wanna believe that even when you're stone cold you're sorry (jethro)

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Charlie avait eu du mal à digérer la soirée de la dernière fois, et pourtant ça n’avait pas été lui qui avait pris une cuite et avait fini par vomir dans le jardin des Anderson. N’empêche qu’il avait presque envié l’insouciance de Jethro le lendemain, probablement trop occupé par sa gueule de bois pour s’inquiéter de quoique ce soit d’autre, probablement qu’il ne se souvenait même pas de ce qu’il s’était passé après que le médecin soit passé le ramasser au white horse. Alors que Charlie, lui, ne pouvait plus penser qu’à ça. Le fait d’entendre son beau-frère le raisonner et lui faire comprendre que ce qu’ils faisaient était dangereux et stupide lui avait fait l’effet d’un électrochoc, et si ça n’avait fait que renforcer encore plus sa culpabilité, ça ne lui avait pas coupé l’envie de continuer pour autant. Pour être totalement honnête même, depuis ce soir là il avait même presque plus envie que jamais de passer du temps avec lui. C’était quoi qu’on disait déjà ? Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis ? Charlie ressentait exactement ça à l’heure actuelle, l’envie irrépressible de renouer le contact avec Jethro maintenant qu’il ne pouvait plus compter sur son beau-frère pour le faire lui-même. C’était totalement stupide et déraisonnable, exactement ce que Jethro lui avait fait remarquer pendant qu’il était bourré, mais Charlie avait beau savoir qu’il avait eu raison ça ne l’empêchait pas d’avoir envie de continuer quand même. Il avait fini par tout avouer à Jade – enfin presque – et il se sentait au moins un peu plus à l’aise à l’idée de rester à la maison sans avoir besoin de mentir ou de cacher sa présence. Jethro ne l’avait pas particulièrement évité les derniers jours mais il n’avait pas non plus fait d’effort pour passer du temps avec lui, du moins c’était comme ça que Charlie l’avait ressenti. Et il ne savait pas si ce n’était pas pire que tout. Le contraire de l’amour n’était-t-il pas l’indifférence après tout ? Au moins quand il avait tout fait pour l’emmerder Charlie s’était senti un peu flatté, un peu important aux yeux de Jethro. Devoir lui parler comme si tout était parfaitement normal, comme si leur relation n’était en rien particulière, c’était pire que tout aux yeux du médecin. Il se sentait seul, et rejeté, et ce n’était pas quelque chose qu’il vivait bien d’ordinaire. Sa relation avec Jethro ne faisait pas exception à la règle. Alors il finit par plus ou moins craquer quelques jours après la soirée où il était venu le secourir au white horse, réussissant à se convaincre que s’ils ne pouvaient plus continuer à « se voir » comme avant, au moins ils pouvaient discuter un peu froidement que deux parfaits inconnus. Après tout, ils étaient loin de l’être. Il avait entendu son beau-frère rentrer tard la veille – et ce n’était pas à cause de lui qu’il était resté éveillé tard, non, rien à voir, il avait juste été en train de lire un bouquin – et sa curiosité maladive avait eu besoin d’être satisfaite. Alors quand il entendit Jethro descendre dans le salon ce matin-là il releva le nez de son bouquin au lieu de l’ignorer, se levant même de leur nouveau canapé pour aller à sa rencontre. « Tu t’es bien amusé hier soir ? » Demanda-t-il comme si sa question était totalement normale et légitime, comme si c’était le genre de relation qu’ils entretenaient. Il porta sa tasse de café tiède à ses lèvres, se demandant s’il n’aurait pas mieux fait de s’en préparer une nouvelle, essayant d’ignorer le léger nœud qui était en train de se former à la place de son estomac, comme s’il appréhendait la réponse de Jethro, comme s'il avait peur qu'il lui explique ô combien il s'était amusé hier soir.

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Charlie ne put réprimer un petit sourire en coin en l’entendant répliquer, réalisant bien que Jethro avait beau se plaindre tout le temps de devoir vivre à Donwell il semblait de plus en plus s’y plaire. Ou en tout cas trouver de quoi s’y distraire. Après tout, le médecin avait du mal à croire que ce soit toujours aussi dangereux pour lui de retourner à Brighton, ou en tout cas trop dangereux pour qu’il n’y aille pas au moins de temps en temps. En plus de ça s’il s’était tant emmerdé que ça à Donwell il serait rentré plus souvent plus tôt à la maison. Il perdit légèrement son sourire en entendant Jethro lui expliquer qu’il n’avait pas été avec Aaliyah hier soir, pas parce que ça ne lui faisait pas plaisir – c’était le cas ! – mais plutôt parce que ça le surprenait que la pensée ne lui ait presque pas traversé l’esprit avant ça. Ce n’était pas pour ça qu’il avait posé la question et l’insinuation de Jethro avait quelque chose de vexant, pas uniquement parce que c’était un reproche mais aussi parce que ça forçait Charlie à réaliser qu’il avait totalement changé de perspective par rapport à son beau-frère. A une époque ça aurait été le motif premier de sa question, il aurait juste cherché à savoir à quel point Jethro risquait d’avoir corrompu sa fille, et aujourd’hui il demandait ça parce qu’il était curieux de savoir ce qu’il avait fait. Cette réalisation ne fit qu’empirer son nœud à l’estomac et il tenta de le faire disparaître en reprenant une gorgée de café, se rendant vite compte qu’il venait de finir sa tasse. Il suivit son beau-frère dans la cuisine et s’adossa au comptoir à côté de lui et de la machine, posant sa tasse désormais vide à côté comme pour signaler qu’il comptait aussi en prendre un. Il laissa échapper un petit soupir amusé, repensant à la soirée qu’il avait passée la veille. Non, rien de bien passionnant, Jethro avait visé juste mais ça n’avait rien d’étonnant. C’était un vieux con, non ? Et la chose la plus excitante qui se passait dans sa vie en ce moment était Jethro… « Non, je confirme. » Répondit-il, sa voix légèrement triste. Il n’aimait pas l’atmosphère qui s’était développé entre eux, il détestait avoir la sensation d’être un poids pour Jethro, quelqu’un de foncièrement remplaçable et qu’il avait décidé d’éviter. Pas alors qu’il lui manquait. Et pourtant quand il repensait à la soirée de l’autre fois il avait envie de croire que Jethro n’en avait pas royalement rien à foutre de lui, autant parce que ça flattait son égo que parce que l’inverse lui faisait mal au coeur. Mais c’était dur de réussir à s’en convaincre totalement alors que son beau-frère semblait parfaitement heureux de continuer à l’éviter et de faire sa vie seul de son côté. C’était vexant, franchement. Il attendit que Jethro ait fini de faire couler son café pour commencer à préparer le sien, se rapprochant légèrement de lui sans que ce soit nécessaire, comme s’il avait du mal à garder ses distances. « T’as eu ta dose de câlins hier alors ? » Lâcha-t-il d’un ton moqueur, ses yeux baissés sur Jethro pétillant de malice alors qu’il s’écartait à nouveau, retournant s’adosser au comptoir. Il était quasiment persuadé que son beau-frère avait des souvenirs plus que vagues de l’autre soir et il avait prévu de les lui remémorer dès qu’il en aurait l’occasion. Ce matin lui paraissait être un bon moment. « T’avais vraiment l’air en manque d’affection l’autre soir. » Expliqua-t-il, s’attendant à ce que Jethro ne comprenne pas l’origine de son sous-entendu, un sourire moqueur étirant ses lèvres.

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La réaction de Jethro fit sourire Charlie. Il s’était attendu à ce qu’il n’apprécie pas ses sous-entendus mais pas que ça lui fasse avaler son café de travers et il dut détourner les yeux pour tenter de dissimuler son amusement. Visiblement son beau-frère n’avait pas particulièrement aimé la piqûre de rappel de l’autre soir et il ne voulait pas aggraver son cas. C’était la première fois depuis un moment qu’il réussissait à le croiser à un moment où ils étaient seuls et tous les deux sobres, il n’avait pas envie de le voir s’enfuir pour cacher son embarras. Il alla même jusqu’à se mordre l’intérieur de la joue pour tenter d’effacer le sourire amusé qui menaçait de venir étirer ses lèvres et il tenta de se focaliser sur son café.  Il dut se faire violence pour ne pas répliquer que, si, justement, il avait l’air du genre câlin puisque c’était ce qu’il avait insisté pour avoir l’autre soir. Il était en train de réaliser que Jethro se souvenait au moins en partie de la fin de la soirée, notamment parce qu’il n’essayait pas de nier en bloc et aussi parce qu’il avait l’air légèrement gêné. La preuve que ce n’était probablement pas la première fois que ça lui arrivait, une fois la surprise initiale passée il n’avait pas l’air plus choqué que ça par le récit du médecin. Charlie ne savait pas s’il trouvait ça mignon ou vexant, peut-être un peu des deux. Il hocha la tête, se forçant à rester encore un peu silencieux alors que sa réplique lui brûlait déjà les lèvres. Il se reconcentra sur son café qui avait fini de couler depuis le temps et il porta sa nouvelle tassé à ses lèvres, autant pour dissimuler son sourire amusé que pour s’empêcher de le vanner trop vite. Il savait que Jethro n’aurait que moyennement apprécié, mais il savait pertinemment qu’il n’allait pas pouvoir se retenir trop longtemps et à peine eut-il reprit une gorgée qu’il posa sa tasse sur le comptoir et lança : « Non, je suis assez persuadé que c’était pas ça, tu disais toi-même que t’étais pas d’humeur à ça. » Lui rappela-t-il, plus pour enfoncer un peu le clou que parce qu’il pensait qu’il avait oublié. Il se mordit la lèvre inférieure pour essayer de contrôler son sourire moqueur, appréciant immensément ce moment. Ce n’était pas tous les jours qu’il avait l’occasion de se moquer de son beau-frère comme ça. Il était plutôt du genre à n’avoir honte de rien et à tout assumer, hors pour une fois c’était Charlie qui avait l’occasion de le taquiner gentiment et il ne comptait pas s’en priver. Il ne voulait juste pas y aller trop fort de peur de le faire fuir. Il aurait eu l’air malin si Jethro s’en allait de la maison et que lui était obligé de retourner lire son bouquin ou se tourner les pouces pour le restant de la journée. Le genre d’interactions qu’ils étaient en train d’avoir lui avait manqué et il ne voulait pas franchir la ligne invisible qui risquait de gâcher ce moment. « Et même si ça avait été le cas je doute que t’aurais été capable de faire quoique ce soit vu ton état, tu tenais à peine debout. » Il leva les yeux au ciel avant de reprendre une gorgée de café, gardant cette fois-ci la tasse dans ses mains. Il plongea brièvement son regard dans celui de Jethro. « T’avais envie de câlin, y a pas de quoi avoir honte, j’ai trouvé ça plutôt mignon. Je suis juste déçu, moi qui pensais être spécial. » Admit-il, son ton toujours taquin alors qu'il sentait ses joues se rosir légèrement. Il détourna les yeux, fixant un point complètement aléatoire au fond de la cuisine, son sourire moqueur se transformant peu à peu en sourire un peu plus sincère.

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Charlie avait été sur le point de prendre une gorgée de café en entendant Jethro lui soutenir qu’il avait eu des moments mémorables au lit en étant bourré, content d’avoir pris son temps, ça avait au moins eu le mérite de lui éviter de s’étouffer sur sa tasse. Il abaissa d’ailleurs celle-ci légèrement, préférant attendre de se remettre de ses émotions avant de tenter de boire à nouveau. Il sentit ses joues se rosir légèrement mais il commença aussi à sourire, amusé. Il ne savait pas s’il devait se vexer ou trouver ça drôle, parce qu’il avait très bien compris que c’était une sorte d’attaque envers lui, ce sous-entendu. Il se souvenait encore des premières fois qu’il avait pu se passer quelque chose entre eux, et même s’il n’aimait pas voir ça comme ça, il savait qu’il n’aurait jamais eu le cran de le toucher s’il n’avait pas un peu trop bu avant. Il choisit de chasser le sujet de ses pensées, sentant bien qu’ils arrivaient encore sur une pente savonneuse et ce n’était pas ce qu’il voulait. Non, ce dont il avait envie c’était de se moquer de Jethro et de son comportement de l’autre soir. Il avait eu peur qu’il ignore ses remarques et choisisse de s'en aller, comme il le faisait depuis quelques semaines, mais visiblement le sujet qu’il avait choisi de lancer marchait pour le pousser à rester. Peut-être que Jethro était assez fier pour avoir besoin de défendre son honneur contre les moqueries de Charlie, en tout cas le médecin n’allait pas s’en plaindre. Il fronça légèrement les sourcils en voyant la réaction de son beau-frère, plissant des yeux pour essayer de mieux voir. Il rêvait là où il venait de rougir un tout petit peu… ? Ses lèvres s’étirèrent en un sourire malicieux et il se força à détourner le regard et à prendre enfin une gorgée de son café, comme s’il avait peur de le faire fuir s’il le gênait à le regarder de manière trop insistante. Il avait parfois l’impression de le traiter comme un animal sauvage, mais la vérité c’était que Jethro était capable d’avoir des réactions violentes et impulsives pour des choses qui paraissaient insignifiantes à Charlie alors il avait appris à se méfier. Et là, tout de suite, son petit doigt lui disait que Jethro n’apprécierait pas de le voir se moquer de lui parce qu’il avait réussi à l'embarrasser, alors il préféra faire semblant de rien, ne réussissant quand même pas à se départir de son sourire en coin. « T’as raison, c’était naïf de ma part. » Concéda-t-il d’un ton moqueur, comme s’il ne croyait pas un mot de ce qu’il disait. Il donnait peut-être trop d’importance à la façon dont il s’était comporté avec lui sous l’emprise de l’alcool, mais c’était aussi parce qu’il voulait que ce soit vrai. Il n’aurait pas supporté d’être n’importe qui aux yeux de Jethro et il réussissait à se convaincre que c’était par peur d’avoir risqué son mariage pour pas grand-chose. La vérité c’était que même lui ne savait pas dans quelle catégorie ranger son beau-frère. « Mais je serais curieux de savoir ce dont tu te souviens de ce soir là, parce que tu l’as si joliment dit t’avais l’air ‘complètement torché’. » Charlie en avait connu des cuites – et l’âge n’aidait pas, il supportait de moins en moins les grosses quantités d’alcool – et il en savait assez pour se douter que certaines parties de la soirées devaient être un peu brumeuses dans l’esprit de Jethro. Il avait l’envie un peu sadique d’en profiter pour jouer avec ses nerfs. L’avoir vu rougir légèrement tout à l’heure l’avait enhardi et il voulait voir jusqu’à quel point il était capable de le faire marcher. « Tu te souviens que j’ai été forcé de te porter à la sortie du bar ? » Demanda-t-il, essayant de lui rappeler une partie de cette soirée avant d’ajouter : « Et tu te souviens que tu t’es promené en caleçon dans la rue ? » Il s’efforça de garder son sérieux et de ne pas rigoler en imaginant la scène. Très franchement vu son état ça ne l’aurait même pas étonné qu’il le fasse, au final il s’en était peut-être bien sorti, au moins Jethro était resté habillé tout le long. « C'était un peu avant que tu me supplies de te faire un câlin. Je crois que je te trouve plus sympa quand t'es bourré. » Ajouta-t-il avant de reprendre une gorgée de café, en partie pour pouvoir dissimuler son sourire moqueur.

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Charlie n’aurait pas dû être vexé que Jethro semble persuadé à ce point là que ce n’était pas à lui qu’il avait demandé de venir le chercher, et pourtant il l’était. Juste un peu. Sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. En vérité ça aurait bien dû l’arranger, ce n’était pas comme si aller ramasser son beau-frère au white horse alors qu’il avait besoin de repos faisait partie de ses activités favorites, surtout quand la situation était déjà compliquée avec le beau-frère en question. Compliquée, c’était le mot. Il reprit une gorgée de café et se figea l’espace de quelques secondes en entendant la réponse qu’il venait de faire à son récit des évènements de la soirée. Il s’était attendu à ce qu’il ait du mal à y croire et à ce qu’il se sente au moins un peu gêné mais ce fut tout l’inverse qui se passa et ce fut à Charlie de se sentir un peu bête. Il aurait dû s’en douter pourtant, il avait juste imaginé quelque chose qui lui l’aurait embarrassé mais il ne s’était pas assez mis à la place de Jethro. Au moins ça lui avait appris une information amusante et il sourit contre sa tasse en s’imaginant le jeune homme se débarrasser de son caleçon en plein milieu de Brighton. « Si avec tout ça t’as pas passé au moins une nuit en cellule je vais commencer à vraiment remettre en question la compétence du service de police de Brighton. » Commenta-t-il d’un ton moqueur avant de reprendre une petite gorgée de café et de venir poser la tasse derrière lui. Il croisa les bras sur sa poitrine, ne réussissant pas à s’empêcher de lever les yeux au ciel en l’entendant se défendre sur le fait d’être allé jusqu’à supplier. « Toi ? Demander gentiment ? » Lâcha-t-il, exagérant volontairement l’incrédulité dans sa voix pour bien lui faire comprendre que ce n’était pas crédible une seconde. « Pardon mais je t’ai jamais vu demander quoique ce soit gentiment. Supplier par contre... » Il ne fit même pas mine de réfléchir, son sourire s’étirant encore plus en repensant à certains moments où il aurait bien aimé réussir à le faire supplier justement, se demandant si l’esprit de Jethro avait dérivé jusqu’au même point que le sien. Il choisit de détourner le regard et de reporter son attention sur sa tasse de café à la place, sentant une pente savonneuse se rapprocher. Le problème c’était qu’il avait un peu envie de glisser dessus, juste un peu. « Mais si ça t’aide à dormir la nuit de penser que c’est moi qui suis venu réclamer, pas de souci. Moi je suis pas trop fier pour admettre que c’était agréable. » Lança-t-il d’un ton légèrement taquin avant de rajouter : « Enfin si on oublie le moment où t’as failli me vomir dessus, bien sûr. » Il récupéra sa tasse sur le comptoir et la termina, son sourire moqueur persistant sur ses lèvres. Ça lui avait manqué, ça, ces interactions qu’ils pouvaient avoir, Charlie avait même parfois du mal à se souvenir de comment il occupait ses journées en-dehors de son travail avant l’arrivée de Jethro chez eux. Il avait du mal à croire que son avis sur le fait qu’il soit chez eux ai pu changer du tout au tout en l’espace de quelques mois mais il avait eu un avant-goût de ce que son départ ferait et il n’avait pas aimé ça. Il reposa sa tasse vide derrière lui et s’écarta du comptoir, venant se poser derrière Jethro et encerclant ses épaules de ses bras avant de se pencher légèrement pour mettre son visage à côté du sien. « Mais sache que si tu veux d’autres câlins faut pas hésiter. Enfin si t’arrives à demander gentiment pour de vrai. » Ne put-il s’empêcher de le taquiner, tout en sachant pertinemment que s’il allait trop loin il risquait juste de le braquer. Ça avait été plus fort que lui et le fait que Jethro semble plus gêné d’avoir pu lui réclamer un câlin que par l’idée qu’il ait pu se promener à moitié à poil dans Donwell le poussait à insister.

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Charlie ne put réprimer un petit sourire amusé en entendant les excuses de Jethro, il était passé à autre chose depuis très longtemps, même sur le moment il ne lui en avait pas voulu et franchement ils étaient passés assez loin de la catastrophe, en tout cas assez pour que Charlie lui ai juste dit ça pour le taquiner. Il aimait bien le voir sincèrement gêné, ça le changeait un peu de son air trop sûr de lui et de ses regards malicieux. Même si le médecin avait fini par apprécier ceux-là aussi… Il sentit son estomac se nouer brièvement au contact de Jethro, il l’avait bien senti se crisper et il avait peur de se faire rejeter un peu violemment. Il savait qu’il jouait avec le feu, il n’était pas sûr que son beau-frère se souvienne de leur conversation de l’autre soir mais lui n’avait cessé d’y penser. Et il en était arrivé à une conclusion qui ne lui plaisait pas pour deux raisons bien distinctes : Jethro avait raison et il n’avait pas envie de l’écouter. Alors il avait beau savoir qu’il aurait mieux fait d’accepter le choix de Jethro et de ne pas tenter de se rapprocher de lui, il n’y arrivait pas. Il essayait de se convaincre qu’il ne le faisait que pour le titiller, pour l’emmerder, mais la vérité c’était qu’il n’avait pas pu résister à l’opportunité de retrouver un peu de proximité avec lui. Il se détendit en le voyant rentrer dans son jeu et il retrouva aussitôt son sourire, amusé par les commentaires de Jethro. Au fond ça ne le dérangeait même pas qu’il essaye de se convaincre que ce n’était pas ce qu’il aimait, Charlie en était assez convaincu pour deux. Il laissa même échapper un petit rire en l’entendant dire qu’il serait plutôt du genre à réclamer plus. Il aurait dû s’attendre à une réflexion du genre, après tout c’était un peu comme ça que tout avait commencé. Il avait du mal à croire que l’entendre sortir ce genre de trucs ne lui donne plus envie de s’enfuir et de changer de pièce pour mettre un maximum de distance entre eux. Aujourd’hui c’était même plutôt l’inverse. « Ce qui me surprend le plus dans ce que tu dis c’est le fait que tu penses être capable de demander gentiment. » Il ne pouvait pourtant pas s’empêcher de remarquer qu’il ne l’avait pas repoussé, alors il était peut-être trop fier pour l’admettre mais Charlie était bien obligé de supposer qu’il ne détestait pas tant que ça l’avoir contre lui. En tout cas le médecin ne comptait pas s’éloigner tant qu’il ne le lui demanderait pas. « D’expérience, t’es plutôt du genre à venir chercher ce dont t’as envie. » Il perdit un peu de son sourire en se rappelant que ça expliquait le fait qu’il ait autant cherché à l’éviter : il n’en avait plus envie. A quoi est-ce qu’il était en train de jouer ? Il se redressa et détacha son menton de l’épaule de Jethro avant de commencer à se mordiller la lèvre. Il laissa le silence s’écouler pendant quelques secondes, gardant ses bras autour de Jethro comme s’il avait peur de le laisser partir. « Mais il y a une première à tout je suppose. Essaye de me demander gentiment pour voir ? » Parce que si tu me demandes je ne dirai pas non. Son ton était plus sérieux désormais, plus intense aussi, et il baissa les yeux sur le visage de Jethro pour tenter d’y lire une réaction, une indication sur ce qu’il risquait de lui dire. Il ne s’était plus senti aussi vulnérable depuis un moment et il espérait ne pas se faire rejeter, pas après sa discussion avec Jade, il aurait eu du mal à le supporter.

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Charlie se détendit en comprenant que Jethro était en train de rentrer dans son jeu. Il n’avait pas voulu accepter sa tentative d’éloignement parce qu’elle lui faisait doublement mal. D’abord à son égo qui avait malgré lui prit l’habitude qu’il vienne le chercher, et ensuite à quelque chose de plus primaire qu’il n’arrivait pas à décrire, pas tout à fait son coeur mais pas loin. Quelque chose qui l’avait poussé à revenir vers lui plutôt que de se montrer raisonnable à son tour. Le soulagement qu’il ressentait en comprenant que Jethro était peu à peu en train d’abandonner la posture qu’il avait semblé déterminé à prendre ces derniers jours lui faisait un bien immense. Il réussissait à comprendre pourquoi il avait su mettre sa fierté de côté et venir le titiller quand il ressentait ce genre de choses, le genre qui le poussait à se demander comment il avait réussi à survivre sans la bouffée d’air frais que son beau-frère représentait dans sa vie. Il avait l’impression de ne jamais avoir autant aimé qu’il le taquine, qu’il se moque de lui, qu’il essaye de le pousser à le supplier. Il avait l’impression de ne jamais avoir été aussi prêt à laisser sa fierté de côté si ça voulait dire qu’il pouvait avoir ce dont il avait envie. Il se demandait à quel moment le changement s’était opéré, celui qui avait inversé leurs rôles, qui avait fait que c’était lui qui semblait le vouloir lui plus que l’inverse, et quand il croisa le regard de Jethro il se rendit compte qu’au fond, il s’en fichait royalement. Qu’est-ce que ça pouvait bien faire quand c’était arrivé ? A quoi bon se prendre la tête à admettre qu’il n’avait plus le courage de déguiser le fait qu’il avait besoin de lui, qu’il devenait dingue à tourner en rond dans cette maison sans pouvoir ne serait-ce que parler avec lui ? Alors au lieu de s’écarter et de saisir la dernière opportunité qu’il avait de passer une nouvelle journée sans déraper il fit glisser ses mains le long du corps de Jethro jusqu’à venir se poser sur son bassin. Il le força à se retourner complètement pour lui faire face, un sourire malicieux placardé sur les lèvres malgré lui. Jethro avait tendance à lui faire cet effet là, et malheureusement pour lui, ce n’était pas franchement nouveau. « En parlant de faire les choses différemment… » Souffla-t-il d’un ton taquin avant de se pencher vers lui pour venir caresser ses lèvres des siennes, doucement, comme pour s’assurer qu’il n’avait pas complètement mal interprété les signaux, comme pour donner le temps à Jethro de s’en aller s’il le souhaitait, parce qu’il avait beau avoir repris un peu confiance il n’avait pas oublié ce qu’il lui avait dit l’autre soir. Mais il ne lui laissa pas le temps de répondre avant de l’embrasser rapidement et de venir glisser ses lèvres le long de sa mâchoire, remontant doucement jusqu’à son oreille. Il savait qu’il courait droit à sa perte, il l’avait su depuis des semaines, voire même des mois. Mais l’idée ne l’avait pas quitté depuis la première fois que Jethro était venu l’embrasser contre la portière de sa voiture et il avait enfin l’impression d’être prêt à formuler sa pensée à haute voix. « Fuck me. » Souffla-t-il, sa voix moins assurée qu’il ne l’aurait aimée, parce qu’avouer ce genre de désir à Jethro restait terrifiant pour lui, parce qu’il avait encore peur qu’il lui dise non. « Please. » Ajouta-t-il d’un ton taquin, essayant de gagner un peu en assurance, se sentant pourtant rougir suite à ce qu’il venait de dire. Il avait l’impression d’être retombé en enfance et d’être sur le point de perdre sa virginité et s’il n’aimait pas particulièrement cet aspect là il était plus que sûr de lui sur le reste. Il avait eu assez de temps pour y réfléchir. Il revint placer son visage face à celui de Jethro, choisissant d’affronter son regard plutôt que de continuer à s’en cacher. « A part si t’en as pas envie, bien sûr. » Est-ce qu’il s’était montré un peu trop présomptueux en disant ça ? Le doute recommençait à l’envahir et il s’efforça de ne pas le montrer, de peur que Jethro ne l’interprète mal.

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Charlie déglutit en voyant la surprise - ou plutôt le choc - affiché par Jethro et en entendant sa question. De toute évidence il avait du mal à y croire et le médecin se sentait un peu gêné. Il ne s'était pas attendu à ce que sa demande provoque une réaction de ce genre, est-ce que c'était vraiment si surprenant que ça qu'il puisse en avoir envie ? Il avait eu le temps d'y réfléchir durant les dernières semaines et il était sûr de ce qu'il avait demandé, mais même s'il ne lui en avait jamais parlé avant ça il était quand même surpris que ça le choque autant. Il ne voyait pas ce que ça avait de particulièrement surprenant et il commençait même à regretter d'avoir abordé le sujet. Il hocha tout de même la tête, comme si Jethro avait véritablement posé la question, comme s'il se sentait obligé de lui assurer qu'il était on ne peut plus sérieux. Il sentit son estomac se nouer légèrement en voyant son sourire amusé, est-ce qu'il allait profiter de ce moment pour se moquer de lui ? S'il avait eu le courage de parler il le lui aurait très fortement déconseillé, parce que se mettre dans une situation où il se sentait vulnérable ne faisait définitivement pas partie des choses que Charlie aimait faire et il n'aurait clairement pas apprécié qu'il se moque de lui. A la place il revint s'approprier ses lèvres et le médecin sentit ses doutes fondre presque instantanément. Il n'avait pas encore sa réponse mais au moins il en avait déjà des éléments, et ça lui faisait du bien de voir que Jethro n'était pas encore totalement prêt à le repousser, que peut-être, il ne s'était pas encore entièrement lassé. Il fronça légèrement les sourcils en le sentant reculer son visage, ses épaules s'affaissant malgré lui quand il entendit la réponse de Jethro. Apparemment il avait bel et bien été présomptueux et il se sentait terriblement con de lui avoir proposé ça à présent. « Non, bien sûr que je t'en veux pas, je vais pas te forcer. » Expliqua-t-il aussitôt, essayant de dissiper la gêne qu'il ressentait au refus de son beau-frère. Il détourna rapidement les yeux et se mordit un peu nerveusement la lèvre, essayant de cacher sa déception comme il le pouvait. Il lui avait fallu tellement de temps avant de trouver le courage d'oser demander à Jethro qu'il avait presque oublié qu'il pourrait ne pas en avoir envie. « J'ai juste supposé que… » Il était encore en train de chercher ses mots quand il sentit la main de Jethro venir se poser sur son entrejambe et il oublia l'idée de terminer un jour sa phrase. Il retrouva même le sourire et tourna à nouveau la tête vers son beau-frère. « On trouvera bien une autre façon de s'occuper. » Lança-t-il d'un ton taquin avant de poser l'une de ses mains sur le poignet de Jethro et d'écarter sa main de son pantalon. « Par contre si on pouvait ne pas faire ça dans la cuisine cette fois-ci, ce serait plus pratique. » Non pas qu'il n'ait pas apprécié leur petit moment de l'autre fois mais même si ses plans initiaux avaient été contrecarrés il n'était pas d'humeur à se contenter de ça. Pas alors que ça faisait plusieurs semaines qu'il n'avait pas eu l'opportunité de le toucher. Il fit quelques pas en arrière pour se forcer à s'éloigner et attendit Jethro dans l'encadrement de la porte de la cuisine. « Tu viens ? Avant que je change d'avis et que j'aille demander à quelqu'un d'autre ? » Lança-t-il d'un ton à nouveau plus taquin qu'autre chose, Jethro devant bien se douter qu'il n'oserait pas. Tromper Jade était déjà assez difficile à assumer comme ça et il n'aurait pas eu assez confiance en quelqu'un d'autre. Il ne savait pas exactement à quel moment il avait commencé à véritablement lui faire confiance mais c'était difficile de ne pas s'en rendre compte à présent.