two sides of the same coin (alexander)

la mère d'alexander est morte quand il avait à peine plus d'un an, il n'a aucun souvenir d'elle. elle est morte dans un accident de voiture, bêtement, quand elle allait faire des courses. un abruti ivre l'a percutée, et elle est morte sur le coup. c'est la seule chose qui réconforte un peu alex quand il y pense : se dire qu'elle n'a pas souffert + alexander a un grand frère, de cinq ans son ainé : freddie. les deux frères sont très différents, et alexander est très attaché à son frère, même s'il aime prétendre le contraire + alexander squatte dans l'appartement de son grand frère pour ne pas rester seul avec son père + alexander sort et boit beaucoup, il passe la majorité de ses nuits dans les bars de brighton, et la majorité de ses matinées à décuver à la supérette + alexander fume énormément. il a commencé quand il avait à peine 16 ans, et depuis il fume pratiquement un paquet par jour. il devient très agressif s'il n'a pas sa dose de nicotine + alexander déteste regarder des films ou des séries, il a constamment besoin de bouger, sinon il a l'impression de s'endormir + il a couché avec un homme avant de coucher avec une femme, mais il n'a vraiment aucune préférence. il aime la beauté, que ce soit chez un homme ou chez une femme. quoi qu'il puisse prétendre, il est surtout attiré par les personnalités, par un petit quelque chose, comme un déclic. il serait incapable de coucher avec quelqu'un qu'il déteste ou qu'il méprise, même si c'était le plus bel homme au monde + alexander s'attendait à ce que son père le rejette quand il lui a annoncé qu'il était bisexuel, mais son père n'a rien dit, est juste resté impassible. depuis, ils n'en parlent plus, et ça lui va très bien comme ça. il est persuadé que son père pense qu'il va finir par se lasser, et par se caser avec une fille bien gentille. par esprit de contradiction, alexander ne le fera jamais.

”Comment ça un nouvel employé ?” Alexander dévisagea son patron, le propriétaire de la supérette comme s’il venait de lui annoncer qu’il allait divorcer pour épouser Kylie Minogue. Il se retint à grande peine de lui dire qu’il y avait à peine assez de boulot pour deux personnes, alors encore moins pour trois. Heureusement pour lui, il arriva à se retenir juste à temps. Il avait comme l’impression qu’annoncer à son patron qu’on n’avait pas assez de boulot était un bon moyen de se faire virer. Alexander n’aimait peut-être pas bosser à la supérette de Donwell, mais il savait aussi qu’il n’arriverait jamais à trouver un autre boulot qui lui permette d’être encore à moitié ivre un matin sur deux, et de passer le reste de la journée à glander. Non, ce job était une belle trouvaille pour lui. S’il perdait ce boulot, il allait devoir l’annoncer à Freddie, Freddie le dirait à leur père, et Alexander aurait droit à un nouveau sermon sur l’importance des responsabilités, et de l’indépendance économique. Bla bla bla. Il pouvait l’entendre d’ici. Il se força à se redresser et s’éclaircit la gorge pour s’adresser à son patron. ”Vous l’avez déjà engagé ?” Le propriétaire de la supérette lui lança un regard noir, comme celui qu’on lancerait à un sdf qui parle tout seul dans la rue, un regard à la fois méfiant et plein de mépris. Alexander en avait l’habitude et fit de son mieux pour ne pas se vexer. ”En quelque sorte. C’est mon fils qui viendra travailler avec vous à partir de lundi.” Alexander agrippa son balai pour ne pas s’écrouler. Comme mauvaise nouvelle, on pouvait difficilement imaginer pire. Non seulement le fils du patron était réputé pour être un petit merdeux, arrogant, prétentieux et pénible, mais en plus il allait certainement passer son temps à vérifier que les autres bossaient. Et ça, ça n’allait pas du tout avec les plans d’Alexander. Au mieux, ce serait un employé fainéant et qui utiliserait ses relations pour faire faire tout le boulot à ses collègues. Mon dieu qu’Alexander espérait que ce soit le cas. Du moment qu’il le laissait comater en paix. ”À moins que ça ne vous pose un problème, bien sur.” Alexander releva les yeux vers le visage du propriétaire, bien conscient du sarcasme dans sa voix. Il avait un sourire arrogant au coin des lèvres, et le regard froid. Alexander poussa un soupir intérieurement avant de secouer la tête. ”Non, bien sur. On a hâte de l’accueillir.” Le propriétaire de la supérette laissa échapper un son neutre qui ressemblait presque à un grognement avant de récupérer l’argent de la caisse et de sortir sans ajouter un mot. Et merde.