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 books are the best weapon in the world / joanne & alan

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Joanne W. Bertram
Joanne W. Bertram
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this is the story of how i died

description du personnage : ancienne artiste, aujourd'hui mariée dans la famille hawkes, et femme violentée par son mari.

liste des rps :
now, this is really seeing the future. you just leave us behind - ft alan r. debenham
kermesse du village - ft tout le monde
there's no such thing as coincidence in this world - ft alistair cheesman & ha-sun kim
but most of all i love the anonymity - ft juliet cavendish
nous étions deux - ft olivia aiinsworth
le jour d'alexandre - ft charlie fischer

messages : 4355
avatar : billie piper
crédits : kath
occupation : aucune
statut civil : mariée
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MessageSujet: Re: books are the best weapon in the world / joanne & alan    books are the best weapon in the world / joanne & alan  - Page 2 EmptyVen 17 Juil - 19:17



books are the best weapon in the world
@alan r. debenham


Joanne savait bien que son attitude était étrange, qu’elle se montrait lunatique depuis qu’elle avait mis les pieds dans le cabinet du médecin, mais elle passait par toutes les émotions en ce moment, et elle n’avait plus le sentiment d’avoir la force de les masquer. Elle se sentait triste, puis énervée tout à coup, et finalement abattue. En revenant dans le cabinet du médecin, elle savait que son expression disait assez bien la teneur de sa conversation téléphonique, mais elle se força tout de même à sourire en demandant un verre d’eau au Dr. Debenham. Elle savait qu’il ne restait plus beaucoup d’apparences à sauver, et elle n’était plus sûre d’y tenir tant que cela, mais les vieux réflexes restaient présents. Plus que ça, elle ne voulait pas que le médecin ne devine trop, qu’il ne comprenne tout. Même si elle commençait à lâcher du lest, à se dévoiler un peu plus, elle savait qu’il y avait certaines vérités qu’elle ne pourrait jamais dire, et que le médecin ne pourrait jamais deviner. C’était mieux comme ça, pour tous les deux. Et si Joanne n’arrivait pas tout à fait à s’en persuader, au moins elle se rassurait en se disant qu’elle ne faisait de mal à personne, à part à elle-même. Joanne observa le médecin lui servir un verre d’eau, mais elle failli le lâcher à peine lui avait-il tendu le gobelet. Elle sursauta légèrement en attrapant le regard du médecin et elle tourna la tête sans répondre, prise au dépourvu. Elle ne s’était pas attendue à une question aussi directe de la part d’Alan. Il avait pris des précautions autour d’elle pendant leurs dernières sessions, ils avaient dansé autour des sujets épineux, et Joanne en avait presque oublié que le médecin pouvait aussi se montrer beaucoup plus brutal dans son approche. Il l’avait tenté pendant leur toute première session, et il l’avait vite regretté, mais à priori il pensait qu’une approche directe s’imposait à nouveau. Joanne sentait son coeur cogner contre sa poitrine tandis qu’elle tentait de réfléchir à toute allure. Elle considérait toutes les options, toutes les réponses possibles. Même prise de court, elle savait qu’elle pouvait encore tenter de sauver la face, ne serait-ce que de gagner du temps. Mais la vérité, c’était qu’elle n’était plus certaine d’en avoir envie. Elle avait l’impression qu’on l’avait vidé de toute énergie, comme si ces cinq dernières années avaient épuisé toutes ses réserves, tout ce qu’il pouvait lui rester de force et de volonté. Aujourd’hui, elle n’en avait plus. Plus pour tenter de cacher des vérités qui semblaient de plus en plus criantes, de plus en plus violentes aussi. Elle serra ses doigts autour de son gobelet, prête à lui répondre que non, George ne savait rien de ces sessions, rien de la relation qu’ils entretenaient et qui dépassait le cadre de son bureau, mais le médecin reprit la parole avant qu’elle ne puisse répondre. Elle fronça légèrement les sourcils mais sans se tourner vers le médecin, comme un vieux réflexe qu’elle s’était forcée à apprendre quand quelqu’un critiquait son mari, mais Joanne ne répondit pas. Qu’aurait-elle pu dire ? Au lieu de cela, elle laissa le médecin parler, immobile en plein milieu de la pièce, comme par peur que le moindre geste ne trahisse ses pensées. Elle le laissa raconter qu’il avait connu George à l’école, et elle se força à garder une expression impassible, même si l’idée des deux hommes enfants, se connaissant ne la laissait pas indifférente. Elle avait du mal à imaginer Alan et George comme faisant partie du même monde, ils n’avaient rien en commun, à part le lien qui les unissait à elle. Joanne déglutit difficilement tandis qu’Alan s’écartait légèrement d’elle, comme pour appuyer ses propos, pour confirmer qu’il n’allait pas la forcer à parler. Pendant leur première session, Joanne l’aurait sans doute incendié d’avoir osé lui parler comme ça, d’avoir osé présumer qu’il connaissait quoi que ce soit de sa vie, de son mariage, mais aujourd’hui sa réaction ne serait pas du tout la même. Aujourd’hui, elle avait elle même appris à connaître le médecin, et ça changeait tout. Elle resta debout et avala une gorgée d’eau avant de croiser les bras contre sa poitrine. ”Je sais que rien ne m’y oblige, Alan.” Le prénom qui lui avait semblé si étranger il y a quelques semaines encore semblait désormais familier sur sa langue. Elle se plaisait à l’utiliser, comme une manière de se l’approprier. La jeune blonde resserra son étreinte en entendant le médecin parler de son infertilité, mais là où elle se serait braquée il y a quelques mois, elle se força à ignorer le pincement au coeur que cette pensée provoquait. Elle connaissait assez bien le médecin pour savoir qu’il n’y avait pas de mauvaise pensée derrière, qu’il pensait vraiment l’aider. Plus elle y pensait, et plus elle était persuadée qu’Alan ne voulait que son bien, tout comme elle voulait le sien. C’était pour ça qu’elle savait qu’elle ne pouvait pas être entièrement honnête avec lui, ça n’aurait servi à rien. Et pourtant, elle ne pouvait pas lui mentir entièrement. Toujours sans réussir à le regarder, Joanne finit par prendre la parole presque dans un soupir. ”Non, George ne sait pas que je viens ici. Il sait que je souffre de… de mon diagnostic, bien sûr, mais...” Joanne s’était interrompu alors qu’elle avait failli terminer sa phrase par “il s’en fiche”. Elle s’éclaircit la gorge avant de jeter un coup d’oeil rapide au médecin, pas plus d’une seconde. Juste le temps de lui lancer un sourire tendu et sans doute assez peu convaincant. ”On gère notre chagrin différemment.” Lui buvait, et elle s’enfermait de plus en plus dans ce mariage, dans cette vie seule, sans but. Il fallait aussi dire qu’ils n’avaient pas perdu la même chose avec ce diagnostic, elle avait perdu le rêve d’une vie tandis que George avait l’impression d’avoir perdu l’honneur de sa famille, la possibilité d’avoir un digne représentant de la maison Hawkes. Il avait perdu la course contre son frère. C’était sa fierté qui avait été touchée, tandis que c’était l’âme de Joanne. Lorsque la blonde reprit la parole, elle fut presque surprise de l’audace dont elle fit preuve, de la véracité de ce qu’elle venait de dire. ”Je pense qu’il me le reproche sans le dire, qu’il a des regrets.” Il regrettait de l’avoir épousée, c’était certain, mais il ne le disait pas avec ses mots. Ses gestes, ses comportements parlaient bien mieux. Joanne s’attendait à se sentir triste à cette réalisation, mais aucune émotion n’arriva. Aucune à part la fatigue. Elle ne se sentit touchée que lorsque son regard se posa finalement sur le médecin. Elle tenta de déchiffrer l’expression sur son visage, se demandant s’il allait la trouver dure dans ses propos, s’il allait lui reprocher de parler de son mari de la sorte. Mais, au fond d’elle, Joanne ne pensait plus du tout à George. ”Mais nous sommes mariés, c’est une situation complexe... vous comprenez ?” George n’oserait jamais la quitter, il aurait trop honte, mais ce n’était pas ce que Joanne avait voulu dire. Non, elle essayait de faire comprendre au médecin qu’elle était coincée dans une situation inextricable, quoi qu’elle en dise. Quoi qu’elle puisse vouloir. S’il y avait bien une chose sur laquelle elle pouvait compter, c’était que George resterait son mari jusqu’à la fin. C’était ça le mariage après tout, non ? Elle l’avait su dès le début, mais elle n’avait jamais imaginé que cette idée puisse autant lui briser le coeur. Elle sentit une boule se former au fond de sa gorge et elle prit une nouvelle gorgée d’eau tandis qu’une larme coulait le long de sa joue. Elle l’essuya rapidement d’un geste de la main. ”Désolée...” Encore une fois, elle ne s’excusait pas parce qu’elle pleurait. Elle était désolée d’une manière bien plus générale, désolée de ne rien pouvoir dire, de ne rien pouvoir faire. Elle ne pouvait pas être sûre que le médecin comprendrait ce qu’elle voulait dire, mais elle avait le sentiment que même sans cela, il comprenait assez bien la situation pour savoir à quoi s’en tenir.

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Alan R. Debenham
Alan R. Debenham
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description du personnage : psychologue de 36 ans, qui a toujours vécu à donwell - divorcé depuis 4 ans, était marié à juliet, qui s'est enfuie un soir, laissant leur fille seule à la maison - il se reconstruit avec tess, sa fille - travaille énormément, adore ce qu'il fait - il a dû apprendre à lâcher le boulot pour pouvoir s'occuper de la petite


liste des rps :
amen, omen - juliet cavendish #2
i'd call you a genius - joanne w. bertram #6
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and he took me away... - joanne bertram #1
i could save... - joanne bertram #2
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let me just... - caesar ashford
now this is really... - joanne bertram #4
genesis - aspen hwang moon
we're not dead... - juliet cavendish #1
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sunn kropp og sinn - aleksander henriksen
high hopes - winnie doherty
the art of - lily hurst

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crédits : kath (ava, merciiii <3) / ROGERS. (sign)
occupation : psychologue dans un cabinet de donwell
statut civil : divorcé, père célibataire de la jeune Tess
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MessageSujet: Re: books are the best weapon in the world / joanne & alan    books are the best weapon in the world / joanne & alan  - Page 2 EmptyVen 17 Juil - 21:17


books are the best weapon in the world
La vérité, c’était qu’Alan n’aurait jamais pensé que Joanne puisse se livrer ainsi. Il avait désormais la preuve qu’elle lui faisait entièrement confiance, comme elle lui avait dit quelques minutes plus tôt. Si jamais il en doutait - et ce n’était pas le cas - il avait désormais la confirmation qu’elle ne lui avait pas menti, et il en était plutôt fier. Et heureux, contre toute attente. Il était heureux qu’elle lui fasse confiance. Ce n’était pas vraiment ce qu’il devait ressentir, en tant que psychologue, mais là c’était l’homme, l’être humain qui sentait une bouffée de joie lui parvenir. Bien entendu, la blonde confirma ce qu’Alan savait déjà, que son mari n’était pas au courant, qu’il ne savait pas qu’elle suivait une thérapie. Il ne demanda pas pourquoi elle ne lui avait pas dit, c’était ses raisons, qui lui étaient propres, et il n’avait pas vraiment besoin de savoir, même si ça le démangeait beaucoup de jouer la carte de la curiosité. Peut-être qu’il trouvait que les psychologues étaient tout simplement inutiles, et qu’elle ne voulait pas se battre contre lui. C’était probablement juste cela. Alan hocha la tête en l’écoutant, bien sûr qu’il ne devait pas avoir la même façon que sa femme de gérer ce problème familial et surtout de couple. C’était de toute façon Joanne la plus touchée, dans sa chair même, et Alan imaginait mal George être le bon petit mari mignon qui soutient sa femme. Aussi, quand la jeune femme exprima ses pensées quant au fait qu’il pouvait lui reprocher d’être stérile, Alan ne broncha pas vraiment. Il fronça les sourcils, soucieux qu’elle puisse se dire une chose pareille, mais pas forcément surpris de cette idée. En réalité, ça ne l’étonnerait même pas que ce soit la vérité. Il y avait tant d’hommes qui rejetaient les fautes sur leurs épouses, quand tout allait mal, sans se remettre une seule fois en question. D’ailleurs, était-ce vraiment de la faute du corps de Joanne, cette infertilité ? Peut-être qu’elle venait de George ? Il affabulait, bien sûr, puisque le gynécologue de Joanne avait dû faire tous les tests nécessaire pour prouver d’où venait le problème, mais il brûlait d’envie de faire cette minuscule remarque, qui bousculerait tout l’univers du petit bureau. C’était risquer de faire sortir Joanne de ses gonds, mais il avait presque envie de tenter l’aventure, pour être sûr qu’elle comprenne bien qu’il était dubitatif quant au comportement de son mari. Il n’en fit rien lorsqu’il la vit essuyer une larme, et il dut réprimer l’envie qui montait en lui de la serrer dans ses bras et de la rassurer. Ce ne serait vraiment pas bien vu de faire une chose pareille. « Ne vous excusez pas. » Il avait parlé d’un ton ferme, mais d’une voix douce. Il ne voulait plus l’entendre s’excuser, pour aucune raison. Elle n’avait pas à s’excuser, elle vivait une situation probablement plus compliquée que la majorité des patients du cabinet, elle ne méritait rien de ce qui lui arrivait, et Alan ne savait pas encore à quel point il avait raison. « Ce n’est pas de votre faute si vous ne pouvez pas avoir d’enfants. Ni lui, ni vous n’auriez pu le deviner à l’avance. Il ne devrait pas avoir à vous reprocher quoi que ce soit. » Alan fit de nouveau le tour de son bureau pour rejoindre Joanne et la poussa doucement dans le dos pour qu’elle s’asseye sur le divan, avant de s’installer à côté d’elle, en pressant doucement son épaule pour lui montrer son soutien. « Et s’il regrette d’être votre mari, alors je crois qu’il ferait mieux de se remettre sérieusement en question, parce qu’il ne vous mérite pas. » Ses mots avaient un peu outrepassé ses pensées, mais il ne regretta pas d’avoir dit une chose pareille quand il vit les joues de sa patiente virer au rouge vif. Mais ce n'était clairement pas le genre de paroles qu'un psychologue aurait lors d'une consultation normale, et saine. Il faillit pouffer de rire à cette idée, avant de se dire qu’elle n’allait peut-être pas apprécier qu’il ne la taquine, même gentiment. « Je crois qu’il n’y a pas que ces consultations pour lesquelles il n’est pas au courant, n’est-ce pas ? » Il resta évasif, par peur de se tromper, mais aussi d’entrer dans un terrain qu’elle n’apprécierait peut-être pas. Mais il n’était pas persuadé que George soit au courant pour le fait qu’elle ait repris la peinture. C’était un sentiment, une intuition qui lui faisaient dire que Joanne cachait probablement beaucoup de choses à son mari, plus de choses qu’elle ne souhaitait l’admettre. Il changea brusquement de sujet pour ne pas la mettre dans l’embarras. « Vous savez, ce n’est certes pas la même chose, mais vous pouvez toujours adopter un enfant. Il y a des tas d’enfants dans des orphelinats du monde entier. Mais je me doute que ce cher George puisse vouloir d’un autre enfant que le sien. » Il leva les yeux au ciel, presque agacé en imaginant le riche homme d’affaires préférer un enfant de son sang plutôt que n’importe quel enfant dans le monde. Aussi, l changea à nouveau de sujet, et revint sur le mariage. Tout de même, c’était plutôt choquant que Joanne lui dise une chose pareille, et ose imaginer que son mari ne voudrait plus d’elle, sous prétexte qu’elle ne pourrait pas porter ses enfants. « Et puis… par rapport au fait que le mariage est une situation complexe… je vous rappelle que je suis divorcé, alors question complexité, je peux vous apporter une réponse toute simple. » Alan releva les yeux vers Joanne, plutôt sûr de sa réponse, et assez fier de pouvoir lui apporter, même s’il était quasiment sûr de se prendre une claque en étant assis juste à côté d’elle et en osant lui parler de cette manière. « Vous pouvez divorcer. Ou bien lui n’a qu’à le faire, s’il est si déçu de cette situation. Imaginez… vous pourriez retrouver votre vie à Londres… et puis… d’autres personnes… » Alan laissa sa phrase en suspens, ses mots mourir sur ses lèvres. Il aurait entendu une mouche voler tellement le silence était devenu pesant, par sa faute. Mais s’il pouvait donner l’idée du divorce à sa patiente, alors il n’allait pas perdre une occasion. Après tout, œil pour œil, dent pour dent.
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Joanne W. Bertram
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MessageSujet: Re: books are the best weapon in the world / joanne & alan    books are the best weapon in the world / joanne & alan  - Page 2 EmptyDim 19 Juil - 15:34



books are the best weapon in the world
@alan r. debenham


Joanne aurait aimé rester impassible, mais elle savait que ce n’était pas possible. Elle n’avait jamais réussi avec le médecin, malgré les années d'entraînement qu’elle avait eues depuis son arrivée à Donwell. Elle avait passé les cinq dernières années à tout cacher, à tout masquer, mais depuis qu’elle avait rencontré le dr. debenham, elle en avait été incapable, sans bien réussir à comprendre pourquoi. Peut-être qu’elle avait directement senti qu’il était un peu à part, un peu différent, même si elle n’avait pas pu se douter d’où ça la mènerait. De la place qu’il finirait par prendre dans son esprit, si ce n’est dans sa vie. Joanne avait appris à faire confiance à son instinct depuis quelques années, à lire les gens, comme elle avait dû finir par lire les humeurs sur le visage de son mari, mais elle devait bien admettre qu’elle n’avait plus autant fait confiance à quelqu’un depuis un moment. Joanne faisait partie de ces personnes qui avaient besoin d’apprendre à connaître quelqu’un pour pouvoir leur faire confiance, ses problèmes de mariage lui avaient appris à se méfier, et pourtant, elle ne connaissait Alan que depuis quelques semaines et avait déjà l’impression qu’elle pouvait lui parler. Qu’il faisait partie de ses piliers, des gens sur qui elle avait commencé à s’appuyer pour réussir à tenir, et parfois cette idée la terrifiait. Elle baissa le regard en l’écoutant lui dire qu’elle n’avait pas à s’excuser. C’était une formule de politesse, mais venant du médecin, Joanne avait envie de croire que c’était plus. Qu’il le pensait vraiment. Il reprit la parole pour lui expliquer que George ne devrait rien avoir à lui reprocher et Joanne masqua son visage pour cacher son expression, sa grimace. Elle savait que George lui reprochait leur incapacité à avoir des enfants, et là dessus, elle devait admettre qu’elle n’arrivait pas à le blâmer. Elle s’en voulait aussi terriblement, même en sachant qu’elle ne pouvait rien y faire. Joanne sentit son coeur faire un bond en sentant la main du médecin dans son dos et elle le laissa la pousser doucement vers le divan, sans opposer de résistance. Le simple contact de sa main la rassurait, sans comprendre pourquoi, même si le geste était simple et sans aucun sens caché. Ce n’était rien, juste un soutien, mais Joanne le prenait plus à coeur qu’elle n’aurait dû sans doute. Se sentir soutenue, guidée, ça faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Et ça faisait aussi bien longtemps qu’elle n’avait pas tremblé au contact d’une autre personne, qu’elle avait trouvé ça naturel. Joanne se sentit rougir, sans bien savoir si c’était le contact du médecin où la suite de sa phrase. Sans doute un peu des deux. Elle savait qu’il essayait sans doute juste de lui remonter le moral, de la rassurer, mais elle ne put pas s’empêcher de se demander si elle pouvait interpréter ses paroles autrement. S’il n’avait pas une raison plus personnelle de lui dire que son mari ne la méritait pas. Joanne leva rapidement le regard vers le visage du médecin, mais sans réussir à soutenir son regard plus de quelques secondes. Des milliers de pensées se bousculaient dans sa tête, des milliers de questions auxquelles Joanne savait qu’elle n’aurait jamais de réponse. Surtout à celle qu’elle se posait en boucle depuis plusieurs jours, une question toute bête, celle de savoir ce qu’il aurait pu se passer si elle n’avait pas été mariée en rencontrant le médecin. Si elle n’était pas venue le voir en tant que psychologue, si elle l’avait simplement croisé un jour dans la rue. Son coeur se serrait à cette idée, en imaginant ce qui aurait peut-être été possible, mais qui ne le serait jamais. Pas dans cette vie. Elle inspira profondément quand le médecin changea le sujet, sans être sûre de savoir si elle était déçue ou soulagée. Elle semblait osciller constamment entre les deux quand elle était seule avec le médecin, et cette session ne faisait pas exception à la règle. Elle secoua doucement la tête pour répondre à sa question. Non, George ne savait plus rien de sa vie, de ce qu’elle considérait comme sa vie. Bien sur, il était encore au courant de ce que faisait la Joanne de Donwell, sa femme, la femme au foyer parfaite en apparence, mais plus les jours passaient et plus Joanne s’éloignait de cette image. Plus elle avait le sentiment de devenir une nouvelle Joanne, ou bien de redevenir la Joanne qu’elle avait été avant George. Ça, bien sûr, elle ne pouvait pas lui dire, et elle n’en avait aucune envie. Elle ne lui parlerait jamais de la peinture, des balades à Brighton, du fait d’avoir l’impression de respirer pour la première fois depuis des années. Et plus encore, elle ne lui parlerait jamais d’Alan. Que ce soit le psychologue ou l’autre Alan, le père de Tess, le Alan qu’elle avait appris à connaître en dehors de son cabinet. Ça, elle le garderait pour elle, par obligation autant que par envie. Elle écouta le médecin parler, surprise malgré elle de le voir lever les yeux au ciel en parlant de la réaction de George à la question de l’adoption. Elle n’avait pas l’habitude d’entendre des gens critiquer les Hawkes ouvertement, encore moins devant elle. Et pourtant, elle était presque impressionnée par la remarque du médecin, par sa véracité. Pour quelqu’un qui ne passait pas de temps avec George, qui ne faisait pas partie du même cercle, il donnait le sentiment de bien le cerner. En partie en tout cas. Il resterait toujours une partie de George que le médecin ne verrait jamais, une partie que Joanne ne pouvait pas se permettre de laisser entrevoir. Jamais. Elle ne répondit pas à sa supposition, estimant que le silence était assez parlant. Elle avait suffisamment défendu George devant le psychologue pour qu’un silence en dise long. Bien sur que le psychologue avait raison, bien sur, mais elle ne pouvait pas le dire ouvertement. Et elle n’en avait pas besoin. Joanne remit une mèche de cheveux derrière son oreille en l’écoutant parler. Elle oubliait presque que lui aussi avait été marié, qu’il comprenait la situation. En tout cas, elle se prit à l’espérer quand il reprit la parole, quand il commença à lui expliquer qu’il avait déjà vécu quelque chose de similaire, qu’il pouvait lui donner un conseil. Joanne n’avait pas su à quoi s’attendre, mais la réponse du médecin la prit complètement au dépourvu. Elle avait ouvert la bouche pour répondre, mais la ferma après quelques secondes quand elle se rendit compte qu’elle n’avait rien à dire. ”Oh...” Oui, divorcer semblait sans doute l’option la plus logique, mais voilà, Joanne ne vivait pas dans une situation logique. Rien dans son mariage n’était normal, et elle se sentait à la fois déçue et agacée par la suggestion du médecin, sans réussir à bien comprendre pourquoi. Elle avait cru, l’espace d’un instant, qu’il allait pouvoir lui apporter une réponse, la réponse, mais bien sur ce n’était pas le cas. Elle savait qu’elle ne pouvait pas le blâmer, qu’il ne connaissait pas toutes les circonstances, mais ça ne l’empêchait pas de sentir blessée, presque trahie. Elle détourna le regard avant d’avaler sa salive. Elle avait envie de lui dire qu’il ne savait rien, qu’il ne pouvait pas comprendre, qu’il ne pouvait même pas s’imaginer ce que Joanne vivait au quotidien, mais elle se contenta de croiser les bras sur ses genoux, s’éloignant du médecin dans son geste. ”Non, ce n’est pas une option.” Elle sentit ses mains commencer à trembler légèrement contre ses jambes, de colère autant que de peur et Joanne se leva brusquement du divan pour faire quelques pas. Le dos tourné au médecin, elle sentit son coeur s’accélérer, cogner contre sa poitrine. Elle savait qu’elle ne pourrait jamais divorcer. George ne la quitterait jamais, par honte des qu’en dira-t-on, et Joanne ne le quitterait, par peur. Elle avait vu de quoi il était capable quand elle lui faisait honte en société, et elle n’osait pas imaginer comment il pourrait réagir si elle devait partir. Si elle l’humiliait devant le reste du village. Car oui, c’est comme ça que George le verrait. Elle refusa de se tourner vers le médecin pour qu’il ne puisse pas voir que toute la couleur s’était enfuie de son visage. Partir ? Elle savait que c’était impossible, et elle en voulait au médecin de l’avoir suggéré, comme si c’était si simple. Elle avait pensé qu’il comprenait, mais de toute évidence ce n’était pas le cas. Et c’était ça qui la blessait plus que le reste, en tout cas c’était ce qu’elle se disait. La vérité, c’était que c’était plus simple d’être en colère que de montrer qu’on est terrifiée. Elle était si frappée par l’idée d’être seule, de ne plus être mariée qu’elle en avait presque oublié le reste de la phrase du médecin, et tout ce qu’elle sous-entendait. Elle avait imaginé d’autres personnes dans sa vie plusieurs fois, récemment surtout, mais maintenant que le médecin avait émis la possibilité de divorcer, Joanne se rendait compte à quel point c’était impossible. Elle se prenait cette réalisation comme on se prend une claque en plein visage, comme on se fait écraser sur la route. Pour la première fois depuis qu’elle avait eu l’impression d’aller mieux, elle se rendait compte qu’elle se débattait dans le vide. Qu’elle ne faisait que survivre, et que rien ne serait vraiment possible tant qu’elle serait encore mariée. Que rien ne serait possible du tout. ”Peut-être que pour certaines personnes le divorce est possible, mais pas pour moi.” Elle sentit une boule se former au fond de sa gorge, mais elle se força à la ravaler. Elle ne pourrait jamais lui expliquer pourquoi, mais elle savait qu’elle devait être claire sur le fait qu’un divorce n’était simplement pas une option. Joanne se rendit compte en le disant qu’elle avait elle-même espéré, dans un coin de sa tête, qu’elle pourrait un jour vivre sans George, vivre à nouveau seule. La réalisation du contraire lui donnait le sentiment qu’un caillou était venu remplacer ses organes. Quand elle se tourna de nouveau vers le médecin, son regard était plus ferme qu’elle ne l’aurait pensé possible. ”J’ai fait mon choix en épousant mon mari. Personne ne m’a forcée. C’est comme ça.” C’était bien l’inverse de ce qu’elle ressentait, mais Joanne savait qu’elle ne pouvait pas se permettre de dire la vérité. Elle commençait à se rendre véritablement compte du risque qu’elle avait pris en venant parler au médecin, en le laissant prendre autant de place dans sa vie. Elle savait qu’elle allait devoir s’éloigner, même si cette idée lui était insupportable. Si elle avait encore eu un doute, elle savait désormais qu’elle n’avait plus le choix. Elle devait se forcer à lui mentir, et elle savait qu’elle n’y arriverait bientôt plus. Elle ne s’en sentait plus la force. ”Je suis désolée...” Encore une fois, sans préciser pourquoi. Elle avait des milliers de raisons de s’excuser, la plus grande étant le fait qu’elle ne pourrait justement jamais quitter son mari. Qu’elle s’était fait du mal en s’approchant du médecin, et qu’elle leur avait sans doute fait du mal aussi, à lui et à sa fille. Joanne s’éclaircit la gorge pour tenter de retenir un sanglot. ”Je préfère ne plus en parler.”

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MessageSujet: Re: books are the best weapon in the world / joanne & alan    books are the best weapon in the world / joanne & alan  - Page 2 EmptyDim 19 Juil - 17:17


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Il devait bien l’avouer : Alan n’y comprenait rien du tout. Il ne comprenait pas que Joanne n’y ait pas pensé plus tôt, qu’elle ne se soit pas dit que si son mari n’était pas capable d’accepter sa condition, elle n’avait qu’à partir, il ne comprenait pas qu’elle restait avec lui si c’était si négatif, dans leur relation. Il ne comprenait pas qu’elle s’accroche à ce point. Il ne comprenait vraiment pas qu’elle puisse être avec un type pareil, en premier lieu, mais c’était un autre problème. Et le plus surprenant restait à venir, puisqu’alors qu’il pensait qu’elle allait le remercier de lui avoir donné cette idée de génie qu’était de demander le divorce, elle se releva, d’un air furieux, avant de faire quelques pas dans le cabinet, semblant chercher une échappatoire, autant à cette conversation qu’à la présence du psychologue. Il ne comprendrait jamais cette femme, décidément. Peut-être qu’il avait tout faux depuis le début, et que George et Joanne formaient le parfait petit couple. Mais les apparences, mêmes trompeuses, n’étaient pas sauves. Et il était persuadé qu’il y avait quelque chose d’anormal dans leur relation, alors pourquoi prenait-elle autant sa défense ? Pourquoi voulait-elle absolument à le garder ? à rester près de lui ? avec lui ? Alan ne le comprenait pas du tout. Etait-ce une question religieuse ? Alan en doutait, puisque Joanne n’avait pas l’air d’être le genre de personnes très pratiquante, qui passait ses dimanches de façon très pieuse, en allant à la messe ou un truc du style. Peut-être une question de principes alors ? C’était probablement cela, plutôt, mais Alan trouvait que des principes pouvaient toujours être améliorés. Mais ce qui l’inquiétait, c’était qu’il n’arrivait pas à avoir la même ouverture d’esprit que d’habitude pour ce genre de choses, parce qu’il commençait à croire qu’il attachait beaucoup trop d’importance à essayer de la faire changer d’avis sur beaucoup de sujets, et notamment celui de son mari, à cause des sentiments qu’il était en train de développer pour elle. Si c’était vraiment cela, alors il aurait un gros problème à rester son psychologue, puisqu’il n’aurait plus aucun regard critique sur la situation, il ne penserait qu’à ses simples fins. Et c’était a priori quelque chose que Joanne ne partageait pas avec lui. Il allait rétorquer à la blonde, dans un dernier essai pour essayer de la faire changer d’avis, et pour la faire voir la vérité en face, que tout le monde pouvait se tromper, même dans un choix éclairé et conscient, mais il s’interrompit avant même d’avoir prononcé une seule syllabe. Elle ne voulait plus en parler. Techniquement, quand un patient disait ces mots magiques, alors Alan ne cherchait pas plus loin. Mais là, c’était Joanne, et tout était différent avec elle. Alors, il était perdu, et pour le coup, ne savait plus quoi faire. Continuer malgré tout, ne pas suivre sa volonté et insister, au risque de perdre des points avec elle, de la mettre vraiment en colère, comme ça avait pu arriver auparavant ? Ou bien la fermer et garder ses commentaires pour soi, en noyant toutes les questions et les remarques dans leur jus ? Il décida de ne pas renchérir, mais soupira assez bruyamment pour qu’elle puisse bien entendre que fuir devant l’obstacle n’était pas ce qu’Alan préférait dans les sessions. Il se fichait pas de savoir si ça allait l’agacer, elle. Le psychologue savait qu’elle était sûrement en pleine introspection, qu’elle devait se sentir très mal, qu’elle souffrait probablement, mais là pour le moment, il souffrait un peu aussi. Savoir qu’elle refusait catégoriquement la seule solution qui lui paraissait logique et saine, ça l’emmerdait un peu, il fallait bien le dire. Autant professionnellement que personnellement, parce que même s’il n’aimait pas profiter de la faiblesse des gens, il n’aurait pas tergiversé longtemps avant de sauter sur l’occasion de la courtiser. Bref, c’était tombé à l’eau, et elle ne voulait plus en parler. Il se releva du divan, reprenant son air froid du professionnel qu’il était et se rassit à son bureau, ne laissant rien paraître de tout ce qui bouillonnait en lui. « D’accord, alors n’en parlons plus. » Il hocha la tête, sourit très hypocritement, sans rien laisser paraître, et joignit ses mains sur le bois du meuble. Il détailla le visage de la blonde, qui était livide et dénué de toute émotion, comme le devait l’être le sien. Que cherchait-elle avec ces sessions, finalement ? Quel était son but ? Plus ils avançaient tous les deux, et moins Alan pensait qu’elle venait ici pour son problème obstétrical. Au contraire, il avait l’impression qu’elle cherchait autre chose, des réponses plus profondes, plus violentes. Ce n’était donc pas son mari, le problème… ou alors elle cherchait à le protéger de quelque chose. Le sujet était néanmoins clos, et Alan n’en savait pas plus qu’avant, à part le fait qu’il lui en voulait éventuellement d’être stérile. Ce n’était pas suffisant pour avoir des pistes de thérapeutique. A nouveau, il soupira en détournant le regard de celui de la jeune femme. Il cherchait activement un autre sujet, pour rebondir sur quelque chose de différent, quelque chose dont elle accepterait de parler, sans grande motivation. Tout ce qu’il voulait, c’était continuer de presque la harceler de questions sur son mari, ce qui n’était plus possible actuellement. Son regard se posa sur le carton à dessins qui gisait sur la chaise où Joanne l’avait laissé avant de sortir du bureau pour téléphoner et une idée lui vint. Bien entendu, c’était la pire idée possible, parce qu’elle allait entrer dans une colère noire, mais quitte à la faire sortir de ses gonds, autant aller jusqu’au bout. De toute façon, il n’était pas sûr qu’elle remette un pied dans son bureau après tout ce qu’il lui avait dit juste avant, et au vu de sa réaction. « Puisque je ne suis bon qu’à vous mettre en colère aujourd’hui, autant être franc et jouer cartes sur table : j’ai regardé vos dessins pendant que vous répondiez à votre cher et tendre. » Il releva les yeux vers elle pour observer sa réaction. Ce n’était pas du tout décevant, bien sûr. Elle passa par toutes les couleurs. Alan aurait dû filmer, pour la postérité. « Il vaudrait peut-être mieux que je garde celui de mon visage, ce serait dommage que votre mari tombe dessus, n’est-ce pas ? » Ses lèvres s’étirèrent avec un sourire et il lui adressa un clin d’œil qu’il voulut joueur. Au vu de son humeur actuelle, il ne savait pas vraiment comment ce geste avait pu ressembler sur son visage. Le silence était encore plus pesant, et il ne put que se réjouir d’être derrière un bureau, et non plus à la portée de la jeune femme, comme quelques instants auparavant. Bien entendu, il bluffait. Peut-être qu’elle ne l’avait dessiné que parce qu’il était en face de lui et qu’elle avait fait cela machinalement, mais il n’en était pas certain. Au contraire, il pensait même que si elle n’avait pas voulu lui montrer, c’était bien pour une raison, et qu’elle ne voulait absolument pas qu’il le voie. Alan mettait en jeu la confiance qu’elle avait pu lui accorder, maintenant c’était quitte ou double. Et il pouvait beaucoup perdre, comme il pouvait beaucoup gagner… Mais l’heure tournait, et il fallait bien qu’il abatte toutes ses cartes avant qu’elle ne quitte probablement définitivement son cabinet. Pour ça, il en était persuadé : elle ne reviendrait pas après la scène qu’il avait fait à propos d’un éventuel divorce.
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Joanne W. Bertram
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MessageSujet: Re: books are the best weapon in the world / joanne & alan    books are the best weapon in the world / joanne & alan  - Page 2 EmptySam 25 Juil - 21:35



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@alan r. debenham


Joanne savait qu’elle ne se montrait pas très juste avec le médecin, elle ne l’avait même jamais été. Elle était d’abord venu le voir mais sans vouloir vraiment lui parler, puis pour aborder un sujet certes important, mais qui ne détenait qu’une partie de la vérité, qu’une partie des vraies problèmes qu’elle rencontrait. Et même si elle en était consciente, elle ne pouvait pas se montrer entièrement honnête avec le médecin pour autant. Elle s’était autorisée à se rapprocher de lui, à s’attacher à sa fille, tout en sachant que c’était dangereux, et que ça finirait par lui retomber dessus. Et pourtant, elle s’était laissée faire, et aujourd’hui, elle le prenait justement en pleine face. Elle se retrouvait face à un homme dont le métier était de percer ses secrets à jour, mais à qui elle ne pouvait rien dire. Un homme qu’elle avait appris à connaître, et pour qui elle commençait à avoir des sentiments, mais avec qui il ne pourrait jamais rien se passer. Joanne savait que la meilleure solution serait de sortir du bureau, maintenant. De s’enfuir, peut-être comme une lâche, mais pour au moins sauvegarder le peu de santé mentale qu’il lui restait. Oui, ça aurait été la meilleure solution, mais comme depuis le début, Joanne ne pouvait pas s’y résoudre. Au lieu de cela, elle s’énervait sur le médecin, comme s’il était responsable des douleurs qui l’accablaient, comme s’il y pouvait quelque chose. Elle lui disait qu’elle ne voulait plus aborder le sujet dont elle voulait justement le plus parler, celui dont elle avait besoin de parler, qui la rongeait de l’intérieur mais qui risquait de tout faire sauter dans sa vie si elle lui faisait face. Alors elle se taisait. Elle détourna le regard, se forçant à se concentrer sur ses chaussures comme si elles pouvaient lui apporter les réponses aux secrets de l’univers. Le ton d’Alan n’était pas plus froid que d’habitude, professionnel comme souvent, et pourtant Joanne ne put pas s’empêcher de sentir un frisson la traverser en l’entendant. Comme si elle avait espéré qu’il la contredise, qu’il insiste. C’était sans doute mieux comme ça. Joanne sentit ses membres se figer lorsque le médecin reprit la parole, la prenant complètement au dépourvu. Il avait quelque chose à dire qui allait l’énerver ? Joanne n’eut même pas le temps d’imaginer ce que ça pourrait être que le psychologue avait déjà craché le morceau, la faisant relever les yeux de manière automatique, par réflexe. Son visage qui rougissait d’habitude si vite était livide de colère, et de mortification. Il avait regardé ses dessins. Il avait attendu qu’elle sorte du bureau pour aller fouiller dans ses affaires et regarder ses dessins. Joanne sentit sa mâchoire se serrer si fort qu’elle se fit presque mal. Elle avait envie de lui demander de répéter, comme si elle avait pu mal entendre, mais elle n’avait plus de voix, plus de souffle. Elle avait l’impression qu’on venait de lui mettre un coup dans l’estomac. Au tapis. Bien sur qu’il était tombé sur celui qu’elle avait fait de lui. Bien sur. Elle se demanda un instant ce qu’il avait pu en conclure, mais elle le savait, il n’y avait pas énormément d’options. Même sans avoir une licence d’arts, il n’était pas sorcier de deviner que l’auteur de ce dessin l’avait fait avec tendresse, si ce n’est plus. Une tendresse qui était depuis bien partie, remplacée par une honte que Joanne s’efforçait de masquer derrière de la colère. Elle sentit ses poings se serrer le long de ses hanches tandis que des larmes lui montaient aux yeux. Elle déglutit avec difficulté pour les ravaler. Elle refusait de le laisser la voir pleurer, pas pour ça. Plus du tout. ”Comment...” Joanne releva la tête et lui lança un regard noir avant d’avancer vers son bureau à grandes enjambées. Elle avait l’impression de bouillir de l’intérieur, que quelqu’un s’amusait à serrer ses entrailles, à la poignarder de l’intérieur. Elle donna un grand coup de bras dans un pile de papiers qui trainaient sur le bureau du médecin, les envoyer voler. Elle aurait aimé que ce geste la soulage, mais il n’en fit rien. ”Comment avez-vous osé ? C’était privé.” Sa phrase fut ponctuée d’un sanglot silencieux et la jeune blonde passa une main sur son visage pour tenter de se calmer, et surtout de le cacher du regard du médecin. Il avait annoncé qu’il allait la mettre en colère, mais il était bien loin de la vérité. Plus que de la colère, Joanne se sentait honteuse. Honteuse qu’il ait vu, et honteuse de lui avoir fait assez confiance pour lui permettre de découvrir une partie d’elle-même qu’elle avait souhaité cacher. Elle se sentait trahie, tout simplement. Et même si elle savait qu’elle aurait dû s’en prendre à elle-même, c’était plus simple de laisser la colère faire. Plus simple de s’énerver contre le médecin que de se demander à quel point elle était responsable de ce qui lui arrivait. Son coeur cognait fort dans sa poitrine, et Joanne devait maintenant retenir des larmes qui menaçaient de couler le long de ses joues. Elle avait envie de crier, de vomir, de s’enfuir. La colère était en train de retomber un peu, remplacée par un sentiment bien moins agréable, bien plus difficile à gérer. Elle passa une main sur son visage, puis dans ses cheveux avant de commencer à se tourner un peu sur elle-même, les yeux fixés sur le tapis, comme si elle avait perdu quelque chose qu’elle espérait retrouver par hasard dans le cabinet du médecin. ”C’est comme ça que vous aidez vos patients ? C’est plus simple de lire leur journal que de faire l’effort de les comprendre c’est ça ?” Joanne secoua la tête alors qu’elle tentait d’ignorer les battements douloureux de son coeur. Elle avait l’impression que quelqu’un était en train de le passer au mixeur, le réduisait en charpie sous ses yeux. Elle fit un pas en direction de son sac, comme pour aller chercher ses affaires. Elle allait devoir sortir, il le fallait. Elle ne reviendrait jamais. Elle ne pourrait plus soutenir le regard d’Alan, elle le savait. Et pourtant, un instinct la força à faire une nouvelle fois demi-tour. Elle lança un regard assassin au médecin tandis qu’une larme commençait à rouler le long de sa joue. ”Alors, vous êtes bien avancé maintenant, hein ? Qu’est-ce que vous avez appris sur moi ?” Elle haussa les épaules, se forçant de nouveau à ravaler la douleur qui menaçait de la submerger, de l’engloutir toute entière. Elle avait attendu des années pour ce dernier coup, ce punch final qui l’achèverait, qui la ferait renoncer pour de bon. Aujourd’hui, elle avait l’impression de l’avoir reçu. ”Je ne vais pas vous faire un dessin, vous n’en avez plus besoin. Mais ce que vous avez pu voir ou deviner… Ça n’a aucune importance. Ça n’en a plus.” Ça n’en avait jamais eu. Les sentiments qu’elle avait pu avoir pour le médecin n’aurait jamais rien changé à sa situation, et elle avait espéré pouvoir le faire comprendre au médecin. Maintenant, elle n’en aurait plus besoin.



Dernière édition par Joanne W. Bertram le Ven 31 Juil - 15:23, édité 1 fois
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Alan R. Debenham
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MessageSujet: Re: books are the best weapon in the world / joanne & alan    books are the best weapon in the world / joanne & alan  - Page 2 EmptyDim 26 Juil - 11:23


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Bien entendu, Alan avait été trop loin cette fois, et il allait probablement le regretter après coup. Pour l’heure, il était plutôt fier de son petit effet, même s’il voyait la bombe Joanne prête à exploser. Son regard furieux, noir, trahissait toute la colère, voire la haine qu’elle pouvait ressentir à ce moment-là. Ce n’était pas vraiment l’effet qu’il aurait recherché, au début de la séance, mais il aimait la voir ressentir quelque chose. La voir sortir de ses gonds. C’était en la poussant dans ses retranchements qu’il réussirait peut-être à en obtenir quelque chose, peut-être qu’elle sortirait un mot, une phrase, juste un bout de vérité, quelque chose qui l’aiderait à y voir clair, à savoir ce qu’elle cachait. Cette technique avait déjà un peu fonctionné par le passé, elle allait peut-être encore marcher cette fois. Il l’observa passer par différentes émotions, et finir par le regarder d’un air vraiment mauvais. Elle s’avança vers lui, s’approchant du bureau d’un pas rapide et furieux, avant de balancer de rage toute la paperasse qu’Alan avait gardé pour la classer plus tard. Il ne broncha pas, conscient qu’il avait cherché un peu loin pour recevoir ce genre de comportement en retour. Il la regarda, toujours de la même façon, de son oeil de professionnel. Il n’était pas étonné qu’elle s’énerve à ce point, c’était ce qu’il avait voulu, et il la laissa faire. Si elle voulait foutre son bureau dans le plus grand des bordels, ça ne lui posait pas de problème. Il rangerait. Ce qu’il désirait par dessus tout c’était qu’elle parle. Il ressentit un léger pincement au cœur quand il vit son air si triste, mélangé à la colère qu’elle ressentait, quand elle se rendit compte qu’il avait fouillé dans ses affaires. Bien sûr, au départ, il ne souhaitait pas lui avouer cela, mais il n’en avait plus vraiment eu le choix. Il sentait que c’était la bonne chose à faire, la bonne chose à dire et avouer quand il l’avait fait. Il savait aussi que ce n’était pas que son professionnalisme qui l’avait poussé à le faire, mais aussi ses sentiments, pour lui faire comprendre qu’il savait, et qu’il ressentait la même chose. Seulement, maintenant, elle n’était pas forcément encline à le voir. Il inspira profondément pour ne pas céder à la panique de se dire qu’il avait sûrement été trop loin pour cette fois avec elle et qu’il aurait dû le dire d’un autre ton. Non. Il savait que c’était la meilleure chose à faire. Seulement, il ne put s’empêcher de s’agacer à son tour quand elle reprit la parole pour critiquer sa façon de faire. Elle ne serait jamais satisfaite de ses méthodes, de toute façon, puisqu’elle n’avait jamais vraiment eu l’intention de venir voir un psychologue, et Alan savait qu’il ne devait pas tenir compte de son avis, mais c’était un peu trop pour lui. « L’effort ? » répéta-t-il, presque incrédule devant ses paroles, sentant sa propre colère monter, qu’il tenta cependant de réfréner. « L’effort de vous comprendre, Joanne ?! » Il ne put s’empêcher de rire, sans joie aucune, en la regardant, avant de secouer la tête avec lassitude. « Je ne fais que ça, faire des efforts avec vous, et vous ne me donnez rien d’autre que du vent. » Il avait parlé doucement, sans hausser le ton à l’inverse de sa patiente, pour laisser s’insinuer ses paroles dans la tête de la jeune femme, en espérant qu’elles puissent lui donner le bon exemple pour la suite. Si tant était qu’il y aurait une suite, ce dont Alan doutait très fortement. « Vous me dites inlassablement que vous ne pouvez rien me dire et c’est insupportable. » Elle avait raison, en fait, il n’avait rien appris sur elle. Il n’avait appris que le superficiel, tout ce qu’elle s’accordait à dire à tout le monde, même si elle faisait semblant de ne pouvoir rien admettre. C’était juste une femme pourrie gâtée qui regrettait sa vie d’avant à la capitale et qui s’était enlisée dans un mariage qui ne la rendait pas heureuse. Elle avait probablement fait cela sur un coup de tête après la mort de sa femme, ne sachant plus vraiment à qui ni à quoi se raccrocher. Voilà tout ce qu’Alan savait, mais rien de plus, puisqu’elle ne lui donnait pas d’informations. Et il ne savait pas encore lire dans les pensées, contrairement à ce qu’elle semblait vouloir croire. « Vous avez raison, je ne sais rien de vous, à part ce que vous voulez bien raconter. » Alan avait soupiré ces mots avant de secouer la tête, las. Il avait perdu son temps avec elle, du moins c’était ce qu’il craignait, et il avait cette fois bien la preuve que même la pousser à bout ne servait plus à rien. Il n’obtiendrait jamais toutes les réponses qu’il attendait et il avait outrepassé tout ce qu’un bon psychologue devait faire pour ses patients. Il releva la tête vers elle, avant de se lever d’un bond pour lui faire face. Si c’était sa dernière séance avec elle, il fallait bien qu’il lui dise ce qu’il regretterait de ne pas lui dire avant de ne plus jamais la revoir. « Bien sûr que si, ça a de l’importance, sinon vous ne l’auriez pas fait. Je commence à comprendre comment vous fonctionnez, quand même. » Sa voix était toujours un peu tendue, forte, agacée. Alan ne savait pas vraiment comment se comporter avec elle, désormais, avec tout ce qu’ils s’étaient dit en quelques instants. Ce qu’il savait, c’était qu’il n’accepterait pas qu’elle puisse dire une chose pareille et lui faire comprendre que, peu importe quels sentiments elle avait pu développer, ils n’étaient plus importants. « Pourquoi vous croyez que je cherche à comprendre ce qu’il se passe dans votre vie ? Pourquoi vous pensez que je vous parle de divorce ? D’une part, pour essayer de vous aider, certes, mais d’autre part, c’est peut-être parce que ce que j’ai compris en voyant ce dessin, c’est que l’on avait sûrement les mêmes pensées l’un envers l’autre. » Il baissa les yeux vers elle, sans rien ajouter de plus, sans la toucher, sans même se rapprocher. « Vous me l’avez bien prouvé, avec ce dessin, alors que je m’en doutais déjà, depuis que vous étiez venue pour donner ce cours à Tess. » Alan sentait ses oreilles chauffer, alors qu’il repensait à tout ce qu’il avait ressenti ce jour-là, à tout ce qu’il avait compris, à tout ce qu’il n’avait pas tout de suite osé s’avouer. « Je sais que vous allez sortir de ce cabinet et ne probablement plus jamais revenir, têtue comme vous êtes, mais je vous ai fait une promesse, c’était de trouver ce qui n’allait pas chez vous et de vous aider. Ça, c’était vrai et ça l’est toujours, sauf que ce n’est plus le psychologue qui parle, c’est l’homme qui est amoureux de vous. »
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Joanne W. Bertram
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MessageSujet: Re: books are the best weapon in the world / joanne & alan    books are the best weapon in the world / joanne & alan  - Page 2 EmptyVen 31 Juil - 17:21



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@alan r. debenham


Joanne détourna le regard en écoutant le médecin lui répondre. Il avait raison, en partie au moins, et elle le savait. Il avait fait beaucoup d’efforts pour tenter de comprendre ce qui la faisait souffrir, pourquoi elle était venu le voir à la base, mais elle ne lui avait jamais rien dit. Elle ne pouvait rien lui dire, tout simplement. Et même si elle savait que c’était irrationnel de souhaiter que le médecin le comprenne de lui-même, elle lui en voulait de ne pas la comprendre, tout simplement, sans qu’elle ait besoin d’expliquer. Sans qu’elle ait besoin d’épeler les raisons qui l’avaient menée dans son cabinet. C’était plus simple de lui reprocher la violation de son intimité que d’admettre qu’elle l’y avait presque contraint. Avec un peu plus de recul, Joanne aurait dû deviner qu’une personne curieuse comme le médecin ne pouvait pas se contenter de ce qu’elle avait bien voulu lui dire, qu’il se serait senti obligé de creuser, quitte à dépasser un peu les limites. Mais ce recul, Joanne n’était pas capable de le prendre. Elle n’en avait jamais été capable avec le psychologue à vrai dire. Alors plutôt que d’affronter son regard, elle avait détourné les yeux pour masquer son expression, pour masquer ses propres doutes. Elle refusait d’admettre que le médecin avait sans doute un peu raison. Joanne baissa les yeux en écoutant la suite, partagée entre la colère, la frustration et la honte. Oui, le médecin ne pouvait savoir que ce qu’elle voulait bien lui dire, à moins d’aller fouiller par lui-même. Mais il aurait dû savoir que le fait de fouiller dans ses affaires ne lui plairait pas, qu’il était allé trop loin. Sinon, il lui aurait dit dès le début, il ne se serait pas caché, il n’aurait pas menti. C’était cette trahison, plus que le reste qui l’énervait. En tout cas, c’était ce que Joanne se disait, préférant se concentrer sur cette colère que sur la honte qui menaçait de l’ensevelir à l’idée que le médecin ait vu son portrait dans ses affaires. La voix d’Alan était montée au fur et à mesure qu’il lui répondait, et même s’il n’allait pas jusqu’à crier, Joanne arrivait assez bien à sentir sa colère, sans doute sa frustration. Bien sur que son dessin avait de l’importance. S’il n’en avait pas, elle n’aurait pas cette impression persistante, comme si quelqu’un s’amusait à nouer son estomac, à jouer avec pour tenter de lui faire mal. Mais il était plus simple de faire comme si c’était le cas, comme si elle ne ressentait rien. Elle avait eu des années d'entraînement, mais elle devait admettre que cette fois-ci, c’était infiniment plus dur. Joanne n’avait plus qu’une envie : partir du cabinet, s’enfuir, comme elle savait si bien le faire, et pourtant la voix du médecin la retenait, la clouait sur place. En entendant le ton sur lequel il reprit, Joanne ne put pas s’empêcher de relever les yeux vers son visage, accrochant son regard sans parvenir à s’en dérober. Elle avait envie de l’interrompre, de lui répondre qu’elle se fichait pas mal de pourquoi il avait trahi sa confiance, mais les mots du médecin la réduisirent au silence. Elle sentit une boule se former au fond de sa gorge, sans réussir à en identifier la cause exacte. L'amertume, la frustration, la douleur, il y avait trop de possibilités. Les pensées dont il parlait, elle ne savait que trop bien ce qu’elles étaient, et elle se sentit rougir en repensant à cet après-midi chez le médecin. Aux regards qu’ils avaient échangé, à ce qu’elle s’était efforcé de nier tout en sachant que ça ne servait à rien. Elle avait commencé à avoir des sentiments pour le médecin avant cet après-midi, et ils n’avaient fait qu’augmenter depuis ce jour, quoi qu’elle tente pour les en empêcher. Et si le médecin n’avait pu que s’en douter jusqu’ici, ses soupçons étaient désormais confirmés. Joanne sentit ses poings se serrer le long de ses hanches pour s’empêcher de pleurer, mais elle n’osait plus l’interrompre. Elle ne s’en sentait pas capable, alors elle l’écouta terminer, clouée sur place, et ses derniers mots lui parurent comme un dernier coup de poing dans l’estomac, le KO final. Elle se retrouva figée sur place, son regard dans celui du médecin tandis que des larmes lui montaient aux yeux. Elle ne savait plus quoi dire, quoi penser. Elle était tiraillée entre l’envie de lui hurler dessus, de le blâmer pour tout. Lui reprocher d’avoir regardé ses dessins, de l’accuser d’avoir des sentiments pour lui, lui reprocher d’avoir fait naître ces sentiments… Tout pour éviter de trop penser aux autres idées qui lui passaient par la tête, pour ne pas penser à ce que le médecin venait de dire. Pour ne pas se concentrer sur le fait qu’il était amoureux d’elle, qu’il partageait ses sentiments, parce que si elle y pensait trop, elle allait faire une bêtise, elle le savait. Elle pouvait le sentir jusque dans le creux de son estomac. Si elle y pensait trop, elle n’allait plus trouver la force de partir, comme elle savait qu’elle devait la faire. Non, si elle y pensait trop, elle pouvait s’imaginer faire les quelques pas qui la séparaient encore du médecin, l’attraper par le col et l’embrasser, comme elle en rêvait depuis des semaines. Elle s’imaginait même très bien le faire, elle se demandait presque ce qui la retenait, ce qui l’avait retenu tout ce temps. ”Alan, je...” Joanne s’interrompit, une boule épaisse au fond de la gorge. Elle n’aurait pas su comment terminer cette phrase de toute façon. Elle avait envie de tout abandonner, sa réserve, sa peur, tout. Et l’espace d’un instant, elle faillit presque le faire, mais au moment où elle allait avancer vers le médecin, elle sentit quelque chose la retenir. Une douleur au niveau de sa côte droite, un souvenir que lui avait laissé George la dernière fois qu’ils s’étaient disputés. Joanne s’interrompit net dans son geste tandis que les larmes qu’elle avait tenté de retenir jusqu’à présent commençaient à couler sur son visage, sans que rien ne puisse les retenir. Elle ne se sentait plus la force de les arrêter, et la douleur ne faisait que s’amplifier avec les secondes qui passaient. Elle avait le sentiment qu’on venait de plonger une main glacée dans sa poitrine pour venir compresser ses poumons. ”Je...” Je quoi, elle n’en savait rien elle-même, elle avait envie de s’expliquer, mais comment, elle n’en savait rien, elle ne le pouvait pas. Elle devait partir. Maintenant. Au plus vite. Elle ne supportait plus d’être ici, d’être face au médecin qu’elle était venu voir sans trop y croire, sans en espérer quoi que ce soit, et qui avait fini par la blesser encore plus, sans le vouloir. Elle se rua presque sur son sac, rangeant ses affaires dans le désordre le plus total, sans bien réussir à voir avec ses larmes. Elle avait besoin de sortir, de courir ou de hurler. Une boule douloureuse s’était formée au fond de son ventre et elle avait besoin de la faire partir, de l’évacuer. Désormais en sanglots, la jeune blonde remit son sac sur ses épaules mais ne parvint pas à relever son visage vers celui du médecin. C’était trop dur. ”Je suis désolée...” souffla-t-elle entre deux sanglots, sans parvenir à en dire plus. De toute façon, qu’y avait-il à dire de plus ? Désolée d’avoir épousé le mauvais homme ? Désolée d’être lâche ? Désolée de vous avoir rencontré ? Désolée pour tout… Elle n’avait aucun mot, aucun moyen de lui expliquer le brouhaha de ses émotions, de ses pensées, alors autant se taire. Elle passa une main sur son visage comme pour masquer ses larmes, un geste inutile car de nouvelles larmes venaient les remplacer bien trop vite pour pouvoir cacher quoi que ce soit. Joanne se dirigea vers la porte du bureau d’Alan, sans oser lui porter un dernier regard. Elle ne le reverrait plus, elle le savait, mais elle ne pouvait pas se résoudre à attraper son regard une dernière fois. Elle ne voulait pas garder la colère qu’elle imaginait sur son visage comme dernier souvenir de lui. Lui se souviendrait d’elle comme une femme mariée, capricieuse et lâche, comme une enfant gâtée qui n’assumait pas ses actes, et qui préférait s’enfuir quand la situation devenait trop compliquée. Et, quelque part, c’était bien le cas. Elle savait très bien ce qu’il penserait d’elle, quel souvenir elle allait lui laisser, alors elle tenait à ne pas ruiner le souvenir qu’elle aurait de lui. Elle préférait garder en tête l’image de sa déclaration, même si les choses devaient en rester là. Elle garderait au moins cette image pour elle, c’était la seule chose qu'il lui restait.

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Alan R. Debenham
Alan R. Debenham
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rude and not ginger

description du personnage : psychologue de 36 ans, qui a toujours vécu à donwell - divorcé depuis 4 ans, était marié à juliet, qui s'est enfuie un soir, laissant leur fille seule à la maison - il se reconstruit avec tess, sa fille - travaille énormément, adore ce qu'il fait - il a dû apprendre à lâcher le boulot pour pouvoir s'occuper de la petite


liste des rps :
amen, omen - juliet cavendish #2
i'd call you a genius - joanne w. bertram #6
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liste des rps terminés :
and he took me away... - joanne bertram #1
i could save... - joanne bertram #2
don't get clever... - joanne bertram #3
let me just... - caesar ashford
now this is really... - joanne bertram #4
genesis - aspen hwang moon
we're not dead... - juliet cavendish #1
books - joanne w. bertram #5
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listes des rps inachevés :
sunn kropp og sinn - aleksander henriksen
high hopes - winnie doherty
the art of - lily hurst

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MessageSujet: Re: books are the best weapon in the world / joanne & alan    books are the best weapon in the world / joanne & alan  - Page 2 EmptySam 1 Aoû - 12:54


books are the best weapon in the world
Qu’est-ce que pouvait bien croire Alan en lui avouant une nouvelle pareille ? Il pensait qu’elle allait lui sauter dans les bras, oublier son mari, tout plaquer sur un coup de tête ? Probablement pas, parce qu’il n’était pas fou à ce point, mais un coup de son esprit l’avait sûrement espéré. Si tout pouvait être aussi facile, la vie serait sûrement un poil moins embêtante. Ceci dit, déjà, maintenant qu’il avait fait ses aveux et qu’il lui avait dit qu’il était amoureux d’elle et qu’elle l’avait très bien entendu, il se sentait un peu plus léger, comme si son coeur s’était soulevé, comme s’il avait enlevé un poids immensément lourd de ses épaules. Même si Joanne restait sans réaction, et que ses yeux se remplissaient de larmes, Alan lui était heureux d’avoir pu le dire, de l’avoir avoué. Bien entendu, la joie n’allait être que de courte durée, il l’imaginait bien, dans le sens où Joanne n’allait sûrement pas faire faux-bond à son mari, malgré tout ce que le psychologue pouvait espérer. Il frissonna en l’entendant prononcer son prénom, sachant que ce serait probablement la dernière fois qu’elle ferait cela. Il était persuadé, comme il lui avait dit précédemment, qu’elle allait quitter le cabinet et ne plus jamais revenir. C’était une évidence, après tout ce qu’il avait pu lui faire subir, lui dire, lui faire ressurgir. Même si elle ressentait la même chose pour lui, elle ne le laisserait pas aller plus loin, il le savait et c’était pour cette raison qu’il s’était refusé à tout lui dire, dans un premier temps. Il repensa à George, le mari… évidemment qu’elle resterait avec lui jusqu’à sa mort, même s’il était frustré qu’elle ne puisse pas avoir d’enfant, même si elle semblait ne pas vraiment l’aimer autant qu’elle ne souhaitait le montrer. Il était riche, et le resterait toute sa vie, sûrement. Alan n’était pas à plaindre, il vivait bien, parce qu’il travaillait beaucoup, mais ce n’était pas le même style de vie, c’était une évidence. Pourtant, il n’était même pas sûr que ce soit pour une raison aussi futile que Joanne puisse rester aveuglément avec l’homme auquel elle était mariée. Comme d’habitude, c’était plus profond que cela, c’était autre chose, sur laquelle il ne mettait pas encore le doigt.

Lorsqu’elle eut un mouvement en avant, Alan sentit son cœur et tout son ventre se soulever, comme le corps le ferait dans un manège à sensations. Et quel ascenseur émotionnel ce fut quand il la vit se retenir, empêcher la fulgurance qu’elle avait eue, et revenir en arrière pour se précipiter sur son sac et tout ranger à l’intérieur. Ses épaules s’affaissèrent et il soupira longuement, tristement. Il la laissa faire, que pouvait-il faire de plus, de toute façon ? Il savait qu’il avait fait son petit effet et qu’elle réfléchirait peut-être à tout cela. Que tout cela lui donnerait peut-être le courage de ne pas rester avec son mari, même s’il en doutait fort. Alan la regardait sangloter en rangeant toutes ses affaires, et ne bougea pas, peu convaincu qu’il fallait essayer de la retenir. Elle était en colère, et triste à la fois, et elle avait toutes ses hormones en ébullition, ce n’était pas le bon moment pour lui parler, pour en rajouter une couche. En quelques secondes de plus, elle avait tout récupéré, et s’avançait vers la porte sans même le regarder. « J’ai été ravi de vous avoir comme patiente, Joanne, vous allez me manquer… » lança-t-il dans un dernier élan, la voyant avec la main sur la porte d’entrée du bureau. Il ne voulait pas lui donner les moindres regrets, tout ce qu’il voulait c’était lui dire la vérité, ce qu’il ressentait vraiment. Elle allait partir, et il n’avait pas envie qu’elle pense qu’il la détestait, à présent, c’était faux, il ne la détesterait jamais d’avoir fui devant l’obstacle, parce qu’il l’avait mise au pied du mur et que ce n’était pas très sympathique de sa part. Il allait seulement devoir passer outre, oublier cette histoire tuée dans l’œuf, reprendre sa vie normale et expliquer à Tess qu’elle n’allait sûrement plus revoir Joanne… Cette idée le fit presque sursauter. « Joanne, attendez. » Elle avait déjà enclenché la poignée, mais elle s’arrêta net. « Je… Pardonnez moi de vous demander une chose pareille, mais… vous accepteriez toujours d’aider Tess ? de continuer ses cours ? Evidemment, je ferais en sorte de ne pas être là. » C’était la dernière chance qu’il avait pour garder un pied dans sa vie à elle : Tess. Tess adorait Joanne, Joanne adorait Tess tout autant, elle ne pourrait décemment pas lui dire non, sous réserve de briser le coeur de l’adolescente. Néanmoins, il savait que ce n’était pas très fairplay d’utiliser sa fille de cette manière. « Prenez le temps d’y réfléchir, vraiment. Tess n’a rien à voir là-dedans et ça la rendrait triste. » Son cerveau redécouvrit toutes ses fonctionnalités et il reprit l’usage de ses jambes, pour finalement tourner le dos à Joanne et retourner derrière son bureau, en essayant de reprendre ses esprits. « Je suis désolé, c’était pas le moment de parler de ça, mais je préférais le faire avant que vous ne disparaissiez totalement de nos vies. » Parce qu’il savait que c’était ce qu’elle allait faire, et cette pensée le rendait infiniment triste. Les rendez-vous avec sa blonde préférée allaient vraiment lui manquer, lui faire comme un trou dans la tête et dans le coeur. Il soupira à nouveau, avant de lâcher l’affaire. Elle n’avait sûrement pas envie de lui répondre maintenant, et lui-même ne comprenait pas comment il pouvait oser lui parler de tout cela à ce moment précis, après tout ce qu’il lui avait avoué. Mais il ne pouvait la lâcher aussi facilement, c’était tout, même si elle était en pleurs devant la porte de son cabinet, même si elle venait clairement de lui mettre un râteau, même si elle n’avait pas la tête à tout le reste… L’idée de se retrouver tout seul à cet instant précis lui paraissait insurmontable, et la voir partir pour de bon encore plus. Pourtant, le silence était pesant, et l’ambiance n’était pas très agréable, mais il préférait qu’elle soit là, devant lui, plutôt que partie il-ne-savait-où. Et s’il ne la revoyait jamais ? Il n’était pas sûr de savoir comment s’en remettre…
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Joanne W. Bertram
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MessageSujet: Re: books are the best weapon in the world / joanne & alan    books are the best weapon in the world / joanne & alan  - Page 2 EmptyVen 21 Aoû - 12:11



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Joann avait le sentiment que quelqu’un s’amusait à serrer son coeur entre ses mains, à tirer dessus, à le compresser comme pour tenter d’infliger le plus de douleur possible. Et il y parvenait. Elle avait besoin de sortir, de hurler, de courir… de faire quelque chose. Les larmes coulaient sur son visage sans que rien ne puisse plus les retenir, et elle se demandait l’image qu’elle allait laisser au médecin. Elle aurait aimé pouvoir partir en sachant qu’il garderait un bon souvenir d’elle, mais Joanne savait que ce ne serait pas le cas. Les images de leurs différentes rencontres se bousculaient dans sa tête, et elle devait admettre que le portrait d’elle-même qui en ressortait n’était pas flatteur. Loin de là. Capricieuse, égoïste, oisive. Lâche. C’était surtout ça. Elle aurait aimé que les choses soient différentes, mais elle savait qu’elle ne pouvait plus rien faire pour arranger la situation. Plus elle y pensait, et plus elle se sentait bête d’avoir pu penser que la situation pouvait se terminer sans larmes, sans douleur. La conclusion avait été inévitable, mais elle n’en restait pas moins douloureuse. Elle était sur le point d’ouvrir la porte du cabinet quand la voix du médecin dans son dos la força à interrompre son geste. Elle allait lui manquer… comme patiente. Joanne sentit son coeur se serrer un peu plus à ces mots. Si le ton du médecin n’avait pas été aussi doux, elle aurait pu croire à des reproches. Elle n’aurait pas pu lui reprocher de l’insulter, mais il ne semblait pas en avoir envie. Joanne se demanda s’il se sentait aussi abattue qu’elle, aussi démunie. Mais elle savait quelque chose dont il ne pouvait pas se douter, il ne pouvait pas comprendre ce qu’elle ressentait à cet instant précis. Non, dans cette douleur, elle était seule, quoi qu’ils puissent partager d’autres. Lorsque le médecin reprit la parole, Joanne sursauta presque, complètement prise au dépourvu par sa demande. Continuer à voir Tess ? Malgré tout ce qu’elle pouvait ressentir à cet instant précis, le premier réflexe de Joanne fut de se dire que c’était possible, qu’elle pouvait continuer à voir la fille du médecin à condition qu’Alan ne soit pas là. Elle avait envie de croire que c’était possible, et son coeur commença à cogner contre sa poitrine avant que la réalité ne la rattrape. Elle s’imagina avec Tess dans le salon du médecin, et elle se rendit compte que la jeune fille allait forcément parler de son père. Elle allait l’interroger, elle allait tenter d’en apprendre plus, car elle n’était pas dupe, Joanne le savait bien. Et si le médecin rentrait plus tôt que prévu ? Ça allait bien finir par arriver. Elle ne pouvait pas donner des cours à Tess sans finir par croiser son père, elle le savait. Et croiser son père, elle n’en serait pas capable. Puis, elle repensa à la jeune adolescente, à la peine qu’elle allait sans doute ressentir quand son père lui annoncerait que les cours de dessin étaient terminés. Qu’elle ne verrait plus Joanne. Mais au lieu de donner envie à la jeune blonde de craquer, cette image acheva de la convaincre. Si Tess devait souffrir, il valait mieux que ce soit maintenant plutôt que dans quelques mois. Elles se rapprocheraient avec le temps, et le départ de Joanne n’en serait alors que plus douloureux. Sa main trembla sur la poignée de la porte avant de retomber contre sa hanche. Joanne essuya son visage d’une main avant de se tourner doucement vers le médecin. Incapable de le regarder dans les yeux, elle se concentra sur un coin de son bureau avant de secouer doucement la tête. ”Non, je ne peux pas...” Elle ne prit pas la peine de lui expliquer pourquoi, elle savait que ça ne servirait à rien. Il valait mieux pour lui qu’il la déteste, qu’il la croit égoïste et sans coeur. Qu’il lui en veuille de faire de la peine à sa fille, sans prendre la peine de se justifier. Joanne baissa les yeux vers son sac et se souvint des dessins qu’elle avait fait, de celui d’Alan, mais aussi de celui de Tess. Son coeur se pinça une nouvelle fois mais elle ouvrit doucement son sac pour en sortir le croquis qu’elle avait commencé chez le médecin, puis terminé chez elle. Toute la tendresse qu’elle ressentait pour l’adolescente était sur ce dessin, et si elle ne pouvait pas l’expliquer à l’oral, elle tentait de se convaincre que ce dessin suffirait, tout en sachant que c’était un mensonge. Joanne posa le croquis sur un coin du bureau du médecin avant d’essuyer les nouvelles larmes qui étaient apparues au coin de ses yeux.  Elle ouvrit la bouche pour lui dire au revoir mais une boule au fond de la gorge l’empêcha de parler. Elle avait l’impression de s’étouffer, de se noyer, et Joanne se força à bouger. Elle marcha à grandes enjambées jusqu’à la porte du bureau, l’ouvrant d’un geste sec et se ruant dehors sans un regard en arrière. Il n’y avait plus rien à dire, plus rien à ajouter. Elle avait besoin d’être seule maintenant.

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