And then I crashed into you [Charlie]

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Le fameux Matt semblait s’être un peu calmé après la radio, sans doute qu’il commençait à se faire à la douleur et probablement aussi à l’idée qu’il n’allait plus pouvoir marcher – ou faire de la moto – pendant un petit moment. Il fit signe à l’infirmière qui l’avait ramené qu’il allait prendre le relais et il le fit rouler jusque dans la chambre. Il ne put s’empêcher de jeter un dernier coup d’oeil à sa fille et Jethro avant de refermer la porte. Il était juste parti regarder des prospectus à priori, ça devrait aller. Il examina la radio, faisant tout son possible pour aller vite et ne pas laisser Jehro seul avec sa fille et entouré de ses collègues trop longtemps. Il allait bien avoir besoin d’un plâtre et Charlie décida de s’y mettre de suite. Encore une fois, plus vite il pourrait les surveiller et mieux il se sentirait. Il n’essaya pas de faire la conversation avec le blessé, très franchement il ne le portait pas bien haut dans son estime à l’heure actuelle et Matt devait bien le ressentir lui aussi puisqu’il ne dit pas un mot. Il était peut-être en train de prier pour que Charlie ne le dénonce pas à la police alors il essayait de se faire le plus discret possible. C’était le bon choix à faire selon le médecin. Il termina de poser le plâtre en un temps record, expliquant bien à Matt les consignes à respecter pendant que la résine séchait encore, même s’il savait qu’il allait probablement les répéter à ses parents. Il n’avait pas l’air particulièrement digne de confiance après tout. Il lui tendit les béquilles que l’infirmière avait amenées avec elle, il allait en avoir besoin une fois sorti de l’hôpital. Il lui demanda de se réinstaller dans le fauteuil et le fit sortir de la chambre. Il ne manqua pas le regard perplexe que Jethro lui lança en le voyant, mais n’y vit rien de particulier. Il lui avait déjà lancé des regards bien plus douteux après tout. Il remarqua pourtant la présence du collègue qui suivait son cas et il fit rouler Matt jusqu’à l’endroit où se trouvaient Jethro et Aaliyah, leur demandant de patienter encore deux minutes. Il fit également un signe de la main aux parents du grand blessé pour leur signifier qu’il allait aussi venir les voir. Il se dirigea vers son collègue, l’air légèrement anxieux. Il s'inquiétait probablement pour rien, il n’y avait aucune raison qu’il aille discuter avec sa fille et qu’il lui parle de l’état de son traitement non plus, Charlie lui avait bien dit qu’il n’en avait pas parlé à sa famille – au plus grand désarroi de son collègue d’ailleurs, qui désapprouvait totalement sa décision. « On m’a dit que tu étais là, on avait pas prévu de séance si ? » Demanda-t-il avant que Charlie ne soit totalement à sa hauteur. « Non, non, on m’a appelé pour un truc personnel. Mon beau-frère a eu un accident, rien de grave. » Expliqua-t-il en lui serrant brièvement la main, ne pouvant s’empêcher de jeter un coup d’oeil par dessus son épaule, comme pour s’assurer que Jethro et Aaliyah se tenaient assez loin pour ne pas pouvoir entendre ce qu’il disait. De toute façon Charlie avait volontairement baissé la voix, incitant ainsi son collègue à en faire de même. « Ah ok, rentre chez toi alors, tu vas te faire engueuler si Holton te voit ici. » Plaisanta-t-il avant de faire demi-tour et de retourner vaquer à ses occupations. Holton, leur boss, et celui qui avait insisté pour que Charlie prenne un jour de repos, n’apprécierait effectivement probablement pas de le voir encore à l’hôpital. Raison de plus pour partir au plus vite. Il rejoignit le groupe, désormais agrémenté des parents de Matt, et les prit à part pour leur expliquer ce qu’ils avaient besoin de savoir, et quand ils allaient devoir ramener leur fils à l’hôpital pour un check-up et pour enlever le plâtre. Il leur souhaita bonne chance et les laissa aller s’occuper de la paperasse pour les soins de leur fils, bien content d’en être débarrassé et comme l’avait dit Jethro, de ne pas avoir à le ramener. « Allez, c’est parti. » Lança-t-il à Aaliyah et Jethro, impatient de rentrer et totalement inconscient de la conversation que son beau-frère avait surpris. Lui pensait encore s’en être tiré comme un chef, après tout son collègue connaissait sa fille de vue et il comptait sur lui pour faire attention à ce qu’il disait quand elle était à côté. Il n’avait pas pensé qu’il ne connaissait pas son beau-frère par contre. « Ça va ton bras ? » Demanda-t-il à Jethro en se dirigeant vers sa voiture, plus pour tenter d’interrompre la conversation qu’ils avaient du être en train d’avoir que par véritable inquiétude. Ce n’était qu’une égratignure après tout.

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Charlie n’aimait définitivement pas la façon dont Aaliyah et Jethro semblaient s’être rapprochés ces derniers temps, il n’avait pas raté le coup de coude qu’elle lui avait donné quand il avait subtilement insulté leur village. Il ne s’y trompait pas, c’était un geste affectueux, et même si elle avait failli le frapper là où il était tombé en moto il n’y avait même pas deux heures, il lui plaisait toujours. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure et non seulement ça mettait le médecin mal à l’aise, ça l’agaçait aussi profondément. Il fallait qu’il se concentre sur autre chose, quelque chose qui réussirait à le détendre et sur lequel il avait un tant soit peu de contrôle. Autant dire que sortir de l’hôpital et ne plus devoir discuter de son traitement avec son collègue l’aidait déjà. Il était soulagé, ça aurait pu être pire. Jethro aurait pu vraiment se blesser, Aaliyah aurait pu être le passager sur la moto au moment de l’accident et ses collègues auraient pu gaffer sur son cancer devant sa fille. Au final la journée avait mal commencé mais il s’en sortait bien. « Ah oui, de rien au passage. » Répliqua-t-il quand Jethro fit semblant de critiquer son travail, très loin d’être vexé, sa remarque l’avait plutôt amusé. Il croisa le regard de son beau-frère et fronça les sourcils en le voyant perdre aussitôt son sourire. Il avait dit ou fait quelque chose ? Allez savoir, ce n’était probablement pas aujourd’hui qu’il réussirait à comprendre ce qu’il se passait dans la tête du jeune homme, il lui apparaissait toujours autant comme une énigme. Il décida de ne pas se prendre la tête pour ça, se doutant que si Jethro avait quelque chose à lui dire il ne se priverait pas pour le lui savoir. Il monta dans la voiture et referma la portière derrière lui, souriant malgré lui en remarquant qu’Aaliyah était venue s’asseoir sur le siège passager. Au moins elle ne serait pas à l’arrière avec Jethro, il serait plus à l’aise pour conduire. Il vérifia que sa fille était bien attachée et jeta un coup d’oeil dans le rétro, se doutant que ce ne serait pas le cas de son beau-frère. Il démarra quoiqu’il arrive, impatient de rentrer chez lui et de pouvoir enfin se reposer sans être dérangé. Il espérait juste avoir le temps de faire une petite sieste avant que Jade ne rentre.  Charlie était en train de s’engager sur la route quand il entendit la remarque de Jethro et il ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Il jeta un nouveau d’oeil dans le rétroviseur et s’aperçut que ce dernier le fixait, comme s’il attendait d’observer la moindre réaction. Est-ce qu’il se faisait des idées ou bien est-ce que Jethro était en train de partir à la chasse aux informations ? Il avait peut-être vu ou entendu quelque chose, peut-être que son petit tête-à-tête avec son collègue l’avait intrigué, Charlie n’en savait rien. Ce qu’il savait en revanche, c’était que dans tous les cas de figure possibles il n’avait aucun intérêt à montrer quoique ce soit, le mieux était encore de faire semblant de ne pas comprendre. Il détourna donc les yeux, l’air de rien, se reconcentrant sur la route. « Ça aurait pu être pire, c’est vrai, il faudra juste désinfecter et changer le bandage demain je pense. » Répondit-il le plus sérieusement du monde, comme si de rien n’était, ne pouvant pourtant s’empêcher de jeter des coups d’oeil furtifs à Jethro dans le rétroviseur dès qu’il en avait l’opportunité. Lui aussi essayait de déterminer si le choix de mot avait été un pur hasard ou s’il avait réussi à glaner des informations malgré lui pendant que Charlie s’occupait de Matt. Il se tourna vers Aaliyah, cherchant désespérément à changer de sujet. « Tu pourrais appeler ta mère et lui dire que tout va bien ? Je n’ai pas eu le temps de la rappeler et elle risque de s’inquiéter. » Demanda-t-il à sa fille, faisant encore une fois de son mieux pour ignorer le sous-entendu de Jethro. Après tout, peut-être qu’il était devenu parano et que son beau-frère avait juste dit ça comme ça, par hasard. Il voulait désespérément y croire, mais il n’y arrivait pas complètement. Le trajet du retour allait être long… Charlie appuya sur l’accélérateur presque malgré lui, impatient de pouvoir retrouver un peu de calme et de solitude. Il croisa à nouveau le regard de Jethro à travers le rétroviseur et le détourna aussitôt, se maudissant de ne pas avoir une meilleure poker face.

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Peut-être que Charlie se faisait des films, oui c’était sûrement ça vu la façon dont Jethro venait de lui demander de garder ses yeux sur la route. Il laissa échapper un soupir agacé, jetant un petit coup d’oeil à sa gauche pour vérifier que sa fille appelait bien sa mère et qu’elle ne se concentrait pas trop sur ce qu’ils étaient en train de se dire. Très franchement la façon qu’ils avaient de se charrier était plus ou moins restée entre eux et il ne tenait pas à montrer à sa fille ou à sa femme qu’ils commençaient presque à pouvoir se supporter. Il n’aurait pas apprécié de se faire taquiner sur le sujet. Heureusement Jethro se tut pour le reste du trajet et le médecin ne chercha pas à relancer la concentration, restant focalisé, comme son beau-frère le lui avait demandé, sur la route à la place. Il arriva devant la maison en un temps record et il sortit de la voiture le premier, impatient de prendre l’air. Les quinze minutes de voiture avaient réussi à faire revenir un peu ses nausées et d’être de nouveau à l’extérieur lui faisait un bien fou. « Jamais content. » Marmonna-t-il dans sa barde en entendant la nouvelle réflexion du jeune homme, persuadé que s’il avait roulé à une allure normale il aurait été foutu de se plaindre qu’ils avaient mis trop de temps à arriver. De toute façon ça n’avait aucune importance, et il ne rêvait plus que d’aller se recoucher. Pour une fois il avait l’impression qu’il réussirait vraiment à se reposer, et il en avait grandement besoin. Il respira un grand bol d’air frais avant de suivre sa fille et Jethro vers la maison, se figeant bêtement en entendant son beau-frère le remercier. Ce n’était pas tous les jours qu’il osait dire quelque chose de pourtant aussi simple, c’était assez évident d’ailleurs vu la gêne qu’il paraissait ressentir. Il rentra trop vite pour laisser le temps à Charlie de réagir et le médecin manqua de peu de se prendre la porte dans la tronche, ne la retenant qu’au dernier moment par pur réflexe. « De rien. » Lança-t-il quand même de manière totalement sincère, sans savoir si Jethro l’avait entendu ou pas. Il pénétra à son tour dans la maison et referma derrière lui. Pas un bruit, Jade devait encore être au boulot. Il aurait aimé avoir encore l’énergie pour discuter de la journée avec Aaliyah mais il était trop claqué pour ça et il retourna s’allonger sur le canapé pour finir sa sieste, s’endormant quasi-instantanément.

Charlie mit du temps à réaliser qu’il venait de se réveiller, et surtout ce qui avait pu le réveiller. Il faisait encore jour quand il était venu finir sa sieste et là il semblait faire nuit noire. La maison était plongée dans un silence profond, à l’exception de quelques murmures pas trop loin de lui et du gémissement de douleur de quelqu’un qui semblait s’être cogné contre quelque chose dans le noir. Il gémit à son tour avant de vérifier l’heure sur sa montre, encore à son poignet. Il n’avait même pas pris la peine de l’enlever, il avait vraiment du être crevé. Il était 4h du matin. Pourquoi est-ce que Jade l’avait laissé dormir aussi longtemps ? Elle avait du penser qu’il en avait besoin, et c’était vrai, ça lui avait fait du bien, mais maintenant il n’allait pas réussir à se rendormir et il allait encore avoir du mal à rattraper un rythme normal de sommeil. Il se redressa, se frottant le visage pour essayer de remettre de l’ordre dans ses idées, avant de tourner la tête vers la source du bruit. Il n’y voyait pas grand-chose mais il était bien capable de reconnaître la silhouette de son beau-frère. « Jethro ? » L’interpella-t-il en murmurant, n’ayant pas envie de réveiller toute la maison, et surtout pas Aaliyah. Il vérifia d'ailleurs qu'il ne pouvait pas voir sa fille avec lui avant de demander : « Qu’est-ce que tu fais debout à cette heure ? » Il regretta aussitôt d’avoir posé la question. Après tout, il connaissait déjà la réponse, c’était évident. Apparemment son accident de moto ne l’avait pas empêché de ressortir le soir même. Charlie leva les yeux vers le plafond, il venait d'entendre une porte se fermer ou bien c'était lui qui n'était pas encore tout à fait réveillé ?

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Dans son biplane ? Quoi ? Charlie n’était pas encore totalement réveillé et il mit du temps à comprendre que c’était la façon de Jethro de faire de l’humour et de se moquer de lui. Hilarant, il avait l’air d’humeur là vu l’heure qu’il était ? Il ne mit pas bien longtemps à effectivement se rendre compte que Jethro avait trop bu, ça allait devenir une habitude de le voir dans cet état là à ce rythme là. Il se frotta à nouveau les yeux, ayant du mal à se réveiller de sa sieste de probablement plus de huit heures. Il n’arrivait pas à croire qu’il ne se soit pas réveillé avant ça, et surtout qu’il se soit réveillé à ce moment là pour si peu de bruit. Ça avait du être son instinct qui l’avait poussé à sortir du sommeil. Alors qu’il avait encore les yeux levés vers le plafond et qu’il essayait de déterminer s’il avait bien entendu la porte d’une chambre se refermer ou si c’était son cerveau qui lui jouait des tours il sentit Jethro venir s’installer tranquillement à cheval sur lui, pas le moins du monde gêné pour le coup. Et Charlie aurait peut-être pu penser que c’était son imagination qui lui avait fait croire à un bruit à l’étage, mais le fait que Jethro essaye de le distraire de manière aussi évidente ne faisait que confirmer ce que son instinct lui disait. Son beau-frère n’était définitivement pas sorti seul et il doutait que ce soit Jade qui vienne de rentrer et avec qui Jethro semblait tant s’amuser, au point de réveiller Charlie. Il serra les dents. « C’est ma fille que je viens d’entendre aller se coucher ? » Demanda-t-il, l’air menaçant, ne s’attendant pas vraiment à une réponse sérieuse ou honnête de la part de Jethro, il voulait juste lui faire comprendre qu’il n’était pas dupe. Eh puis merde, ce n’était pas forcément le plus urgent vu la position dans laquelle il était venu se mettre ! Charlie ne devait vraiment pas être bien réveillé parce qu’il lui avait bien fallu vingt secondes avant de réagir, de mettre ses mains sur les hanches de son beau-frère et de le forcer à se détacher de lui, le soulevant presque comme s’il ne pesait rien. Il le força à se rasseoir à côté de lui à la place, soupirant déjà d’agacement. C’était exactement dans ce genre de moment qu’il avait du mal à croire qu’il avait été capable d’apprécier un peu Jethro. « Je dormais. » Répondit-il sèchement, se rappelant la question de son beau-frère. « Enfin jusqu’à ce que vous veniez me réveiller. » Ce n’était pas vraiment pour ça qu’il était énervé mais ça valait toujours le coup de le rappeler, juste au cas où Jethro se dise que c’était le bon moment pour essayer de recommencer à le draguer. De toute évidence, c’était un peu ce qu’il avait en tête. « Et je suppose que là non plus ça ne va pas être de ta faute. ? Tu la ramènes, probablement saoule vu le bruit que vous faisiez, à cette heure-ci mais t’as rien à voir là-dedans, c’est ça ? » Il se releva du canapé, pour éviter que Jethro n’en profite déjà, et pour monter à l’étage, il voulait vérifier si Aaliyah allait bien. Il avait à peine gravi trois marches qu’il entendit ses ronflements redescendre jusqu’à ses oreilles, pas les ronflements mignons d’un sommeil paisible, non le genre de ronflements qui laissaient présager une jolie gueule de bois le lendemain. Il serra encore un peu plus la mâchoire et redescendit, se rendant dans la cuisine. Il en ressortit juste après avec une bouteille d’eau à la main, après avoir commencé à se faire couler un café. Il ne risquait pas de retourner dormir maintenant de toute façon. Il enleva le bouchon de la bouteille et la tendit sans la moindre douceur à Jethro, hésitant jusqu’à la dernière seconde à la lui renverser sur la tête à la place.

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Bon dieu, Jethro avait vraiment le don de lui taper sur les nerfs, et entre le fait de sous-entendre qu’il aurait très bien pu ramener une fille dans leur chambre – et non pas sa chambre, Charlie avait failli le corriger avant d’abandonner l’idée – ou encore que s’il avait fini par dormir sur le canapé c’était parce qu’il avait des problèmes de couple avec Jade, Charlie avait de plus en plus envie de lui voler ses clés et de l’enfermer dehors pour la nuit. Histoire de le laisser décuver loin de lui. Il savait que ça ne servirait à rien, et vu comment il avait été capable de causer une scène en plein milieu de la route sobre l’autre fois, il ne douterait pas qu’il s’époumonerait jusqu’à ce que les voisins appellent la police pour tapage nocturne. Mauvaise idée donc, elle n’en restait pas moins tentante. Toute idée pour l’éloigner de lui l’était en ce moment. « Merci de subitement t’inquiéter de ma santé. » Avait-il répliqué en redescendant l’escalier, toujours loin d’être calmé. Il aurait vraiment apprécié que Jethro soit capable de la fermer pour une fois dans sa vie, il n’était pas de bonne humeur et le fait de le voir faire le malin ne l’aidait définitivement pas à se détendre. Comme d’habitude. Il ignora le commentaire de son beau-frère sur le fait qu’il lui déconseillait de lui verser l’eau sur la tête, c’était assez impressionnant mine de rien, même bourré il semblait capable de lire en lui comme dans un livre ouvert. Il allait vraiment falloir qu’il travaille sa poker face. Après, ça faisait presque un mois que Jethro avait débarqué et il n’avait pas encore remarqué qu’il était malade, il était probablement trop égocentrique pour ça, il ne remarquait que les choses qui le concernaient directement. Il croisa les bras sur sa poitrine, attendant les excuses de Jethro. Vraiment il n’avait rien trouvé de mieux ? Il ne lui avait pas versé lui-même de l’alcool dans le verre et elle était rentrée en un seul morceau ? C’était ça sa défense ? Charlie le toisa du regard, très loin d’être satisfait de ses « explications ». Il entendit le bruit de la machine à café qui le prévenait que sa boisson était prête mais il resta planté là encore quelques secondes, juste assez pour lui arracher la bouteille des mains et la lui vider finalement sur la tronche. Dommage, il n’en restait pas tant que ça, assez pour aider à remettre les idées en place dans la tête de Jethro il espérait, et définitivement assez pour tremper son canapé. Tant pis ça sécherait. Il haussa les épaules. « T’avais raison, y en a partout. » Lâcha-t-il d’un ton tout sauf amusé avant de s’éloigner pour aller récupérer son café dans la cuisine. Il en prit une gorgée là-bas avant de revenir dans le salon, restant bloqué dans l’encadrement de la porte à l'observer pendant quelques secondes, comme s’il avait peur de ce qu’il serait capable de faire s’il se rapprochait trop. Il finit par revenir vers le canapé cependant, restant debout et à distance raisonnable de son beau-frère. « Tu veux vraiment savoir pourquoi je crois qu’elle a besoin de toi pour ça ? » Son ton était toujours aussi sec et il espérait sincèrement que Jethro se rendait compte à quel point il était énervé par son comportement. « Parce qu’avant que tu débarques elle n’avait jamais fait ça. Jamais. » Il était loin de penser que sa fille était parfaite et qu’elle ne déconnait jamais, il l’avait vu déjà rentrer avec un coup dans le nez, mais jamais à 4h du mat. Il détourna le regard, se mordant la lèvre, hésitant à dire ce qui lui brûlait les lèvres. Il ne voyait pas le mal que ça pourrait faire au point où ils en étaient, ça lui faisait juste mal de l’admettre. « Tu sais très bien qu’elle… » Il ferma les yeux, comme si ce qu’il allait dire blessait tellement sa fierté que ça lui faisait physiquement mal de l’admettre. « Qu’elle t’apprécie, forcément si elle te voit faire ça elle va vouloir te suivre. » Pour l’impressionner, pour attirer son attention, pour suivre son exemple, c’était aussi con que ça. Sauf que ça bien sûr Jethro ne le voyait pas comme sa responsabilité, lui il faisait ce qu’il voulait quand il le voulait et le reste c’était aux autres de se démerder. Il n’en demandait pas tant que ça pourtant Charlie, juste de respecter certaines limites avec sa fille. Et si possible avec lui. Et jusqu’à présent Jethro s’était montré incapable des deux.

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Charlie ne pouvait pas mentir, ça l’avait un peu défoulé de renverser le contenu de la bouteille sur la tronche de Jethro. C’était peut-être puéril, mais ça lui avait fait du bien. Enfin jusqu’à ce que ça semble se retourner contre lui et que son beau-frère choisisse de commencer à se déshabiller. Il aurait peut-être du y réfléchir à deux fois, finalement. Il décida de ne pas commenter ou lui demander de remettre son t-shirt, après tout pour le coup c’était un peu de sa faute, et déjà Jethro n’avait pas l’air de trop râler, ça tenait du miracle. Sans compter que Charlie avait soudainement été distrait par ce que Jethro lui racontait, non il ne pensait pas que sa fille « chiait des arc-en-ciel » comme il l’avait si bien dit, mais Jade et lui n’étaient pas totalement aveugles non plus. Il avait le sommeil léger et il avait déjà été réveillé par sa fille rentrant après le couvre-feu habituel, mais jamais à cette heure là, et certainement jamais dans cet état. Il était souvent au travail mais il voyait quand même sa fille souvent, et Jade tous les matins, quelque chose lui disait qu’il aurait remarqué si Aaliyah avait eu la gueule de bois, en tout cas au point qu’elle s’apprêtait à l’avoir demain. Il était peut-être naïf mais pas stupide et il avait malheureusement assez bien l’expérience des gueules de bois. Il avait envie de lui expliquer, de défendre ce qui le faisait penser que c’était relativement nouveau pour Aaliyah, mais il n’en voyait soudainement plus l’intérêt. Jethro était clairement bourré, et ce n’était pas comme si c’était le genre à admettre qu’il pouvait avoir tort. Sur ce plan là au moins ils se ressemblaient, et Charlie n’avait aussi pas envie de poursuivre ce débat parce qu’il avait trop peur que son beau-frère lui prouve qu’il avait tort. Il savait aussi qu’il ne pouvait pas deviner tout ce qui se passait dans la vie de sa fille, et même s’il pensait sincèrement qu’il aurait été capable de se rendre compte si elle avait déjà fait un truc du genre, il ne pouvait pas en être certain. Il décida donc de ne pas répliquer, prenant une gorgée de café avant de resserrer aussitôt la mâchoire. Il leva les yeux au ciel et posa sa tasse sur la table basse, de peur de la renverser en faisant des gestes d’énervement trop violents. Le choix de mot de Jethro l’énervait, il n’aimait pas ça. « Parce que te demander de ne pas ramener ma fille ivre à 4h du mat’ pour toi c’est te demander d’arrêter de vivre ? Et ne pas la mettre enceinte c'est faire un effort ? Tu te fous de ma gueule là ? » Il exagérait là franchement, et il l’aurait déjà engueulé si les circonstances avaient été différentes mais là il faisait déjà des efforts pour l’héberger – et ne pas l’étriper – et c’était comme ça qu’il choisissait de le remercier ? Si c’était vraiment trop dur pour lui de ne pas aller se foutre des races le soir pour passer le temps alors il aurait pu au moins avoir la courtoisie de ne pas entraîner leur fille avec ! Il alla chercher sa veste, posée sur le dossier de l’une des chaises, avant de l’enfiler, ruminant malgré lui, énervé. Il avait besoin d’une clope et à moitié à poil comme ça il pensait que Jethro n’oserait pas le suivre dehors. Ça faisait partie du charme de l’idée, il n’allait pas mentir. Il lui tournait encore le dos, cherchant dans la poche de sa veste pour retrouver un paquet de cigarette, quand il répliqua : « Visiblement je ne lui ai pas appris assez bien, sinon elle ne passerait pas autant de temps avec toi. » Il n’avait pas cherché à cacher le dégoût dans sa voix, au contraire même, il voulait que Jethro le prenne comme l’insulte que c’était à ses yeux. S’il avait mieux fait son boulot de père, elle aurait su se méfier de mecs comme lui plutôt que de chercher à s’en rapprocher. Ce n’était pas ce que Jethro avait voulu insinuer en remettant en question l’éducation qu’il faisait de sa fille, mais la remarque l’avait tout de même piqué au vif. Il pouvait sentir Aaliyah s’éloigner de lui, devenir sa propre personne et la sensation de perdre tout contrôle lui était insupportable. Il savait que Jethro n’avait pas totalement tort et il ne pouvait pas le supporter. Il revint vers le canapé, juste pour récupérer sa tasse de café, son paquet de cigarettes retrouvé dans l’autre main. « Si t’as d’autres remarques à faire sur la façon dont j’élève ma fille tu peux te les garder. C’est pas comme si t’étais un exemple à suivre. » Ajouta-t-il en s’éloignant à nouveau, il ouvrit la porte fenêtre et sortit dans le jardin, ne prenant pas la peine de la refermer derrière lui. Avec un peu de chance le courant d’air forcerait Jethro à aller se coucher à son tour. Il s’adossa contre la maison et alluma une cigarette, sa journée commençait très bien pour changer.

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Charlie n’avait pu que lever les yeux en entendant la réplique de Jethro, alors ouais il l’emmerdait, si c’était tout ce qu’il avait à dire pour sa défense alors il ne faisait que prouver exactement ce que le médecin disait. Qu’il n’était pas assez bien pour sa fille, pas en tant qu’ami et très certainement pas en tant qu’autre chose. Il ferma les yeux et se reposa un peu plus contre le mur de la maison, comme s’il en avait besoin pour rester debout. Il était fatigué, et si l’air frais et la cigarette lui faisaient du bien, ils l’aidaient aussi un peu à se calmer. Ce n’était pas ce qu’il voulait, il voulait rester énervé, garder cette rage en lui, sinon il n’allait plus faire que ressentir la fatigue et la culpabilité. Sinon il risquait encore de tout pardonner à Jethro, de passer outre son comportement de merde. Ce n’était pas ce qu’il voulait, des fois il se demandait s’il n’était pas pareil que Jade. Voire pire. Elle au moins ne faisait pas semblant de s’énerver, mais lui il l’insultait, il essayait de lui faire la morale, mais c’était comme pisser dans un violon ou parler à un mur. Et il finissait toujours par passer à autre chose, par accepter que les choses étaient comme ça, que Jethro ne changerait pas et que de toute façon il pouvait bien faire ce qui lui plaisait dans cette maison puisqu’il aurait toujours sa grande sœur pour voler à sa rescousse. Charlie n’avait aucun moyen de gagner, aucun moyen de faire pression sur lui. C’était frustrant. Il tira longuement sur sa cigarette, espérant que Jethro soit parti se coucher. Ou plus honnêtement, espérant qu’il vienne le rejoindre dehors. Ça devenait de plus en plus dur pour lui de se voiler la face là-dessus, il ne détestait pas autant la présence de son beau-frère qu’il aurait voulu le faire croire, qu’il aurait voulu le croire lui-même, et ça, c’était encore plus frustrant que tout le reste. Finalement, comme s’il avait pu lire dans ses pensées, comme à son habitude, le jeune homme débarqua dans le jardin. Il avait remis son manteau et le serrait contre lui, l’air frigorifié. Charlie se sentit aussitôt un peu coupable d’avoir laissé la porte fenêtre ouverte, d’autant plus qu’il l’avait fait en toute connaissance de cause. Il serra les dents, pourquoi est-ce qu’il ne réussissait jamais à rester en colère contre lui plus de cinq minutes d’affilée ? Il laissa sortir ses excuses à deux balles, super elle n’avait pas fumé et c’était censé le faire se sentir mieux ? C’était censé lui faire comprendre que sa petite fille chérie n'était pas vraiment en train de grandir et de s’éloigner de lui ? C’était censé lui donner miraculeusement envie de tout pardonner à Jethro et d’accepter sans se battre le fait qu’il emmène sa fille avec lui en soirée ? Il ne manqua pas la façon dont il était en train de regarder sa cigarette et il écrasa la sienne contre le mur de la maison. « Merci pour ce superbe choix entre la peste et le choléra. Je préférerais qu’elle reste loin de vous deux si tu veux tout savoir. » Répliqua-t-il, essayant de l’envoyer chier mais son ton n’était déjà plus aussi sec que tout à l’heure. Il leva les yeux au ciel, s’énervant déjà contre lui-même, avant de ressortir son paquet de cigarette de la poche de son jean. Il l’ouvrit et attrapa une cigarette entre ses lèvres avant de tendre le paquet à Jethro, de sortir son briquet, d’allumer sa cigarette et de le passer à son tour à son voisin. Il était assez convaincu que ne pas proposer de cigarette à quelqu’un de bourré et qui crevait de froid était une violation de la convention de Genève, et il avait beau avoir envie de lui hurler dessus jusqu’à lui faire entendre raison, il ne le détestait pas encore à ce point. « Et toi c’est quoi ton problème au juste ? » Demanda-t-il, reprenant volontairement les mots que Jethro avait employés. « Avec Jade on est assez gentils pour te laisser vivre ici et toi t’es pas capable de faire le moindre effort ? » Il regardait fixement devant lui, faisant semblant d’observer le fond du jardin, mais il secouait aussi la tête de manière réprobatrice. A vrai dire il pensait que c’était pire que ça, ce n’était pas que Jethro ne faisait aucun effort, c’était qu’il faisait tout pour se rendre le plus insupportable possible, Charlie en était convaincu et rien de ce que pourrait dire son beau-frère ne pourrait le faire changer d’avis. « Je crois que tu réalises pas à quel point t’as de la chance que ta sœur t’aime autant. » Ajouta-t-il les dents serrées, plus frustré qu’autre chose. Jethro profitait de la gentillesse de Jade, il profitait de la sienne aussi, mais c’était d’autant plus énervant avec sa sœur vu comment elle était incapable de dire le moindre mal de lui.

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Ce que lui avait dit Jethro l’avait forcé à réfléchir, même si ça lui faisait mal au cœur. Est-ce que c’était vrai ? Est-ce qu’il aurait réagi de la même manière si n’importe quel mec s’était approché de sa fille ? Est-ce que c’était ça son problème et non Jethro ? Il pouvait comprendre pourquoi son beau-frère semblait le penser, il était très protecteur – elle aurait probablement dit étouffant plutôt – envers sa fille et il aurait menti en disant ne jamais avoir espéré qu’elle pourrait devenir amis avec d’autres jeunes, pas ceux qui s’amusaient à aller boire sur la plage ou à faire des balades à moto alors qu’ils ne savaient clairement pas en faire. Mais est-ce que ça voulait dire qu’il voulait qu’elle se tienne éloignée de tous les hommes ? Il n’en savait trop rien, il voulait penser que si elle s’amourachait d’un jeune de son âge pas trop débile et qui n’avait pas une mauvaise influence sur elle alors il serait capable de l’accepter. Pas d’être heureux, ça non, ça aurait été trop lui demander, mais de laisser faire sans que ça l’empêche de dormir la nuit. Ce n’était clairement pas le cas avec Jethro, non, l’idée même qu’ils puissent s’entendre le rendait dingue et il savait que ça lui faisait dire des choses parfois dures voire injustes à son beau-frère, mais c’était plus fort que lui, son instinct protecteur reprenait le dessus dès qu’ils abordaient le sujet d’Aaliyah. Il fut tiré de ses pensées par la voix de Jethro et il ne put s’empêcher de le dévisager longuement en l’entendant dire qu’il n’avait rien fait à Jade. Le pire, c’était qu’il donnait l’impression d’y croire réellement. Si Charlie s’était parfois demandé si ce n’était pas lui qui abusait, là il venait d’avoir la preuve que Jethro était capable de faire preuve d’énormément de mauvaise foi. Et en plus il en rajoutait, il avait arrêté de lui sauter dessus là ? Ce n’était pas ce qu’il avait justement fait sur le canapé à peine cinq minutes auparavant ? Il avait décidément la mémoire très courte. Charlie tira longuement sur sa cigarette, essayant tant bien que mal de se calmer, maintenant que Jethro était à côté de lui il n’avait plus envie de passer la nuit à se battre contre lui, il savait qu’il avait de toute façon perdu d’avance. Il fit un pas sur le côté pour s’écarter de lui en le voyant tenter de se rapprocher, il savait à quel point c’était une mauvaise idée de le laisser faire. C’était comme ça que ça avait commencé, à chaque fois, et le médecin se faisait de moins en moins confiance pour résister. L’éloignement ne lui avait pas forcément fait du bien, il avait eu une semaine sans parler à Jethro pour ressasser ce qu’il s’était passé et, bien loin de l’avoir dissuadé de recommencer, ça n’avait fait que lui donner envie d’aller plus loin. Il se détestait tellement parfois que ça en devenait insupportable. « C’est pas ça le problème et tu le sais très bien. » Répondit-il, comme si Jethro n’avait pas seulement dit ça pour le titiller et le faire réagir. Il aurait du l’ignorer, laisser couler, mais c’était plus fort que lui. Il continuait de fuir le regard de son beau-frère, commençant à se demander si le café et la cigarette avaient été une bonne idée. Au final il aurait peut-être mieux fait de retourner se coucher. Il n’aurait probablement pas réussi à se rendormir mais ça aurait au moins eu le mérite de lui éviter cette charmante conversation qu’il était en train d’avoir avec Jethro. « Au contraire, c’était assez reposant jusqu’à ce que tu recommences tout à l’heure. » C’était vrai et faux en même temps, c’était moins dur de lui résister quand il ne venait pas le chercher, en ça il n’avait pas menti, ça avait été plus reposant. Mentalement, ça n’avait pas été plus facile à gérer par contre, tout l’inverse même. « Pas la ramener à 4h du mat déjà ce serait pas mal ouais, commence donc par ça. » Conclut-il avant de finir son café d’une traite. Il posa la tasse sur la table du jardin et enfouit sa main désormais libre dans la poche de son jean. Il jeta un coup d’oeil à Jethro, qui lui aussi devait pas mal se les geler, de toute façon il n’allait pas tarder à rentrer, juste le temps de finir sa cigarette. Il releva les yeux et croisa le regard de Jethro. Il ne put s’empêcher de soupirer. Il avait parfois vraiment du mal à le comprendre et à savoir pourquoi il faisait ce qu’il faisait. Il soutint son regard pendant plusieurs secondes, comme pour se donner le courage de dire ce qui lui brûlait les lèvres. Il ne savait pas pourquoi mais il avait souvent envie d’être honnête avec lui, pas de là à lui dire exactement ce à quoi il rêvait parfois, mais assez pour réussir à faire taire la petite voix dans sa tête qui lui hurlait qu’il aurait mieux fait de la fermer. « Je sais que ça t’amuse de m’énerver, mais un jour je crois que je vais vraiment en avoir marre. » Il haussa les épaules, il ne l’avait pas dit d’un ton menaçant, juste… factuel. Parce que là il faisait encore des efforts pour prendre sur lui. « C’est dommage, au fond je te déteste pas tu sais. » Son attitude l’énervait, et il aurait menti en disant qu’il n’avait pas rêvé plusieurs fois de le virer de chez lui, mais il se souvenait aussi qu’ils avaient été capable de bien se marrer quelques fois, rarement et pas assez longtemps. Mais il aimait sincèrement lui parler quand ils n’étaient pas en train de s’engueuler. Il écrasa sa deuxième cigarette par terre et resserra sa veste contre lui, prêt à rentrer.