second café avant de le tendre au jeune blond. ”C’est comme ça qu’on fait, votre altesse.” Il mima une révérence avant de se tourner pour attraper son propre café. Il but une longue gorgée avant de hausser les épaules. Il ne voyait pas bien ce que ça pouvait lui faire de savoir si Alex venait du coin ou non, mais c’était toujours mieux que de devoir aller bosser. Étant donné ce qu’il avait bu la veille, Alex estimait aussi qu’il valait mieux éviter les gestes trop brusques, il n’avait aucune hâte de devoir ranger des cartons toute la journée avec l’autre sur le dos. ”Hé oui, malheureusement pour moi.” Il prit une nouvelle gorgée de son café, grimaçant presque lorsqu’il manqua de se brûler la langue. Il savait que la politesse voudrait qu’il retourne la question à son collègue, mais Alex n’était pas certain d’avoir envie d’être poli. Dieu savait que le jeune Oakes ne l’avait pas été jusqu’à présent. ”Et toi du coup ? Laisse moi deviner.” Il croisa les jambes avant de s’asseoir à moitié sur la table, un sourire provocateur aux lèvres. ”Tu as grandi entre un château à Donwell, un loft à Londres, et une villa dans le sud de la France ?”

Alex ne savait pas pourquoi, mais il avait envie d’emmerder son nouveau collègue le plus possible. Enfin, à vrai dire, il savait un peu pourquoi, mais il y prenait certainement plus de plaisir qu’il ne l’aurait pensé. Alex n’avait jamais eu beaucoup de respect pour l’autorité, que ce soit chez lui, à l’école, au boulot, et il avait toujours aimé testé les limites. Il aimait provoquer les gens pour voir jusqu’où il pouvait aller, dans la majorité des cas les gens se laissaient bien plus faire qu’ils n’auraient voulu l’admettre, mais dans le cas du nouvel arrivant à la supérette, il y avait quelque chose de plus. Alex prenait un plaisir tout particulier à essayer de le provoquer, à jouer avec la ligne entre provocation et insubordination. Il se demandait si c’était parce que le jeune Oakes allait certainement lui pourrir la vie et qu’il aimait se défouler, ou si c’était parce qu’il aimait bien voir l’expression changer sur son visage, ses traits se tendre, puis revenir à la normale. Même ça lui coûtait de l’admettre, le jeune blond était objectivement beau, et s’il n’avait pas été aussi con, Alex aurait même pu tenter de le draguer. S’il l’avait rencontré dans un bar, il aurait surement tenté sa chance pour voir toutes les différentes expressions qu’il pouvait provoquer sur son visage, mais il valait mieux ne pas trop y penser pour l’instant. De toute façon, Alexander avait beau être opportuniste, il avait tout de même des standards. Un minimum. Et il s’était promis de ne plus chercher à s’approcher des imbéciles de ce genre. Il haussa un sourcil en entendant sa réponse, essayant de masquer un petit sourire amusé. Un manoir ? Dans d’autres circonstances, Alex aurait sans doute admiré la répartie de son nouveau collègue, mais avec le jeune Oakes, il en était hors de question. Oliver lui prouva d’ailleurs rapidement pourquoi il valait mieux ne pas lui donner l’impression qu’il était drôle, ses chevilles étaient déjà bien assez larges comme ça. Alexander le regarda jeter son café après l’avoir à peine entamé, et il se retint de le traiter de snob à haute voix, ce qui ne l’empêcha pas de le faire dans sa tête. Comme quoi les premières impressions pouvaient s’avérer justes. Il était sur le point de dire à Oliver où il pouvait se mettre la notion de domestique quand celui-ci s’avança vers la porte, lui faisant signe de passer en premier. Il allait regretter d’avoir lancé cette analogie du seigneur, il le sentait. La journée avait à peine commencé et il avait déjà envie de rentrer chez lui. Il termina son café avant de jeter le gobelet vide dans la poubelle. ”Les êtres humains finissent leur boisson avant de la jeter. Mais tu apprendras vite.” Il lança un sourire mesquin au blond avant de passer devant lui, se retournant une fois dans le couloir. ”Fais attention en sortant, le passage risque d’être trop étroit pour tes chevilles.”

Alex partit en direction de la réserve sans se retourner mais avec l’impression désagréable d’être surveillé. Il avait envie d’une nouvelle clope, mais il avait comme l’impression que ça n’allait pas plaire à son nouveau collègue. Enfin collègue, à priori patron. Alex avait pris ce boulot pour être tranquille et pouvoir comater après ses sorties, pas pour passer ses journées à suer comme un porc pendant qu’un gamin privilégié le regardait faire. Il n’avait rien contre le fait qu’un homme le regarde suer, mais dans d’autres circonstances. Il hésita à faire la blague à son nouveau chef mais se retint. Il se nota de la garder pour plus tard, persuadé qu’il allait réussir à le mettre mal à l’aise, voire même le faire rougir. Il en rigolait à l’avance. Il poussa la porte de la réserve et cala un carton contre pour la bloquer. Alex fit un grand geste de la main en direction de la pièce sombre et pleine de cartons empilés n’importe comment, certains pleins de poussière. Surement des vieilles livraisons qu’il n’avait jamais pris la peine de ranger. À vrai dire, Alex ne les avait jamais ouvert pour vérifier. ”Tadam. Alors, impressionné par la magie de l’endroit j’imagine ?” Il se dirigea vers les cartons les plus récents et se tourna vers Oliver, une main sur les hanches et un sourire amusé aux lèvres. ”Je vais ranger les bouteilles d’abord. Dans cette ville d’alcooliques, c’est ce qui part le plus vite. Mais je vais bien trouver quelque chose qu’un homme fort comme toi peut ranger… Mh, le PQ par exemple ?”

Alex avait envie de provoquer Oliver jusqu’à le faire réagir. Ça lui arrivait souvent, il avait toujours adoré pousser les gens voir leurs limites. Il avait commencé avec son père, et il avait fini par se comporter de la même manière avec tout le monde. Alex détestait qu’on lui impose des limites ou qu’on lui dise quoi faire, alors c’était devenu une seconde nature pour lui de rejeter l’autorité, de s’en moquer même. Il pouvait se montrer insolent, mais il n’était jamais assez stupide pour dire ou faire quelque chose de si grave qu’on pourrait le renvoyer. Il avait besoin d’un boulot pour pouvoir se payer des verres après tout, mais vu l’attitude de son nouveau collègue, il n’était plus certain de réussir à rester insolent sans trop en faire. Il avait presque déjà envie de lui coller son poing dans la figure après seulement quelques minutes, il n’osait pas imaginer son état de nerfs après plusieurs semaines. Il y avait de grandes chances qu’ils se soient entretués d’ici là ceci dit. Alex s’attendait à une remarque acerbe d’Oliver, mais pas à ce niveau de méchanceté. Il fronça les sourcils en se tournant vers lui, avant de hausser les épaules comme pour lui indiquer qu’il s’en fichait. Il s’était attendu à ce que le nouveau soit un crétin arrogant et prétentieux, mais il n’avait pas paru méchant au premier abord, juste un peu insupportable. À priori, Alex s’était peut-être un peu trompé sur ce coup là, non pas qu’il en soit très surpris. Il imaginait que quand on vivait dans le luxe toute sa vie, c’était difficile d’imaginer les autres comme ses égaux, on devait vite prendre l’habitude de leur marcher dessus. Seulement voilà, Alexander ne se laisserait pas marcher dessus. Il leva les yeux au ciel en entendant Oliver annoncer qu’il n’aiderait pas, il aurait dû s’en douter. Oui, pourquoi est-ce que toi tu devrais bosser ? marmonna-t-il dans sa barbe, juste assez bas pour qu’Oliver puisse l’entendre parler mais pas distinguer ce qu’il venait de dire. Il avait l’impression qu’il allait avoir souvent besoin de bougonner de la sorte pour s’empêcher d’étrangler le blond. Alexander fourra ses mains au fond de ses poches pour se donner un air désinvolte mais aussi pour cacher ses poings serrés. Le blond commençait sérieusement à l’agacer, presque au point d’entamer sa résolution de ne pas s’énerver et de conserver son boulot. Il était en train de se demander s’il ne pouvait pas trouver un poste plus tranquille à la supérette d’Horacio quand le fils Oakes reprit la parole, lui arrachant un soupir exaspéré. ”Non, ils glandent toute la journée. Parfois, quand l’après-midi est calme, on se fait des orgies dans la réserve.” Non mais vraiment, quel était l’intérêt de lui poser cette question ? S’il le pensait si mauvais, ce n’était pas comme s’il allait écouter ce qu’il avait à dire. Alexander avait répondu sans trop réfléchir, à la fois pour se venger de sa remarque sur la taille de la réserve et pour essayer de le choquer un peu. Il avait l’air coincé, même pour quelqu’un dont c’était le premier jour de boulot, et Alex se demandait s’il allait pouvoir réussir à le faire réagir. Il s’appuya contre le mur de la réserve avant de jeter un long regard à Oliver, ses yeux navigant de ses pieds à sa tête avec un petit sourire. ”On t’invitera si tu promets de ne rien dire à ton père.” Alexander ne réussit à tenir que quelques secondes avant de commencer à ricaner. Merde, il avait espéré tenir assez longtemps pour voir si Oliver allait le prendre au sérieux. Tant pis, ce serait pour une prochaine fois. Il donna un coup de coude contre le mur pour se redresser avant de secouer la tête, son sourire désormais un peu moins clair. ”Tu devrais rencontrer Abi demain, vous allez bien vous entendre. Elle est très efficace, et puis elle a l’habitude des fils à papa.”  Alexander fit une grimace mais tournait déjà le dos à Oliver. Il était en train d’observer les cartons pour trouver le moins pénible à bouger, prévoyant de laisser le reste aux autres. Il aperçut un carton qui devait dater de bien trois mois et qui avait accumulé une belle couche de poussière. Il pria pour qu’Oliver ne lui demande pas de commencer par celui-là et repéra un carton qu’il savait à moitié vide. ”Du coup je range la réserve ou je m’occupe de rajouter des produits en rayon ? Votre altesse a-t-elle fait son choix ?”

Alex leva les yeux au ciel en entendant Oliver râler. Il avait l’impression qu’il ne savait faire que ça, râler, râler, râler. Il y avait de la poussière par ci, du désordre par là. D’accord, Alex n’avait pas rangé ni fait le ménage dans la réserve depuis qu’il était arrivé ici, mais ce n’était quand même pas de sa faute si personne d’autre ne l’avait fait non plus ? Bon d’accord, un peu quand même, mais ça Alex n’allait pas lui faire le plaisir de l’avouer. Il avait hâte qu’Oliver rencontre Abi tiens, il allait manger ses mots quand il se rendrait compte qu’Alex avait eu raison. Le jeune brun se demanda un instant si l’arrivée d’Abi n’allait pas donner un prétexte à Oliver pour le forcer à bosser plus, mais il se força à chasser cette idée de son esprit. Qu’Oakes le veuille ou non, il n’était de toute façon pas près de faire des efforts, et le jeune blond allait vite s’en rendre compte. De toute façon, il n’avait pas l’air d’avoir besoin d’un employé modèle à côté de lui pour se permettre de donner des ordres à Alex et de le traiter comme un chien. Il lui lança un sourire sarcastique en entendant sa réponse. Gosse à papa de riche s’il voulait, c’était pareil. Alex suivit le doigt d’Oliver du regard, retenant à grande peine un grognement quand le fils à papa désigna précisément le carton qu’Alex avait espéré éviter. Il avait été naïf de penser que le blond ne serait pas du genre à abuser de son autorité pour se venger de l’insolence de ses employés. Le brun était d’un naturel plutôt enjoué, même si râleur, mais il devait avouer que tout semblant d’entrain venait de s’envoler à l’idée de devoir ouvrir ce carton. Avec la chance qu’il avait, il y avait une colonie de rats à l’intérieur depuis le temps que le carton trainait dans la réserve. Il était en train de se demander s’il pourrait peut-être glisser un bébé rat dans le tiroir du bureau d’Oliver quand sa voix le ramena à la réalité. Alex fronça les sourcils instinctivement, devant lutter contre l’envie de lui dire qu’il pourrait au moins aider plutôt que de donner un ordre et de se barrer, mais son instinct de survie l’empêcha d’articuler le fond de sa pensée. Il déglutit avant de mettre ses mains dans ses poches et de détourner le regard pour marmonner quelque chose de peu poli à l’attention du blond. Heureusement pour lui, il avait pris l’habitude de parler juste assez bas pour que ses interlocuteurs sachent qu’il parle d’eux mais pas assez fort pour qu’ils comprennent ce qu’il disait. Depuis l’arrivée du jeune Oakes, il avait déjà eu de nombreuses occasions de perfectionner cela, et il avait comme l’impression que de nouvelles occasions se présenteraient encore bientôt.

Alexander l’observa se diriger vers la sortie de la réserve et il sentit ses lèvres s’étirer en un sourire. Il savait qu’il n’aurait jamais le dernier mot avec Oliver, il pouvait presque le sentir, même s’il ne l’avait rencontré qu’il y a à peine une heure. Il avait le sentiment que leur relation au boulot allait se composer principalement de ce style de joute verbale, de concours pour savoir lequel allait réussir à provoquer assez l’autre pour avoir le dernier mot. Et à ce jeu, Alex savait se défendre. Oliver avait l’air si coincé que ça ne devrait pas être trop dur de réussir à le choquer. L’orgie n’avait pas fonctionné ? Alexander avait d’autres cordes à son arc. Il secoua la tête, l’air faussement déçu. ”Oh non, tu ne restes pas m’observer comme tu avais promis ?” Alex attrapa le regard du jeune blond et fit un pas dans sa direction, ses lèvres désormais étirées en un petit sourire amusé. Il ne pensait pas que le jeune Oakes allait répondre à sa provocation, mais ça ne l’empêcherait pas de provoquer. C’était une sorte de spécialité chez lui. ”Tu es sur que tu ne préfères pas mater au lieu d’aller t’enfermer dans ton bureau pour terminer ta nuit ?” Alexander lui lança un clin d’oeil exagéré avant de se tourner pour se diriger vers les cartons. Il n’avait jamais caché sa sexualité, c’était plutôt tout l’inverse. Certes, il n’avait jamais fait de sous-entendus à un de ses supérieurs avant, mais aucun de ses supérieurs ne l’avait cherché non plus. Avec un peu de chance, le fait d’imaginer qu’il puisse être attiré par les hommes allait suffir à la faire déguerpir, et Alex allait pouvoir finir sa nuit dans la réserve. Maintenant qu’il y pensait, il avait tout intérêt à ce qu’Oliver s’en aille, au moins il serait tranquille. Et puis il arriverait sans doute à s’échapper régulièrement pour aller fumer. Oui, finalement, peut-être que c’était une bonne idée.

Alex s’était attendu à une réaction potentiellement peu flatteuse de la part d’Oliver. Après tout, ça avait été le but. Le provoquer, l’agacer un peu, tester les limites pour voir jusqu’où il pourrait aller avec lui dans le futur. Mais à priori, Alexander avait non seulement trouvé la limite, mais il l’avait dépassé dans les grandes largeurs. Le blond se figea dans l’embrasure de la porte et Alexander sentit son sourire taquin s’effacer un petit peu en entendant sa réponse. Plus que ses mots, c’était le ton sur lequel il les avait prononcés qui dérangeait Alex. Il avait déjà dit de sacrés horreurs à des potes, mais tant que le ton était là, tout allait bien. Mais cette fois, Oliver ne rigolait plus. Ou peut-être qu’il ne rigolait pas depuis le début, qui sait. En tout cas, Alexander pouvait sentir la tension dans ses muscles, de la colère même, et il se demanda l’espace d’un instant ce qu’il avait pu dire pour provoquer une telle réaction. Bien sur, il avait cherché à le provoquer, mais il n’avait pas non plus insulter sa mère, ou sous-entendu que son père le suçait tous les matins au petit déjeuner. En terme de raillerie, Alexander avait déjà entendu bien pire. Il avait déjà dit bien pire, alors il avait du mal à comprendre la froideur qu’il entendait dans la voix de son nouveau collègue. Il eut à peine le temps de froncer les sourcils qu’Oliver s’était retourné et s’était approché de lui, son regard presque menaçant. Si Alexander ne l’avait pas pensé trop coincé pour le frapper, il aurait presque imaginer que le jeune Oakes se retenait de lui mettre une droite. Et pourtant, aussi énervé qu’il puisse paraître, il était hors de question pour Alexander de se laisser intimider. Il avait passé beaucoup de temps à se faire insulter dans des bars, à se faire traiter de tous les noms, voire à se faire menacer quand il s’approchait trop d’un mec homophobe. Il n’était plus à ça près, et il avait appris il y a longtemps à ne plus se laisser intimider, à respecter sa propre personnalité, que ça emmerde les autres ou non. En l’occurrence, le fait que ça emmerde Oliver était même un point positif. Alexander avait eu le sentiment qu’ils allaient avoir du mal à s’entendre dès le début, mais l’attitude du blond ne faisait que le confirmer. Avec une telle proximité, Alexander aurait fait une blague débile en temps normal, il aurait même pu se pencher pour embrasser Oliver si le blond n’avait pas déjà paru assez dégoûté par sa blague précédente. Et pour franchement, Alexander n’avait pas envie de se salir les lèvres. Alex commençait à se demander si le blond allait prendre la parole ou s’ils allaient jouer à celui qui détournerait le regard en dernier pendant encore des heures, mais le jeune Oakes se remit à crier d’un coup, comme s’il venait de se réveiller. Alexander ne sourcilla pas. Dépravé. Hé bah voyons. Il se força à rester impassible même si les années d’expérience n’avaient pas suffit à le rendre encore complètement hermétique à ce genre de commentaires. L'entraînement lui avait appris à faire comme si de rien n’était, mais pas encore à le ressentir. Il serra son poing contre sa hanche mais sans quitter Oliver des yeux. Il savait qu’il avait franchi la ligne, mais il avait du mal à comprendre la violence de la réaction du blond. Il avait dû en entendre des blagues ou des entendus salaces dans ses écoles de riches. Il n’y avait pas pire que les anglais trop riches, tous plus posh les uns que les autres, pour vous sortir des blagues de cul déplacées à longueur de journée. Et pourtant, il était clair  que celle d’Alex n’avait pas plu à Oliver. Il se demandait juste pourquoi.

Alexander le regarda partir sans rien ajouter, ne s’autorisant à bouger que quand Oliver fut sorti. Il sentit alors une vague de sentiments contradictoires l’envahir. De la colère d’abord, puis de la gêne, et puis, à son plus grand désarroi, de la honte. Il avait tant l’habitude de trainer avec des gens ouverts d’esprit qu’il en oubliait presque ce que c’était que de parler à quelqu’un qui se promenait toute la journée avec un balai dans le cul. Il savait qu’il n’avait pas à s’excuser pour ses préférences sexuelles, ni pour son humour, mais il avait tout de même l’impression d’être allé un peu trop loin, un peu trop vite. Merde. Il passa une main dans ses cheveux avant de jeter un regard au bordel dans la réserve, comme si ça allait pouvoir l’aider à ne plus penser au regard froid qu’Oliver venait de lui lancer. ”Et puis merde.” Alex sortit son paquet de clopes de sa poche avant d’ouvrir la porte de la réserve pour aller s’en griller une. Si son patron avait le droit de le traiter d’homo et de dépravé au boulot, il estimait qu’il avait le bien le droit de prendre une pause de temps en temps. Et si sa pause durait plus longtemps que son temps de travail, hé bah Oliver ne serait pas là pour le voir puisqu’il était parti s’enfermer dans son bureau comme un gamin. Alexander avait presque envie d’aller le voir pour l’insulter, mais il savait que ce n’était pas une bonne idée. Il avait beau aimer provoquer, il n’avait pas envie de perdre son boulot pour autant, et il se rendait compte qu’il avait lui-même pourri ses chances de pouvoir se la couler douce pendant les prochains mois. Oliver allait prendre un malin plaisir à le fliquer maintenant, et c’était en partie sa faute. Des fois, il ferait mieux de tenir sa langue, vraiment. Alexander soupira avant de jeter sa clope un peu plus loin, sans prendre la peine de l’écraser. Il repartit ensuite dans la réserve pour commencer à bosser. Quel enfer.

Deux heures plus tard, Alexander avait avancé. Un peu. Juste assez pour qu’Oliver ne puisse pas lui reprocher d’avoir glandé, mais pas non plus assez pour avoir véritablement commencé à suer. Il savait qu’il était allé un peu trop loin, mais il savait aussi qu’Oliver s’était emporté très vite, et qu’il s’était montré malpoli. Plus que ça même. Pour cette raison, Alexander considérait qu’il était en droit de faire le minimum syndical sans se fouler, non pas qu’il ait besoin d’une excuse en général. Il finit de noter une nouvelle boîte de soupe à jeter et vérifia l’heure. Il était temps d’aller rendre des comptes à l’autre crétin. Alexander avait passé les deux dernières heures à se demander ce qui avait pu agacer le jeune Oakes à ce point, mais sans réussir à trouver de réponse convenable. Il avait fini par se dire qu’il avait mal dormi, ou qu’il n’avait pas baisé depuis quelques jours et qu’il était à cran. Mais il valait mieux ne pas penser à ça, Alex n’avait pas envie de vomir dans le couloir. Oakes l’aurait obligé à nettoyer. Il traîna des pieds jusqu’au bureau d’Oliver et prit une longue inspiration avant de frapper. Il attendit la réponse du blond avant d’entrebâiller la porte, juste assez pour avoir la place d’entrer. Il jeta presque la liste sur le bureau d’Oliver, sans le regarder directement dans les yeux. Non pas parce qu’il n’osait pas, mais plus pour lui montrer qu’il ne ferait pas l’effort d’être plus poli que nécessaire. ”Tu seras ravi d’apprendre que je n’ai pas eu besoin de jeter grand chose.” Alex se mordit la lèvre, essayant de se retenir d’ajouter la suite, tout en sachant qu’il n’y parviendrait pas. Il avait envie de se défouler un peu, et s’il ne pouvait pas hurler sur Oliver, il trouverait d’autres moyens de l’agacer. ”Par contre je pense qu’il faudrait mettre les capotes en évidence dans le magasin, certains paquets vont finir par expirer.” Il se retint de lever les yeux au ciel et de faire remarquer que ça en disait long sur l’activité sexuelle de la ville. Avant de reprendre la parole, il attrapa cette fois le regard du jeune Oakes, mais son visage ne comportait aucune trace d’humour cette fois. ”À moins que tu aies peur de passer pour un dépravé.”